Voilà deux jours que j’ai osé faire le mur pour la première fois. J’avais passé une sacrée soirée, notamment grâce à cette Hattori qui m’avait accompagnée. Je n’avais pas tout mes souvenirs en revanche, je me souviens lui avoir demandé de m’emmener sur le toit du bâtiment du Raikage, et l’instant d’après, je me vois me réveiller chez moi, dans mon lit, avec un mal de crâne qui m’a tenu toute la journée. En somme, je n’avais pas souvenir de m’être endormie comme une gamine dans les bras d’une totale inconnue. Si mon père savait cela… Heureusement Itsuke avait gardé le silence, il avait même prétendu que j’étais malade et probablement contagieuse pour ne pas que mon père voit la tête de morte vivante que j’avais le lendemain. Je lui revaudrais cela un jour. Aujourd’hui en revanche, il devait encore s’occuper de moi, comme toujours.
« Shina-san, êtes vous prêtes pour vos essayages d’aujourd’hui ? »
« Eh bien, vous aviez commandé une série de robes il y a quelques temps, elles sont enfin terminées et la couturière aimerait que vous alliez les essayer. »
Quel poids… Comme si je n’avais pas assez de vêtement dans ma garde robe, il fallait encore qu’on m’en rajoute. J’avais toute une pièce entièrement dédiées à mes tenues, je pouvais probablement habiller la moitié du village, et je n’en portais d’ailleurs qu’à peine un tiers. Que voulez-vous, j’avais une préférence pour le noir et j’avais horreur des couleurs criardes. Dire que « j’ai » commandé ces robes étaient d’ailleurs faux, c’est mon paternel qui s’évertuait à ce que je sois constamment bien habillée. Si cela ne tenait qu’à moi, je passerai mon temps en chemise de nuit, m’enfin…
Quelques minutes plus tard, je me retrouve dans les rues de Kumo en compagnie de Itsuke, nous prenons immédiatement la direction de la couturière, il était hors de question de faire un détour, mais surtout interdit. J’avais des cours de ninjutsu dans l’après midi, ce que je ne devais manquer sous aucun prétexte. Toutefois… alors que nous marchions dans la foule, je crois reconnaître un visage qui m’est cette fois familier. Je l’observe quelques secondes, pas de doutes, c’est bien elle. Je fausse alors compagnie à Itsuke sans qu’il ne s’en aperçoive pour rejoindre Aïko à quelques mètres de là. Arrivant dans son dos, je tousse légèrement pour qu’elle me remarque et avec un léger sourire je dis alors :
« Aïko-san, vous me reconnaissez ? On s’est rencontré il y a deux jours… Et je vous ai aperçu et comme je n'ai pas eu l’occasion de dire merci alors euh… Merci ! »
J’espérais ne pas la déranger au milieu de quelque chose d’important, comme par hasard… un rendez-vous avec un homme ou que sais-je encore…