Primum non nocere

La veille, une équipe de Konohajins étaient revenus de mission. Nombre d’entre eux avaient été blessés et l’on déplorait également un mort. C’était hélas une routine chez les tiens, mais ainsi allait la vie de ninja. Derrière, c’était aux gens comme toi d’assurer afin que ces blessures soient soignées au mieux. Mais il y avait cette fois une situation à laquelle tu n’avais encore jamais été confrontée, et bien que cela paraisse légèrement inhumain, c’était un sujet d’étude idéal.

À son retour de mission Gaikotsu Maï avait perdu la vue, un malheur certes, mais cela permit à la jeune femme de garder la vie. Son cas était assez particulier, il avait été expliqué que son système entier avait été infecté par une espèce de plante toxique. Ce n’était pas la première fois qu’un shinobi, ou même un simple civil, arrivé à l’hôpital après avoir été en contact avec l’une des nombreuses plantes présentes dans la forêt. Mais, un effet d’une telle puissance n’avait encore jamais été répertorié. C’est ce sur quoi tu te penchas durant ton travail à l’hôpital. Confinée dans l’un des laboratoires depuis des heures, tu étudiais les effets de toutes les plantes que tu avais à ta disposition. Un travail dangereux et qui demandait une réelle précision pour être effectué en sécurité.

Tu étais plongée dans tes recherches, c’était là le premier sujet intéressant dont tu avais eu le droit de t’occuper personnellement depuis des lustres et tu redécouvrais un véritable plaisir à pratiquer ton métier. Dommage que ce soit au détriment de l’une de tes camarades néanmoins… Tu étais tellement absorbée par tes petites expériences que tu ne levas même pas la tête en entendant la porte du laboratoire s’ouvrir. Pensant qu’il s’agissait de l’un des assistants, tu demandas alors :

Hier, une équipe de Konohajins étaient revenus de mission. Il y'avait eu beaucoup de blessés et même un mort. Cela était quasiment quotidien ici malheureusement. Mais il s'y était accoutumé et c'était son travail en tant que médecin. Quoi qu'il en soit, Gaikotsu Mai avait vu tout son corps être infecté par une plante toxique. Même si ils avaient pas mal de connaissances dans ce domaine, cela n'avait pas été observé à un niveau d'agissement tel.

Le Kitto avait été appelé pour aider Kitto Eiko dans l'étude de ces phytotoxines. C'était un travail qui nécessitait de la rigueur et de la précision. Il se rendit donc au sous-sol et rentra dans le laboratoire d'analyse de recherche. La première pièce servait à stocker toute sorte d'échantillons et de machines, et il y'avait une seconde pièce, complètement stérile et isolée où l'on pouvait se pencher sur les structures des liquides ou des solides.

Quand il ouvrit la porte, Eiko croyait parler à Yui, probablement un de ses assistants, lui demandant de ramener les échantillons de sang de Mai. Parlait-elle souvent aussi mal à ses assistants ? Il referma la porte et chercha les échantillons de sang de Mai, qui n'avaient pas été difficiles à trouver. Il rouvrit alors la porte.



Il se rapprocha de la table où étaient disposées toutes les recherches qu'avait faites la Kitto. Elle avait l'air d'avoir très bien avancé

Finalement, il ne s’agissait pas là de l’un des assistants mais nul autre que Daiki. Tout comme toi, il avait suivi les enseignements de Takumi, ce qui faisait de lui indirectement un coéquipier. Il avait été, semble t’il, envoyé pour t’aider, chose qui n’était pas de refus. Lorsque tu remarquas ton erreur, tu relevas la tête et te tournas vers lui avec un sourire gêné. Après une brève salutation en guise de politesse, tu répondis :



Lorsqu’il te demanda comment tes recherches avançaient, tu fis glisser vers lui un morceau de papier sur lequel tu avais listé bon nombres de plantes, leurs toxines et les effets de ces dernières. Malheureusement, tu avais l’impression de creuser dans le vide. C’est pourquoi tu souhaitais directement faire des tests via le sang de la jeune femme.



Tu poussais un long soupir, Maï était sauvée mais à quel prix finalement ? Une vie sans être capable d’observer le monde valait-elle seulement la peine d’être vécue ? À ta connaissance, il n’y avait aucun remède pour contrer la cécité, et tu n’étais certainement pas la mieux placée pour en découvrir un. Néanmoins, ce n’était pas ton genre de lâcher l’affaire aussi vite, tu souhaitais au moins découvrir la plante qui avait eu ces effets dévastateurs.



Involontaire pour sûr, mais l’on était jamais certain de comment le corps humain réagissait face aux intrusions extérieures. Purger son système sanguin de toute trace de poison en amont aurait peut-être pu empêcher une propagation jusqu’aux globes oculaires, mais bien sûr cela n’était que l’une de tes nombreuses théories.

Il lui tendit les échantillons de sang qu'elle voulait, et ce n'était pas bête. Peut-être qu'une de ces plantes avait fait une réaction bizarre avec le sang de la Gaikotsu, peut-être quelque chose dans ses gênes ? Ils n'en savaient absolument rien et avançaient complètement à l'aveugle. Il fallait faire toutes sortes de tests, observer, penser à des choses hors du schéma de pensée classique, c'était un travail ardu et relativement long.

Le Kitto jeta un coup d'œil à la feuille que lui tendit Eiko, elle était un pur produit de l'enseignement de Takumi. Tout était très clair, parfaitement listé, les effets étaient bien analysés, résumés, du travail de professionnelle. Dans la trentaine de toxines qu'elle avait listé, il n'y avait effectivement rien qui ressemblait de près ou de loin aux effets observables sur la Gaikotsu. Peut-être faudrait-il lui demander, mais il était encore trop tôt.



Il ne savait pas vraiment qui était à blâmer dans cette situation, mais n'y aurait-il pas eu un moyen de purger le poison avant qu'il n'infecte une trop grande partie du corps ? Il n'en savait rien. Mais il y'avait de grandes chances que ce soit juste un cas très mal géré,où l'on a trop attendu... Il ne connaissait ni les détails ni la vérité, mais c'est ce qu'il supposait.



Si Daiki avait bien compris ce que voulait faire la Kitto, c'était une super idée. Le Chûnin avait déjà eu à faire à des situations comme celles-ci, il ne fallait pas rester dans la norme, dans la procédure. Il fallait essayer de nouvelles choses et espérer un résultat différent. C'était tout l'intérêt de la démarche scientifique.

Il commença alors à faire des tests, même si il y'avait des chances que tout cela ne donne strictement rien.

Répondis-tu gaiement en te saisissant des quelques fioles de sang qu’il t’avait rapporté. Tu souhaitais observer la réaction de ses anticorps face à différentes toxines, tu partais du principe que les Gaikotsu avaient peut-être une constitution légèrement différentes de la vôtre. Après tout, les Kirijins n’étaient pas originaires directement du Yuukan mais des îles alentours, qui plus est, les Gaikotsu présents à Konoha avaient tous cette similarité d’être aussi épais qu’une brindille. En somme, l’on possédait trop peu d’informations à leur sujet pour être en capacité d’émettre plus que de simples hypothèses. Daiki quant à lui fit mention d’une greffe. Cela aurait sans doute pu fonctionner, mais pour cela il fallait un donneur et ce n’était pas le genre de don qui se trouvait facilement. Il y avait déjà eu des greffes de ce genre par le passé, mais elles avaient été effectuées dans d’autres circonstances, mais surtout, avec un cadavre encore chaud, voir encore vivant… En outre, ce n’était pas une solution envisageable actuellement.



Lui et toi poursuivirent vos recherches pendant un moment. Durant un moment de flottement, alors que tu faisais une petite pause tout en l’observant, il te vint une idée à l’esprit.



Tu demandais cela sans réelle conviction, bien que tu étais certaine que cela pourrait vous aider, rien ne dit que Konoha laisserait à nouveau des gens se rendre dans cette partie de la forêt. Qui plus est, il faudrait que vous soyez également accompagnés de l’un des ninjas présents lors de la mission...

C'était plus une pensée qui était sortie à voix haute qu'autre chose, cependant il n'en pensait pas moins. Trouver cette plante c'était en apprendre plus sur certaines plantes de la foret de Konoha, mais aussi et surtout mieux comprendre les Gaikotsu et leurs corps. Autrement dit c'était quelque chose de capital pour la médecine du village, surtout que les Gaikotsu sont plus ou moins tous.. particuliers et mystérieux ?

Les deux médecins se remirent au travail, rien ne marchait et rien n'avançait, pas de réactions particulières de la part des toxines. Il allait falloir une idée avant de stagner, et c'est justement dans ce moment de flottement que Eiko émit une idée. Bon, le Kitto n'y croyait pas spécialement. Mais l'idée était vraiment bonne. Simplement il ne voyait pas dans quel monde ses supérieurs laisseraient retourner qui que ce soit dans la forêt à l'endroit exact où il s'est passé ce qu'il s'est passé.



Il sortit et se retourna avant de fermer la porte derrière lui.



Daiki partit. Il n'avait aucunement foi à l'aboutissement de sa démarche, mais il donnerait tout son pouvoir pour les convaincre, c'était important pour le village.

Tu ne fus pas étonnée que Daiki soit sur la même longueur d’onde que toi. Après tout, vous n’étiez pas devenus médecin par hasard et suiviez le même objectif. Guérir était évidemment la compétence principale des médecins, mais découvrir avait une toute autre saveur tout aussi particulière. Apprendre et comprendre, c’était, à tes yeux, le but de tout eiseinin digne de ce nom.



À vrai dire, tu n’avais encore jamais été en mission en dehors de Konoha. L’hôpital te demandait déjà énormément de temps, et beaucoup d’autres médecins étaient plus qualifiés que toi pour partir sur le terrain. C’était donc là une opportunité que tu ne voulais pas rater, même s’il pouvait y avoir quelque risque, tu devais arrêter de te cacher derrière les murs du village.



Avant qu’il ne parte, tu ajoutais :



Alors qu’il s’en allait, tu pris le temps de ranger l’endroit comme il le fallait. Quelques minutes plus tard, tu remontais du sous-sol pour aller trouver le nom des shinobis ayant participes à la mission. Plusieurs d’entre eux ferait l’affaire, mais tu n’allais pas tous les faire convoquer, tu fis alors un choix parmi tout les noms avant de te rendre à l’accueil de l’hôpital. Là-bas, tu t’adressas gentiment à la secrétaire et lui demanda :



Une fois cela fait, tu retournas tranquillement à la recherche de l'herbier que tu mentionnas précédemment en attendant l’arrivée du Chikara. Espérons qu’il n’avait pas été trop traumatisé par sa mission et qu’il serait enclin à vous accompagner. Si toutefois votre demande était acceptée, tu avais cette tendance à mettre la charrue avant les bœufs comme on dit…