C'est parti pour une nouvelle mission

        Puis elle ajouta quelque peu amusée :



        Elle réfléchissait une seconde :



        Elle souriait tout en observant les réactions de Misao. Notre Kunoichi se demandait si une telle annonce créerait quelque chose en sa camarade. De l'énervement ou de la jalousie ? Même si Misao était réellement désintéressée par cet événement, peut-être serait elle agacée de voir toujours les mêmes personnes à l'affiche. C'est alors que quelque chose bougea dans un fourré non loin d'elles. Est-ce que quelqu'un les suivait ? Fumi continuait d'avancer à un rythme régulier, tout en demandant discrètement à sa camarade :

Elle partageait totalement le point de vu de Fumi. L'estrade convenait beaucoup mieux aux guerrières qu'elles étaient toute les deux. Faire le show ne leur ressemblait tellement pas. Et puis elle l'avait avouée elle-même, lors des derniers jeux, elle s'était beaucoup amusée, bien que cela soit intervenu alors qu'elle était beaucoup plus jeune.

Elle allait certainement pouvoir trouver du réconfort en goûtant à tout les étals qui fleuriraient inévitablement lors de l’événement. Des spécialités culinaires de tout les bords seraient présentes et elle se pourléchait les babines à l'idée simple de toutes les goûter. Mais sa compagne de route vint gâcher l'ambiance en remettant ce fichu nom sur la table.



Elle n'eut pas le temps de poursuivre de distiller son venin. Quelque chose attira son attention dans les fourrés. Évidement, Fumi avait beau être une kunoichi aussi humble que ne l'était Misao, elle l'avait entendu aussi et tâchait de savoir si la situation était partagée. Elle acquiesça silencieusement pour répondre à son aînée et déjà son ninjato goûtait l'air ambiant au dehors de son fourreau, tenu à deux mains devant elle.

Elle esperait néanmoins qu'elles n'étaient pas en train de faire d'un mont une simple colline, et que les deux shinobis n'allaient pas faire la guerre à un pauvre lapin passant par là. Elle chercha le regard de sa comparse puis lui rendit en murmure :

        Fumi ne comptait pas risquer d'aller mettre sa tête dans le buisson. Elle effectua des mudras et se retourna en direction du fourré dont il était question. Elle prononça :



        La kunoichi expulsait un vent violent. Cette technique n'était pas destinée à blesser un potentiel ennemi. L'attaque n'était pas si difficile à esquiver. Mais disons que s'il y avait quelqu'un, il avait plutôt intérêt à se bouger. Et s'il bougeait, il serait aussitôt repéré. La réaction ne se fit pas attendre plus longtemps et on aperçu une ombre de manière plus que distincte se déplacer dans les fourrés. Il lança des shurikens dans notre direction. Dans la précipitation, ce n'était pas très bien visé et Fumi esquivait tous les projectiles en reculant de 2 pas à peine.



        Elle restait cependant sur ses gardes. Probable qu'il ne soit pas seul...

Un shinobi à l’affût n'était pas une bonne nouvelle. Il pouvait indiquer un simple espionnage en solitaire qu'une embuscade d'envergure. Le jutsu efficacement utilisé de Fumi ouvrit toute les portes nécessaires à Misao pour agir. L'opportun prit la fuite une fois découvert, soit il était irrémédiablement seul, soit il souhaitait les attirer à un point donné. Non, elle ne lui laisserait aucune de ces opportunités. La vitesse était son point fort et il était hors de question qu'elle se révèle un boulet pour son aînée. Son sabre en main, elle exécuta ses mudras dans l'instant d'un battement de cœur tout en se mettant en position de sprinter.



Murmura t-elle plus par acquis de conscience qu'autre chose, se propulsant soudainement dans la direction de leur espion en herbe. Elle avala la distance en un clin d’œil, usa de son inertie et de sa souplesse pour s'accrocher au cou du fuyard, tournant de façon à se retrouver calée dans le dos de ce dernier, un bras en écharpe, l'autre laissant glisser délicatement la lame de son ninjato sur le cou du pauvre homme sans lui entamer les chairs. Puis elle le maintint en direction de la forêt, Fumi dans son dos afin d'assurer ses propres arrières dans le cas où des alliés de leur petit embusqué venaient à poindre à l'horizon.



Lui annonça t'elle directement au creux de l'oreille d'une voix suave et glaciale à la fois.

        A la déclaration de Misao, l'homme fit un coup de tête en détournant les yeux de celle qui l'avait attrapée. Visiblement, il n'avait pas l'air de vouloir coopérer.

        Bien joué Misao ! Se disait-elle dans sa tête. Mais elle comptait bien épargner ce genre de commentaire au petit fouineur qu'elles avaient devant elles. Elle alla rejoindre les deux protagonistes et empoigna le cou du blondinet. Elle serra. L'homme commença à tousser et elle relâcha légérement son étreinte. Elle disait alors d'un ton sec et un peu autoritaire :



        L'homme resta muet et Fumi ajouta simplement, toujours avec ce même ton désagréable :



        Il ouvrit alors la bouche :



        Il souriait sournoisement. Il avait davantage l'air de quelqu'un qui se moque que de quelqu'un qui dit la vérité... S'il ne se sentait pas menacé par ces deux-là, ce n'était peut-être pas bon signe. Fumi restait aux aguets. Le moindre signe pourrait être un indice.



        Elle reprenait cet air sournois qu'elle avait observé sur le visage du jeune homme. Il voulait jouer apparemment.

Malgré sa position fort peu avantageuse, l'infortuné espion n'hésitait pas à les braver, tentant d'échapper à la poigne de Misao et n'offrant à Fumi que de pitoyables réponses en retour de sa première question. La menace de l'étranglement n'avait pas suffit, alors la première fit lentement glisser le fil de sa ninjato le long du cou de leur prisonnier, entamant la peau et laissant couler un mince filet de sang, promesse certaine qu'il ne s'agissait là que des prémisses d'un épanchement bien plus vaste prochainement s'il poursuivait à s'entêter à ne pas coopérer.



Plus rien de suave dans ce ton. Il était même étrange qu'une voix aussi sombre puisse sortir de la bouche d'un minois comme celui de Misao.
De sa position et proférant ses menaces, elle ne se déchargeait pas de la tâche de surveiller la périphérie de son regard. Elle ignorait auparavant que, comme elle, Fumi se trouvait avoir une affinité avec l'élément futon. Souvent, les shinobis usant de l'élément du vent était aussi rapide que souple à faire face à n'importe quelle situation. On ne surprenait pas deux zéphyrs et c'est exactement ainsi qu'elle voyait leur duo avec son aînée.

        Lorsque Misao lui écorcha la gorge avec sa lame, le shinobi commença à se mettre en rogne.



        L'homme se calma et esquissa un sourire. Il ne faisait aucun geste brusque. Visiblement, il commençait à prendre cette situation au sérieux. Il finissait par avouer :



        Il lança alors un regard à Fumi du coin de l'oeil. La jeune femme se pencha devant lui et plongea sa main dans sa poche. Elle en sorti effectivement un bandeau gravé de l'emblème de leur village.

L'emblème et les explications semblèrent satisfaire Fumi, ce qui poussa Misao à retirer le fil de sa lame du cou de son prisonnier, ainsi que de le laisser libre de ses mouvements. Elle garda néanmoins son ninjato au clair, sa confiance n'étant pas acquise le moins du monde à cet homme qui se prétendait sous les ordres de Gareki. Les emblèmes de village étaient falsifiables, être shinobi signifiait aussi passer inaperçu, se maquiller, se faire passer pour tout autre chose que l'on ne l'était véritablement. Elle fit un pas en arrière, préservant son allonge au cas où, puis elle se mise à persifler :



Et si il avait dit vrai, elle aurait manqué de tuer l'un des siens, cette simple idée venant l'horrifier. Elle se renfrogna et rajouta, boudeuse :



Elle soupira, lasse.

        Misao semblait en colère. Elle pestait et marchait derrière. C'était assez amusant à voir. Fumi se demandait si le ninja disait vrai sur son identité. Bien qu'elle ne connaissait pas tous les ninjas du village, elle les avait sûrement presque tous au moins croisé une fois. Et ce garçon là ne lui disait rien... Mais d'un autre côté, elle n'avait pas non plus très bonne mémoire pour ce genre de chose. Elle décidait donc de se laisser guider. C'était plutôt idéal que Misao reste un peu en retrait, ça élargissait notre champ de vision. Le type avait l'air de savoir où il les emmenait. Mais était-ce là où les deux kunoichis voulaient être ? Fumi décidait de lui poser des questions anodines sur le village. C'était un peu comme de parler de la pluie et du beau temps, mais qui sait, peut-être que ça leur permettrait de démasquer un potentiel usurpateur d'identité.



        Fumi avait volontairement donné le nom d'un restaurant fictif. Restait à savoir si le ninja tomberait dans le panneau... Elle espérait juste que Misao ne mette pas les pieds dans le plat en disant qu'elle n'en a jamais entendu parler !

Elles se mirent ainsi à le suivre, Misao refusant d'être trop proche se plaçant en retrait pour un meilleur champ de vision. Hors de question qu'elles soient surprises par un mauvais tour de leur nouveau guide. En cas d'embuscade, elle avait son petit panel personnel pour la soutenir. Elle se savait rapide, plus que nombreux shinobi, profitant de ses talents physiques, ainsi que des dons prêtés par ses techniques ninjutsu. Fumi était, elle aussi, une adepte du Futon et elle espérait que son aînée soit versée comme elle l'était dans les arts des assauts et fuites successives, une technique de harcèlement que la jeune Hattori affectionnait tout particulièrement.

De plus, même si elle doutait de cela, elle n'était pas certaine que sa sempaï soit sur ses gardes. Jusqu'au moment où cette dernière vint à entamer la conversation. Ses questions étaient anodines, quoique la première aurait pu laisser sentir le piège qu'elle tendait, la suivante parue secondaire mais révélait en son sein le véritable traquenard tendu par Fumi. Les yeux d'ors de Misao se tournèrent vers Shin, dans l'attente de ce qu'il pourrait bien avoir à dire, tâchant de rester totalement neutre dans ses expressions afin de ne pas saboter les toiles du filet qu'avait lancé son aînée.

Le shinobi se retourna, l'un de ses sourcils était relevé, interrogateur, vers la kunoichi qui l'avait questionné. Il s’arrêta tranquillement et répondit d'un ton désabusé :



Puis il fit demi-tour en haussant les épaules, reprenant sa route comme si de rien n'était. Mais Misao ne baissa pas sa garde pour autant, car si il avait passé le test second, le premier restait sans réponse. Les instructeurs étaient tous connus, ou presque, au sein du village des foudres et il avait évincé la question sans demander son reste. Quand bien même, un ninja infiltré, fort de ses informations, aurait tout à fait pu déjouer le piège en donnant un faux nom et en sachant qu'un restaurant nommé Mikado Ramen n'existait pas.

Le doute subsistait pourtant, car il avait répondu instantanément, presque sans réfléchir au point que cela avait paru totalement naturel. Bref... Elles n'étaient finalement pas tant avancées que cela. à son tour, elle se pris au jeu de la question.



Un bluff pitoyable et pourtant, rien ni personne au village n'aurait pu dire que cela fut faux un seul instant, mis à part en ayant réellement côtoyé Gareki. Elle minauda quelque peu pour accuser le coup, patiente en son fort intérieure de la réaction de leur guide improvisé.

        L'homme haussa un sourcil devant le discours de Misao. Fumi tentait tant bien que mal de rester impassible pour ne pas influencer sa réponse. Après quelques secondes, il ouvrit la bouche et dit simplement :



        Nous marchions encore 5 minutes avant de rejoindre un campement.



        Il posa ses mains sur ses hanches et effectua un petit panoramique des horizons.

Le vent soufflait sur les cheveux longs et attachés du jeune homme qui était justement en train de s'en aller d'Iwa, ce dernier avait loupé de peu son élève qui avait rencontré par la suite Buichi même s'il ne le savait pas. Plus tard alors que Gareki était partis à la recherche de son élève après avoir appris son départ, ce dernier découvert son absence.

Abasourdi par cette nouvelle, frappé d'un éclair d'humanité l'homme qui s'apparentait plus à un grand vent froid d'hiver se trouvait finalement s'emplir d'émotions humaines comme le regret, le désespoir, la tristesse. En effet le ninja souffrait de la perte de son élève, ce dernier avait sûrement été capturé par son ancien maître, un homme sans pitié, sans honte et cruel.

Mais alors que notre protagoniste semblait peu à peu ressembler à un réel partenaire humain on le rappela à la réalité par des cris qui paraissaient à ses oreilles comme des murmures à cause de la distance. C'était quelqu'un qui le recherchait. Ce dernier s'en alla guidé par la source du bruit et alla à la rencontre de cette dernière.

Observant la jeune femme qu'il identifiait comme Hattori Fumi, ce dernier lui expliquait :



Imaginant déjà pourquoi on était parti à sa recherche le jeune homme ajouta :