HRP : Précédemment : https://shinobi-rpg.ovh/sujet-3271


Je ne pouvais savourer pleine victoire sans m’assurer de son caractère absolu. J’entreprenais donc un voyage en territoire hostile. Il fallait que je m’assure qu’il ne reste rien. Personne. Mais bien avant d’arriver à destination, je n’eu d’autres choix que de me rendre à l’évidence. J’avais fait fausse route. J’avais espéré à tort. Les vampires étaient toujours présents. Indépendamment de la disparition du Prince. Mes efforts avaient été vains. Désespérément vains.

Je me sentais démunie face à ce constat. Une fois encore, tout ce en quoi je croyais depuis toujours, volait en éclats. J’avais fait tellement de sacrifices. Essuyé tant de pertes. Il était difficile d’admettre que ça s’était révélé inutile.

Fallait-il véritablement les tuer un par un ? La tâche semblait impossible. D’autant plus à présent que mon clan était presque éteint.

La colère commençait à m’oppresser, elle me brûlait à l’intérieur. J’avais ce sentiment d’injustice. Et cette culpabilité de n’avoir pas été à la hauteur. Je prenais une profonde inspiration, dégainais mon sabre et tuais tous les vampires présents dans la petite échoppe. Je sortais de là, couverte de sang, vidée de ces émotions ardentes. Vidée de mes ambitions. Lasse de me battre contre le vent.

J’étais en train de vider l’océan goutte après goutte alors que la pluie tombait battante et sans aucune cesse. Je me sentais si impuissante. Si inutile.

Ca faisait déjà deux-trois jours que j’errais ainsi dans ce monde, a demi meurtrie, noyant ma peine dans cette collection sans fin ni sens d’homicides. J’avais cessé de me laver et presque cessé de dormir. Je me sentais en dehors de mon corps. Sans racine. Sans but. Sans espoir.

Je n’avais pas d’autre plan. La mort du Prince était mon salut.

Il aurait dû l’être...

Alors que je traînais ma peine en silence, dans des ruelles presque désertes à cette heure de la nuit, je me laissais troubler par une... présence. Piquée de curiosité et d’un brin de nostalgie, je m’avançais jusqu’à elle.

Une taverne... A cette heure, on n’y trouvait plus que des ivrognes.

Je rabattais mon capuchon sur ma tête et je l’étirais pour le faire descendre sur mon front le plus possible. Je n’aimais guère fréquenter ce genre de lieux, je me sentais un peu mal à l’aise. Et ça me rappelait la capitale du pays de la foudre. Les remarques, les gestes déplacés. Que de mauvais souvenirs.

J’entrais malgré l’intimidation et ne tardais pas à repérer la petite touffe rose. J’avais bien envie de me faire toute petite et de me mettre dans un coin pour l’observer secrètement. Mais il n’y avait déjà plus grand monde et ça semblait difficile de rester discrète. Après être restée immobile quelques instants, je m’étais finalement décidée à me rapprocher du tavernier à qui j’avais réclamé le breuvage le plus fort qu’il pourrait bien me proposer. Je me saisissais de la bouteille en échange de quelques pièces et m’avançais jusqu’à la table de l’Uzumaki d’un pas décidé. Je m’asseyais en face de lui et remplissais son verre sans me soucier qu’il soit vide ou non. Esquissant un sourire digne d’un petit diablotin, je levais mes yeux vers son visage, attentive à sa moindre réaction.

Dialogue de personnage
« A ta santé. Jinji. »

Publié le 03 Février 2022 vers 16h


Le soleil brillait déjà de mille feux et sa lumière brûlant mes paupières me forçait déjà à sortir de mes songes. Une impitoyable migraine me rappelait sans hésitation que ces quelques heures que j’avais passé loin de tout mes soucis n’étaient plus et que je revenais à la dure réalité, j’étais moi. Balayant la pièce du regard j’analysais mes alentours, non pas pour reconnaître l’endroit où je m’étais assoupis mais recherchant désespérément un verre pour assouvir ma soif et faire taire ce vacarme qui me torturait dès le réveil. Heureux de trouver une bouteille à mes côtés je m’extasiais presque de voir les quelques centilitres restant de ce liquide tourbe qui me causait pourtant tant de soucis. A peine aperçu je m’empressai de lui attraper le corps, la dénuder de son bouchon et d’embrasser son goulot et me délecter de sa tendresse.

A peine finie, déjà, je me sentais mieux. Comme si ce mal-être avait été assouvi par ces quelques gouttes. Comme si tout avait disparu. Ressentant la chaleur de ce liquide s’écouler à l’intérieur de mon corps je reprenais déjà des couleurs et commençait maintenant à fouiller mon manteau à la recherche d’une autre addiction à assouvir. Trouvant mon paquet de cigarette, je le secouai rapidement afin d’en vérifier son contenant. Le petit bruit d’un paquet encore plein me rassura. D’un coup sec je l’ouvert, enfila l’une de ces petites blondes dans mon bec et l’alluma. Je me sentais enfin détendu.

Pour être honnête je ne me rappelle pas vraiment ce que j’ai fait ensuite. Si vous voulez mon avis j’ai sûrement erré dans les rues, acheté une bouteille de whiskey et quelques paquets de cigarettes. J’ai probablement trouvé un endroit que je trouve paisible ou du moins quelque part où je ne risquerai pas de rencontrer qui que ce soit. A vrai dire la présence d’autrui m’est devenu insupportable depuis quelques temps…. enfin quand je ne suis pas ivre. Je me suis sûrement allongé dans l’herbe ou assis quelque part, et j’ai bu. Lorsque je pense je bois de toute façon, car pour être honnête il n’y pas qu’autrui que je n’arrive pas à supporter lorsque je suis sobre. Ensuite ? Peut-être me suis-je assoupi, peut-être ai-je erré… qu’est-ce qu’on en a à foutre de toute façon vous n’allez quand même pas me dire que la vie d’un alcoolique vous intéresse !

************************



La nuit tombe généralement rapidement et quand le soleil se couche Dr Jekyll laisse sa place à Mr Hyde. Touché par la faim et frappé par la sécheresse de ma gorge je fonce à la première taverne que je trouve. Ce soir c’était une petite taverne perdue dans un village de campagne. C’était un endroit plutôt vivant où tous les habitants venaient se remplir la panse, dévorant leurs plats gras en crachant leur alcoolémie à en perdre la voix. Pour être honnête je suis l’un d’entre eux.

Les verres de spiritueux s’enchaînèrent, pour être honnête j’ai perdu le compte. Les heures avaient filé et c’était déjà le milieu de la nuit. J’étais à moitié écroulé sur ma table à faire danser un verre presque vide entre mes doigts, observant curieusement le liquide tourbe qu’il contenait tourbillonner à l’intérieur. J’ai l’alcool triste, posant mon verre devant moi j’enfonça ma tête au creux de mes bras comme un petit cancre au dernier rang de la classe.

Soudainement elle s’approcha de moi, s’assied à ma table et remplit mon verre. Jusque là je ne l’avais pas remarqué, mais c’est lorsque j’entendis ce curieux surnom par lequel elle m’appela qu’instinctivement ma tête vint se déloger de son petit nid afin d’observer les traits de son visage. Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu qui que ce soit m’appeler ainsi et étrangement un fort sentiment de nostalgie m’épris. C’était trouble je n’arrivais pas vraiment à remettre un nom sur son visage ou me rappeler exactement des circonstances qui aurait fait qu’elle puisse provoquer une telle réaction chez moi mais instinctivement elle piqua ma curiosité.

Je la défigurais maintenant. L’alcool m’avait enlevé toute forme de politesse et mes yeux n’avaient pas une once de décence. Ce que j’observa c’était une jeune femme à l’apparence négligée. Ses cheveux et ses habits étaient crades. Était-elle une autre ivrogne ? Une nomade ? Malgré son manque d’allure elle avait ce regard et cet air malicieux qui éveillait en moins comme un sentiment immature. Qui était-elle ? Cela faisait très longtemps que je n’avais pas été aussi curieux à propos de quoi que ce soit.

Levant mon verre instinctivement à son invitation, je vins vider son contenu dans ma gorge sans la quitter du regard. Elle m’observait aussi. A peine finit je lui répondis enfin :

Dialogue de personnage
« « Jinji…. Cela fait bien longtemps que personne ne m’a appelé ainsi. C’était il y a quoi…. 5..7..10 ans ? Je devais être marmot la dernière fois que j’ai entendu ça ahah… Yare yare yare, le temps passe si vite.» »


A peine eu-je finis de parler que je vins glisser une cigarette au creux de mes lèvres l’allumant d’un simple claquement de doigt. J’inspirais une longue taffe de cette toxine avait de la recracher dans un profond soupir.

Dialogue de personnage
« « Pour être honnête princesse je crois que tu ne m’as pas retrouvé au meilleur moment… Je saurais même pas me rappeler de toi alors bon…» »


Honteusement je ravalais ma fierté en faisant preuve d’honnêteté. Enfin, honnêteté, même un aveugle d'un simple coup d'oeil verrait que je ne suis qu’un déchet alors à quoi bon le cacher. Attrapant la bouteille je lui resservais un verre avant de me resservir à mon tour.

Dialogue de personnage
« « A la vie… » »


Dit-il, levant son verre d’un air dépité montrant clairement l’ironie de son toast.

Publié le 03 Février 2022 vers 22h


Il était toujours aussi effronté et nonchalant. J’avais passé moins de deux minutes avec lui, et déjà, il m’agaçait. En plus, il ne m’avait même pas reconnue. Il était hors de question de le laisser paraître, mais au fond, je me sentais vexée. Ma première rencontre avec lui avait entraîné un grand nombre de bouleversements dans ma vie, et pour cette raison, elle m’avait définitivement marquée. Et bien que nos routes se soient séparées rapidement, je m’étais toujours imaginé qu’il ressentait quelque chose de comparable. Pendant un moment, je m’étais même mise à imaginer qu’il pourrait devenir un grand allié dans ma quête. Je lui aurais appris à chasser les vampires, à devenir aussi impitoyable que je l’étais. Mais il m’avait vite lâchée. Trop peureux. Et trop faible mentalement. C’était vraiment un enfant. Je me rappelle qu’il pleurait tout le temps pour un oui ou pour un non. Et aujourd’hui, c’était devenu cet espèce d’ivrogne. Quel triste sort... Je lui avais pourtant promis un grand destin, et pendant tout ce temps, monsieur s’employait simplement à devenir un raté. La situation était risible. J’avais envie de l’aider, mais je ressentais aussi cette envie un peu malsaine de jubiler face aux conséquences apparentes de ses mauvaises décisions.

Il me servait et m’invitait à trinquer avec lui. J’avançais alors mon verre dans sa direction, en le faisant glisser sur la table pour qu’il puisse l’attraper plus facilement. Et je complétais ma réponse ainsi, d’un ton neutre mais assuré :

Dialogue de personnage
« Je crains que tu ne te méprennes mon cher ami. Je n’ai absolument pas l’intention de m’enivrer cette nuit. »


Dialogue de personnage
« Encore moins avec un ivrogne. »


Ces derniers mots étaient un peu secs. Potentiellement blessants. Bien que le garçon ne semblait pas du tout dans le déni de sa situation. Il était aussi perdu que par le passé, mais sa fierté et sa dignité semblaient s’être égarées en chemin. Je saurais le vérifier rapidement. Je lui lançais évasive :

Dialogue de personnage
« Tu trouveras ton plaisir dans l’alcool, et moi, dans la contemplation de ta décadence... »


Je le fixais droit dans les yeux et, avec dédain et malice, ajoutais :

Dialogue de personnage
« Et pour rien au monde, je ne prendrais le risque d’oublier ce moment... Je veux savourer chaque seconde. »


J’attrapais alors la bouteille, la penchais au-dessus de son verre et, d’un air joueur, lui demandais la permission de le remplir à nouveau.

Dialogue de personnage
« Alors, je te ressers ? »

Publié le 04 Février 2022 vers 15h


Elle était là en face de moi l’air narquois et supérieur. J’étais toujours empli de nostalgie à ses côtés pourtant je n’arrivais pas à comprendre la provenance de cette émotion l’esprit sûrement troublé par ces litres d’alcool ingérés quotidiennement. Je regardais mon verre vide d’un air dépité comme si la contenance de ce verre influait directement sur mes émotions avant d’entendre ces paroles.

A vrai dire je n’y portai pas trop d’attention, bien que je l’écoutais il m’était difficile de me concentrer de par ma longue soirée dans ce bar. Elle m’annonçait ne pas vouloir s’enivrer et préférer profiter de sa soirée à se délecter de ma situation honteuse. Pour être honnête cela me blessa légèrement. Moi qui eusse autrefois un gros égo j’étais aujourd’hui le bouffon d’autrui. Ma situation était risible et, en toute franchise mes pensées l’étaient encore plus. Car à peine m’annonça-t-elle ne pas souhaiter consommer à outrance à mes côtés que je réalisai que tout le contenu de cette bouteille qui dormait à notre table serait sûrement mien. Mon addiction anesthésiait, pour une fois, miraculeusement les coups qu’elle assénait impunément à mon égo. Las de l'écouter me descendre, j’engloutissais d'un coup sec le verre qu’elle m’avait balancé sur la table.

Pendant sa joute elle s’amusait à me tendre la bouteille d’un air malicieux. Instinctivement mes yeux suivirent l’objet de mes désirs tandis que l’espace d’un instant avant d’avancer mon verre j’en profitais pour répondre à son passe-temps plutôt tordu.

Dialogue de personnage
« Si ce qui te fait mouiller c’est de me voir m’auto-détruire fais-toi plaisir… »


C'était un peu rustre de ma part cependant elle ne m'épargnait pas alors pourquoi faire différemment. A peine eu-je terminé cette phrase que j’avançai mon verre dans sa direction le regard complètement vague mais avant d’en arriver à son niveau j’arrêta ma main pour ajouter :

Dialogue de personnage
« T’as clairement un fétiche bizarre ! Après bon, si ça me permet de boire à l’œil…. Il serait totalement malvenu de refuser une telle générosité ! »


Avançant maintenant complètement mon verre à son niveau je l’invitais à me resservir mais gourmand de sa bienveillance j’attrapa le second verre qui était autrefois le sien de mon autre main et tendis celui-ci à côté de l’autre pour l’inviter à me servir non pas un verre mais deux doses pour le prix d’une. Elle était venu m’offrir généreusement de quoi faire taire mes pensées gratuitement, il n’était même pas imaginable pour moi que de laisser fuir une telle vache à lait.

Publié le 06 Février 2022 vers 22h


Les yeux brillants de désir, il suivait du regard la bouteille jusque dans ses moindres mouvements. De toute évidence, ce n’était pas juste un soir d’égarement, le problème était plus profond que cela. Lui-même parlait d’autodestruction à son sujet. Ce qui me rendait par ailleurs assez perplexe. Il semblait lucide sur sa situation, mais semblait malgré tout s’y complaire. Et il n’entreprenait rien pour la changer. Mais pourquoi ? Pourquoi les gens agissaient-ils ainsi ? Ca n'avait pas le moindre sens... Je me sentais à la fois confuse et frustrée en face de mon incompréhension. Et peut-être qu’au fond de moi. Tout au fond. Bien caché. J’avais finalement un peu trop d’estime pour lui, pour accepter de le voir comme ça...

Je passais sous silence sa vulgarité et répliquais en mettant à l'honneur le diable en moi :

Dialogue de personnage
« Je prends mon plaisir. Merci pour ta bénédiction. »


Dialogue de personnage
« Cette auto-destruction te procure-t-elle le même plaisir qu’à moi ?

Si tu manques de volonté pour aller au bout de tes ambitions, je pourrais éventuellement prendre le relai. »


Dialogue de personnage
« Je pourrais... t’écraser comme un insecte. »


Lorsqu’il m’invitait à lui servir deux verres de plus, je m’exécutais, impressionnée si bien par sa descente que par sa sottise. Au moins, il n’avait pas cessé de se surestimer. Il était déjà bien éméché avant mon arrivée et à ce rythme, il ne tarderait pas à rendre tripes et boyaux. A ce sujet, je restais en alerte et préparais consciencieusement mon échappée. J’étais déjà bien amusée de le voir dans cet état, mais il m’en fallait toujours plus. J’allais encore pousser le jeu un peu plus loin. Intentionnellement, j’avais posé la bouteille non loin de moi et Jin ne pouvait pas l’atteindre sans se lever. Je posais mon doigt sur le goulot de la bouteille, relevais ensuite les yeux vers l’Uzumaki, et le fixais d’un air provocateur. Alors je poussais légèrement le sommet de la bouteille, l’amenant dans un équilibre précaire. De plus en plus précaire. Puis, je redressais partiellement la bouteille avant de la faire réellement basculer d’une simple impulsion.

Publié le 09 Février 2022 vers 23h


La froideur de ce lieu à cette heure. Tout le monde avait déjà quitté les lieux pour rentrer aux côtés de leurs conjoint(e)s. Ils s'étaient sûrement fait engueulés d'avoir bu autant mais au final ils étaient rentrés auprès de personnes pour lesquels ils comptent... Ceux qui comme moi étaient encore là à cette heure étaient ceux qui n'avaient personne pour se soucier d'eux. Si il y a bien un point commun que nous avions tous, sans exception à cette heure, c'était que nous étions tous seuls. Et de toute évidence insatisfait de notre situation.

Si le bar ne nous menacerait pas de fermer ses portes dans quelques heures je suis sûr qu'aucun d'entre nous ne quitterait les lieux. La solitude est un poison qui tue lentement, et toi, oui toi qui te moque de ma personne me parait au final tout aussi pathétique que le sujet de tes boutades. Ton sourire narquois laisse transparaître une certaine détresse et ce petit jeu que tu joues est sans équivoque un moyen de fuir tes problèmes. Après tout tu es bien entré dans ce bar sans savoir que je serais ici... tu es l'une des nôtres, juste tu n'as pas sombré suffisamment bas encore pour accepter tristement ta situation. Alors tu joues, tu ris de moi comme si tu étais meilleure. Tu te persuades toi-même que ta vie a plus de sens que la mienne fuyant la dure réalité qui te guette.

Alors que tu continuais de parler sans cesse et sans cesse à propos de ma décadence je marmonna très discrètement :

Dialogue de personnage
« Je suis désolé pour toi... »


Evidemment tu ne saisiras pas le sens de ces paroles, peut-être ne les entendras-tu même pas. Mais par-là je ne voulais surtout pas te juger au contraire je ressens une profonde empathie pour ta situation. Je m'identifie à toi, certes je n'ai sûrement pas les même démons qui me tourmentent mais pour autant tout deux préférons l'aigreur d'un bar aux sons assourdissant d'une nuit sobre et solitaire.

Alors que tu m'avais posé une question que j'ignorais complètement par ailleurs je te rétorquais avec une curieuse tendresse :

Dialogue de personnage
« Est-ce que ça va ?.... Je veux dire toi... tu vas bien ? »


Je n'étais pas quelqu'un de très agréable en temps normal mais bizarrement cette fille réveillait une certaine douceur au fond de moi qui avait dormis très longtemps. Je ne savais pas qui elle était mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir empathique à son propos. Je me fichais de son jeu d'acteur de série B et de ses menaces à la con tout ce que je vois c'est une personne qui lutte mais qui sombre très clairement.

A peine eus-je posé ma question que la bouteille glissa de ses doigts, expressément mon bras fonça pour la rattraper à la vitesse de l'éclair. Le vent sembla envelopper mon bras et une légère bourrasque alla même jusqu'à secouer tes cheveux. Cependant... pourquoi ne ressens-je pas la sensation du verre au bout de mes doigts ?... Oups... J'ai raté la bouteille ! Instantanément le bruit crissant du verre éclatant sur la table retentit dans le bar et le grommelemment d'un barman mécontent se fit entendre.

Regardant le liquide sur la table je posa mon verre au bord de celle-ci poussant le liquide par-delà le rebord afin qu'une petite partie de celui-ci se retrouve dans mon shooter mêlé à quelques copeaux de verre. Lentement je repêcha les copeaux de verre un par un et satisfait je posa ce verre à moitié plein à ses côtés.

Dialogue de personnage
« Toujours sûre de ne pas vouloir un verre ? »

Publié le 12 Février 2022 vers 23h


Il me coupait soudainement la parole pour me demander si j’allais bien avec une voix toute mielleuse. J’aurais cru rêver. Mais quelle plaie ! Ce type n’écoutait vraiment rien ! J’étais déconcertée. Je restais bouche bée quelques instants, le visage légèrement marqué par un rictus. J’avais poussé la bouteille plus fort qu’escompté, probablement sous l’effet de l’agacement, assez fort pour que le verre se brise au contact de la table. On pouvait entendre le tavernier grogner de l’autre bout de la pièce, mais Jin lui, restait étonnement placide. Il écopait l’alcool en toute quiétude pour tenter de se remplir un verre. Était-il d’un calme à toute épreuve ou était-il totalement à l’ouest à cause de l’ivresse ? Difficile d’en juger, certains signaux semblaient se contredire... Je n’arrivais pas à savoir ce qu’il pensait. Se jouait-il de moi ? Je commençais à perdre mes moyens, à me sentir bête et vulnérable. Ce que je ne supportais pas. Il posait son mélange d’alcool, de verre et de copeaux de bois près de moi, m’incitant à boire, une fois encore. Je commençais à bouillir à l’intérieur, mais exploser maintenant serait beaucoup trop ridicule, je me l’interdisais et je m’efforçais de garder la face. Si je ne suis même plus capable de duper un ivrogne... Je soupirais intérieurement. Qu’est-ce que je faisais-là déjà ? J’étais curieuse de revoir ce jeune garçon plein d’ambitions, et je comptais bien fanfaronner au sujet de mes accomplissements pendant que lui se lamenterait sur sa vie minable. Je n’étais pas si loin de la vérité. Alors pourquoi je me sentais aussi insatisfaite ? Espérais-je qu’il m’encense ? Qu’il regrette de m’avoir lâchée ? Qu’en avais-je à faire des jugements d’un ivrogne ? Pourquoi ça me touchait ? Je me levais brusquement, contournais la table et lui balançais un violent mae geri dans l’épaule pour faire basculer sa chaise.

Dialogue de personnage
« Je te l’ai pourtant dit, je ne veux pas boire avec toi ! »


J’attrapais le verre qu’il avait rapproché de moi et lui jetais au visage. Je reposais le verre en le cognant sur la table.

Dialogue de personnage
« Epargne-moi ta condescendance, je ne sais pas ce que tu t’imagines mais je n’ai rien à voir avec toi ! »


Je partais en claquant la porte derrière moi.

Garder la face, hum ? Doux espoir... Déçu.

Publié le 13 Février 2022 vers 21h


Mes mots semblaient te toucher. Ton visage pourtant masqué par ton capuchon semblait lentement s'assombrir et ne laisser passer plus qu'une ombre mélangeant l'aigreur de tes traits à la tristesse de ton regard. Tes poings s'étaient fermés et tu avais l'air de trembler et ce n'était pas l'alcool qui t'avait mis dans cet état mais simplement le pouvoir d'une simple phrase. Le genre de phrase qui ne ferait pas de mal à une mouche mais qui toi t'avait blessée.... "Est-ce que ça va ?" Une question aussi sincère que celle-ci avait sut autant te désharçonner. Finalement, tu étais tout aussi perdue que moi.

Prise d'une soudaine rage tu masqua ta colère sous une brusque violence à mon égard. Ton coup me frappa et ma chaise vacilla en arrière. Perdant mon équilibre je m'effondrai pitoyablement sur le parquet miteux du bar dans lequel nous, ou du moins j'avais, bu. Relevant mon visage pour observer ta réaction je n'aperçus que le contenu du verre que je t'avais précédemment offert m'éclabousser le visage et me mouiller les cheveux. A ce moment nos yeux se croisèrent. J'étais là, sur le sol à te regarder tandis que tu étais au deçà à me surplomber comme si tu asseyais ta dominance de par ta position dominante. Pour autant malgré l'aspect théatral de cette scène je ne pouvais m'empêcher au fond de moi de compatir. Au plus profond de tes yeux j'arrivais à sonder une douleur que tu ressentais inlassablement. Et, malgré ma position, malgré ce coup, je savais que ce souvenir qui marquerait bientôt ma peau ne sera jamais aussi noirci par la peine que ces yeux dans lesquels je venais de me perdre.

Epris par ton aura je tentai de m'aggriper à tes vêtements, dans un dernier baroud d'honneur. Cependant, j'étais saoul et tant de précipitation me fit échouer finalement je ne pus que brièvement découvrir ton capuchon du haut de ton crâne et apercevoir tes cheveux argentés pour l'espace d'une seconde. Mais c'est alors qu'un flash me traversa l'esprit, c'était comme si tout à coup toutes les pièces du puzzle vinrent à cliquer ensemble. Un regard aussi sombre et solitaire, des cheveux argentés, un ton narquois et ce surnom "Jinji".

Dialogue de personnage
« HEY ! ES-TU BAKURA ?!!!! »


C'était elle, j'en étais persuadé, je me relevais à toute vitesse et affrontais mon saoul pour me projeter à l'extérieur du bar malgré les cris grognons du tenant qui demandait son sou. Fonçant violemment contre la porte je me retrouvai projeté à travers celle-ci jusqu'à arriver non loin de toi. Heureusement, tu étais encore là. Tes yeux étaient encore plus perçant qu'avant se mêlant maintenant à l'ombre de la nuit. Haletant sous toute cette agitation je réitérai ma question :

Dialogue de personnage
« BAKURA ! C'est bien toi n'est-ce pas ? »

Publié le 11 Juin 2022 vers 23h