Un sentiment d'abandon

Premier, deuxième, troisième... Vingtième. Kohana s'entrainait à la dur pour perfectionner ses lancés de shuriken. Elle avait été trop longtemps délaissée et s'entrainait sous le regard attentif de Tchieri-sensei. Son tuteur légale. Personne n'a voulu l'adopter jusqu'à maintenant, alors elle séjournait désormais entre les bâtiments militaires pour apprendre de nombreux cours lassant et les terrains d'entrainements pour se défouler.

Cela faisait maintenant bien plus d'une année qu'elle était sortie définitivement de l'asile. La dose de médicaments a été récitée, ce n'était pas pour autant qu'elle les prenait, et les professeurs de l'académie l'avait bien intégrés au sein du village. Quoi rêver de mieux ? Hélas... L'adolescente avait ce sentiment permanent de solitude, mais surtout d'abandon. Plus elle y pensait et plus ses jetés devenaient précis et percutaient bien plus violemment que la norme.


La petite fille qu'elle était, laissait place à une adolescence bien rebelle et déterminée dans ses choix. Pour autant, elle n'oubliait pas ses origines et voilait sa face d'une fausse bienveillance pour arriver à ses fins. Elle comprenait enfin à quoi allait lui servir ses entrainements et son éducation de Geisha d'antan.




Nia nia nia, bla bla bla. Cet homme ne cessera jamais son hypocrisie ? Elle ne lui prêtait quasiment aucune attention et continuait son entrainement. Elle se demandait parfois comment serait sa vie si sa putain de soeur ne serait pas partie avec cette salope d'Hattori ? Kohana avait encore cette histoire en travers de la gorge et ne l'oubliera jamais. Ô grand jamais !






Et dieu seul sait qu'il en faut beaucoup pour vous supporter !

Cela faisait maintenant quelques jours que Azedin avait rejoins le village.. Il était parti avec des rêves plein la tête, imaginant sa future vie dans le village, vivre comme un pacha avec un tas de concubines à ses pieds. Mais la réalité était bien autre, il avais dépensé le peu d'argent qu'il possédait dans de l'alcool et de la nourriture, se retrouvant complétement fauché avant sa première nuit à Konoha. Il vivait alors depuis aux crochets des gens, comptant sur leur générosité. Il arrivait de cette manière à manger au moins une fois par jour. Pour le sommeil, il dormait un peu partout, surtout la ou il ne serait pas dérangé par des habitants mécontent de sa présence. Il avais alors trouvé un coin tranquille sur le terrain d'entrainement au pied d'un arbre.

Il était adossé à ce dit arbre, cela faisait quelques heures qu'il n'avait pas bougé de cet arbre. La journée n'était pas trop chaude et son arbre lui procurait une protection de choix contre le soleil. Les ninjas présent lui offrait un spectacle fort divertissant, il pouvait voir l'étendue des compétences de ces guerriers d'élites. Il ne voyait aucun intérêt à faire autre chose..



Cependant son ventre n'était pas de cet avis. Et après un gargouillis semblable à un rugissement d'ours, Azedin se rappela qu'il n'avait pas eu son repas journalier. Il fourra sa main dans sa poche pour y ressortir son pécule. Il compta son maigre butin.



Il pensait avoir gardé assez pour pouvoir se sustenter aujourd'hui mais visiblement il avait mal prévu son coup. En même temps les mathématiques n'avaient jamais été son fort.

Il se releva lentement tel un enfant voulant rester à la maison un jour d'école. Il se dépoussiéra rapidement et partit vers les quelques ninjas présent sur le terrain pour y faire sa quête.

Alors que l'adolescente rebelle continuait ses efforts sous le regard et les conseils ringards de Tchyeri-san, un drôle de gugus faisait une... quête ?


Ce n'était pas une idée qui lui déplaisait soit dit en passant, mais étant constamment sous surveillance difficile de faire un "accident" dans de telles conditions. La petite peste s'arrêtait dans son entrainement et se dirigeait tout bonnement vers ce grand gaillard.






Rétorquait-elle sèchement. Elle espérait juste que l'instituteur-flic lui lâche la grappe pour le moment.


Disait-il en replaçant ses lunettes et prenant la pose du chic-type, alors que ce n'était qu'un pauvre-type.

Azedin avait réussi à réunir un petit pécule grâce à ses talents de beau parleur. En effet les gens étaient beaucoup plus coopératif lorsqu'on les caressaient dans le sens du poil. Il était déjà passé chez quasi tout le monde, tous sauf un petit groupe qui s'entrainait à l'écart, une petite fille aux cheveux roses et un grand gaillard avec un couvre chef très moche. Il serait dommage de louper une occasion de faire plus d'argent. Il entreprit donc de se diriger vers ses dernières cibles.

Arriver à quelque mètres de ceux-ci un couteau lui passa juste devant le visage, il eut à peine le temps de s'écarter de la trajectoire de l'arme. Il s'approcha de la cible visée et retira l'objet de celle-ci, ça ressemblait plus à une sorte d'étoile de métal qu'un couteau. Il n'avait encore jamais vu d'armes de ce genre. Visiblement les ninjas regorgeaient de mystères.

Visiblement la fille n'était pas très contente que son exercice fut interrompu brusquement par un inconnu. Elle se dirigeait vers lui bien décidé à le confronter.



Azedin peinait à reprendre ses esprits après avoir vu passé sa vie devant ses yeux.



Il accompagna son discours d'une légère révérence

Kohana ne savait pas si elle pouvait vraiment se moquer ou non. Tchieri-sensei était à côté d'elle - ce qui ne l'empêcherait pas de rire de cet homme pour autant- mais elle ne savait pas non plus si l'individu en face d'elle était un simple civil ou un shinobi. Dans l'un des deux cas elle pouvait tout simplement être bien plus moqueuse que l'autre.




Le shinobi à lunette était sincère. Il proposait une solution temporaire à l'homme qu'il prenait en pitié.


Kohana de la gentillesse ? Absolument pas. Elle devait avoir une idée bien précise en tête pour soumettre cette idée qui pourrait s'avérait être un cauchemar pour Azedin-san.


Une manière indirect de Tchieri-san de vouloir protéger ce pauvre arrivant des griffes de la petite peste.

Des capacités ninja ? Azedin ne possédait pas ce don, en tout cas pas à sa connaissance. Et même si il en avait caché au plus profond de lui il ne désirait pas spécialement s'en servir, depuis petit il n'avais que la maitrise du sabre en tête et cela lui suffisait amplement.



un large sourire se dessina sur le visage d'Azedin



Il singea grossièrement l'utilisation de signes ninja, ce qui le faisait plus passé pour un illuminé que pour un soldat d'élite. Néanmoins cela illustra son propos, il n'avait aucunes prédisposition à cet art.



En effet Konoha n'était que la première étape de son voyage, une fois qu'il aurait ramassé assez d'argent il comptait partir pour découvrir de nouvelles contrées.

Kohana restait silencieuse un court instant. Se permettait-il vraiment de critiquer Tchieri-san à SA place ?


Il était vraiment étrange cet individu aux yeux de la peste. D'ailleurs, il faisait... Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Qu'est-ce qu'il tentait ?






Réprimandait-il l'ado en replaçant ses lunettes.


Quel ennui... La Miwaku sortait un Kunai et commençait à jouer en mettant la pointe sur son doigt pour le faire tenir en équilibre. Juste en attendant que les deux mâles se décident à bouger. Elle en soupirait même.

S'adressait-il à la peste.


Mais le policier ne fut pas du même avis que Kohana et il se permit de saisir le poignet de l'ado pour lui faire une clé de bras.


Il indiquait par la suite la direction à prendre au jeune homme avant de relâcher la terrible ado rebelle.


Quoi que... Peut-être même "blaguer" avec lui, mais à sa manière.

Rétorquait-elle furieuse en balançant ses bras vers le ciel !




Tchieri-sensei se trouvait dépasser par l'attitude de la sale gosse. Il remettait ses lunettes en place avant de reprendre la parole.










Cette simple phrase savait calmer cette petite tirante sur le champs. Heureusement que son Sensei la connaissait bien.






"Salop !" Pensait-elle !


Se forçait-elle à sourire avec dégoût en sortant chacun de ses mots en serrant les dents. Elle l'aura sa peau un jour, elle l'aura !