Cache-cache avec la mort

Tac... Tac... Tac... Tac

Au milieu de gigantesques catacombes, seul le bruit de mes pas se fait entendre. Il résonne à travers les multiples embranchements, suffisamment pour que l’homme que je cherche puisse les entendre. Il ne le savait pas encore, mais pour lui, c’était le bruit de la faucheuse.
Je m’étais assurée qu’il se trouvait bien ici, sous terre, encore caché comme un rat. Il n’était pas seul, ses quelques suivants essayèrent de m’empêcher d’entrer, mais je n’eus aucun mal à me débarrasser. Tandis que leurs corps devait encore se consumer à l’extérieur, j’arpentais ce dédale avec une grande détermination. Il était hors de question qu’il me fuit, pas cette fois. Finalement, après quelques minutes, l’arrogant Hattori ose enfin s’adresser à moi :



Il me provoquait, je réussissais à garder mon calme pour le moment, mais je m’impatientais de plus en plus à l’idée d’avoir cet homme face à moi et d’enfin mettre fin à ses jours. Nonchalante, je répondis aussitôt :

Quelqu’un ayant un minimum de flair savait que je n’étais pas le genre d’homme que l’on pouvait retrouver comme ça, sans que ce ne soit finalement ma propre volonté. J’avais mené mon assaillant là où je le voulais. Trop aveuglée par sa soif de revanche, elle ne remarquait même pas la facilité avec laquelle elle était parvenue jusqu’à moi.
Cette dernière finit par avancer jusqu’à une grande pièce, ou étaient amoncelés nombres de crânes ayant appartenus à des êtres humains en tout genre, et j’escomptais bientôt en ajouter un de plus. La pièce se remplissait peu à peu de fumée, et la vision de la jeune Hattori ne tarderait pas à être réduite.



Alors que je parlais, des clones de ma personne apparaissaient un à un autour de la Hattori. Je voulais m’amuser un peu avec ma proie. Je connaissais bien la manière de combattre des Kumojins, et plus particulièrement les Hattori… Je devais simplement rester prudent face à son poison.
Un à un, sans réelle motivation à blesser mon adversaire, mes clones attaquaient la jeune femme. Tout cela n’avait que pour but de la fatiguer, mais également d’en apprendre un peu plus sur ses capacités… Après tout, elle avait quand même réussie la mission que je lui avais confiée, et ce sans jamais se faire prendre. Je ne devais pas tomber dans mon propre piège.

Ne pas me laisser distraire… c’était le plus important tandis que je continuais à avancer à l’aveugle. Sa voix semblait provenir de toutes les directions, j’errais sans savoir où j’allais jusqu’à tomber sur cette large pièce dans laquelle se trouvait un amas de fumée des plus suspects. Ayant un sérieux doute quant à une éventuelle fête dans les environs, j’estimai très rapidement qu’il devait s’agir d’un énième subterfuge de sa part. Il n’avait pas tort, je m’aventurais sans savoir qui j’affrontais, une erreur de débutante que de venir seule, mais je devais réparer cette erreur, moi même.



Mon adversaire ne daignait toujours pas se montrer directement, mais il m’encercla à l’aide de ses clones. Je gardais mon calme alors que ces derniers s’approchaient de moi pas à pas. Ils étaient lents, alors j’optais pour une solution simple afin de tester leur efficacité. J’envoyais une nuée de senbons autour de moi mais ces derniers furent sans effet. Ils traversèrent ce qui semblait être des clones fait de fumée. Par chance, ces clones n’étaient pas un réel danger et ressemblaient plus à une simple diversion. Leurs « coups » ne m’affectaient guère et ne faisait que remuer la fumée autour de moi.



Alors que j’eus à peine terminée ma phrase, je sentis un violent coup m’atteindre droit dans le dos. Je me retournais pour riposter mais… rien, seulement le rire de mon adversaire qui continue de se moquer de moi.



Attaquer dans le vide aurait été une solution, mais je risquais de m’épuiser, et c’est probablement ce qu’il cherchait. Je me mis alors brusquement à courir pour sortir de cette pièce, puis j’enchaînais les couloirs un à un tout en cherchant une solution pour parvenir à trouver mon adversaire. Alors que je regardais rapidement derrière moi pendant ma course, je voyais la fumée se déplacer, il me suivait…

Je me délectais de cette situation. Voir une Hattori comprendre que les dés étaient déjà jetés tenter de me fuir pour échapper à son destin… Je ne m’attendais pas à me retrouver avec une proie aussi faible, mais franchement, à quoi pensais-je ? Je me contente de suivre la jeune femme courant sans relâche à travers ce dédale labyrinthique. Je n’avais même pas besoin d’agir, je n’avais qu’à la regarder se fatiguer d’elle même. Ainsi croyais-je jusqu’à la perdre de vue. J’entendis l’écho de ses pas quelques secondes puis… plus rien.



Tandis que je terminais ma phrase, mes yeux captent un léger mouvement à quelques pas de moi. Alors que je m’avance dans cette direction, sûr de moi, je tombe sur ce qui s’avère n’être qu’un banal morceau de tenue de la Hattori. La jeune femme venait de retirer ceci, sans que je ne comprenne réellement pourquoi. Amusé, je pris le temps de m’arrêter un instant et de ramasser ce qui ressemblait à une veste.



Mais lorsque je terminais ma phrase, une partie des catacombes s’effondrait derrière moi, me laissant dos au mur. Je ne puis m’empêcher de rire, la Hattori essayait de me piéger. Elle était au moins maligne, mais cela serait loin d’être suffisant pour remporter cet affrontement. Je m’apprêtais à utiliser ma fumée pour fuir ce cul de sac, puis c’est alors que je sentis comme un mordillement au niveau de mon talon… Je regardais à mon pied, et quel ne fut pas ma surprise de voir un Tokage essayer de me mordiller. Je me mis à rire une petite seconde, avant de balancer ma jambe pour dégager l’hideuse créature.



Entendis-je alors subitement. Au même instant, je n’eus le temps de ne voir qu’un flash blanc, puis plus rien. Mon instinct avait prit le dessus, je relâchais le morceau de tissu que j’avais ramassé et me dématérialisais à nouveau en un nuage de fumée. Tout cela ne s’était passé qu'en un fragment de seconde, et je devais remercier mon instinct pour ma survie. Je vis cet éclair et ces yeux jaunes passer juste devant moi à une vitesse fulgurante. Je compris très vite que ce seul instant d’inattention m’avait presque conduit jusqu’à ma mort.
La Hattori quant à elle était plus maligne que je ne le pensais. Elle avait compris que mon corps entier ne pouvait se dématérialiser si une partie de celui-ci était encore physique. Ou peut-être venais-je de lui apprendre à mes dépends ? Qu’importe, elle avait réussi à m’avoir, et plus que je ne le pensais. Je ressentis une brûlure au niveau de mon torse, suffisamment intense pour qu’elle me force à m’arrêter. Je retournais à ma forme normale quelques mètres plus loin et constatais une grande brûlure le long de mon torse. Cette peste avait bel et bien réussi à me toucher, et le jutsu qu’elle venait d’utiliser était visiblement très puissant, bien plus que ce à quoi je m’attendais d’une banale Kumojin…

Mon fidèle ami parvint finalement à m’obtenir la diversion que je souhaitais, et mon intuition s’avéra juste quant à la capacité que possédait le Hattori, ou plutôt devrais-je dire, le Kemuri. Je m’étais renseignée quant à cet ancien clan, il ne restait pas grand-chose à leur sujet, et les maigres fois où j’ai trouvé une piste, l’on m’a bien fait comprendre que je devais m’intéresser à autre chose. Quoiqu’il en soit, le Kemuri lui même m’avait donné un indice de taille lors de notre première rencontre en me parlant de cette capacité à manipuler la fumée. Il était alors facile de deviner que ce n’était pas une propriété physique, mais bien une compétence procurée par l’utilisation de chakra, mais pour autant je me devais de vérifier.
C’est pourquoi je laissa tomber une partie de mes vêtements au sol, et vis, alors cachée non loin, son corps redevenir tangible alors qu’il les saisissait. Le timing de mon tokage en revanche ne fut dû qu’à la chance… où peut-être sous estimais-je encore l’intelligence de celui-ci. Quoiqu’il en soit, je ne perdis pas de temps pour enclencher l’attaque que j’espérais être la première et la dernière. Un Raikiri aux propriétés particulières…
Je surgis en un éclair sur mon adversaire. J’étais persuadée de le tuer sur le coup, mais la capacité et les réflexes de ce couard parvinrent à m’esquiver de justesse. Il s’envola à nouveau dans un écran de fumée, à cet instant que je ne pus jeter qu’un coup d’oeil rapide à mon tokage, au sol contre les débris s’étant écroulés précédemment.



Dis-je avant de me retourner à nouveau en direction de mon adversaire. Celui-ci semblait être sortis de sa forme étrange. Ainsi avais-je visiblement réussie à le toucher, mais indirectement. Aussi pratique soit sa capacité, elle restait vulnérable au chakra. Je ne pouvais pas le perdre de vue une nouvelle fois, je devais en finir sur mon prochain jutsu. Je me mis à composer de nombreux mudras tandis que mon adversaire m’observait, cherchant probablement une faille dans mon attaque. Mais il en était fini de lui. Je posais ma main au sol, pendant un instant rien ne se passa, mais subitement, un premier éclair vint s’abattre depuis le plafond des catacombes, créant tout de suite de violents tremblements rendant la structure au dessus du Kemuri instable.



Me dit-il alors que le premier éclair s’était abattu non loin de lui.
Folle pensait-il ? Il doutait simplement de ma détermination à lui retirer la vie. Plusieurs éclairs vinrent s’abattre sur le sous-sol dans lequel nous nous trouvions, dont une grande partie s’écroula, ne laissant qu’un trou à l’air libre. Mon tokage et moi nous trouvions assez loin pour éviter l’éboulement, quant au Kemuri… Je doutais qu’il ait survécu. Le combo meurtrier avait certainement eu raison de lui, du moins je l’espérais…

Dans ce déluge d’attaque combiné à l’éboulement d’une partie du dédale, je croyais sincèrement que mon heure était venue. J’avais sous-estimé la Kumojin et je me retrouvais dans une situation bien délicate. Ma capacité de Kemuri me sauva une nouvelle fois la vie. Tandis que tout s’écroulait autour de moi, je me faufilais en un écran de fumée à travers le plafond qui me tombait sur la tête. Je profitais des dégâts causés par la Hattori pour me diriger à l’extérieur, je devais m’échapper.
Lorsque je repris forme humaine, je tomba à genoux. Mes vêtements brûlaient, ces étranges flammes blanches étaient partout, si bien que je n’eus d’autre choix que de me débarrasser d’eux avant de tenter de fuir. Mais c’était une idée bien désespérée, la Hattori ne me lâcherait pas, je devais lui donner ce qu’elle voulait, je devais m’avouer vaincu. Je l’entendis sortir à son tour de ce qui ressemblait maintenant à un champ de ruine souterrain, le regard déterminé, prête à en finir avec moi





Mes mots n’avaient aucun effets, l’horloge de la fin ne tarderait pas à sonner pour moi… Je me devais de l’admettre, j’avais peur à cet instant. Pour la première fois depuis longtemps, je n’étais pas parvenu à piéger mon adversaire dans son propre jeu, et mes lacunes physique se faisaient clairement ressentir.



Un nouvel effort sans intérêt. La Hattori me regardait comme l’on regardait une biche en train d’agoniser. Comment avais-je pu tomber si bas, encore devant une Hattori ? Je ne pouvais pas en finir, pas de cette manière, les miens n’avaient pas encore eu droit à leur vengeance…
Je joignis mes deux mains afin de riposter avec la seule technique qui avait une chance de me faire gagner suffisamment de temps… Lorsque j’eus canalisé une partie de ce qu’il me restait de chakra, je me servis de celui-ci pour générer un immense nuage de fumée. Assez épais pour complètement boucher la vue de mon adversaire, mais également lui donner quelques difficultés respiratoires… Espérant que la jeune femme resterait perdue au sein de mon nuage, j’utilisais mes dernières ressources pour envoyer une rafale de lames fuuton en son sein.

Pensais-je alors, qu’au mieux je la découpais en lambeau, au pire, je la blessais suffisamment pour l’empêcher de me poursuivre. Mais j’avais déjà perdu ce combat depuis un moment, et la Hattori me le prouva une seconde plus tard. Je ne pu garder l’équilibre lorsqu’un violent coup m’atteignis à l’arrière du genou. C’est presque à terre que je sentis un kunaï se glisser sous ma gorge.



Me dit-elle bien sereinement. Étais-je devenu si vieux et lent ? Ma propre capacité venait de me jouer un tour, et mes chances de m’en sortir étaient définitivement nulles.







Lui dis-je alors. J’étais prêt à accepter ma fin, au moins avais-je tout tenté, jusqu’à vendre mon âme. C’était un aller simple pour l’enfer qui m’attendais, je le savais pertinemment, mais je ne regrettais rien. Tout ce que j’avais fais, c’était pour venger les miens. Je n’étais pas l’agresseur dans cette guerre contre les Hattori, je n’étais qu’une victime de plus.

Je saisis son bras, et tirais d’un coup sec, suffisamment fort pour lui déboîter l’épaule gauche.



Sa phrase fut interrompue par un nouveau cri de douleur alors que je lui déboîtais tout aussi violemment l’autre épaule. Je mentirais si je disais que je ne prenais aucun plaisir particulier à le faire souffrir, mais j’avais finalement choisis de le garder en vie. Si je ne pouvais me satisfaire de sa mort alors… Je devais au moins l’empêcher de fuir à nouveau, et le meilleur moyen était de l’empêcher d’effectuer le moindre jutsu. Même si j’aurais pu me contenter de l’attacher à l’aide d’un jutsu, lui perforer chaque main avec un kunaï en fut pour le moins satisfaisant.





Finalement, le Hattori finit par s’évanouir. Rien d’étonnant au vu de son état. Peut-être avais-je légèrement exagéré… Ramener son cadavre seul ne servirait à rien, je comptais alors sur la capacité innée à ce genre d’ordure pour rester en vie le temps de mon voyage retour, autrement, je n’aurais qu’à le brûler en chemin. Mais avant, je retournais récupérer mon tokage qui était encore légèrement sonné du rude duel qu’il avait du mener.
Je revins alors saisir le corps inconscient de l’Hattori par les cheveux, et je me mis à le traîner pour rentrer à Kumo. Il était cocasse de me voir trimballer quelqu’un de cette manière à travers une partie de l’Empire, mais je n’avais pour l’heure pas d’autres choix.