Les heures passèrent, tu avais noté chaque détail, allant de l’élasticité de la peau jusqu’à la structure même de ce qu’il restait de chakra au sein du corps. Une fois un bilan complet établi, tu commenças divers tests. Tout d’abord, tu tentas de reproduire ce que tu avais accomplie précédemment avec les morceaux de peau factices. Tu créas alors une plaie sur la peau du patient, puis, à l’aide de multiples matériaux sous forme de poudre plus ou moins épaisse et d’un genre de crème, tu simulas ce qui ressemblait à une plaie suintante, normalement due à une blessure au combat ou à un traitement négligé. L’objectif était simple : désinfecter la plaie à l’aide de ta nouvelle technique, donc sans irou-jutsu, et sans occasionner de dommages supplémentaires. Tu avais réussie précédemment, sans réellement comprendre le pourquoi du comment, cela fonctionnait, c’était la seule conclusion que tu pouvais en tirer jusqu’à maintenant.
Les échecs se succédèrent, il ne se passait tout simplement… rien. Et pourtant, tu fus soudainement prise d’un violent mal de crâne, similaire à ceux que tu avais autrefois lorsque tu manquais de chakra. Celui-ci te fit reculer subitement, et te força à aller t’asseoir, ce que ton compagnon notifia tout de suite. S’envolant près de toi, il s’empressa de te demander :
« Ça ira… Mais je ne comprends pas, je stimule mon chakra de la même manière que la dernière fois mais c’est comme si il s’évaporait au lieu d’agir. Il me manque un élément… »
C’était un peu comme si tu envoyais ton chakra dans le vent, ce qui en somme, n’était pas une chose si facile à réaliser et c’était surtout globalement déconseillé. En règle générale, les ninjas expulsaient du chakra, mais ce n’était pas de leur propre volonté, c’était nécessaire afin d’effectuer des jutsus. En outre, actuellement il ne passait rien, que devenait donc ce chakra qui sortait de ton corps ?
« Hmm… La chaleur à augmentée, Isha. »
Demandas-tu, interloquée.
« Depuis le début de ton expérience, la température à augmentée de quelques degrés, n’as-tu rien ressentis ? »
Maintenant qu’elle en parlait, il faisait en effet moins frais que d’habitude. Les sous-sols étaient bien plus froid que le reste de l’hôpital, notamment en raison de la présence de la morgue non loin, c’était même relativement insupportable de rester plus de quelques heures ici, mais cette fois tu n’étais qu’à peine frileuse. Peut-être Mina avait-elle mit le doigt, ou plutôt la flamme, sur quelque chose. Ou peut-être était-ce seulement lié à ta capacité à manipuler le katon ? Cela ne faisait malheureusement qu’apporter de nouvelles questions. Tu devais continuer, tout cela ne pouvait pas mener à rien. Tu te relevas alors en dépit de ce mal de crâne grandissant, bien déterminée à avancer.
« Continuons, Mina. On va trouver quelque chose, je le sens ! »
Malgré son inquiétude, la petite boule de flamme revint t’assister sans rien dire. Tu persévéras longuement, toujours sans le moindre résultat. Cela faisait alors presque huit heures d’affilées que tu répétais sans cesse divers essais, quelques pauses rapides furent nécessaires, mais tu y retournas à chaque fois. Épuisée, tu t’apprêtais alors à abandonner.
« Bon, je crois que j’en ai assez fais pour aujourd’hui. Je vais le recoudre et aller me reposer. »
Tu tournais alors le dos tandis que tu te préparais à aller chercher le matériel nécessaire. C’est alors que Mina t’interpellas :
« Isha, attends ! Regarde ! »
Alors que tu te retournais, tu t’apprêtais à voir un spectacle non seulement inattendu, mais également morbide et terrifiant. Tout d’abord, les quelques cheveux roux restants de l’homme se mirent à tomber, peu à peu sa peau se mit à se transformer sur l’intégralité de son corps, sa couleur pâle devint plus sombre, faisant presque penser à celle des Kirishitan. Ailleurs, des poils apparaissaient, ses épaules s’élargissaient tandis que ses jambes grandissaient de quelques centimètres et que sa mâchoire prenait une forme plus carré. C’était presque comme un cauchemar qui se déroulait devant tes yeux, une chose insupportable à regarder tant cela te semblait inhumain. Tu reculas de quelques pas, sous la panique, tu heurtas le bureau derrière toi, te faisant tomber sur tes deux fesses. Tu regardas tes mains un instant et te demandais :
« Qu’est-ce que je viens de faire ? »
Tu étais obligée d’admettre que Nami avait raison. Que se serait-il passé sur un être vivant ? Tu n’avais, encore une fois, aucune idée du pourquoi du comment, cela s’était juste produit, comme ça. La panique commençait alors à s’emparer de toi, tu ne savais même pas comment tu allais pouvoir justifier cela sans passer pour une folle.
D’un autre côté, le résultat était là, tu avais bel et bien accompli quelque chose, bien que ce soit loin de ce qui était attendu. Pour ton propre bien, et peut-être celui de tes futurs patients, tu ne pouvais pas en rester là. Tu te relevas alors doucement, déglutissant ta salive tu t’approchais du cadavre qui n’avait plus rien à voir avec celui de l’homme que l’on t’avait confié. Bégayant légèrement, tu dis à Mina :
« Je… Je vais ramener le corps à la morgue, en espérant que personne n’aille y jeter un œil. Nous reprendrons les essais demain. »