Tard dans la nuit, ton sommeil fut troublé par quelques coups à ta porte. Il était impensable que l’on vienne te déranger sans raison à une heure pareille, si bien que tu te dépêchas de te lever. Ouvrant la porte à peine habillée, tu fis face à un soldat. Celui-ci transpirait à grosses gouttes, sans doute à cause de la course qu’il avait apparemment fait pour venir jusqu’ici, il s’inclina poliment avant de tendre un parchemin dans ta direction. Tu remercias et congédias ce dernier d’un simple signe de tête après t’être saisie du morceau de papier. Ce n’était ni plus ni moins qu’un message, et à la lecture de celui-ci ton cœur se mit à battre un peu plus fort, la nouvelle était des plus satisfaisante.
Tu t’empressas alors de t’habiller avant de prendre aussitôt la direction du Dairekan. Sous le siège impérial se trouvait un lieu dont l’existence était tu par beaucoup, un lieu où il ne valait mieux pas se retrouver, là où l’on enfermait les ennemis les plus importants de l’Empereur. Une prison, hautement sophistiquée, qui n’avait rien à voir avec une prison lambda. D’ordinaire, les prisonniers n’étaient amenés là-bas qu’une fois leur identité vérifiée, mais dans le cas présent, il s’agissait d’une demande de ta part.
Depuis longtemps, certains individus s’évertuaient à lutter contre l’Empire. Bien que leur existence soit tenue sous silence, ils ne pouvaient être ignorés. Tu avais la charge de se débarrasser d’eux, mais il fallait bien avouer que cela prenait bien plus de temps qu’escompté. Attaques rapides, organisées, ne laissant aucun témoin susceptible de vous aiguiller, tu n’avais que peu de doutes quant à la présence de shinobis derrière ces escarmouches. Tes anciens comparses, que tu traquais depuis toutes ces années, sans pouvoir leur mettre la main dessus. La plupart étaient déjà morts, emprisonnés ou au service de l’Empire, mais d’autres luttaient, encore et toujours.
Tu élaboras alors un simple plan, qui prit du temps avant d’avoir du succès, mais cette nuit était enfin la bonne. Certains soldats étaient chargés de répandre des rumeurs à propos de convois largement chargés en nourriture et armes pour les garnisons traversant le continent. Vous saviez que tôt ou tard, les charognards passeraient à l’attaque, c’est pourquoi tu décidas de faire suivre discrètement les convois afin de prendre les agresseurs à leur propre jeu.
Ce fut long, difficile et coûta de nombreuses vies tant les opposants étaient préparés à vous affronter. Mais tu n’étais pas au bout de tes surprises et tu allais le comprendre bientôt. Après quelques minutes à traverser les rues de la capitale, tu accédais enfin à la prison souterraine. Les cellules étaient isolées les unes des autres, les murs assez épais pour résister à la plupart des jutsus tout en couvrant les sons pour éviter que les prisonniers ne parlent entre eux. Ceux qui étaient gardés ici avait généralement deux possibilités d’avenir : une mort prochaine, ou une vie d’enfermement. Le second cas étant réservé aux otages de valeur qu’il était préférable de garder vivants.
Lorsque la cellule s’ouvrit et que tes yeux se posèrent sur la prisonnière, tu fus d’abord surprise, avant de voir se dessiner un léger sourire presque mesquin sur ton visage. La coïncidence était belle, merveilleuse même. Alors que la femme aux cheveux rouges assise devant toi levait la tête dans ta direction et que la porte de la cellule se refermait derrière toi, tu lui dis d’un ton calme :
« L’âge ne t’a visiblement pas rendue plus sage, Miyuka. »
Uzumaki Miyuka, une femme qui n’était autre qu’une alliée il y a de cela 8 ans, avant de subitement disparaître après la bataille durant laquelle elle s’était retournée contre toi. Le Kakusei avait laissé ses marques sur le monde, mais aussi dans le cœur des gens. Tu n’avais pas de réelle rancœur à son sujet, à sa place et dans d’autres circonstances, peut-être aurais-tu agis de la même façon…