Section de Recherche et d'Investigation

Cela faisait plusieurs longues minutes que je tournais en rond dans mon bureau, avec en main la fiche concernant le rapport de notre mission dans la forêt. Les évènements qui s’y étaient produits touchaient au surnaturel et il fallait bien le dire, j’étais complètement perdue. Ma connaissance de ce monde et ses secrets étaient bien limités et ces derniers temps il se passait bon nombre de chose que je ne comprenais pas. Je sentais que l’énergie de notre monde était différente, et il était frustrant de ne pas avoir de réponses à mes questions. J’avais la sensation qu’il se passait quelque chose d’important, sans pour autant avoir la moindre théorie à ce sujet. Je ne pouvais pas faire confiance qu’à mon instinct et mettre tout le monde en alerte juste pour cela, il me fallait comprendre.

Et pour cela, il n’y avait qu’un shinobi apte à la tâche à mes yeux, Uzumaki Shimazu. L’Uzumakidôno était un homme d’expérience, chose que n’importe qui savait pertinemment. Plus récemment, il était le plus à même de dénouer la situation concernant sa fille adoptive Kanashisa, ainsi que Gaikotsu Akiko. Les deux jeunes femmes étaient liées à une sombre histoire et plus précisément à cet homme et ses deux artefacts que nous avions récupérés après la fameuse mission. Là encore, c’était pour moi un contexte ou de nombreux éléments demeuraient parfaitement obscurs à mes yeux. C’est pourquoi je pris l’initiative de convoquer Shimazu ce matin même, je comptais sur lui pour être un élément encore plus important qu’il ne l’était déjà pour le village. Ainsi, lorsqu’il arriva dans mon bureau et que nous démarrions la conversation, mes yeux trahissaient une once d’inquiétude.



Lui dis-je en toute humilité. Il avait été réticent en premier lieu, mais s’était finalement décidé à me soutenir. Je savais que l’Uzumakidôno était un homme réfléchi et avisé et qu’il ne remettait pas tout cela sur mes épaules seulement par dépit, mais aussi car il possédait de l’espoir, aussi maigre soit-il. Du moins, c’est ce que j’aimais à croire.



Je n’entrais pas tout de suite dans le vif du sujet, non seulement par politesse, mais aussi car j’éprouvai une réelle inquiétude au sujet de sa fille. Tout les membres de cette mission avait été mis à rude épreuves, et certains n’en étaient tout simplement jamais revenus. Nous étions peut-être des militaires entraînés pour ce genre de situation, nous n’en restions pas moins humains. Sachant l'Uzumaki plus sensibles que d'autres, j'avais là d'autant plus de raisons de m'inquiéter.

Shimazu était bien conscient qu'il était nécessaire de creuser un peu plus les récents événements liés à Kanashisa et Akiko. Pour autant, il refusait de croire que sa fille adoptive y soit pour quelque chose. Cette dernière n'était pas du genre à causer des problèmes tandis que la Gaikotsu était tout le contraire... Il ne voulait pas accuser une jeune femme de la sorte et jusqu'ici, il avait relativité la place de la femme du clan Kirijin dans cette sombre histoire. Malgré ça, il le savait, Kanashisa ne pouvait pas subir une énième sonde de sa mémoire et il était plus que temps que tout cela se termine. Définitivement.

Il décida alors de faire face à la jeune et nouvelle Hokage du village de la feuille.


Shimazu disait la vérité et pour la première fois de sa vie, il avait l'impression d'être accompagné de véritables ministres... Les individus n'étaient ni présents pour le pouvoir ni par obligation. Bien qu'il était en retrait concernant le pouvoir, son poste semblait dorénavant exiger à ce que l'Uzumaki prenne une véritable position au sein du conseil... Il était finalement le moins spécialisé au sein de ce dernier... La défense ? La recherche ? Difficile de trouver une place pour un soldat comme le roux. Il le savait, sa place était au sein de Konoha, mais son pouvoir exigeait à ce qu'il reprenne les missions. Face à la femme, il n'hésita pas à être direct.


Shimazu en savait un peu plus sur le mystère de la jeune femme, mais pas suffisamment pour que cela soit précis. Il préférait donc ne pas compliquer cette affaire. Il ne laissa pas Nami répondre et ne tarda pas à sortir un dossier qu'il descella en injectant de l'énergie spirituelle dans un Fuinjutsu Katon.


Cette histoire est si vieille et les femmes étaient dans l'interdiction d'approcher l'autre depuis de nombreux mois... Le problème était le suivant ; la mémoire de l'une était totalement bloquée... Il attendit que Nami puisse répondre avant d'ajouter.


La théorie était farfelue, mais assez logique... Cela expliquerait le risque encouru par Masaru lorsque ce dernier avait tenté de kidnapper une Gaikotsu... Pourquoi faire cela ? Pour Shimazu, son action n'avait jamais été logique et c'est pour cette unique raison qu'il préservait un certain énervement en repensant à l'action du Kirishitan durant cette journée... Il était probable que Gaikotsu Masaru ne soit pas l'homme qu'il donnait l'impression de l'être et que sa quête de l'immortalité n'était pas si évidente qu'elle ne semblait l'être...

L’Uzumakidôno tenta de se montrer rassurant, il avait raison, j’étais bien entourée. Les autres dônos étaient, du moins je l’espère, tout aussi déterminés que moi à l’idée de remettre Konoha sur les rails. Chacun semblaient volontaire et étaient prêts à mettre la main à la patte. Je n’avais aucun doute à ce sujet quant à Shimazu, mais étant face à l’un de nos shinobis les plus expérimentés, je me devais de lui trouver un poste qui lui permettrait de nous faire profiter pleinement de cette expérience. Je l’écoutas longuement, la situation de Kanashisa, bien qu’elle semble aujourd’hui « arrangée », était complexe et une bonne partie de ses réelles capacités demeuraient un mystère. Pouvoir communiquer avec les morts était une chose… difficile à croire et cela avait un côté presque… dérangeant. Était-ce étonnant que de simples psychologues ne soient pas en mesure de l’aider dans ce qu’elle devait traverser finalement ? Sans que je ne puisse répondre, le dôno me remit un dossier qu’il venait de desceller. Je ne fais qu’une lecture rapide et diagonale de ce que j’ai devant les yeux et je me dois d’admettre, encore une fois, que tout cela me dépasse, nous dépasse finalement.



Après ma réponse, Shimazu me parla un peu plus en détail du lien qui unissait Akiko et Kanashisa, bien qu’il m’expliquait que tout cela était « terminé », la seconde information n’était pas des plus plaisantes. Je soupirais alors que je me relevais pour me placer près de la fenêtre de mon bureau. J’observais le village, ceux que j’étais censée protéger. Comment étais-je supposée y parvenir avec de telles mystères planants autour de nous ?



Mon regard se tourna alors à nouveau vers lui



L’argent se faisait rare, et je me devais de bien choisir les secteurs sur lesquels Konoha allait se concentrer. Pour notre propre sécurité, mais également, car j’en suis intimement convaincue, pour notre avenir, je suis persuadée que nous devons mieux comprendre le monde qui nous entoure, à commencer par ces fameux artefacts. Choisir Shimazu relevait donc de l’évidence à mes yeux.



Sans compter que Kanashisa était sa propre fille, c’était là l’occasion, s’il le souhaitait, d’en apprendre plus à son sujet et potentiellement l’aider à maîtriser ses capacités un jour ou l’autre. Je n’avais aucun doute quant au fait que ce soit le cas, mais je lui donnais l’opportunité de disposer d’encore plus de moyens. Restait à savoir si l’Uzumakidôno allait accepter une nouvelle responsabilité au sein du gouvernement.

Bien que Kanashisa était un fait important concernant le village, Shimazu était certain que cette dernière ne risquait plus d'être un problème. Elle avait dorénavant sa place et se sentait bien au sein du village de la feuille.


Shimazu ne pouvait en dire plus, mais son avis s'accordait avec de nombreux médecins villages à ce sujet ; les Konohajins étaient de plus en plus longs à récupérer de l'énergie. Un défaut génétique ? L'Uzumaki ne comprenait pas.


Les armes légendaires, bien qu'inconnues, étaient encore énigmatique. Shimazu en était certain, il existait un clan capable de lier l'énergie spirituelle au métal. Malheureusement, la dernière artefact récoltée était bien inutilisable... Cet objet rectangle, même un Uzumaki ressentait la puissance émanant et la malédiction liée... Il soupira ensuite pour finalement sourire.

J’étais heureuse de l’entendre accepter, car d’une part les candidats potentiels ne se bousculaient pas au portillon, d’autre part car je savais qu’entre ses mains expérimentée ce serait là un domaine de moins sur lequel j’aurais à me concentrer, mais aussi car je lui faisais tout simplement confiance. Les récents évènements m’avaient fait réaliser à quel point nous vivions dans un monde dans lequel nos connaissances étaient en fait limitées. Nous nous contentions de vivre ainsi, sans en demander plus pour la plupart d’entre nous. Mais rester dans l’ignorance n’était bon que pour un temps, aujourd’hui ce que nous nous efforcions autrefois à ignorer pourrait bien s’avérer être un danger pour nous.



Je dois bien l’admettre, ces « artefacts » me faisaient un peu peur. J’avais déjà entendu parler d’armes un peu particulières, considérées par certain comme de véritables objets de légende. Mais ce qui m’inquiétait surtout, c’était la provenance de ceux que l’on avait récupérés. Qui sait, peut-être cet étrange rectangle avait un but bien précis qu’il attendait d’accomplir ? Était-ce le simple contenant de quelque chose de plus grand ? Je m’attendais à tout, mais surtout à des choses inimaginables en temps normal. Quoiqu’il en soit, toutes les personnes travaillant sur ces projets étaient sélectionnées avec soin. Leurs compétences n’étaient pas la seule chose dont cette équipe avait besoin, des personnes loyales et dignes de confiance étaient également nécessaires.



Je n’étais pas avare en compliment, rien d’étonnant puisqu’il s’agissait de mon amie la plus proche, pour autant j’étais sincère dans mon discours. Et bien que je ne voulais pas me laisser aller au népotisme, je ne pus m’empêcher de faire cette suggestion. Je pensais réellement qu’elle pouvait être un atout pour la division de Recherche en plus de lui donner d’occasion de réellement évoluer, plus qu’elle ne le ferait au sein de l’hôpital.

Kitto Eiko... Shimazu connaissait ce nom sans se souvenir précisément d'où, il préféra occulter ce détail pour ne pas vexer la nouvelle Hokage. Bien évidemment, l'Uzumaki irait parler à cette jeune femme, mais il était conscient qu'il allait aussi devoir s'adapter aux caprices de l'énième Kage en charge du village... Kimino n'avait pas été si différent et Heiwa non plus... Les plus grands responsables du village étaient généralement assez égocentriques et égoïstes, ils aimaient s'entourer de proches. Au fond, le chef du clan Uzumaki ne s'en plaignait pas, mais ce n'était pas toujours évident de trouver une place à de nouvelles recrues. Il décida de laisser couler, il s'en chargerait plus tard.


En discutant avec Nami, Shimazu se remémora qu'une troisième arme spécifique était détenu par le village de la feuille... L'Uzumaki faisait son possible pour redorer l'image de Konoha et mieux répartir la puissance au sein du village, mais récemment, les spécialités en Kenjutsu étaient de plus en plus rare. Il décida de continuer :


Shimazu ne le disait pas clairement, mais la passation de pouvoir entre l'ancienne et la nouvelle génération était lacunaire. Konoha manquait cruellement de force et de savoir. Le départ de Kimino n'y était pas inconnu... Les deux individus continuèrent ainsi la discussion sur de nombreux sujets...