Campement établi et décidé à l'unanimité, nous déposions nos affaires au pied du majestueux arbre. Puis se répartissant les tâches, je partais récolter quelques fruits à coques ayant survécu au climat extrême d'ici. Ramassant au passage deux trois feuilles de sauge, je revenais tranquillement vers Jiken mes maigres récoltes en main.
« Oh, tu as fait un feu ? Super ! »
M'exclamais-je à la vue des flammes ardentes qui me léchaient déjà le visage de chaleur. Jiken s'était occupé du froid, j'allais m'occuper de la faim !
Ainsi, m'emparant de mon petit sac de voyage, je sortais de son emballage un morceau de viande et ce fut d'un coup de kunai, emprunté évidemment à Jiken, que je venais y inciser quelques trous. Puis de par mes maigres récoltes, je venais alors y introduire quelques noix et feuilles de sauge, de quoi relever le goût de la viande sec, du moins était-ce mon intention sur le papier de la recette !
« Tiens je te laisse t'occuper de ta cuisson ! »
Disais-je à mon camarade en lui tendant la moitié des 500 grammes de viande. Un repas qui paraissait bien maigre, mais toutefois amplement suffisant pour notre dîner. Et puis chef cuistot ou non, avec l'hiver, on n'allait pas faire les difficiles...
Quand le repas fut terminé, et que le ventre rempli (ou au moins à moitié), Jiken se décida à aborder un point important : la mission. Hypothétisant sur un certain regroupement des bandits de la région, j'acquiesçais de la tête alors qu'il concluait sur notre manière d'agir. Les doigts dégelés et les joues reprenant quelques couleurs, je rétorquais d'un léger rire.
« De toute manière, tu connais mes aptitudes au combat. Ce n'est sûrement pas mon genre de foncer dans le tas ! »
Puis j'ajoutais, avec un peu plus de sérieux cette fois-ci :
« De toute manière, on n'est pas là pour tuer, mais pour les mettre hors d'état de nuire… Mais bon.... (baillement)... On verra ça demain hein ? Là, je suis trop fatiguée pour réfléchir ahaha.... »
Et comme si j'avais besoin de prouver ma fatigue, un énième bâillement sortie de ma bouche. Cela ne faisait aucun doute, il était plus que temps pour moi d'aller dormir ! M'enroulant ainsi dans une couverture de laine, les yeux déjà à moitié fermé, je faisais vaguement la remarque à Jiken.
« Tu peux éteindre le feu. Si on peut éviter d'attirer l'œil sur nous... Et puis on n'aura qu'à se coller pour se réchauffer... »
Et naturellement, sans un bonne nuit de ma part, je rejoignais le royaume des rêves.