L'Uzumaki au milieu des Kitto

Le discours de Nami venait de se terminer et tu t’apprêtais à la rejoindre. Toutefois, ton regard fut attiré par un jeune homme non loin. Pourquoi vous demanderez-vous ? Tout simplement parce que la chevelure de celui-ci était rouge. Tu fus simplement étonnée de voir un Uzumaki venir au discours de la nouvelle Kittodôno. Non pas que cela était réservé uniquement aux Kitto, bien entendu, mais son jeune âge te rendait d’autant plus curieuse. Heureusement, les années t’avaient rendus moins timide, ce n’était toujours pas la joie, mais au moins tu trouvas le courage d’aller lui parler. Tu t’approchas doucement avant qu’il ne quitte la salle à son tour, tu hésitas un instant, ne sachant pas comment l’aborder tu dis la première chose qui te vins à l’esprit :



L’on avait vu mieux comme méthode d’approche, mais il ne fallait pas trop t’en demander non plus. Bon, dans le pire des cas, il ne serait pas le premier à te trouver étrange, et probablement pas le dernier. Toute confiante – ou pas – tu poursuivis :



Peut-être était-il tout simplement un ami à elle. Tu ne pouvais pas tous les connaître après tout si ? Bon, Eiko, ce n’est pas le moment d’être jalouse. Attendant la réponse de ton interlocuteur, priant pour qu’il ne te trouve pas trop curieuse, tu affiches un sourire gentillet sur ton doux visage...

        Le propriétaire aux poils rubigineux, sortait d'un pas pataud de la salle. Les phalanges distales pétrissaient sa nuque endolorie, prix de son escapade aux mains d'Hypnos.

        Dans un état continuel, son pharynx s'expandit, son larynx s'ouvrit et un vent d'air chaud qui n'était autre qu'un bâillement s'échappa.

        Musardant tel le lièvre dans sa garenne, rencontre aérienne se fit alors avec une apostrophe féminine.

        Le buste du rouquin pivota, sa tête s'obliqua vers l'arrière cortégée par une pupille droite gorgée d'asthénie qui dévisagea les yeux céruléens de son interlocutrice. Femme à la carrure d'un Lilliputien, il se permit de polissonner.



        Il esquissa un petit sourire espiègle et d'une morbidesse sans nom, il entreprit de lui répondre.

Demandas-tu innocemment. Tu ne voyais pas le côté hautain de ton interlocuteur qui avait profité de l’évènement pour venir y faire sa sieste. Tu ne compris pas l’intérêt de sa démarche, et dans le fond tu étais légèrement déçu que quelqu’un puisse s’endormir durant un discours de Nami. Certes, des monologues n’avaient rien de trépidant, mais il s’agissait de l’avenir des Kitto, donc de Konoha dont il était question.



Pas très causant celui-ci. Le comportement du Uzumaki n’aidait en rien la personne timide que tu étais. Non, bien au contraire, tu avais simplement l’impression de venir le déranger. Ne voulant pas rendre ta présence plus désagréable qu’elle ne semblait l’être à ses yeux, tu te recules de quelques pas et t’apprête à partir :



Une excuse venu de nul part pour couper court à la conversation qui te rendait légèrement mal à l’aise. Voilà pourquoi tu évitais les gens en général ! Leur comportement désintéressé était franchement ennuyant. Enfin, peut-être que le Uzumaki allait se rendre compte qu’il ne s’était pas montré des plus chaleureux !

        Déconcerter, par la candeur infantile de la demoiselle, c'est d'une main lasse qu'il la posa sur son fronteau.



        Laissant les rétorques s'il y en avait et les explications de la jocrisse s'engouffrait dans ses oreilles, il sortit de sa poche une friandise à l'aspect ragoûtant.

        Prompt, il en ôta l'emballage, en fit présent à l'asphalte et dans une absence d'impéritie lança la douceur en l'air pour faire de son apex le point de chute.

        Les paupières condamnant la route à Apollon, prêt à accueillir sa malheureuse victime et en découvrir sa sapidité, il se vit attendre un moment qu'y ne vînt jamais.



        Tel la charogne d'un planton abandonné par une armée en déroute, le petit bout rose faisait bain dans la poussière. Penaud de ce geste qui perdait tout esthétisme, il se hâta de reporter l'attention d'un doigt dardant en direction des spots lumineux.

Tu ne comprenais pas trop pourquoi les gens comme lui étaient mesquin gratuitement avec toi. Pourtant, difficile de te définir autrement que comme quelqu’un d’amical. Peut-être ton visage ne lui revenait-il pas ? Peu importe, en vérité il ne faisait que confirmer les doutes que tu avais au sujet des hommes de ce village… Quelques années auparavant, tu te serais sans doute laisser faire en acquiesçant simplement avec ta tête. Mais pas cette fois ! Tu étais bien déterminée à montrer que tu n’étais plus aussi faible qu’auparavant, et qu’il ne fallait pas te sous-estimer. Le regard bien moins amical qu’à ton habitude, tu rétorques alors :



Rares furent ceux qui pouvaient goûter à ta franchise mêlée d’un soupçon d’amertume, mais au moins l’Uzumaki allait avoir droit à une démonstration unique en son genre. T’approchant des projecteurs, tu tendis alors ton bras vers ceux-ci. Soudainement, le tissu de ta veste se mit à se mouvoir, celui-ci quittait peu à peu ton vêtement pour aller s’enrouler autour des spots lumineux. Tu usas de tellement de tissu que presque l’intégralité de ta veste y passant, puis alors que tu soulevais plusieurs projecteurs à la fois, tu te retournais vers l’Uzumaki. Le regard démontrant parfaitement ta fierté d’être quelqu’un de capable – ce fut long et douloureux – tu ajoutais :



Dis-tu alors en lui balançant soudainement l’un des spots lumineux, en espérant qu’il soit aussi agile et fort qu’il ne le laissait entendre… cela aurait été dommage de s’humilier devant une jeune femme de son village tout de même.

        Les émotions volatiles comme l'éther, qu'elles furent, changèrent le masque de la pygmée. Quelques phrases misandres en sortirent dans un courant acrimonieux.

        Adonc, frappant le visage du rouquin de plein fouet, les invectives y laissèrent un railleur rictus. Ses yeux, antan trahissant l'indolence du bambin, s'animèrent avec véhémence.

        Fit-il c'est qu'elle attendait de lui : mutisme. Alors, récompense elle donna en retour dans un spectacle orgueilleux, tissu par les fils de la vanité.



        Phrase de trop, annonce du 5 ème acte... Il s'ensuivit de cela, un spot lumineux dans l'apparition de plume sur le côté lui aurait donné un rôle de vertébré ovipare.

        Un rapace qu'un ornithologue aurait pu même qualifier de gypaète vu la vitesse à laquelle il retombait vers l'enfant au poil de carotte.

        Ce dernier, d'ailleurs, dont le statut de badeau, c'était dévié vers celui de participant, aborda cette conjoncture avec un sourire plein d'allégresse. Finaud, roublard, intelligent, sot... On n'aurait su alors esquisser le véritable caractère qui parcourait sa frimousse.

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        N'allait guère tarder le point de rencontre entre ses membres supérieurs avec l'objet. Dans cette rangée de dents qui ne délogeait plus le bas de son philtrum, il éluda d'un pas de côté toute responsabilités, laissant alors dans un vacarme tonitruant le projecteur s'écraser contre l’asphalte.



        Du verre pillée s'étalait à ses pieds comme de petite paillettes, un départ de ribote qui fut très vite interrompu par l'irruption d'une phonation masculine grave au ton horripilé.




        Tel le pointement du doigt d'un magistrat sur l'inculpé, le rouquin ne se fit pas prier pour imputer les charges sur la Kitto. Mieux même, dans un acte provocant, sa langue sortie comme le lapement d'un chat.



        Il tira révérence au gardien de la paix et commença à s'en aller, le pas gaillard.

J'avais écouté le discours de la nouvelle Kittodono, caché sur un toit pour éviter de trop me mêler à la foule, je n'avais pas envie de lui voler la vedette, c'était son moment et elle devait en profiter pleinement. Elle était bien, mieux que Keisan, mieux que Kazumori, le clan Kitto était entre de bonnes main, et c'est avec le coeur léger que je pourrais repartir tranquillement dans mon bureau pour gérer le village.

Je comptais rester caché le temps que la foule se disperse, et ensuite repartir par les rues pour profiter du ressenti des habitants, j'avais même prévu un livre pour patienter, la vie était plus douce pour moi depuis la mort de Gekido... Seule Risako et mon défunt fils manquaient à mon bonheur.

Alors que je lisais, je tournais les yeux en direction de la place où c'était tenu le discours, témoin d'une scène à laquelle je ne le serais pas attendu. Un jeune Uzumaki devant un projecteur tombé au sol. La police était là, et je ne serais pas intervenu si je n'avais pas reconnu la fille de Hegi... J'avais raté mon coup avec Kyoko, je n'allais pas laisser sa soeur être dégouté de la vie au village également.

Je descendais alors rapidement, arrivant derrière le policier et le jeune garçon qui ne m'avaient pas remarqué, alors qu'il tirait sa révérence, j'attrapais le jeune Uzumaki par le colle de son vêtement avant de lui dire.



Il n'avait vraiment pas de chance que j'ai été là à ce moment précis, mais c'était juste après la fin d'un discours officiel, il aurait dû se douter que des gradés serait présent.



Puis je tournais les yeux dans ceux du jeune Uzumaki auquel je venais juste de lâcher le pourpoint et je lui dis.



Mon regard était ferme, pas haineux comme face à un ennemi, mais strict comme celui d'un père qui venait de prendre ses enfant en flagrant délit d'une bêtise quelconque...

Quel petit c… Visiblement décidé à te faire passer une mauvaise journée, le rouquin ne daignera même pas rattraper le projecteur que tu lui envoyais. Il était beau le frimeur maintenant ! Le vacarme provoqué ne tardera pas à attirer l’attention. L’Uzumaki, toujours animé de la même motivation, ira même jusqu’à t’accuser ! À cet instant, tu te retins de lui envoyer un second projecteur, mais cette fois bien plus violemment. Mais tu étais déjà dans de sales draps, il valait mieux éviter la tentative de meurtre devant un policier. Rares étaient ceux capables de te taper sur les nerfs à ce point néanmoins…



Il n’avait pas le droit de s’en sortir comme ça, pas en étant aussi provocateur. Et c’est là, quelques secondes après que tu retrouvas le sourire sur ton visage. Tandis que l’Uzumaki s’en allait gaiement, le karma vint le rattraper très vite. L’Hokage, qui était sans doute venu observer le discours de l’un de ses donos, fit irruption, et attrapa le rouquin par le col. Tu ne pouvais pas trouver plus de satisfaction dans ta journée. Bien évidemment, il te « gronda » aussi et t’envoya finir ton travail, mais cela t’importait peu, il avait certainement vu l’Uzumaki se défiler et ce n’était pas un comportement digne d’un shinobi. Tenant toujours le reste des spots lumineux à l’aide de tes fils de tissu, tu t’inclines respectueusement devant Kimino.



Disais-tu avant de jeter un regard pour le moins taquin en direction de l’infâme provocateur. Tu te retins d’en ajouter une couche, pour lui renvoyer la monnaie de sa pièce, mais il était hors de question que tu t’abaisses à son niveau. Puis en présence du Hokage, tu te devais de bien te tenir, la réputation de ta famille en avait déjà prit un coup avec la désertion de ta sœur, Kimino vous offrait l’opportunité de rattraper cela en travaillant aux côtés de ta mère, tu devais bien le remercier pour cela.

        Le corps se dérobant de ces anicroches, le jouvenceau semblait partir d'un pas guilleret. Une escapade prestement entravée par une robuste poigne.



        Figure d'autorité, au pouvoir d'avantage prépondérant, le proverbial shinobi balaya de réprimandes ces frivoles paroles. Hokage qu'il fut alors, il prescrit dans la foulée ses injonctions aux deux fautifs.


        Coi, le rouquin s'attela promptement à la tâche : les 5 parties mobiles de sa main s'emparant un à un des bris de verres, les pupilles croisant le regard espiègle de celle qu'il avait voulu provoquer.



        Du goût âpre de la défaite en bouche, s'accompagna en rajout un liquide épais à la pigmentation carmin. Une incision peu profonde saillait sa main dont quelques perles rouges s'écrasèrent au sol comme l'annonce d'une giboulée.

        Le jeune aux épis de cheveux auburn lâcha un soupir, le regard las tourné vers les tessons.