Du sang ou un sort !

Un genou à terre se tenant le bras, la Minashigo n’avait guère plus de forces. Elle avait usé de beaucoup de chakra déjà et ses blessures l’empêchait de réellement avoir la force de contrer une dernière attaque. Sa vision se troublait peu à peu alors qu’elle pouvait voir des lueurs incandescentes se rapprocher dangereusement d’elle… elle ne voyait même plus la fille alors que peu à peu ses yeux écarlates reprenaient une couleur bleu azur. Elle voulait se défendre. Elle le devait. Mais ses forces l’avaient abandonnée… elle ne put que serrer son poing posé sur le sol et dire.



Ses muscles se relâchaient peu à peu, lentement une forme moins monstrueuse prenait place… Une jeune femme faisait doucement son apparition à la place du monstre qu’ils avaient pu voir la seconde d’avant… Pas beaucoup plus âgée qu’eux, les cheveux mi-long. Sa tête se baissa avant de crier en se relevant vivement.



Alors que son deuxième genou tombait à terre et que ses bras devenus bien frêles restaient ballants le long de son corps, des larmes perlants au coin de ses yeux…

Soudainement, la jeune femme dévoila sa seconde arme et dégaina un Ninjato. Elle se mit alors à respirer profondément et prit la parole :


Cette fine lame n'était habituellement là que pour se protéger du pire, mais la Gaikotsu espérait généralement de ne pas en user. Elle rouvrit ses yeux et se mit à courir vers sa cible. Une fois suffisamment proche, elle coupa alors la tête de la Minashigo via un geste de bas en haut précis et particulièrement efficace. Cette dernière se mit à rouler au sol. Debout, Akiko resta immobile et se mit à dire en pleurant :


Bien qu'elle n'était pas née particulièrement émotive, Hinae avait su trouver les bons mots pour expliquer cette différence cruciale entre la vie et la mort... Plus que jamais, Akiko réalisait la difficulté d'être un Kunoichi... D'être une Konohajin... De protéger les autres... Elle venait de faire ce terrible choix de prendre la vie pour mieux protéger celle des autres.

C'est bon, c'était fini... La fin d'un arc dans sa vie premièrement, plusieurs semaines à la traquer pour qu'aujourd'hui elle donne son dernier souffle, il ressentait quelque chose d'étrange, la sensation n'était pas agréable, loin de là. Il se disait qu'elle était morte à cause d'une sorte de trouble mental, ça le perturbait car lui même en avait eu et il travaillait au quotidien avec des personnes comme ça, la presque seule différence était qu'elle n'était pas né à l'intérieur de Konoha. Ca lui faisait beaucoup de peine mais il se disait que c'était comme ça et que personne ne pourrait y changer quelque chose.
Cependant il était content d'avoir réussi sa mission, mais tout n'était pas fini, il voyait bien le sang sur le visage d'Akiko et lui avait le nez cassé, il lui restait encore assez de chakra pour faire ce qu'il voulait depuis le début.



Aucun des deux n'étaient en pleine forme, mais il allait remédier à ça, il se leva une fois la Gaikotsu proche de lui, il exécuta une série de mudra et commença à canaliser son énergie, il n'avait pas la force pour expliquer à Akiko ce qu'il était en train de faire, sa bouche avait peut-être subi quelques dommages aussi tout compte fait, mais il espérait qu'elle allait plus ou moins comprendre. Une fois la canalisation terminée, il créa un dôme de chakra vert, il le tenait quelques secondes, son chakra avait tout de même des limites. Une fois qu'il se sentait entièrement soigné, il attendait encore un peu, Akiko était surement plus abimée que lui. Il allait poussé au bout du bout de ses limites si il le fallait. Enfin, il mesurait assez bien son chakra pour en avoir assez pour le retour.
Il finit par stopper son jutsu.

Bien qu'elle était encore en vie, la Gaikotsu se sentait plus morte que jamais... Les dernières larmes séchaient et son visage semblait transpirer une certaine forme d'indifférence. Sa tristesse n'était pas dirigée vers cette personne disparue, mais envers son incapacité à sauver son ennemi. Qui était-elle pour juger de la mort d'un autre ? Lorsque Daiki lui proposa d'approcher, elle ne bougea pas. Un aura vert vint alors la recouvrir et elle ressentit la sensation extraordinaire de guérir à une vitesse peu ordinaire. Bien que son corps allait mieux, son esprit était dorénavant perturbé par cette confrontation si soudaine. Elle leva alors sa main droite pour essuyer approximativement le sang à ses lèvres.

Elle regarda son bras... Plus rien... Était-ce la différence entre un gagnant et un perdant ? Le gagnant reprenait sa vie sans la moindre blessure tandis que le perdant était vulgairement enterré ? Le regard détaché et la parole tremblante, Akiko se mit à dire :


Elle se mit alors à marcher vers la vieille ferme en resongeant à sa confrontation et à cette femme dorénavant morte. Elle évita soigneusement de croiser la tête de cette dernière. En marchant, elle reprit peu à peu conscience pour finalement parler tout seul :


Akiko ressentait comme un mal-être profond totalement malsain. Au fond d'elle, elle avait l'impression de ne pas être elle-même et d'être dictée par les envies d'un autre... Elle ressentait cet homme... Il semblait être toujours aussi proche d'elle... Elle se souvint alors de cette terrible soirée.


Akiko reprit alors ses esprits et se mit à serrer le poing... Bien que sa mère ne cessait de lui signifier le contraire, elle avait toujours su ressentir quelque chose d'anormal chez elle... Elle avait cette terrible impression de ne pas être seule et d'être constamment influencée par une tierce personne. Quelques minutes plus tard, elle pénétra dans la ferme pour finalement se baisser au niveau du chat supposément tué par le Minashigo... Depuis le début, la jeune femme suspectait un scénario bien plus catastrophique que celui qu'elle venait de vivre...


Bien évidemment, cette mission était terminée... Mais, l'ennemi était-il vraiment seul dans le secteur ? Le monstre recherché par sa mère n'était cette Minashigo... Cette femme ne semblait pas être capable de se contrôler et n'était qu'une victime de sa folie. Un autre monstre semblait jouer de Konoha dans l'ombre des autres fous du secteur. Elle décida alors de s'asseoir sur une chaise en attendant l'arrivée de son coéquipier.

Après plusieurs minutes, celui-ci finit par la rejoindre. Elle se mit alors à dire d'un air sarcastique :


Effectivement, Daiki s'était sûrement chargé d'enterrer l'ennemi... Une fois de plus... Impensable de ramener ceci au village. Elle se leva alors et reprit la parole :

L'aura d'Akiko avait changé, ce n'était plus du tout la même. Elle avait une sorte d'aura meurtrière qui ne lui ressemblait plus du tout. Il n'avait pas voulu utiliser un trop gros jutsu pour prendre la vie de Maiko avant qu'Akiko puisse le faire, mais elle l'avait devancé, il aurait du assuré le coup. Mettre une gamine de 18 ans comme une meurtrière n'était vraiment pas bon, il ne comptait plus le nombre de shinobis à l'hôpital qui y était après avoir tué. Etonnamment l'âme du tueur était souvent plus meurtrie que celle de la victime. Takumi et lui avaient beaucoup réfléchi à cet intéressant paradoxe.

Après quelques minutes, Daiki se rapprocha de Akiko. Il lui restait une question, pourquoi ne pas avoir utiliser son vraie sabre plus tôt ? Pourquoi s'être battu avec une arme qui ne provoque aucun dégâts ? Il ne voulait pas entré en conflit avec elle maintenant de toute façon, il était encore trop épuisé pour ça.



Même si il n'était pas 100% honnête avec elle - dans la mesure où il ne voulait pas vraiment lui poser les questions qu'il voulait lui poser - il restait honnête sur le fait que sans Akiko il ne serait peut-être plus en vie.



Le soleil abordait sa couleur orange de fin de journée, ils leur restaient quelques heures avant la tombée de la nuit, ils n'avaient plus qu'à rentrer au village.