« Je vois. Merci de vous êtes montrée honnête. »
Elle avait toutes les raisons de ne pas l’être, et parmi les ninjas de Konoha, Heiwa était sans doute la plus légitime pour contester ma position et mes décisions, mais elle n’en fit rien. Elle m’a démontré qu’elle était une femme loyale, si ce n’est envers moi, elle l’est envers le village et cela me suffit amplement. Je crois ses mots sur paroles, bien que je tends toujours à penser que la fuite de sa disciple eut été facilité par quelqu’un, mais je doute qu’Heiwa soit réellement impliquée là-dedans. Son laxisme, au-delà qu’il soit des plus étonnant la concernant, était peut-être une erreur d’un point de vue extérieur, mais à sa place j’aurais peut-être fais la même chose.
« Puisqu’il semble que je puisse vous faire confiance, il y a quelque chose dont je dois vous parler au sujet de Kyoko. »
« Peu après mon investiture en tant qu’Hokage, Hegi-san m’a fait part d’une nouvelle un peu troublante au sujet de sa fille. Au cour d’une mission, elle ainsi qu’Uzume Kitto l’ont volontairement laissée s’enfuir afin de s’en servir d’appât.
Il semblerait que votre ancienne disciple ait des motivations assez inquiétantes concernant le chakra. Selon Hegi-san, Kyoko souhaiterait tout bonnement trouver un moyen de débarrasser notre monde de cette énergie. C’est une affaire hautement improbable, et je ne sais même pas si une telle chose est possible mais Kyoko semble en être persuadée. Elle m’a également assurée que Kyoko n’y parviendrait pas seule, et c’est la raison pour laquelle ils ont décidés de la surveiller plutôt que d’agir. »
Les informations étaient floues, l’on ne pouvait se fier qu’à quelques mots d’une vieille femme mourante. Kyoko voulait changer les choses, mais je ne comprenais ni comment, ni pourquoi elle s’enfermait seule dans cet idéal.
« Hegi-san a gardée cette information secrète, mais elle à également organisée une mission clandestine en y intégrant les membres de l’anbu, ce qui, selon elle une nouvelle fois, était une mesure de surveillance pour récupérer des informations. »
Les agissements de ma mentor étaient questionnables. Je ne savais juger si elle agissait pour le bien du village ou de manière purement personnelle. S’il avait été sujet de quelqu’un d’autre, aurait-elle fait le même choix ? Est-ce vraiment censé de la laisser s’occuper de cette affaire ? Plus le temps passait, plus Hegi et moi étions en désaccord. Je commençais à me demander si je pouvais réellement placer ma confiance en cette femme qui m’avait aidée à tout obtenir. Étais-je ingrate de penser ainsi ? Non… Je dois penser au bien commun avant tout.
« De vous à moi, nous savons qu’elle agit de manière partiale. Kyoko est accusée de multiples meurtres. Les Rihatsu veulent sa tête et certains Konohajins, notamment les Chikara, réclament des réponses quant aux deux cadavres que l’on a retrouvé il y a quelques temps… Tout les éléments pointent dans sa direction et nous ne pouvons rester inactifs. »
« Pour autant… Kyoko était une amie. C’est indirectement grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui. J’ai du mal à croire la moitié des choses que l’on me raconte à son sujet et ordonner sa mise à mort est la dernière chose que je souhaites faire mais nous ne pourrons pas l’ignorer éternellement. Konoha doit s’occuper de ses nukenins et elle est de loin l’une des plus importantes. »
J’étais partagée. Tiraillée entre mon côté utopiste et le réalisme que je me forçais à accepter. Celle qui était autrefois une amie, et surtout la sœur d’une des personnes les plus importantes de ma vie, je ne pouvais me résoudre à la considérer comme n’importe qui. D’un autre côté, je savais qu’il y avait peu de chance pour lui faire entendre raison, Hegi avait été particulièrement claire à ce sujet, elle n’avait pas hésité à s’en prendre à sa propre mère. Pour autant, j’aimerai comprendre moi même ce qu’elle cherche à accomplir…
« Je souhaites néanmoins lui laisser une chance de se rendre et de s’expliquer. Vous étiez sa mentor et êtes l’une des mieux placée pour la convaincre. En parallèle de la constitution de l’escouade, je veux que vous alliez la retrouver et que vous la rameniez, par la force s’il le faut. Je ne peux rendre cette mission officielle alors vous serez seule. Si vous échouez, nous n’aurons d’autre choix que d’envoyer une équipe s’occuper d’elle, et vous et moi savons ce qui risque de se passer… »