Sur les traces de l'enfant prodige

La chaleur de se désert était étouffante, mais je devais passer par là pour atteindre la destination. Je devais traverser l'étendu de sable pour arriver sur le lieu du combat entre Uzumaki Gekido et les Konohajin. De là j'avais espoir de trouver un indice sur le chemin que Sugishi avait parcourus. Je le savais il était à l'origine de la mort de Kitto Keisan ce jour là. Enfin j'aurais le temps de réfléchir à tout ça plus tard, pour le moment je devais traverser l'étendu sablonneuse, et pas question de faire une halte à Koya, la situation avait l'air tendu, et je n'avais pas envie de me déconcentré avec une tâche inutile.

Putain de chaleur, je ne pouvais même pas boire d'alcool, la déshydratation m'aurait tout de suite fait tomber dans les pommes, j'avais une carte du désert que j'avais acheté à un marchand un peu louche, et ce connard semblait bien d'être foutu de ma gueule avec son truc. Comment on se repaire dans le sable ? J'essayais de suivre un point qui semblait être une oasis, j'espérais vraiment que l'information était bonne !

Des heures de marche plus tard, alors que le soleil commençait à rougir dans le ciel et que la chaleur se montrait légèrement moins étouffante, je vis apparaître au loin quelques palmiers ! J'étais arrivé à mon premier bivouac. Je foutais comme un phacochère jusqu'à l'étendu d'eau, me mettais à genoux devant et buvait la tête la première dans l'eau, ce n'est que quand je relevais la tête que je remarquais une femme Uzumaki d'après sa couleur de cheveux.



Je ne l'avais jamais vu celle là... Enfin peut-être que si... Je ne faisais pas vraiment attentions aux autres, elle n'avait pas fait de mission avec moi, je faisais pas partie de ma famille... C'était suffisant pour être une inconnue.

« Encore une semaine et on sera sortis de ce foutu désert » me répétais-je jour après jour. J’avais passé ces dernières années ici, mais les récents évènements nous forcèrent, mon coéquipier et moi, à plier bagages. Nous avions déjà fais une longue route pour parvenir jusqu’ici, cet oasis était là de nos derniers arrêts. Croyez-moi, ce désert est agréable lorsque vous vivez à Koya, autrement, n’importe quel autre lieu du Yuukan est plus accueillant. Criminels ou vers géants? Faites votre choix. Finalement, les personnes osant s’y aventurer avaient tous le même profil : marchand, criminel ou plus simplement, des shinobis. Tandis que mon coéquipier me laissait seule pour aller se reposer, je choisis de profiter du couché de soleil avec une bonne bouteille d’alcool à la main.

Autant vous dire, qu’à cet instant je ne pensais réellement pas faire la rencontre d’un autre Uzumaki. Qui dit Uzumaki, dit éventuels problèmes pour moi. Nous ne nous étions pas quitté en très bon terme il faut dire. Je détournais le regard de sa personne, priant pour qu’il ne me remarque pas… mais au vu de notre couleur de cheveux respective, c’était peine perdu. Pire encore, lorsqu’il s’approcha de moi, certains souvenirs me revinrent. Un homme de grande taille, imposant et roux ? Venais-je d’avoir la malchance de tomber sur Uzumaki Gokoro ? Ou peut-être finalement, était-ce mieux que ce soit lui et pas un autre… Il vint m’aborder normalement, comme si j’étais une kunoïchi de Konoha, il n’était franchement pas du genre suspicieux…



Lui répondais-je. Il fallait bien que je joue le jeu. Cet homme avait sa réputation, et je n’avais franchement pas envie de lui faire face. Un doute envers mes capacités ? Pas vraiment, mais je n’apprécie pas les combats incertains, et je savais que c’était le genre d’homme qui me causerait du soucis, quoique… Shinsuke n’était pas bien loin dans le pire des cas.



Je ne tardais pas à me souvenir que j’avais actuellement une bouteille d’alcool dans la main, boire durant le service n’était pas bien vu… En effet, j’avais connaissance de la réputation d’homme influent qu’il était, mais je ne savais pas encore qu’il était porté sur la boisson, et bien plus que moi. J’anticipais alors les choses, agissant comme s’il s’agissait de mon supérieur. Je tendais alors ma boisson vers lui et j’ajoutais :

Elle était louche cette gamine, un Shinobi tout seul dans le désert ? Nan ! Elle se fout de ma gueule la petite pétasse ! Je vais lui faire regretter ça, j'avais du tomber sur une gamine qui avait fuit le village, j'allais la ramener par la peau du c... ! Euh quoi une bouteille ? Ouai bon allez on verra ça plus tard alors. Je la saisit de la main de Miyuka prêt à la mettre à mes lèvres... Puis je lui dit.



Je n'allais pas me faire empoisonner aussi bêtement quand même, une fois qu'elle eu fait, je repris la bouteille et la bu comme si c'était de l'eau avant de lui dire.



Mon Dieu ça faisait tellement bien de sentir se liquide sirupeux dans ma gorge, j'avais peut-être un problème ? Nooon j'arrête quand je veux, je profite juste, je l'ai bien mérité.

Il était bien suspicieux celui-ci. Cela dit, il avait bien raison de l’être. L’empoisonnement était une méthode d’assassinat si facile… Je ne me fis pas prier pour prendre une dernière gorgée devant lui avant de tendre la bouteille à nouveau. Maintenant rassuré, il me prit la boisson des mains avant de boire son contenu comme si ce n’était rien. « Il n’en apprécie même pas le goût ! » me dis-je avant de simplement glisser une petite remarque :



Ses questions me forçaient à plonger un peu plus loin dans mon mensonge. Il est vrai que Konoha envoyait rarement des ninjas en solitaire, pour justifier ce point j’ajoutais calmement :



C’est alors qu’il me demandait si j’avais aperçu des Uzumaki dans le coin. Je mis un instant avant de lui répondre. J’avais aperçu des Uzumaki, mais cela faisait un bon moment maintenant. Avec tout ce qui s’était passé depuis… Et attendez deux secondes, suis-je vraiment en train d’aider sciemment un Konohajin ?



J’étais prise d’une soudaine envie de lui poser des questions quant à Konoha. Cela faisait des années que je n’avais pas mis les pieds là-bas, dix années bientôt je crois bien… Je n’étais pas nostalgique de ce village hypocrite, mais je me demandais ce que ma famille devenait. Discrètement, j’essayais donc de m’informer à ce sujet.



Je ne me risquais pas trop en disant cela, ce village avait toujours été en proie à l’instabilité, cela ne m’aurait pas étonné que ce soit toujours le cas.

Que ça faisait du bien de pouvoir se descendre une bonne bouteille, je le sentais déjà lieux entre l'eau et l'alcool, j'écoutais alors la Uzumaki le jouer du violon, je n'y porterais pas rigueur car elle m'avait était d'un grand secours avec cette bouteille.



Si elle était avec lui, ce serait un bon moyen de faire passer le message à mon ancien élève. Il n'avait peut-être pas peur de moi, mais il le connaissait suffisamment pour savoir que la ténacité le menerais un jour ou l'autre jusqu'à lui si je le cherchais.

La jeune femme en face de moi me questionnait sur Konoha, c'était le moment de voir à qui j'avais à faire. Je dis alors.



C'était un questionnaire à peine dissimulé, et si elle avait compris qui j'étais, elle savait que la réponse allait potentiellement être dangereuse pour elle. Enfin c'est ce qu'elle pourrait penser, mais personnellement je n'avais pas le temps, ni l'envie de traquer une Nukenin lambda, j'avais mieux à faire.

Ainsi, il t’apprenait que Gekido était mort. « Dommage » fut la seule réaction que tu eus. Même si par le passé tu suivais les idées de ce dernier, tout cela était loin derrière toi. Cela te rappelait de bien sombres souvenirs. L’assassinat du Chikara et du Uzumaki particulièrement… Tss, un préquel à ce qui arriva par la suite. J’appris tardivement que Heiwa était arrivée au pouvoir, dès lors je su que Konoha était perdue, tout espoir d’imposer la suprématie des Uzumaki était réduite à néant avec cette bâtarde au pouvoir.



Je préférais ne pas m’attarder sur le sujet, auquel cas mon mensonge deviendrait probablement de moins en moins crédible. Je devais masquer un maximum de détails. C’est pourquoi je préférais que l’on s’intéresse à lui, ainsi je me renseignais à propos de l’homme qu’il recherchait…

Je la fixais depuis quelques secondes, je n'avais pas l'intention de chasser le nukenin aujourd'hui, enfin si mais pas celle là, pas si elle n'était pas en équipe avec Sugishi, ce qu'il me restait encore à prouver.



Elle n'avait peut-être pas déserté, mais elle allait sans doute me donner la réponse avec mon coup de bluff de l'instant. Avant qu'elle ne réponde je lui dit.



Si elle le disait non, je me contenterai de poursuivre mon chemin, mais il y avait le risque qu'elle panique aussi...

Mes yeux allèrent se poser sur mon épée que j’avais planté non loin de là. Tsss, si j’avais su que des Konohajins traînaient encore dans le désert. Puis merde, face à ce type je ne suis pas certaine d’avoir une quelconque chance toute seule. Il pourrait m’encastrer avant même que Shinsuke ne comprenne ce qu’il se passe. Toutefois, Gokoro se montra… « conciliant », clamant qu’il ne venait pas ici pour moi, mais uniquement pour ce fameux Sugishi. Je ne sais pas trop si je devais y croire, mais peut-être devrais-je me montrer honnête pour une fois ? Cette idée ne me ravit pas trop, mais s’il m’en voulait il ne serait pas là à discuter avec moi. Puis merde, autant omettre de répondre et simplement ignorer les choses me concernant.



Je voyais là une opportunité, risquée, mais une opportunité quand même… Puisque cet homme ne semblait pas être si à cheval sur les règles, c’était peut-être l’occasion pour moi d’être réellement « libre ». J’avais quitté Konoha depuis des années, sans pour autant m’en prendre à eux, du moins pas sans qu’ils me cherchent des noises. Puisque j’avais déjà avoué à demi-mot que je n’étais plus une Konohajin, autant pousser le vice.

Je le savais que cette petite pute était une Nukenin ! Elle venait de le prouver en ne se défendant pas face à mes accusations, elle avait une sacrée veine que je sois un homme de parole, sinon elle aurait fini morte ou prisonnière en moins de temps qu'il n'en faut pour que je l'attrape !

Et voilà, je reconnaissais les manière d'une criminelle là. Elle allait me demander de faire un marché en échange de son aide pour retrouver Sugishi... Qu'est ce qu'elle allait pouvoir m'apporter de plus que ce que je pouvais lui apporter ?



J'avais ma petite idée sur la chose, mais il allait falloir qu'elle m'aide de manière réel pour ça, que je revienne avec la tête de Sugishi, sinon cela allait être compliqué pour elle d'avoir ce qu'elle veut.

Qu’est-ce que la vie sans prendre un minimum de risque après tout ? Craignais-je l’arrivée d’une équipe tout droite sortie pour venir me chasser ? Pas vraiment, j’avais quitté Konoha depuis longtemps, mais je n’étais jamais tranquille lorsque je longeais leurs frontières. Pire encore lorsque mes missions me menaient non loin du village. Trop de risque. Aujourd’hui, personne ou presque ne serait capable de me reconnaître, il restait ma description et mon nom dans les archives, mais sans cela, je serais tranquille pour de bon.



Est-ce que Shinsuke allait m’en vouloir de préparer cela sans lui en parler ? Bon, ce ne serait pas la première fois, mais s’il acceptait cela voulait dire que nous allions travailler avec l’un des villages, une chose que nous évitions de faire en règle générale. Mais il était impensable pour moi de manquer cette opportunité.

Une chose toute simple qu'elle dit, être rayé des registre de Konoha, oui c'est clair que c'est tout simple ça... Surtout expliquer à Kimino et à sa haine des Nukenin qu'il faut en gracier une de notre clan. Et puis il y avait un autre paramètre, pourquoi avait elle déserté ?



Si c'était ça son seul argument, cela allait être compliqué pour elle de me convaincre, mais il fallait aussi que je lui demande.



C'est après cela qu'elle aurait ma réponse, je connaissais suffisamment Kimino et la haine en lui, pour savoir que si elle était meurtrière ou en lien avec Gekido, jamais il ne lui permettrais de vivre en paix... J'espérais franchement qu'elle ne soit pas dans ce cas là...

Je ne lui demandais pas de me gracier, mais de me considérer comme morte. Il y avait là une légère différence, je pensais qu’un homme de son influence n’avait pas besoin de ramener un cadavre à Konoha pour que l’on croit en sa parole. Puis je n’étais qu’une nukenin parmi tant d’autre, rien d’important à signaler à mon sujet. De plus, puisque ma chère Heiwa semblait avoir été remplacée, personne parmi les dirigeants ne devait connaître mon nom.



Je jugeais qu’il ne fallait peut-être pas précisé que j’étais responsable de la mort d’un Uzumaki et d’un Chikara, et que par extension, j’avais participé au génocide, à mon niveau. S’il n’y avait pas eu ces fichus gosses pour témoigner… je serais peut-être encore à Konoha. Il fallait couvrir la vérité avec un léger mensonge, qui n’était pas si faux finalement…