Celà faisait désormais 2 ans. 2 ans à me coltiner ces marchands médecins. Heureusement pour moi, Mariko avait tenu son engagement et j'ai effectivement reçu un entraînement en plus d'une éducation à laquelle j'ai finis par m'habituer tant bien que mal.
Depuis tout ce temps, je ne m'étais montré que peu expressif et me contentais de suivre les consignes sans faire trop de vagues. Je rêvais toujours de pouvoir partir d'ici mais je pense avoir encore quelques trucs à apprendre de ces marchands.
Enfin bon, aujourd'hui, je devais accompagner Koseime avec qui je passais quasiment tout mon temps sans pour autant m'être réellement attaché à lui. Il n'est pas vraiment fort mais ses capacités médicales m'avaient été utiles par moment.
"Je te laisse seul pour une trentaine de minutes" me disait-il. Ils me prennent vraiment pour leur chien parfois. En tout cas, cette situation m'avais appris à me contrôler et à ignorer ces propos. Etaient ils volontairement provocateurs ? qui sait ?
Pendant ses consultations, je devais faire des courses pour lui, rien de bien fou, ce n'était pas la première fois que je le faisais. Je saisis donc son papier sans grande expression faciale.
Heureusement pour moi, ceux-ci commençaient lentement à me faire confiance. Je pouvais donc comme maintenant errer seul dans la ville sans être constamment suivi comme un prisonnier. Après tout, je suis pas loin d'en être un.
Je laissa donc Koseime faire ce qu'il à a faire et me dirigea vers la zone indiquée.
Je ne connaissais que mal cette ville mais refusant toujours d'adresser la parole à ces faiblards de commerçants je me débrouilla pour arriver à destination.
Je me retrouva finalement devant la sorte de petit magasin dont il était question, j'approcha sans bruit avec mon air toujours aussi peu amical et interpela le commerçant en question.
« On m'a envoyé récupérer ce qu'il y a sur cette feuille. »
Ne me sentant pas concerné par cette course, je ne pris même pas la peine de lire ce papier avant de le fournir à cet homme.
En me voyant entrer cet homme semblait me regarder avec un air un peu suspicieux, rien de bien surprenant vu mon expression faciale ainsi que ma capuche couvrant une partie de mon visage. Cependant, une fois le papier reçu, celui-ci changea d'expression et m'adressa un sourire tout en me tendant le sac qui était à portée de ses mains.
C'était certainement un simple réflexe de commerçant heureux d'avoir conclu une autre affaire, je ne m'y attarda pas beaucoup.
Je vérifia donc légèrement le contenu de ce sac comme demandé. Je n'avais pas spécialement envie de me faire remarquer par ces deux Rihatsu pour une simple négligence.
Tout y était, je reparti donc sans dire un mot vers le lieu de rendez-vous où je devais attendre Koseime.
Vu le temps que j'ai mis à trouver ce magasin, il ne devrait pas en avoir pour bien longtemps.
En tout cas, même après ces deux ans passés à leurs côté, j'avouais n'avoir toujours pas compris dans quel but cette vieille femme m'avais récupéré. N'importe qui aurait pu faire l'affaire comme simple coursier de compagnie pour Koseime. Ma curiosité envers elle qui m'avais poussé à la rejoindre commençais lentement à se transformer en dégout. Au lieu d'avoir péri bravement avec les miens je me retrouvais là, l'un des rare Kaguya survivant à ce que j'ai pu entendre, prisonnier de ces marchands.