C’est samedi. Oiwaka va s’entraîner. C’est une habitude chez lui. Être le meilleur, le plus fort. Voilà vers ce qu’il tend. Il engloutit son bol de riz en quelques bouchées, se lave les dents et s’habille comme il a l’habitude : de façon élégante.
Avant de partir, il se regarde une dernière fois dans la glace. C’est bon, il est tout beau. Ses parents dorment sûrement toujours alors s’emparant de son sac, il prend soin de fermer doucement la porte derrière lui.

À peine sorti, le froid de l’hiver le frappe au visage. Il rentre de nouveau chez lui chercher une écharpe de peur d’attraper un vilain rhume. Puis l’écharpe enfin enfilée, il part en trottinant vers les terrains d’entraînement.

Sur le chemin, il sifflote. Aujourd’hui, il va faire beau pense-t-il avec un léger sourire.

Il doit être 7h50 quand il arrive au niveau des terrains. Le soleil peine à se lever et à s’imposer dans le ciel, mais Oiwaka est confiant. Il va faire beau.

Il traverse tranquillement les terrains de lancer puis la grande étendu servant pour les pratiquants en Taijutsu pour s’arrêter sur le terrain qui lui correspond le mieux : le Ninjutsu.

Oiwaka n’a jamais essayé de s’entraîner sur les autres parcelles. Pourquoi changer une équipe qui gagne après tout ?

Un peu essoufflé de sa course du matin, il dépose son sac par terre et entreprend de s’étirer. Il aime bien venir ici quand il n’y a personne. Seul, lui et la fumée qui sort de sa bouche, c’est son petit moment à lui.

Une fois fini, il ouvre son sac et s’empare d’un rouleau en papier. Habituellement, il le porte sur son dos, mais cela le gêne quand il court.
Le posant au sol, il s’agenouille, pied croisé, sors avec certaine classe son pinceau et commence…

Il ne sait plus combien de temps, il s’entraîne. « Longtemps », c’est tout ce qu’il pense en voyant le soleil haut dans le ciel.
Il ramasse ses affaires, constate avec une certaine satisfaction qu’il fait beau et part. Il aurait voulu rentrer chez lui en courant, mais la force lui manque. C’est donc d’un pas tranquille, mais élégant qu’il entreprend de rejoindre son domicile. Sur le chemin, il croise certaines filles dont le regard se pose de façon insistante sur lui, mais il n’y fait pas attention. Il est beau, il n’a pas besoin quand le lui dit. Et puis de toute manière, les filles ne l’intéressent pas plus que ça. Il est assez occupé avec les entraînements et les missions, il n’avait pas de temps à consacrer à l’amour s’il voulait être le meilleur. Il avait été clair avec cela, mais cela ne l’empêchait pas de recevoir des dizaines de déclarations par semaine. Parfois par lettre, parfois à l’oral. Il se contentait dans les deux cas de refuser poliment et de réconforter la fille en question. Briser des cœurs n’était jamais très agréable, mais on ne lui laissait pas le choix.
Il lâcha un soupire en se remémorant les situations inconfortables dans lesquelles il s’était retrouvé et accéléra le pas comme pour les fuir.

Il arrive finalement chez lui sous les coups de midi. Déposant ses affaires à l’entrée, il rejoint alors son père et sa mère à la cuisine puis s’incline poliment en guise de bonjour. Il prend quelques nouvelles d’eux, leur raconte son entraînement de ce matin et repart en direction de la douche. « Ne prends pas toute l’eau chaude » se fait entendre depuis la salle à manger. Oiwaka soupire : il se lave à l’eau froide.

Séché et habillé, il s’allonge exténué sur son lit. Il ne l’avait pas dit à ses parents, mais il était furieux. Il avait l’impression de ne plus progresser ces derniers mois. Les entraînements se succédaient et il avait l’impression d’être le même, inchangé. S’emparant d’une petite balle, il s’amuse inconsciemment à la lancer et à la rattraper.

Dialogue de personnage
« Que dois-je faire pour être le meilleur ? »

Publié le 15 Décembre 2021 vers 23h


Après être descendu pour manger en compagnie de ses parents, il était remonté et s’était endormie comme une loutre sur son lit. Lorsqu’il s’était réveillé, le soleil commençait à décliner dans le ciel répandant alors une nuance orangé dans sa chambre. Dehors des enfants, s’amusaient à courir derrière un cerceaux. Pensif, il s’assoit près de sa fenêtre et les regarde jouer une dizaine de minutes. Cette insouciance : celle de s’amuser. Lui il l’avait perdu très tôt laissant son instinct de compétiteur prendre le dessus. Un bien, un mal ? Il ne savait guère.


Il décide de descendre en bas. Son père lit le journal dans le salon. Sa mère est partie au travail, prendre son tour de garde. Les deux sont chargés de surveiller les portes du villages. Ce n’est pas un métier très bien payé, mais ça leur laisse beaucoup de temps libre. Ce « temps libre » ils l’occupent futilement à coup de siestes ou de dîners entre vieux copains. Oiwaka les trouve paresseux d’agir ainsi. Il aurait voulu avoir une figure paternelle et maternelle respecté dans le monde shinobi, mais il n’en était rien. Il leur en voulait un peu vis à vis de cela , mais ça ne l’empêchait pas de les aimer. On ne choisissait pas ses parents après tout s’était-il résolu.


« Bien dormi ? » Quelques paroles sont échangées avec son père avant qu’il ne décide à sortir. Sur le palier, il ramasse consieusement une lettre par terre puis se rend compte qu’elle lui ait adressé. Il ouvre soigneusement l’emballage et y lit l’écriture soignée qui lui est destinée. Des petits cœurs ornent les coins et le message est signé par le nom et prénom de l’envoyeur. Une déclaration d’amour.


Il soupire, la range dans sa poche et prend la direction de l’adresse de l’expéditeur. Bien que cela donnait généralement lieu à des situations gênantes, il prenait soin d’y répondre. A défaut de donner son cœur, il donnait un peu d’attention et de respect.

Il traverse le centre-ville, les mains dans les poches, le regard perdu dans ses pensées. On dit que le sommeil donne conseil, mais il n’avait toujours pas trouvé solution à son problème. Être le meilleur. Il avait le sentiment d’atteindre les limites imposées par son corps, mais il se sentait toujours exclu de l’élite de ce village. Il frappe furieusement un petit caillou présent sur la chaussée qui après un ricochet sur une gouttière lui revient directement dans la main. Coup de chance ? Oiwaka lui-même ne le sait pas.


Finalement, il arrive à destination. C’est un quartier de Konoha un peu huppé. Les maisons composées de jardins et de grand portail attirent son attention. Les gens d’ici vivent dans une bulle, pense-t-il. Tant mieux pour eux.

Il s’arrête devant un portail vernissé aux couleurs d’or qui en dit long sur le propriétaire. Numéro 42. Il y est. Il appuie sur le seul bouton susceptible d’être la sonnette et attend patiemment. Après une dizaine de secondes, le portique scintillant s’ouvre sans un bruit. Oiwaka recule pour ne pas le gêner dans sa progression.

Puis une fille en sort. Elle a son âge environ. À la vue du garçon en face d’elle, ses yeux s’écarquillent de surprise et elle commence à rougir. Il affiche un petit sourire gêné. Elle est jolie, mais sa réponse reste la même. Sortant de sa poche l’enveloppe en papier, il la lui tend.

Dialogue de personnage
« Merci beaucoup pour la lettre. C’est très touchant, mais je ne suis pas encore prêt à m’engager dans une relation. Je suis désolé, mais tu mérites quelqu’un d’autre, quelqu’un qui s’aura te donner l’amour que tu recherches. »


Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça. Il avait déjà sa phrase toute prête.
Alors, la fille commence à fondre en larmes. Certaines étaient plus émotives que d’autres, mais c’était toujours la même chose : un rêve brisé.

Elle finit tout de même par arracher le papier de ses mains et à partir en courant, se cacher dans sa grande demeure.

« Au revoir » chuchote Oiwaka lorsque le portail se referme dans un claquement sourd devant lui.

Publié le 16 Décembre 2021 vers 11h


Il avait passé le reste de sa journée à la bibliothèque. Il y avait rencontré deux trois connaissances, avait discuté avec elles et était reparti la nuit tombée.

Il s’était alors promené et avait rejoint inconsciemment les terrains d’entraînement. Une dizaine d’enfants était déjà installé sur les différentes parcelles et s’entraînaient avec acharnement sur les pauvres mannequins en bois. Oiwaka avait alors décidé de monter dans un arbre et de les observer avec attention. Il avait souri en voyant les grossières erreurs des uns et des autres, mais avait jugé qu’ils se débrouillaient tous très bien dans l’ensemble.

Il avait continué à les regarder, puis les questions étaient venues à lui. Il était venu ici tout petit pour une unique raison : être le meilleur. Mais eux quand n’était-il ? Qu’est-ce qui pouvait bien les pousser à venir taper sur un rondin en bois en cette froide soirée de décembre ? Mystère.

Il resta allongé sur sa branche encore une bonne heure, jusqu’à ce que les enfants décidèrent de partir. Puis enfin seul, il descendit tranquillement de son perchoir et se dirige mains dans les poches vers son endroit à lui : son deuxième foyer.

Il ne savait pas trop ce qu’il faisait. Peut-être y cherchait-il une occupation ? Toujours était-il qu’il se contentait de longer le bord du terrain de Ninjutsu. Le regard levé sur un ciel sans étoiles.

Il fit deux, trois, quatre tours comme ça. On aurait pu le prendre pour un fou, mais personne n’était là pour le lui faire remarquer.

Du moins c'est ce qu'il pensait jusqu’à ce qu’une voix enfantine l’apostrophe.

Dialogue de personnage
« Tu as fini oui ?! C’est la quatrième fois que tu tournes en rond. J’aimerais bien m’entraîner moi ! »


Oiwaka sursauta et contempla son interlocuteur. C’était un des enfants qu’il avait vu s’entraîner tout à l’heure.

Dialogue de personnage
« Tu n’es pas sensé allez dormir ? Il ne faut pas négliger le sommeil à ton âge. C’est important si tu ne veux pas rester haut comme trois pommes. »


L’enfant afficha un visage dédaigneux.

Dialogue de personnage
« Tu n’es pas ma mère à ce que je sache. Et puis ça te fais quoi que je sois haut comme trois pommes ? »


Oiwaka le regarda attentivement. Il aurait pu lui répondre sur le ton de l’ironie comme il en avait l’habitude, mais il craignait de créer un complexe chez le petit garçon. Alors il se contenta de lui ébouriffer les cheveux avant qu’il ne se dérobe.

Dialogue de personnage
« Rien. Tu as raison. Ce ne sont pas mes oignons. Je m’excuse. »


Il s’écarta et s’assit sans trop se salir. L’enfant le regarda, étonné.

Dialogue de personnage
« Tu vas vraiment rester là ? »


Dialogue de personnage
« Je ne te gêne pas ici. »


Dialogue de personnage
« Oui, mais j’ai peut-être envie de m’entraîner seul. »


Oiwaka remit ses beaux cheveux en place et ne se gêna pour lui lancer une pique.

Dialogue de personnage
« Pourquoi tu es timide jeune fille ? »


Le visage de l’enfant se contracta avant qu’il ne lâche un soupire d’exaspération. Il avait sûrement compris que ça ne servait à rien de parlementer avec l’individu qu’était Oiwaka.

Dialogue de personnage
« Très bien. »

Publié le 16 Décembre 2021 vers 18h


30 minutes. C’était le temps qu’il avait passé à regarder l’enfant s’entraîner. Allongé, bras derrière la tête, pied croisé, il sifflotait face aux multiples échecs du garçon. Il n’avait au début pas compris ce qu’il essayait de faire avec sa succession de mudra, mais il avait reconnu les signes : un mur de doton. Le Ninjutsu s’était son truc et il le gardait bien pour lui.

Dialogue de personnage
« Argh je n’y arrive pas !!! »


Oiwaka rigola. Il savait parfaitement pourquoi, mais préféré se taire. Pas de questions, pas de réponses. L’impatience du jeune Genin commençait à grimper et il était curieux de voir jusqu’où il irait avant d’abandonner. Pour l’instant, une simple botte de terre avait été créer et l’enfant semblait ne pas comprendre où était son erreur.

Une autre dizaine de minutes s’écoula, elle aussi remplie d’une succession d’échecs. Lassé de ce spectacle, Oiwaka décida qu’il était temps pour lui partir.

Dialogue de personnage
« Oui c’est ça casse-toi ! Tu fais le malin à rigoler, mais tu n’es même pas capable de faire mieux ! »


La frustration dans sa voix se faisait ressentir. Et debout, Oiwaka le dévisagea avec un certain amusement. Il s’approcha alors d’un pas tranquille. Celui–ci recula. Par peur ? Sûrement.

Puis il lui attrape alors subitement la main, effrayé l’enfant se débat un moment.

Dialogue de personnage
« Lâche-moi sal monstre ! »


Dialogue de personnage
« Tes mudras sont mauvais et trop lent. »


L’agitation cesse. Une phrase avait suffi à le calmer. Mais Oiwaka n’en avait pas fini. Il est trop fier pour ne pas continuer sur sa lancée :

Dialogue de personnage
« Et tu injectes ton chakra au mauvais moment. Bref, ta technique serait plus utile à un paysan qui veut labourer son champ qu’en guise de protection. »


L’enfant voulu rétorquer, Oiwaka lui posa le doigt sur la bouche.

Dialogue de personnage
« Regarde et tais toi. »


Il effectue alors les mudras en question à une vitesse impressionnante. C’était quelque chose de rudimentaire pour quelqu’un de son âge, mais cela suffit à obtenir le silence de l’enfant.

Dialogue de personnage
« Apprends à bien faire les gestes avant d’y injecter ton chakra. Une fois cela fait, je te montrerais peut-être comment tu dois t’y prendre. »


Il lâcha un « tss » avant de se retourner et de partir pour de bons. Pas de doute, il avait la classe.

Publié le 17 Décembre 2021 vers 14h