La réunion de la seconde chance

Trois jours après l'incident de la fugue mortelle...

Dans un bureau intime, Uzumaki Shimazu ouvre la réunion, la cheffe du clan Kitto et Kitto Hegi sont présentes. La cheffe du clan Chikara l'est aussi. Le clan Kirishitan, absent comme souvent, laisse planer une situation anormale au sein du clan.


Dans la salle, Kitto Nami semble se désoler tandis que la cheffe du clan Chikara prend la parole.


Shimazu n'était plus vraiment inquiet par ce dernier, il se savait surveillé et il n'oserait rien. De plus, Nami semblait certaine que son précieux homme à tout faire n'était plus de son côté.


Il saisit alors un verre d'eau tout en écoutant les potentiels participants.


Malheureusement, ce n'était pas le sujet... Il baissa la tête.


Shimazu regarda rapidement la cheffe du clan Chikara qui venait de démissionner, souhaitant donner sa place à l'ancienne Hokage, chose qu'il avait tout bonnement refusé... Pour le moment... Le village avait besoin d'un chef avant cela.

La Kitto écouta avec attention les dires de l’Uzumaki-dôno. La récente situation dans la forêt avait bien manquée de devenir incontrôlable et Konoha dû déplorer plusieurs victimes. Fort heureusement, l’adversaire fut maîtrisé, mais cette rencontre laissait plus de questions que de réponses.



Si toutefois ils parvenaient à déterminer sa réelle utilité, son fonctionnement, et surtout le but de son existence même. Shimazu était un homme expérimenté, suffisamment pour que sa théorie soit vraie, mais l’énergie du monde lui même demeurait particulièrement instable ces derniers temps. Qui sait ce que ces objets pouvaient faire entre de mauvaises mains ? Konoha allait devoir les garder précieusement pour le moment.



D’autres sujets demandaient leur attention, les deux Chikara disparus n’étaient autres que ceux que la Kitto avait envoyée en mission accompagnés de Kohana quelques temps plus tôt. Mais il y avait pour l’heure une autre priorité, celle d’élire un nouvel Hokage. La seule présence d’un conseil n’allait pas pouvoir continuer longtemps. Ce genre de situation laissait la porte ouverte aux coups d’états et aux révoltes, ce qui était la dernière chose dont le village avait besoin. La Kitto prit alors la parole en première :




Sa propre crédibilité avait été atteinte à cause des histoires concernant sa fille. Pouvait-on imaginer un seul instant qu’une femme n’ayant pu gérer sa propre enfant soit capable de gérer un village entier ? Non, les villageois, tout comme les ninjas, avaient besoin de quelqu’un en qui ils avaient réellement confiance. Quelqu’un dont le passé n’allait pas venir ternir son image et dont la vision permettrait à Konoha d’avancer malgré les ténèbres qui approchaient. Cette personne, ce n’était pas elle, ni Shimazu qui se refusait également à un tel rôle. Tensaï ? Une sombre idée qui ne venait même pas à l’esprit de la Kitto. La San'yo se lança alors dans un petit discours :



Les Hokage étaient supposés apporter la stabilité au sein du village. Aucun d’entre eux n’étaient réellement parvenus à accomplir cette tâche. Hegi s’était rendue à l’évidence, les gens comme eux n’étaient pas fait pour diriger. Kumo avait cet avantage, celui d’avoir un dirigeant formé pour une telle tâche depuis son plus jeune âge. La stabilité centenaire de l’Empire n’était pas anodine et la famille Royale n’y était pas pour rien.



Le regard d’Hegi se tourna alors vers l’une des personnes présentes à cette réunion. Cette personne n’était dôno que depuis quelques mois à peine, et l’idée d’Hegi allait pouvoir sembler folle aux yeux de ses camarades. Mais la Kitto ne l’avait pas formée par hasard, ce genre d’opportunité, elle l’attendait alors même que Kazumori était encore en place, mais si tôt ? Le départ de Kimino laissait un vide qu’elle pouvait combler, bien qu’elle même ne le désirait sans doute pas…

Kitto Nami !? CHoix intéressant, mais femme relativement jeune. Malgré tout, Shimazu ne pouvait pas réellement dire que c'était un mauvais choix pour la simple et bonne raison que cette dernière était actuellement la seule à pouvoir porter ce rôle au sein du conseil. Ce n'était pas vraiment le seul problème. Le clan Kirishitan était en déclin et le clan Chikara n'était pas très stable récemment. D'après l'Uzumaki, il allait falloir repenser à l'organisation même du village pour espérer réinstaurer une certaine harmonie. Concernant le second clan fondateur de Konoha, ce dernier ne tarderait pas à se relever, de nombreux individus souhaitaient dorénavant participer à sa reconstruction et il allait simplement falloir faire un choix. L'actuelle cheffe de ce dernier n'était qu'un moyen de patienter afin que les esprits se calment. Tensai se savait surveiller, il n'agirait plus aussi frontalement qu'avant. Shimazu posa ses mains sur la table.


Shimazu n'avait pas cette capacité... Il ne pouvait pas stocker une âme comme son comparse Uzumaki semblait capable de le faire. Ce dernier étant mort, il n'était sûrement pas prêt de recommencer un tel vacarme. Pour le chef du clan, il était nécessaire de se concentrer sur le plus important ; la compréhension de cette relique. Hegi était encore inexpérimentée et elle s'embarquait rapidement dans de longs discours, l'homme savait parfaitement que bien que cela puisse bien rendre, Mako avait prouvé que le peuple n'était spécialement réceptif à tout cela. Konoha avait besoin d'actions fortes, rapides et organisées. Sans cela, les Konohajins devenaient dangereux.


Bien que Shimazu le respectait, il savait parfaitement que ce dernier n'était pas spécialement bon pour partager le pouvoir. Azukiyo se disait souvent comme "consultant" et Tsubasa n'avait clairement pas pu supporter le manque d'organisation dans les décisions de Kimino. Qui plus est, pour le conseil, ce dernier était une horreur à gérer, il était impossible de le menacer, sa popularité était assez grande, même au sein du clan Chikara... Chose extraordinaire. Le roux n'allait pas tourner autour du pot éternellement.



Shimazu préféra omettre la situation du clan Kirishitan pour le moment... Ce dernier était un cas spécial, il semblait retourner, petit à petit, vers une forme d'autonomie. Il allait être nécessaire de trouver une solution à ce propos et il était fort probable qu'un chef de clan ne puisse gérer ça. La cheffe du clan Chikara décida alors de prendre la parole.

Bien qu’elle avait gardée ses opinions politiques pour elle durant toutes ces années, Hegi avait toujours pensée qu’un Kitto serait plus fiable qu’un Uzumaki ou un Chikara. Ces deux clans s’étaient battus sans cesse pour se prouver leur supériorité. Même lors des différents partages de pouvoir, la tension demeurait présente. Par chance, les mentalités évoluaient depuis quelques années. Face aux menaces extérieurs, Uzumaki comme Chikara n’allaient pas avoir d’autre choix que de faire front commun. Un Konoha divisé était un Konoha faible, et n’importe qui était capable de le comprendre. Durant longtemps, le village était suffisamment puissant et respecté pour ne pas avoir à s’inquiéter d’éventuels menaces. Kumo était certes une préoccupation inquiétante, mais le reste du monde n’était pas aussi dangereux que maintenant. L’hégémonie de Konoha sur ses voisins civils n’était plus.

La discussion se poursuivit, et bien qu’il semblait peu enclin à accepter cette idée, il savait que la jeune femme possédait les qualités requises pour devenir une excellente dirigeante. Malgré une grande appréhension, il finit par accepter la proposition de la Kitto. D’autres détails nécessitaient néanmoins leur attention, le cas des dônos notamment. Elle n’exprima pas son avis au sujet du clan Chikara, mais lorsque Shimazu demanda des idées quant à de potentiels candidats chez les Kitto, Hegi s’exprima à nouveau :

J’étais restée silencieuse depuis le début, j’écoutais attentivement les autres parler. Et par les autres, j’entendais surtout Shimazu et Hegi. La présence de la Chikaradôno était aussi futile que la mienne. Ces deux-là étaient à l’heure actuelle les véritables dirigeants de Konoha, une chose que je n’avais aucun mal à accepter au vu de ma faible expérience. Mais lorsqu’ils abordèrent la discussion à propos d’un nouvel Hokage, les choses prirent une toute autre tournure. C’était sans doute ce moment, sans que je n’en sois encore consciente, qui allait changer ma vie du tout au tout.

Hegi proposa mon nom, elle estimait que j’étais apte à diriger Konoha. Une idée folle avec laquelle je n’étais pas particulièrement d’accord, et l’Uzumaki-dôno non plus. Néanmoins, je ne pouvais pas dire que j’étais surprise. Non, cela faisait déjà plusieurs années qu’Hegi me formait et je savais qu’elle nourrissait de grandes ambitions à mon égard, même si je n’ai jamais réellement compris pourquoi. Je savais qu’elle voyait en cet instant une opportunité unique, qui ne se représenterait peut-être pas de sitôt. Pouvais-je alors trahir toute la confiance qu’elle m’avait offerte jusqu’à aujourd’hui ? Je ne pouvais décemment pas faire une telle chose, même si dans le fond je redoutais une telle responsabilité. C’est pourquoi je restais dans mon silence tandis qu’ils continuaient à argumenter l’un et l’autre.

La suite quant à elle, ne manqua pas de m’étonner. Alors que je m’attendais une discussion interminable de part et d’autre, l’Uzumaki en vint à admettre la possibilité de faire de moi leur Hokage. Pourtant, je voyais dans son regard qu’il n’était pas convaincu. Je ne pouvais le blâmer, c’était s’exposer à de grands risques dont Konoha pouvait bien se passer. N’avions-nous vraiment aucune autre alternative ? C’est alors qu’il exposa le besoin de nommer de nouveaux dônos, non seulement pour le clan Chikara, mais également pour me remplacer moi. Cette fois-ci, nous y étions, sans même réellement me demander mon avis, ils avaient décrétés que je devais devenir Hokage. À peine avait-on finit, si l’on pouvait le dire ainsi, de choisir un nouveau dirigeant, qu’ils enchaînèrent sur le cas de Tensaï. Ils souhaitaient le discréditer afin de permettre à un autre une élection plus facile. Était-ce donc cela la République de Konoha ? Une nation où l’on manipule nos électeurs ?





J’en avais assez des faux-semblants et des secrets… Comment notre village pouvait fonctionner correctement si nous passions notre temps à essayer d’imposer notre vision aux autres en les trompant ? Tensaï était un homme que l’on pouvait qualifier de mauvais. Manipulateur et fondamentalement ancré dans ses idées, il s’avérait être un danger potentiel pour Konoha, j’en étais bien consciente. Et si son clan venait à l’élire, cela signifierait que beaucoup pensent comme lui… mais il y avait un adage que j’avais particulièrement bien retenu : garde tes amis proches et tes ennemis encore plus. La présence de Tensaï au conseil serait alors inquiétante, mais au moins j’aurais un œil sur lui. C’était préférable à des agissements dans l’ombre quelque part… puis, je savais pertinemment que Shimazu et Hegi n’hésiteraient pas à s’opposer lui en cas de besoin.

Kitto Nami était jeune et n'était pas présente lors de la discussion du chef de clan Uzumaki avec Kitto Tensaï, elle ne connaissait absolument pas son désir final qui est de totalement détruire la République actuel d'une autre façon que par le vote... Shimazu n'acceptait pas qu'un individu puisse s'attaquer au système en proposant chaos et mort.


Il inspira et prit un air plus grave.


Jamais le conseil n'avait manipulé le moindre chiffre, mais depuis toujours, Tensaï tentait de le faire. Quitte à inventer de faux opposants politiques comme l'actuelle Chikara... Il voulait le contrôle de son contrôle, avec ou sans l'accord de ce dernier. Shimazu, que Nami le souhaite ou non, s'opposerait toujours à un changement de système. Le problème n'était nullement la manière de choisir le chef du village, mais plutôt que ce dernier soit suffisamment épaulé pour ne pas lâcher ce poste. Un Kage devait assumer le bon comme le mauvais. Chikara Heiwa n'avait pas su le faire pour la simple et imprudente raison qu'elle s'inquiétait de l'image véhiculée par ses décisions.


L'homme du clan Uzumaki repensa alors à la cheffe du clan Kirishitan. Cette dernière n'était pas faite pour ce rôle, mais il était peut-être possible d'améliorer cela.


Il ne tarda pas à lui sourire.

Shimazu et Hegi étaient deux anciens ninjas, avec tout deux une vision différente des choses. Je savais qu’Hegi n’hésiterait pas à manipuler l’opinion, elle l’avait déjà fait pour évincer Kazumori après tout. Shimazu était lui plus représentatif de ce que je m’imaginais être une République, il m’avait seulement mal compris. Bien sûr qu’il était indispensable que Tensaï ait un opposant lors de ces élections, mais je ne voulais pas que nos actes puissent faire pencher les voix dans un sens comme dans l’autre. Malgré l’avertissement de ma comparse Kitto, je ne changeais alors pas d’avis :



Peut-être ce risque allait me coûter cher, et très vite, mais j’avais une profonde confiance envers les Chikara. J’étais sans doute quelque peu utopiste de croire que tout le monde possédait la même vision des choses que moi, et qu’il était impensable qu’un homme comme lui soit élu aujourd’hui. Mais je m’attachais à mes principes et à mes croyances. Ce sont elles qui m’avaient menées là et je ne voulais pas changer celle que j’étais.
Il restait encore à s’occuper de nos deux autres clans. Les miens avaient plusieurs candidats potentiels eux aussi, et je ne fus que peu surprise d’entendre Hegi proposer sa propre fille. Mais, je connaissais suffisamment ma meilleure amie pour savoir qu’un tel rôle n’était pas ce qu’elle désirait et que tout cela n’était que l’idée de sa mère encore une fois. Alors, bien que cela m’aurait fait grande joie, j’espérais intérieurement que Kitto Kotaro gagne l’élection. Je préférais cependant me taire et j’écoutais avec attention la situation du clan Kirishitan.

Leur dôno, Fumika, était aux abonnés absents depuis quelques mois et son clan était en train de devenir un potentiel problème. Je connaissais un peu la Kirishitan car elle et son clan nous viennent en aide sur le projet de reconstruction du quartier Kitto. Toutefois, il était vrai que ces derniers temps le projet avançait au ralenti faute de main d’œuvre, notamment car une grande partie des Kirishitan ne venaient plus, et il en était de même pour Fumika. Pour ne rien cacher, j’étais légèrement inquiète. Une inquiétude qui s’amplifia lorsque Shimazu parla d’un mouvement indépendant.



Répondais-je avec un profond sérieux. J’étais loin de mes sourires et de ma bonne humeur habituelle, non j’étais stressée, trop stressée. Sans doute l’Uzumakidôno le ressentait, lui qui me regardait avec un sourire sur son visage. J’aurais tout donné pour partir en courant et aller passer ma tête sous l’eau car tout cela était un peu trop, même pour moi.

Il se remémora la tentative maladroite d'Uzumaki Mako de reprendre le pouvoir. Il le savait, une personne innocente se cachait sûrement derrière cette femme tant détestée. Shimazu comprenait que ce rôle n'était pas forcément celui de la paix et qu'il n'était pas facile de le porter, mais Nami était, d'après lui, la seule candidate possible. Il se mit à regarder Nami.


Il se mit à rire.


L'heure n'était pas à la blague, mais l'ambiance était suffisamment lourde. Shimazu connaissait parfaitement l'origine des mécontentements au sein du clan Kirishitan... Il n'y avait plus de véritable guide. La religion était si importante pour le clan du bois. Shimazu le savait, il était important de lier le passé au futur pour espérer un lendemain convenable. C'est pour cette raison qu'avec difficulté, Uzumaki Kanashisa tentait, en vain, de reprendre contact avec Kirishitan Risako afin qu'elle puisse transmettre ce quelque chose que Fumika aurait besoin... Pour être honnête, le chef du clan Uzumaki ne croyait pas intégralement en tout cela... L'enfer n'était-il pas qu'un Fuinjutsu indétectable finalement ?


Shimazu se leva... Il avait peut-être trouvé le moyen de finalement connecter ses capacités de senseur et de ninja Uzumaki en détectant chaque sortie du village de façon précise.