Un pacte avec le diable

Voilà plusieurs jours que la gamine était enfermée… il faut dire qu’avec toutes les charges qui pesaient sur elle, Hiroo avait eu du mal à obtenir le sésame pour la faire libérer… Elle n’avait pas été trop mal traitée. Le deal passé avec les gardes lui avait accordé une courte immunité. Elle n’était pas mieux traitée que les autres prisonniers mais au moins elle avait évité l’arène… Elle avait dû sûrement plutôt mal dormir ces derniers jours vu le confort. Sans doute avoir le déplaisir de voir ou entendre certains prisonniers s’adonner à des plaisirs lubriques pas vraiment ragoûtants, mais elle était vivante hein? Hiroo remontait donc les couloirs accompagné des gardes et bientôt s’arrêtait devant une cellule. Elle pourrait entendre le cliquetis bruyant caractéristique des clefs dans la serrure avant que la porte ne s’ouvre sur l’imposant Hattori.



Dit il en s’écartant de la porte pour la laisser sortir. Elle lui avait promis de lui être utile. Elle avait elle même signée son pacte avec le diable et l’heure était venue pour elle de s’acquitter de sa dette…

Je n’aurais jamais cru me retrouver dans cette situation. Je savais que j’étais provocante, mais je n’avais jamais rien fais pour me retrouver en prison. Ces fausses accusations à mon égard était dérangeantes, d’autant plus que je pensais en savoir la provenance, mais ma loyauté m’empêchait d’en parler, quitte à ruiner ma propre vie. Ces quelques jours enfermée me suffirent à me dire que c’était complètement stupide de faire cela pour une Kaguya. Je ne lui devais rien, j’avais simplement de l’empathie pour elle. Je restais hésitante, songeuse, devrais-je la dénoncer ? Mais pour elle, ce serait la mort assurée… Soudainement, j’entends la porte de la cage s’ouvrir. J’aperçois cet homme, encore lui, qui m’annonçait que j’étais « libre » sous une certaine condition… Il avait donc accepté le marché ? D’une situation embêtante j’en passais à une autre… alors que j’aurais simplement pu dire la vérité. Arf, Kaiya aura intérêt à avoir une bonne explication. Il s’écarta de la porte, m’invitant par la même occasion à sortir d’ici, je ne me fis pas prier, et alors que je passais devant lui je lui dis :



Un léger ricanement se fait entendre. N’avais-je pas le droit d’être taquine ? J’allais littéralement être son esclave pour les prochains temps… Une fois dehors, je m’arrêtais et me retournais vers lui :

Répondit il alors qu’elle passait devant lui. Qu’est ce qu’elle croyait? Que sa liberté retrouvée allait être une partie de plaisir? Non. Il avait besoin d’elle rien de plus. Mais était elle capable de lui être utile? Il ne le savait pas encore.



Rétorqua t’il d’un rire gras. Si elle croyait que sa vie était une partie de plaisir, elle se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’à l’oignon. Il avança dans les couloirs à ses côtés jusqu’à arriver a l’espèce de guichet servant aux documents administratifs. Il signa sa libération preuves à l’appui, avant de la mener dehors . De là ils marchèrent longuement en silence jusqu’aux quartiers claniques. Plein de belles demeures jonchaient la rue, sauf une… la sienne. Elle ressemblait plus à un immeuble en construction qu’à une réelle demeure. Toutefois, une fois à l’intérieur, le lieu était bien plus hospitalier. Au sommet un appartement plutôt vaste appartenant au Hattori était bien isolé et tout équipé… il l’a fit entrer après avoir ouvert la porte et ferma derrière lui avant de tendre le bras.



Dit il froidement. C’est vrai qu’elle était degueulasse la petite. Et qu’elle puait après son séjour aux geôles . Elle pourrait profiter d’un bon bain chaud et mettre des vêtements propres .



Ajoute t’il en se posant sur un fauteuil lui désignant une nouvelle fois la salle de bain.

Plus courte ? Oui… c’était une possibilité à laquelle je préférais ne pas songer. Peu importe, c’était toujours mieux que de devoir me battre dans l’arène. Je le suivis dans les rues de Kumo sans en dire plus. Et quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’il habitait dans un taudis pareil, du moins c’est ce que je pensais en voyant l’extérieur de sa « demeure ». À peine entré qu’il me pointait d’ores et déjà la salle de bain, je poussais un soupir après l’avoir écouté.



Peut-être avais-je une odeur nauséabonde due à ces quelques jours enfermée, mais au moins moi, je n’avais pas la dégaine d’un vieux bandit sale à la retraite ! Mais bon, je n’allais pas dire non à de l’eau chaude pour pouvoir me décrasser.



Dis-je en me moquant de lui. Avait-il fait le bon choix en « m’engageant » ? Je ne sais pas pour qui la situation allait être la plus dérangeante finalement… Si tôt ma phrase terminée, je m’empresse d’aller me laver. Je n’avais jamais ressenti autant de bonheur en faisant simplement couler de l’eau sur mon corps. J’en profitais longuement, très longuement, et une bonne trentaine de minute plus tard, je rejoins mon « sauveur » dans le salon. Les cheveux encore mouillé et à peine coiffé, je lui demande alors :

Hiroo haussa les sourcils à sa réflexion avant de commencer à se marrer doucement.



Rétorque t’il. Pour lui la gamine avait pas de formes. Ça aurait pu être un mec chétif qu’il aurait même pas vu la différence. De toute façon son cul l’intéressait pas. Il avait d’autres projets pour elle et le sexe n’en faisait pas partie. Hiroo attendait patiemment qu’elle ait finit sa douche assit sur le canapé.









Il venait de finir sa conversation avec son parasite quand elle sortit enfin de la salle de bain. Il huma l’air ambiant et sourit amusé.



Lança t’il avant d’écouter sa question et de sortir une petite liasse de yens roulée qu’il lui balança.



Il se mit à rire à sa vanne avant de redevenir plus sérieux.



Explique t’il calmement et sur un ton autoritaire comme à son habitude.



Dit il en tapant dans ses mains.

Je levais un sourcil alors qu’il m’expliquait de quoi il en retournait. J’allais être son larbin en somme, je m’y attendais. Bon, j’espère au moins que le vioque paie bien. Somme toute, à l’exception de mon travail au bar, cela est donc ma première réelle attribution ! En admettant que ce type travaille vraiment pour Kumo. Ouais, si vous voulez mon avis il reste plutôt louche. Non, désolé, je n’arrive pas à me dire qu’il fait partit des « gentils », sa tête m’indique clairement le contraire !



J’écoutais la suite, et le moment fut venu : qu’est-ce que j’étais capable de faire ? Comment lui expliquer cela rapidement ? Devais-je lui faire un résumé complet de ma situation ? Le pauvre allait vraiment être déçu, non, franchement, parmi toutes les personnes qu’il aurait pu « embaucher », il était tombé sur moi. Le karma est franchement mauvais non ? Pour lui je veux dire.



Je levais un doigt, tout n’était pas perdu, le contrôle du son me permettait pas mal de chose, et je savais qu’avec de l’entraînement, j’étais capable d’en faire plus.

Horoïchi sortit la tête de la cape du Hattori et ricana.



Après tout il avait peut être raison. Mais Hiroo le savait. Un bon réseau d’informateurs était la clef dans son travail. Et il en était persuadé. Cette petite qui paye pas de mine pourrait lui être utile. D’une manière ou d’une autre…



Dit il en soupirant.



Non clairement cette bonne a rien connaissait sans doute pas ça. Il allait devoir tout lui apprendre et ça lui prenait déjà la tête…



Commence t’il à s’agacer. De tout Kumo , il avait fallut qu’il tombe sur un boulet. Putain de merde. C’était pas possible ça quand même d’être aussi incompétent… la suite lui redonna le sourire. Enfin un tout petit peu… ses compétences de contrôle du son, ça c’était intéressant. Pour lui, mais pas pour elle. Parce que du coup, elle allait devoir faire peut être un peu plus que de simplement récolter des infos…



Des techniques qu’elle pourrait éventuellement maîtriser un jour mais qui nécessiterait quelques sacrifices qu’elle ne sera sans doute pas prête à faire pour le moment…

Ironisais-je. J’étais moins impressionnée que la première fois par cet animal sortit de je ne sais où, mais je dois bien avouer que j’étais quelque peu intimidé. Toutefois, je me rassurais en trouvant une étonnante ressemblance entre le serpent et l’Hattori. Hiroo commençait à comprendre que tu ne lui serais pas d’une grande utilité, du moins pour le moment. Il avait toutefois un peu de chance dans son malheur, tu n’étais pas non plus la plus stupide du village, l’on t’avait simplement toujours empêché d’exprimer un quelconque potentiel.



Dis-je avec le sourire au lèvres. J’étais presque impatiente de commencer, j’allais enfin être tirée d’une vie d’ennui perpétuel. Mon regard alla sur son serpent, sa manière de me regarder était franchement déplaisante, et je crois qu’il m’aimait encore moins que le Hattori. Je me mis alors à rire stupidement :

Répond le serpent en s’enroulant autour du cou de Hiroo. Ce dernier le laisse faire et ajoute.



Son parasite lui servait bien souvent quand il devait se battre. Il pouvait le défendre, attaquer comme une autre partie de lui même. Elle n’avait aucune connaissance du culte visiblement et c’était très bien comme ça pour le moment. L’heure n’était pas venue de trop en dévoiler. Peut être que si elle gagnait sa suffisamment sa confiance, un jour il lui en parlerait. En attendant ce jour, il tairait ces informations. La petite s’emballait a l’idée qu’il lui enseigne des choses. Elle n’allait sans doute pas être déçue du voyage. Hiroo était un homme dur et pour qui le travail était important. Il vaudrait mieux qu’elle soit endurante…Il sourit légèrement.



Suite à sa question il la fixa de sa mine patibulaire en croisant les bras sur son fauteuil. De son quoi?



Ça aurait bien pu être une plaisanterie mais son absence de sourire semblait prouver qu’il ne plaisantait pas. Le serpent d’ailleurs émît un sifflement menaçant en la fixant à son tour.



Dit il en s’approchant d’elle toujours menaçant .

J’en connaissais des gens louches, ça ne manquait pas à Kumo. Mais un type louche qui en plus se balade avec un serpent étrange, non, ça c’était plutôt unique en son genre. Il me menaçait d’ailleurs à ce sujet, je ne devais pas faire mention de cet être avec qui il semble partager sa vie. Je haussais alors les épaules avant de répondre :



Au même instant, le serpent se montra de nouveau menaçant à mon égard. Je levais un sourcil, pour qui se prenait cette créature ? Je tendis alors mon bras vers lui, suivit d’un claquement de doigt. La créature à sang froid allait se retrouver incapable de prononcer le moindre mot. Nul doute que cela l’enragera un petit peu, mais c’était si drôle de mon point de vue.



Je me mis alors à ricaner, ce qui déplaira sûrement à l’Hattori de me voir me moquer de sa petite créature, mais il allait bien devoir s’habituer à moi de toute façon. Les risques ? Comme si j’en avais quelque chose à faire…

Répond t’il. Des gens ayant eu au moins vent du culte il devait y’en avoir à la pelle. Et lui, tant qu’il restait avec un physique humain, préférait le cacher autant que possible. Elle claquait des doigts pour faire taire Horoïchi. Enfin Hiroo ne le savait pas et visiblement son parasite non plus…



Se tendant comme un élastique rapidement, il vint mordre la jeune fille au bras tout crocs dehors pendant que le Hattori beugla.



Le serpent lâcha prise et retourna sous la cape de Hiroo.



Car bientôt elle aurait les idées embrouillées et sans doute de la fièvre à cause du venin. Mais quelle conne de chercher son serpent aussi! Putain de gamine.



Dit il finalement pas excessivement pressé histoire de lui donner une petite leçon. La première d’une longue série.



Dit il finalement toujours assis.

Je pense que ce qui allait me coûter la vie un jour, c’était mon imprudence. Je ressentis une vive douleur lorsque sa fichue bestiole est venue me croquer le bras. Mais peu impressionnée par ce qu’il venait de m’arriver, et surtout parce que le Hattori était en train de « gronder » sa créature, je me mis à rire. Jusqu’à ce que le poison de cet enfoiré de serpent ne commence à faire effet. Je commençais à avoir du mal à réfléchir ou même simplement suivre le fil de la conversation. Tout ce que je comprenais, ces que les deux êtres étaient liés et que les deux avaient un balais dans le cul. Aucun humour ce serpent. Alors qu’il m’expliquait ce qu’il se passerait quant aux prix, je venais seulement de percuter ce qu’il m’avait dit juste avant à propos d’aller chez un médecin.



Je mis mes doigts autour de mon menton et commença à réfléchir. Mais plus j’essayais, plus je m’embrouillais l’esprit, au point que je ne savais même plus trop ce que je faisais ici. En revanche, ce le type à la tronche balafrée, lui je m’en souviens ! Ah oui ! Son idiot de serpent laid m’a mordu tout à l’heure… hmm étrange que je ne ressente aucune douleur. Je lève alors un doigt durant un moment de lucidité et j’ajoute :



Je restais une Hattori de bonne famille, et j’avais tout ce dont j’avais besoin directement à portée de main. Pourquoi irais-je m’embarrasser d’un appartement ? Hmm… Pourquoi je parle d’appartement déjà ? Je ne sais plus…



Je parlais plus vite que ce que mon cerveau était capable de suivre à cet instant là. Parfois je me souvenais de petit détail de notre conversation datant d’il y a une minute à peine, d’autre fois je me demande ce que je fous dans ce taudis, satané poison…