Derrière ton sourire, tu ne t'offusquas pas du tout de la relative méfiance que tu percevais chez cette femme. Sans doute le voisinage des Uzumaki n'était-il pas à son goût, ce qui ne surprendrait personne. Les roux n'étaient pas toujours de bons voisins, quoi qu'en disent les plus grands partisans de l'égalité au village. Toi, de ton côté, n'avais aucune méfiance à son égard.
« Avec plaisir, madame. »
Acceptant bien évidemment l'invitation à entrer, tu ne comptais pas discuter sur un simple palier. Un manque de respect aurait été de très mauvais goût, même pour une Abura. Tu aimais penser que la bienséance était un héritage commun à l'humanité malgré la violence que le partage du chakra avait engendrée.
Pénétrant dans la demeure familiale d'Universa, tu te permis bien évidemment de jeter un petit coup d'œil à l'intérieur. Une maison était le reflet de ses habitants, et l'absence de l'Uzumaki laissait plus de place à l'expression de la personnalité des autres occupants. Malheureusement, Yuko semblait décidée à entrer directement dans le vif du sujet, un point que tu notais donc méticuleusement. Tu avais affaire à une femme de caractère qui ne craignait vraisemblablement pas de mettre les pieds dans le plat.
« C'est une bien jolie demeure que vous avez là. Mais puisque vous désirez entrer directement dans le vif du sujet, je ferais donc à votre convenance. »
Tu attendis d'abord que ton hôte du jour t'invite à t'installer avant de reprendre la conversation comme elle le souhaitait.
« En tant que Chikara-dono et commerçant reconnu, on m'a confié la tâche d'organiser un voyage diplomatique pour la grande ville. Dans le but de négocier un accord entre le monde civilisé et notre cher village. Tout cela afin d'améliorer notre commerce qui, cela ne vous a certainement pas échappé, connaît quelque menues difficultés ces derniers temps. »
Bien évidemment, les changements étaient encore minimes comme l'avait précisé notre jeune Hokage. Mais une personne s'occupant d'enfants et venant de l'extérieur avait probablement remarqué la chose. Tu laissais toi-même échapper cette information car, de par ton expérience, tu jugeais la moindre mimique de ton interlocutrice.
« Dans ce cadre, Yuko-san, votre expertise me serait sans aucun doute bénéfique pour l'accomplissement de ce dernier. »
« Votre expérience à l'extérieur avec les Rihatsu est un plus que je retrouverais peu chez les nôtres. Ainsi, j'aimerais que vous vous joigniez à moi dans cette tâche. Cela vous intéresse-t-il ? »
Tu avais reçu tous les droits pour réquisitionner les membres de ton équipe. Pourtant, tu ne comptais pas te servir de ce privilège pour l'Abura. La contraindre n'était pas à ton avantage. Des membres qui trainaient du pied à cause d'une obligation donnaient rarement le meilleur d'eux-mêmes. De plus, ce ne sont pas les talents de kunoichi de la femme qui t'intéressait mais son expérience de vie à l'étranger.