Nouvelle journée, nouvelle soirée, et surtout, l’on ne change pas les bonnes habitudes : le travail, le travail et encore le travail. L’on pouvait certainement être en mesure de me reprocher tout un tas de chose, mais sûrement pas mon investissement. Les premières semaines avaient été particulièrement difficiles, mais je m’étais peu à peu habituée à ce rythme de vie bien plus soutenu. Bien que je dois bien avouer que je ne saurais dire ce qui est le plus fatiguant entre la simple paperasse administrative et les gens qui viennent me demander mon avis pour un oui ou pour un non, ce n’était pourtant pas faute d’essayer de déléguer au maximum, cela dit, c’était aussi mon rôle d’avoir le dernier mot, sur des décisions d’ailleurs pas toujours faciles. Aujourd’hui encore, je devais préparer l’avenir, et cela passait par la convocation de Chikara Heiwa. J’attendis patiemment cette dernière en buvant un café – une mauvaise habitude que j’avais prise – tout en feuilletant les dossiers de candidats potentiels… La Chikara arriva finalement à peine une dizaine de minutes après moi, je l’accueillais sourire aux lèvres :
« Quelques minutes seulement, ne vous en faites pas, j’ai tellement de choses à lire depuis mon élection que je profite de chaque instant pour m’y mettre ! »
Elle m’avoua avoir été intriguée par cette convocation. Mon visage reprit alors un air plus sérieux :
« Ravie de l’entendre, car nous avons pas mal de choses à nous dire. J’ai longuement hésitée avant de vous demander à nouveau votre aide, car je sais que vous préféreriez être considérée comme une simple kunoïchi, mais j’ai besoin de votre expertise. »
Heiwa était une ancienne Hokage après tout. Bien que son mandat fut mitigée, je savais que j’avais beaucoup à apprendre d’elle, mais je savais également qu’elle serait l’une des plus à même pour comprendre ma vision des choses ainsi que les situations délicates dans lesquelles je pouvais me retrouver. Bien sûr, je pouvais compter sur les Dônos et la San’yo, mais j’avais besoin d’une aide extérieure pour cette fois.
« Vous savez que j’ai pris la décision de dissoudre l’anbu il y a quelques semaines. Non seulement à des fins politiques, mais également pour permettre à Konoha de faire peau neuve. »
La connexion entre l’Anbu et Uzumaki Universa était trop présente. Avec le temps, une telle unité prenait forcément du poids politique. Ils savaient des choses, suivaient leurs propres règles et leur propre chef. Bien que ce dernier était supposé répondre directement à l’Hokage, Universa était l’exemple parfait de ce qu’un shinobi avec son propre ego le rendant aveugle risquait de devenir. Qui plus est, bien que c’était un constat que je conservais pour moi, l’élite de Konoha avait eu des résultats plutôt mitigés, trop pour qu’ils soient considérés comme tel. Je ne redoutais pas leur qualité de ninja, mais plutôt leur capacité à endosser un tel rôle et une telle responsabilité. En outre, dissoudre l’anbu me permettait également de prouver mon intégrité auprès des autres Konohajins, bien moins à même de la vérité derrière tout cette histoire. Cela ne me plaisait pas de jouer un tel jeu, mais c’est ainsi que le monde fonctionnait et je n’avais que d’autres choix que de m’y plier si nous voulions sortir Konoha de son impasse.
« Toutefois, et surtout compte tenu de la situation actuelle des choses, nous avons toujours besoin de réserver nos meilleurs éléments pour des missions bien précises et plus dangereuses, auxquelles un groupe de ninjas lambda n’aurait que peu de chance de réussite.
En d’autres termes, je souhaites former une escouade spéciale, limitée à cinq membres, chacun expert dans son domaine respectif. Contrairement à l’anbu, ces derniers devront respecter certains principes, il n’est plus question de laisser carte blanche à qui que ce soit. Ils agiront également uniquement en notre nom, si Konoha doit agir, nous le ferons de face sans nous cacher. »