Plusieurs semaines s’étaient écoulées, et la Kaguya voyageait toujours en direction de son camp. Cela faisait un long moment qu’elle n’avait pas eu l’opportunité de revoir sa jeune sœur, ainsi que le peu de personnes qu’elle était parvenue à réunir. Il y avait aussi Sayuri et Yû, mais si la « maman » du clan n’avait pas été bornée, elle devrait vivre bien tranquillement à Konoha désormais. Quoiqu’il en soit, Emi voyageait accompagnée de quelques Kenketsu, quatre pour être précis. Ce n’était pas pour casser la solitude, loin de là, mais bien pour continuer à leur prouver sa valeur. Ceux quatre là ne la respectaient pas totalement, toutefois ils obéissaient aux ordres sans poser trop de questions, une aubaine sans la présence de Doryakura ou de Miyamoto. Ils venaient à peine de reprendre leur route, le soleil n’était plus et l’un des vampires encapuchonnés s’adressa à la Kaguya.
« Dis, il est encore loin ton camp ? Cela fait un long moment que l’on à quitté Cha… »
Elle ne donna point de réponse, et continuant à avancer, ouvrant la marche. Mais l’être de la nuit ne se démonta pas pour autant :
« Hoy, Kaguya. J’espère que tu ne nous prépares pas un sale coup, c’est encore loin ou non ? »
Sa remarque fit doucement rire la Kaguya, sans se retourner dans sa direction, elle répondait bien calmement :
« Un sale coup ? Cela me ferait un bien long voyage pour pouvoir tuer quatre Kenketsu. De plus, si vous n’étiez pas si vulnérable face à la lumière du soleil nous serions déjà arrivés à destination. Mais si cela peut te rassurer, nous serons arrivés d’ici deux jours, ou moins. »
Elle poussa alors un léger soupir, entre les insomnies et les voyages de nuit, fréquenter des vampires n’était pas la chose la plus agréable à faire. Elle s’apprêtait à rajouter quelques mots, mais elle se fit interrompre par le 4e vampire, celui qui servait d’éclaireur. Sortant de nul part, il vint rejoindre le reste du groupe.
« Il y a un type sur le chemin. Il est armé, et porte un masque. On s’en occupe avant qu’il ne cause des soucis ? »
« Notre but est de tuer les infidèles… pas le moindre voyageur que l’on croisera. »
« Parles pour toi, tu n’as pas besoin de sang pour te sustenter. Qu’est-ce qu’un homme parmi tout ceux vivants sur le Yuukan ? »
La Kaguya s’arrêta net avant de se retourner vers les vampires l’accompagnant. Son regard n’exprimait pas un réel mépris, puisqu’elle penserait sûrement la même chose en étant à leur place, la personne approchant était un dîner potentiel... Néanmoins, tant qu’elle resterait humaine, tuer le premier innocent qui passe ne fera pas parti de ses habitudes. Calmement, elle répondit alors à ses compagnons :
« Je vais aller à sa rencontre, restez en retrait. S’il ne se montre pas menaçant il restera en vie, dans le cas contraire libre à vous de faire ce que vous voulez. »
Elle n’eut comme réponse qu’un simple grognements qui faisait visiblement office d’accord entre la Kaguya et les vampires. Elle les regarda s’écarter de la route jusqu’à les perdre de vue, puis elle reprit son chemin jusqu’à atteindre un coin boisé, d’ici quelques minutes, le voyageur le tarderait pas à arriver. Grâce à la lumière de la lune, Emi commençait à distinguer une silhouette approchant au loin. Cachée à l’ombre des arbres, la Kaguya attendit que celui-ci ne passe devant lui avant de l’interpeller
« C’est peu commun que de croiser quelqu’un sur les routes aussi tardivement. Dangereux même. »
Alors que l’homme masqué tournait la tête dans sa direction, Emi leva les deux bras en l’air, elle annonçait clairement ne pas avoir de mauvaises intentions, du moins pas pour le moment. Quoiqu’il en soit, elle n’avait pas choisit d’aborder cet étranger par simple plaisir de sociabiliser, non, il était soit idiot, soit assez fort pour se balader seul dans le Yuukan au beau milieu de la nuit.
« N’aie crainte, je souhaite juste discuter. Tu m’as l’air d’être un voyageur bien équipé, et probablement au courant de ce qui se cache dans la nuit. Alors dis-moi, par le plus grand des hasard aurais-tu connaissances de quelques Kenketsu traînant dans les environs ? »
Elle ne passa par quatre chemin, difficile de faire une conversation plus « normale » tant celle-ci avait curieusement débutée.