« Kyoko-sama ! La patrouille est de retour, elle confirme que les villageois nient toujours la présence de ninjas dans leur village. Dois-je faire préparer le reste des troupes ? »
Tu poussas un soupir de désespoir, ces gens n’avaient visiblement pas compris dans quels ennuis ils s’étaient fourrés. Magnanimement, tu leur donnas l’opportunité de se racheter et d’éviter les victimes inutiles. Mais parfois, la bonté des gens était plus forte que leurs craintes, et la manière forte était alors la seule façon de procéder. Te saisissant de ton sabre posé sur la table non loin tandis-que tu te relevais, tu acquiesçais d’un signe de tête avant de répondre :
« Prépares-les, nous partons dans dix minutes. Notre informateur a intérêt d’avoir dit la vérité. »
Sur ces mots, le soldat se hâta d’aller accomplir sa tâche. Tu sortis de la tente à ton tour et jeta un coup d’œil rapide sur le campement de fortune que vous aviez établis la veille. La qualité première des soldats de l’Empire était probablement leur discipline, suivi de leur fascinante passion à accomplir les volontés de l’Empereur. Vous n’étiez qu’à quelque lieus d’un petit village sans importance dans lequel se trouvaient prétendument deux ninjas depuis quelques semaines, les villageois eux, étaient accusés de cacher ces derniers.
Bien que la majorité de la population de l’Empire se soit retournée contre les ninjas, certains – surtout des anciens civils des campagnes de Konoha – parvenaient encore à vous voir comme des êtres humains qui ne méritaient pas une telle discrimination. Aux yeux de l’Empire cette bienveillance n’était autre qu’un manquement aux nouvelles lois. Ceux qui aidaient les shinobis, d’une manière ou d’une autre, étaient durement punis. Et c’était hélas souvent à toi qu’il incombait de faire respecter cette loi.
Alors que le soleil se retrouvait complètement derrière les arbres, vous laissant toi et ta cohorte de soldat marcher dans l’obscurité, vous vous retrouviez au dit village après quelques minutes de route. Vous vous arrêtiez alors, à quelques mètres de là, tu observas les lieux un instant, puis d’un simple signe de tête tu donnas le signal. Une nuée de flèche décolla alors, celles-ci étaient enflammées et vinrent s’abattre sur les quelques une des maisons en bois qui peuplait le hameau.
Tandis que tu restais en retrait, les soldats impériaux avancèrent et ne tardèrent pas à entrer de force dans chacune des maisons qu’ils n’avaient pas visés, forçant ainsi les villageois à sortir. Surpris, nombres d’entre eux étaient terrifiés et certains ne tardèrent pas à crier en voyant une partie du village commencer à s’enflammer. Bientôt, ils furent forcés à s’accroupir dans la boue, certain à peine vêtus, sous la main lourde des impériaux. L’Empire traitait généralement bien son peuple, mais les lois devaient être respectées sous peine d’en subir les conséquences, c’était le seul retour que l’Empire attendait des siens alors qu’il leur offrait foyer, travail et nourriture.
« Votre village est accusé d’entretenir des liens avec d’anciens ninjas, faisant de vous des hors-la-loi aux yeux de l’Empire. Je vous offre une dernière chance de dénoncer ceux qui parmi vous sont capables d’user du chakra. »
Alors que les villageois se muraient dans le silence, tes yeux se posèrent sur eux et scrutèrent chacun de leurs visages. Aucun d’entre eux ne t’était familier et aucun ne se distinguait par une caractéristique atypique. L’un d’eux, dont le regard se confondait entre colère et peur, semblait être le doyen du village. Tu allas toi même t’accroupir devant lui, et d’un ton qui sous entendrait presque de l’empathie, tu lui dis doucement :
« Les shinobis ne valent pas la peine que l’on meurt pour eux. Si vous tenez un tant soit peu à votre famille, coopérez simplement. »
Mais, à ton grand regret, le vieil homme décida de nier une nouvelle fois. Peut-être votre informateur vous avait-il menti après tout, quoiqu’il en soit tes ordres étaient clairs, et ce même en cas de simples suspicions. Ces gens allaient être arrêtés, certains peut-être même exécutés à mesure d’exemple, hélas leur sort n’était pas entre tes mains et ils ne pouvaient désormais compter que sur la magnanimité de l’Empereur.
D’un nouveau geste de la tête, les impériaux se mirent à saisir les villageois un par un, et comme toujours certains lutter devant ce comportement qu’ils trouvaient « injuste », et ainsi la violence commença, et les cris reprirent.