Début d'une odyssée psychologique

On venait de conduire celui qui était une fois médecin, il déprimait. Il avait l’impression qu’on lui avait ôté tout ce qu’il avait. Maintenant il n’avait plus d'entraînement pour tromper le temps et fuir ses problèmes. Maintenant il n’avait plus qu’une pièce blanche et un lit à l’intérieur. C’était en quelque sorte une façon de le mettre face à lui-même. De toute façon, que pouvait-il faire d’autre ? Peut-être Takumi avait-il raison. C’était en quelque sorte un juste retour de bâton, il avait souvent négligé les patients en hôpital psychiatrique se disant que s' ils y étaient c’était bien mérité. Il devait grandir maintenant, il en avait marre de décevoir les dernières personnes qui avaient confiance en lui. Il ne pouvait que devenir meilleur, il ne pouvait pas revenir en arrière. Il avait peut-être fait des erreurs, et il en refera, espérant juste que ce ne soit pas les mêmes. C’était aujourd’hui que ça commençait, la fête était finie.

Enfin ça c’était juste des bonnes paroles en vérité, il s'était posé dans son lit 5 minutes et il contempla un peu le plafond, cela ne faisait même pas une heure qu’il était ici et la blancheur de l’endroit le rendait malade. Il avait juste envie de se mettre dans un coin de la pièce, la tête dans les bras et de fuir encore ses problèmes, mais il ne pouvait pas. Il savait qu’un médecin allait faire des rapports réguliers à Takumi, il voulait que son sensei soit fier de lui comme si c’était son père.

Au fur et à mesure que le temps passait, la folie le gagnait, à tel point qu’il ne savait pas si on était fou avant ou après être venu ici. Il y avait de la lumière qui passait à travers les barreaux de la porte et une autre source venait de la petite fenêtre avec des barreaux également mais elle était à 5 mètres du sol, quelque chose comme ça. En 2 heures il avait repéré tous les coins de sa cellule, chaque spécificité de chaque centimètre et d’hors et déjà compté le nombre de carreaux du sol. Il allait en avoir pour au moins 3 mois sans rien abuser. Il regrettait d’avoir voulu découvrir son passé, il regrettait totalement, mais tout était fait et il lui était impossible de revenir en arrière. Il n’avait rien fait en soit, il ne méritait pas d’être ici.

Le deuxième matin était pire que la veille, il avait la rechute de l'adrénaline d'encore avant. C'était à vomir cette sensation. Si la fenêtre était accessible il saurait ce qu'il aurait à faire. Il ne voulait plus être ici, il était arrivé hier mais il n'en pouvait déjà plus. Il allait surement y passer 6 mois, soit 60 jours, soit 60 * 24 heures, soit 1440 heures. Il regardait la pendule, elle était porteuse de 3 mauvaises nouvelles : Il n'avait pas pris plus de 30 secondes à faire le calcul, il était 7 heures et en plus de ça il lui restait au moins 1400 heures devant lui, il s'était déjà tellement ennuyé durant les 40 premières que sa vie le laissait à désirer. Il sortit de son lit pour aller se regarder dans le miroir de sa minuscule salle de bain, il avait une tête horrible, un habit horrible, une sorte de pyjama blanc à rayure bleu, il se dégoutait lui même. Mais bon, il n'avait rien à faire, autant prendre soin de lui le plus longtemps possible. Il se brossa les dents, il n'avait d'ailleurs même pas manger la veille, il avait refusé son plat pour aucune raison en vérité, juste par égo, quelle imbécilité cette chose.

Après avoir soigné son hygiène pendant une heure, il était 8 heures 30 et il devait s'occupait jusqu'à au moins midi. L'attente lui paraissait extrêmement longue. Il commença par compter sur ses doigts en base deux, après avoir compter jusqu'à 1024 il s'allongea le sol. Son esprit paraissait étonnamment vide
beaucoup trop vide.
Une heure plus tard il avait fini de fouiller ses pensées à la recherche de bons souvenirs... Mais pourquoi ne l'ont-ils pas empêchés de finir ici ?
Son repas arriva, il avait déjà mis de côté son égo, enfin, que de ce point là.
La nourriture n'était pas bonne, il s'ennuyait, donc il la mâchait très longtemps, même si il trouvait ça à vomir ce sera toujours moins à vomir que cette soirée qui marqua le début d'un long voyage, enfin, le voyage était long dans la durée mais pas dans la distance.

Il passa une soirée comme celle de la veille : immonde, ennuyeuse.
Il mâcha beaucoup sa nourriture encore pire que ce midi, tout était de pire en pire, déjà que ce matin il pensait à s'assommer en frappant sa tête à répétition contre le mur alors ce soir... Mieux valait fuir ses problèmes et simplement aller se réconforter dans ses draps.

C'était le troisième jour, il ne leva même pas la tête, à vrai dire il était dessus de se réveiller. Il ne regarda pas l'heure, il regarda uniquement le plafond. Il tomba de son lit, sans opposer de résistance. Cela ne paraissait pas fait exprès alors que c'était inconsciemment voulu. Les heures passaient, il ne bougeait pas, à quoi bon ? Ses draps toujours autour de lui, tourmenté, les yeux fixés vers le plafond, que faudrait-il faire pour tout changer ?

Son repas arriva, des larmes étaient au coin de ses yeux, et tout était parfaitement à sa place.

Une semaine plus tard, il avait perdu 3 kilos. Il ne faisait toujours rien de ses journées, il n'osait pas se regarder dans la glace, les remords avaient remplacés les larmes et maintenant il se revoyait dans le passé, qu'aurait pu t'il faire pour changer les choses ? Il voyait de moins en moins l'intérêt de cette cellule, il savait que le rendez vous avec Tsubomi Chikara était dans 11 semaines, il en avait fait une, il n'y avait aucune amélioration à en tirer. Il était déçu d'être placé sous sa garde, enfin c'était quelqu'un de très sympathique mais elle lui avait appris entre autre la méthode et la pratique de la médecine, au moins les bases. Il ne voulait pas la décevoir, mais en soit ce n'était pas vraiment de sa faute, il ne la décevrait pas si il n'était pas enfermé dans cette pièce ? Hein ? Il était sur qu'il avait raison, il avait toujours eu raison pourquoi aurait-il tort maintenant.

Son repas arriva, il l'entendit vu les pas de l'infirmier qui l'apportait. Il n'avait pas envie de manger, le seul moyen de se tuer. Mais le voulait-il vraiment ? Ou faisait-il cela pour donner un sens à sa vie, il n'y avait aucun autre moyen de le faire ? Il n'en savait que rien et en plus il devait manger. Autant quand c'était lui qui cuisiner ce n'était pas du luxe mais après une semaine il avait l'impression que tout n'était que du coton et que l'eau avait plus un gout de plomb que d'eau... M'enfin. Il n'allait pas se laisser décourager, une semaine lui avait permis de réfléchir. Le grand jeu de la vie était d'arriver au bout non ? Alors il surmonterait cette épreuve, quoi qu'il en coute. Il pourrait y laisser ses jambes, ses yeux et ses bras mais il sortirait vivant d'ici.

Le temps qu'il finisse de manger sa nourriture infecte avec son eau à peine potable, il était déjà 14 heures, et il retourna se coucher, dormir l'empêcher de penser tout en lui faisant faire des sauts dans le temps. Quand il sera motivé il se mettra au sport. Comme quoi, il pourrait commencer enfin à voir le bien fait de cette séance en cage. De toute façon depuis qu'il était arrivé à Konoha, il sentait la différence entre ceux qui étaient aller à l'académie et lui, il en avait discuté avec Takumi et il s'avérait qu'il le pensait aussi. Dans ces périodes sombres il essayait de se remémorer chacune de ses paroles et de s'en sortir grâce à lui. Il sera toujours son sensei peu importe ce qu'il pourrait devenir. Peu importait le nombre de fois que l'haleine fétide de la mort, sentant l'humain viendra lui taquiner les narines, peu importait combien de fois la froideur de la vérité viendra l'embrasser, il restera debout et ira toujours de l'avant, en ce jour il se le promettait.

Voilà un mois qu'il était ici et il faut croire qu'il commençait à comprendre. En réalité cette cellule était un endroit de remise en questions, ça n'avait rien à voir avec ce qu'il en pensait au début. Déjà quelques jours qu'il repensait à ses actes et ses pensées, il les décortiquait puis faisait entrer une partie du noire de son âme dans son corps, afin de les ressentir et de se promettre de ne plus les ressentir. Les médecins ont jugés qu'il n'avait pas encore assez muri pour passer en entretien avec Tsubomi, en réalité il pense que c'est car il leur a dit qu'il ne voulait pas, mais bon, sait-on jamais comme on pourrait dire.

Il remettait tout en question, son âge, son histoire et surtout son futur. Il ne faisait que de la philosophie à longueur de journée. Mais ce qu'il l'intéressait le plus en ce moment était le clan, son avenir, son passé et tout ce qui le concernait en fait, ce qu'il fallait pour être jugé comme un bon Kitto, comment le clan pourrait évoluer, comment lui redonner une bonne image, il y'avait surement une grande part de ses plans et de ses pensées qui s'avéreraient inutile car il n'était pas chef de clan et encore moins Hokage, mais bon, il était légitime de se demander si l'inutile était vraiment inutile ou si l'inutile était une ressource personnelle bien plus forte que l'utile. Il pensait que l'inutile était la force de charactère et une ressource personnelle tandis que l'utile était utile mais d'un point de vue sociétale plus que personnel, mas bref ce n'était pas la question.

En ce moment, ce qui le travaillait beaucoup était son identité de genre, jusqu'à aujourd'hui, pendant les 10 dernières années en fait, il ne s'était reconnu non binaire, ni fille ni garçon. Cela c'était fait sans qu'il y réfléchisse en fait, il était arrivé au village et il se considérait comme un militaire mais il n'était pas légitime pour être Shinobi ou Kunoichi, donc il s'était fixé cette catégorie sans vraiment y réfléchir au final. Mais maintenant qu'il prenait le temps, le temps de revoir sa situation passée, actuelle et future. En réalité il avait trop voulu trop bien faire et devenir apprenti médecin rapidement, mais il n'aurait pas du, il n'avait pas acquis les compétences de base de la vie en société. Mais en réalité ce n'était pas ça qui lui manquait. Il s'était simplement mis trop de pression, pour apprendre vite, devenir le meilleur. D'après ce dont il se souvenait il n'avait jamais eu de buts très sain dans la vie en réalité, il s'en rendait compte maintenant mais tout n'avait interet que pour lui, et tout ce qui servait dans son intérêt personnel était voué à l'échec et de mauvais augure. Enfin c'était sa nouvelle vision de la vie en quelque sorte.

Il sortit un peu de sa bulle philosophique car son repas venait d'arriver, il se dirigea vers la porte, le plateau n'avait pas l'air très appétissant, mais il le prenait avec respect car il y'avait des gens qui avaient une situation bien pire que la sienne, il n'était clairement pas en mesure de se faire plaindre.



Il mangea, assez longtemps tout de même, c'était le moment de la journée où il faisait le vide dans sa tête, à force de faire rentrer des pensées et des souvenirs sombres pendant des heures, si on ne leur laissaient pas de porte de sortie.
Après environ 20 minutes à manger, il se mit au sport, il le faisait depuis déjà une semaine et à ce rythme là il pourrait peut-être dire qu'il n'avait pas perdu son temps ici, il commençait déjà à ressentir les résultats... Enfin, pas au niveau physique hein, mais au niveau des courbatures. Il faisait 3 minutes de gainage, 200 pompes, 150 abdos et le maximum de traction qu'il pouvait avec l'énergie qui lui restait. Pendant le temps que cela prenait il étudiait la médecine dans sa tête. Avant il avait l'impression que les journées étaient interminables, maintenant il avait l'impression qu'elles étaient trop courtes.

Encore deux mois après, c'était le jour de son entretien avec Tsubomi, il était très stressé. Pas parce qu'il voulait sortir vite non, il avait encore pas mal de chemin à faire dans son esprit et si il sortait il serait plus à fond dans le train train quotidien que dans ses pensées, maintenant qu'il était ici, il voyait plus cette cellule comme une zone ou le temps ne passait pas, il n'y avait pas de début, pas de fin, simplement une zone de réflexion et d'intelligence. Enfin, on prenait tellement de recul sur la vie quand on ne vivait plus dans la routine qui s'était installé dans sa vie.
Maintenant il faisait beaucoup de sport, quand il se regardait dans la glace, il n'était tout simplement plus le même, avant il avait peu de muscle, simplement plus de graisse. Maintenant, il avait pris au moins 5 kilos de muscles en 3 mois, c'était véritablement bien. Il avait eu des feuilles qu'il avait demandé pour bonne conduite ainsi que une plume et de l'encre, il avait passé pas mal de ses journées à calculer l'apport calorique qu'il lui faudrait. De plus il avait découvert certaines relations mathématiques... Après il n'était pas très fort en maths donc il n'avait pas les notions nécessaires pour trouver une telle chose, donc une fois sorti, il vérifierait sa théorie avec des bouquins mathématiques.

Aussi il avait fait de grandes avancées personnelles, mais là n'était pas une surprise. Il avait beaucoup réfléchi au clan, vraiment beaucoup. Désormais il s'était promis d'aider le village coûte que coûte. Il voulait remarcher sur les traces de son père mais donner une fin différent à l'histoire que la fin tragique proposée de base. Il avait aussi réfléchi à ses plans pour l'avenir. Il aurait aimé rejoindre l'anbu et devenir une sorte de chasseur de déserteurs, mais son clan l'empêchait de le faire. De toute façon, il continuerait encore quelques temps comme simple apprenti médecin, le temps que Takumi finisse de le former.

Soudain on le coupa dans ses pensées, il était l'heure. Cela faisait 9 mois exactement tout pile, au jour près que Tsubomi ne l'avait pas vu. Il stressait, pas pour lui, car il savait ce qu'il valait au fond de lui, mais pour Tsubomi, il ne voulait pas la décevoir.



Bien, il avait une idée. Nouvelle coupe, nouvelle homme, pas vrai ? Cela permettrait de lui donner une odeur de neuf.



Il le regarda d'un air interloqué, il ne devait pas vraiment comprendre, mais le jeune médecin avait un regard sur, il voulait cette paire de ciseaux. Alors il la lui apporta, sans dire un mot. En revanche il restait derrière la porte au cas où il essayait de faire quoi que ce soit avec. Daiki se dirigea dans la salle de bain, devant le miroir. Regarda les yeux qu'il ne verrait plus jamais et coupa.