C’est assez rare que je repense à ma vie d’avant, encore plus lorsqu’il s’agit de mon enfance. Mais cet été là, d’une année que l’on appelle désormais l’an -5, je m’en souviendrais toujours. C’était la même année que celle où je passais mon examen pour devenir genin. Selon mes parents, ma place était assurée, si j’arrêtais d’envier les autres toutefois. Il fallait que j’apprenne à coopérer, difficile lorsque votre père vous rabâche nuit et jour que les Chikara sont une nuisance pour ce village. La paix entre nos clans était encore récente, à l’époque je ne comprenais pas trop ce qu’il se passait, mais j’avais grandie dans l’optique que les Chikara étaient la source de bien des problèmes. Mais là n’était pas le sujet, aujourd’hui j’étais en compagnie de ma sœur, mon ainée de deux années qui était déjà genin. Nous nous exercions en vue des examens, elle tenait absolument à ce que je réussisse mon entrée dans le monde shinobi. Sous l’œil avisé de notre mère, nous nous apprêtions à effectuer un petit affrontement.
Me demandais ma sœur, alors parée à s’élancer.
À peine ai-je prononcé ce mot, qu’elle se rut sur moi à une vitesse incroyable. Je parais difficilement son premier coup d’épée qu’elle envoya avec toute sa force. Je sentais mon cœur battre de plus en plus vite, ce n’était pas des armes d’entraînement, un coup mal placé et c’était la blessure assurée. Ma sœur m’attaquait sans relâche, elle n’était pourtant pas la meilleure en kenjutsu, mais à côté, je faisais toujours pâle figure.
« Que fais-tu ? Tu vas te décider à attaquer ? »
Sa provocation fait mouche, je lève alors mon arme pour contre attaquer, mais c’est son pied qui vient heurter fortement ma poitrine, me propulsant à quelque mètres et me faisant lâcher mon arme par la même occasion.
« Que t’ai-je dis à propos de la contre attaque ? Ne t’élance pas comme un bœuf, prend le temps d’identifier où ton adversaire sera le plus vulnérable, et frappe le rapidement ! »
« Je sais ! Mais tu es trop rapide ! Je ne peux rien faire contre toi, je suis nul. »
Ta sœur, ainsi que ta mère poussent un soupir simultané. Cette dernière s’approche alors de toi qui était restée au sol, déjà démotivée à l’idée de combattre ta sœur. Ta mère te demanda alors :
« Pourquoi ne crois-tu pas en toi ? Tu t’exerces depuis toujours avec des épées en bois contrairement à ta sœur. Avec un peu de volonté, tu la battras. »
« Mère ! Vous savez aussi bien que moi que ce n’est pas vrai ! À l’académie, dès que j’entends son nom c’est suivit d’un « oh, vous avez vu, elle à encore réussie sa mission haut la main ? Quelle jeune fille formidable ! Et moi, je n’ai rien de spécial… »
Un long silence s’en suivit, tu entendis alors ta sœur planter son épée dans le sol et s’approcher. Elles avaient l’habitude de ton comportement, et savaient comme le gérer en général. Mais aujourd’hui, elles décidèrent qu’il était temps pour toi d’en apprendre plus.
« Mère, il serait peut-être temps de lui dire. »
« Hmm, tu as sans doute raison. »
Je fus tout de suite intriguée par leur conversation, je les coupais alors :
« Hé, de quoi vous parlez ? Je suis là je vous signale ! »
Les deux se mirent à rire à nouveau en même temps. Elles avaient une certaine complicité que je jalousais parfois. Ma mère me fit alors signe de me redresser, ce que je fis, assis en tailleur je l’écoutais alors attentivement :
« Tu ne t’en souviens peut-être pas, mais lorsque tu étais toute petite, tu t’es battue avec un autre petit garçon. Durant votre « lutte », le petit bagarreur t’as même mordu. Jusqu’ici, rien d’anormal, toutefois, au début de votre chamaillerie cet enfant avait une petite entaille sur la joue, et à la fin elle avait disparu. »
Je la regardais avec mes grands yeux intrigués, je n’avais aucun souvenir de cet évènement, je devais être drôlement jeune… Mais je me demandais où cela nous menait…
« Mystérieusement, cette entaille apparue sur ton visage. Peu de gens sont au courant, mais tu possèdes un don bien particulier, tu es capable de soigner les autres en leur transférant ton chakra. Cela s’est produit lorsque cet enfant t’a mordue, tu as récupéré sa blessure. »
Je restais profondément silencieuse. J’étais choquée d’apprendre être capable d’une telle chose. Je n’étais pas la plus douée en ninjutsu, et encore moins en iroujutsu, domaine dans lequel mes connaissances se résumaient au néant total.
« Sache cependant que ce don que tu as peu se révéler très dangereux pour toi… Tu n’es pas invincible, et il se pourrait qu’en voulant sauver quelqu’un de grièvement blessé… tu n’y survives pas. Alors promets-nous d’utiliser ton pouvoir avec discernement. »
« Je...je...je ferais attention mère, c’est promis. »
L’avenir montrera que j’étais de toute façon bien trop égoïste pour en faire usage. Un don qui me restera inutile durant une bonne partie de ma vie finalement. Mais ce n’était pas encore l’heure, il me restait de nombreuses années à vivre avant d’en arriver là… Toutefois, savoir que j’étais presque unique en mon genre fut une source de motivation importante ce jour là. Je repris alors l’entraînement avec ma sœur, et quelques mois plus tard, je passais enfin mon examen…