Académie
Un jour normal à l'académie, un jour de solitude. Assise par terre, jouant avec mes cheveux d'un geste machinal, une légère brise vint alimenter le silence présent dans la cour. Habituellement, on entend les cris des enfants, le bruit du ballon ou encore le tintement des billes signe de victoire. Mais aujourd'hui, il n'y rien de tout cela. Pour la simple raison que ce mur de haine étouffe notre joie. On pourrait le casser, le franchir, mais comment surmonter quelque chose que l'on ne voit pas ?
Et puis, ce mur ne me concerne pas comme dit si bien maman, papa et tous les autres. Je ne dois pas intervenir. Ce conflit ne regarde que les descendants des anciens dieux et ceux porteurs de démons. Et quand bien même aurais-je voulu intervenir, qu'aurais-je pu faire moi Kitto Nami du haut de mes 10 ans ? J'en arrivais à regretter de ne pas avoir de l'influence, de ne pas avoir un statut ou une position dans laquelle je serais écouté par mon village. Oui, j’aurais tant voulu leur crier d’arrêter tout ça ! Chikara, Uzumaki qu’est-ce que cela importait si ce n’était que la couleur des cheveux ? Pourquoi tant de violence entre les deux fondateurs de ce village ?! Des années de constructions et de paix qui se finissait sur des conflits sanglants…
La colombe tâchée de son sang n’allait pas tarder à tomber.
Les jours passaient, les vies trépassaient et les membres de mon clan me manquaient. Où étaient-ils en ce moment ? Sûrement à l’abri, tous ensemble loin de tous les dangers qu’y me faisaient face ici pensais-je avec mélancolie. Il faut dire, que je ne comprenais pas vraiment pourquoi ma famille et moi n’étions pas parties avec eux…
FLASHBACK
~ Salon ~
Il avait levé des yeux doux vers moi.
Je jouais anxieuse avec mes cheveux.
« Pourquoi on n’est pas partie avec les autres ? »
Il ne m’avait pas répondu sur le moment. Son regard s’attardant sur la fenêtre.
« Parce que nous sommes des habitants de Konoha. Notre maison est ici et nulle part ailleurs. »
Il avait dit cela en chuchotant et pourtant, je pouvais y percevoir une fermeté qui ne laissait place à de rétorque.
La sonnerie se fit entendre. Je me levais et rejoignais les rangs de ma classe. La tête baissée, le regard tournée vers mes chaussures, je fus bousculée par des enfants accourant au même endroit. Des cris se faisaient, l’excitation semblait être à son comble et moi Nami, une fois de plus, me sentais exclue de tout cela.
Je jetais un regard las, vers le troupeau qui s’était regroupé en cercle autour de deux enfants. Et quelle ne fut pas ma surprise de voir deux enfants se battre. L’un à la crinière rousse, l’autre aux cheveux bruns. Des acclamations accompagnées d’injures parsemèrent les rangs. Dévisageant l’assistance dont la réaction était de les regarder plutôt que de les interrompre, je compris très vite que nous n’avions pas affaire à un simple petit bagarre de récréation, mais à un règlement inter clanique.
Finalement, un professeur vint séparer bien difficilement les deux Genins puis nous ordonna à tous de regarder nos rang et on ne revu plus nos deux combattants de la journée. Sûrement, avait-il été exclu ? En venir à la violence était un fait sévèrement punis ici après tout…
Il fut 17h00, la sonnerie retentit. Cette fois pas pour rentrer en classe, mais pour en ressortir. L’après-midi avait été pour le moins électrisant… Tout le monde n’avait cessé de parler avec animation, quitte à se faire gronder, de la bagarre de ce matin. Seul sur mon pupitre, j’étais resté silencieuse sourde à cette excitation autour de haine et de violence…
Franchissant le portail en dernière, le cartable sur les épaules, c’est là que je le vis : l’Uzumaki de ce matin. J’eus un hoquet de surprise. Naturellement, je ne suis pas une fille qui aime la violence et j’évite ceux qui en font mauvais usage. Mais en même temps, je devais admettre que j’étais une personne assez curieuse. Curieuse de savoir quelle était la raison de cette bagarre. Curieuse de savoir pourquoi Uzumaki et Chikara se livraient un conflit sans relâche. Curieuse de comprendre pourquoi les agissements des grands se reflétaient sur ceux de leurs enfants. Bref, ni une ni deux, je m’approchais de lui en courant et posais une main amicale sur son épaule.
« Excuse-moi, c’est bien toi qui t’es battu ce matin ? »