Le temps avait passé, cela faisait plus d'un an que Tomohiko avait découvert la véritable nature de ses croyances. Il avait passé tellement d'années dans le faux, tellement d'années à courir après un but illusoire, à fuir la véritable réalité du monde et de la nature. Les Kirishitan étaient tellement loin de la réalité, il était maintenant de son devoir de les emmener dans la vérité, de les guider vers le véritable Éden. Lui qui l'avait tellement cherché, avait finalement trouvé celui-ci. L'éden n'était que métaphorique, il n'était que la condition de l'esprit, maintenant qu'il avait rejoint le réseau fongique, il voyait enfin clair.


Tomohiko s'était acclimaté à sa nouvelle condition, il vénérait celle qui lui avait ouvert les yeux sur la vérité, et partageait souvent des moments avec Kalia et Rakun, mais ce qui lui changeait le plus la vie c'était la voix. la voix de la vérité pure, la voix de mère nature qui résonnait en écho incessants dans son esprit.


Dialogue de personnage
« Viens Rakun, Kalia ne va pas être contente si on ne rentre pas à l'heure prévue. »



Tomohiko parcourait la forêt, patrouillant pour s'assurer qu'aucune personne n'aurait l'idée de pénétrer ce lieu sacré. De plus, il devait surveiller les traces du Minashigo que lui et les siens s'efforçaient d'éviter depuis plus d'un an.


Dialogue de personnage
« Désolé, Rakun a traîné sur le chemin. »



Le Tanuki crachat en direction de Tomohiko avait de retourner au côté de sa compagne d'aventures.

Il y a 4 mois


Kalia avançait entre les troncs, ses pas presque silencieux sur le tapis de feuilles mortes. L’ombre des arbres dessinait des formes inquiétantes autour d’elle, mais son regard ne quittait pas Tomohiko. Il y avait dans son expression quelque chose d’étrangement lumineux, une fascination qui dépassait la simple curiosité. Jadis, si cet homme avait été Kirishitan, elle l’aurait méprisé, repoussé, haï jusqu’au fond de ses entrailles. Mais aujourd’hui, il portait en lui un feu que même elle ne pouvait ignorer.

Le Katon qu’il maîtrisait n’était pas qu’une flamme ordinaire : c’était un feu qui consumait pour créer, qui détruisait pour faire renaître. Kalia sentit dans ses veines un frisson ancien, celui de ceux qui ont choisi la destruction comme voie de renaissance. Elle se rapprocha, presque hypnotisée, et posa sur lui un regard qui semblait sonder l’essence même de son âme.

Brûler pour mieux repousser… voilà ce qu’ils étaient, tous deux élus de cette vérité cruelle. Elle s’imaginait les cendres d’un volcan, la lave figée et fumante, et se demanda si Tomohiko était capable de dompter un tel brasier, de plier la colère du monde à sa volonté sans se consumer lui-même.

La forêt autour d’eux semblait retenir son souffle, comme si la nature elle-même attendait la réponse. Elle ne pouvait plus le haïr ; il incarnait quelque chose de trop puissant, de trop rare. Son feu et le réseau fongique s’entremêlaient dans une symphonie étrange, et Kalia comprit que cet homme, qu’elle aurait autrefois voulu écraser, était désormais son égal, peut-être même son compagnon dans la tâche sacrée de rebâtir le monde à travers les flammes et les cendres.

Kalia s’arrêta un instant, ses yeux brillant d’une lueur étrange, comme si la forêt elle-même s’inclinait devant son jugement. Sa voix, basse et chargée de gravité, rompit le silence :

Dialogue de personnage
« Tomohiko… »

Elle s’avança encore d’un pas, ses mains croisées devant elle, immobiles mais tendues comme des racines prêtes à saisir.

Dialogue de personnage
« Dis-moi… tu possèdes le pouvoir du bois brûlé ? »

Elle laissa flotter ses mots, pesant chacun comme une promesse et un avertissement à la fois.

Dialogue de personnage
« Tu dois l’apprendre. Si tu veux vraiment aider le réseau fongique à s’étendre, à recouvrir ce monde de vie et de cendre, c’est une connaissance que tu ne peux ignorer. Le feu ne suffit pas : il faut savoir brûler et nourrir, consumer et faire renaître. »

Un souffle de vent fit frissonner les feuilles autour d’eux, et Kalia, immobile, attendait la réaction de Tomohiko, son regard comme un miroir de la flamme qu’elle savait déjà brûler en lui.

Il y a 4 mois


Les voix de la nature étaient devenues assourdissantes dans l'esprit de Tomohiko, elle lui dictait ses journées, ses actes, sa vie. Il était heureux d'avoir enfin une connexion aussi spéciale avec mère nature, une connexion bien plus pure que toutes les prières qui pouvaient être faites par les Kirishitan, et au milieu de tout cela il y avait ses nouvelles camarades, et son compagnon qui semblait être une sorte de Tanuki modifié par la volonté de mère nature. Kalia avait une relation de grande sœur envers lui, elle qui l'avait tant effrayé dans sa faible enveloppe. Kirishitan était maintenant une membre à part entière de sa famille.

Aujourd'hui, elle venait porter des interrogations au jeune homme, semblant vouloir lui apprendre le pouvoir du bois brûlé. Tomohiko n'était pas contre apprendre de nouveaux arts, il avait d'ailleurs bien souvent, dans son ancienne vie de Kirishitan, pris le temps de changer la nature élémentaire de son énergie spirituelle afin de s'approcher au maximum de la mère nature. Cependant, maintenant qu'il avait établi un contact avec elle, il voyait de moins en moins l'utilité de s'exercer à de telles choses.

Dialogue de personnage
« Non, je ne maîtrise pas ce pouvoir… »


Les explications de Kalia étaient claires, et le jeune homme comprenait maintenant pourquoi il devait maîtriser le pouvoir de consumer le monde afin de le faire renaître. Alors, sentant le frisson d'un courant d'air dans son dos, il dit à celle qui était maintenant une compagnon de route.

Dialogue de personnage
« Apprends-moi ! »


Rakun poussa un rire aussi gênant que maléfique suite aux paroles de Tomohiko, avant de se jeter sur les restes d'un cadavre de rat en décomposition pour le dévorer. La composition de ce Tanuki semblait contre nature, mais ni Kalia, ni Tomohiko ne s'inquiétaient de cela, bien trop distraits par les voix résonnant dans leurs esprits.

Il y a 4 mois

Le prodige

La forêt s’étendait, oppressante et silencieuse, chaque arbre tordu semblant se pencher pour l’observer. Les vestiges des vieilles maisons en pierre surgissaient par intermittence, fissurés et à moitié effondrés, gardiens muets d’un monde que Gareki avait depuis longtemps renié. L’air était chargé de l’odeur de la terre humide, du bois pourri et d’un parfum métallique qui n’était pas tout à fait naturel.

Il avançait parmi les ombres, ses yeux dorés scrutant chaque mouvement, chaque frémissement, prêt à fondre sur ce qui osait s’approcher. Les corps des Minashigo qu’il avait déjà abattus parsemaient le sol, éclaboussant les pierres de noir et de rouge, témoins silencieux de sa brutalité et de sa maîtrise féroce. Il ne ressentait pas de plaisir ni de remords : seulement une nécessité froide et instinctive.

Pourtant, malgré le carnage et la solitude absolue, un nom revenait comme une obsession sourde, un fil fragile auquel son esprit restait accroché. Il l’avait cherché dans les ruines, parmi les monstres et les arbres morts, et cette quête irrépressible déchirait son âme autant que son corps.

Alors, au milieu des ombres et des murmures étouffés de la forêt, la tension éclata. Ses yeux dorés flamboyaient, ses muscles se tendirent, et d’une voix rauque, déchirée, qui semblait résonner dans chaque tronc et chaque pierre, il hurla :

Dialogue de personnage
« RINNN ! »

Le cri résonna, ébranlant la forêt, faisant frissonner chaque vestige autour de lui. Même les morts semblaient retenir leur souffle. C’était un cri de rage, de désespoir, de perte et d’obsession, un cri qui disait tout à la fois qu’il ne lâcherait jamais et qu’il avait déjà perdu une part de lui-même. Et dans ce hurlement, Gareki disparut presque dans l’ombre, laissant derrière lui une forêt silencieuse, tremblante, mais vivante, témoin de la folie et de la douleur d’un Minashigo.

Il y a 4 mois


Dialogue de personnage
« Nous verrons… »


murmura Kalia, plus pour elle-même que pour quiconque. Mais le calme était trompeur. Un cri déchirant retentit soudain dans la forêt, un hurlement qui semblait surgir de la pierre et des racines elles-mêmes. Le cri d’un monstre. Celui qui n’avait jamais été dompté.

Les champignons censés apaiser ou contrôler les Minashigo étaient inefficaces. Face à lui, ils ne faisaient que briller faiblement, impuissants. Ce Minashigo ne connaissait ni loi ni frein ; il était chaos incarné. Depuis le Kakusei, Kalia avait affronté d’innombrables Minashigo, mais aucun n’avait jamais présenté un tel degré d’indocilité. Ce qu’elle voyait maintenant était une mutation de l’horreur : les Hametsu Minashigo.

Créés lors du Kakusei lui-même, par l’événement cataclysmique qui avait bouleversé le monde, ces êtres n’étaient plus des monstres au sens classique. Ils s’attaquaient à leurs semblables, dévoraient tout sur leur passage et ignoraient toute forme de contrôle. Leur sauvagerie n’avait d’égale que leur imprévisibilité. Et pourtant, l’un d’eux semblait différent.

Kalia sentit son cœur se serrer. Il répétait un nom avec une voix qui résonnait dans ses os, un nom qui éveillait en elle un mélange de terreur et de curiosité : Rin. Le monstre n’était pas seulement violent : il portait l’ombre de quelqu’un qu’elle connaissait, quelqu’un qu’elle avait peut-être aimé ou respecté… Rin. L’apparence de ce Hametsu Minashigo rappelait vaguement celle du senseï de ce dernier. Était-ce possible ? Était-ce lui, ou un écho déformé, une création issue des ténèbres mêmes du Kakusei ? Elle murmura en serrant les poings :

Dialogue de personnage
« Il n’est pas loin… »

La forêt autour d’elle semblait retenir son souffle, comme si elle elle-même connaissait l’importance de ce moment. Les arbres, les ruines, le vent — tout se mêlait pour créer un écrin de peur et de fascination.

Pour Kalia, contrôler de tels êtres était une priorité. Chaque Hametsu Minashigo représentait un danger, non seulement pour les humains mais aussi pour les Kuromoku. Mais dans le cas de ce monstre, il semblait que toute tentative de domination serait vaine. Il était au-delà de tout contrôle, au-delà de la peur, au-delà de la raison. Elle continua à parler à basse voix presque comme une confession :

Dialogue de personnage
« Nous ne pouvons pas conquérir un cœur perverti à ce point… Mais nous pouvons le diriger là où nous le souhaitons. C’est pourquoi nous devons garder un œil sur lui… »

Il y a 4 mois


Même avec ses nouveaux pouvoirs, et son esprit éveillé à la nature, Tomohiko eut un frisson qui lui parcourut le dos lorsqu'il entendit le cri du Minashigo percer le silence de la forêt. Ce n’était pas tellement le cri en lui-même, mais le désespoir et la colère que l'on pouvait percevoir dans ce cri. Kalia elle, ne semblait pas ébranlé par tout cela, même pas un temps soit peu, Tomohiko était vraiment admiratif de cette femme, qui semblait maîtriser chaque aspect de son existence.

Dialogue de personnage
« L’odeur du monstre me rappel de vieux tanuk »


Comme d’habitude ce que Rakun disait était totalement incompréhensible pour le jeune Kuromoku qui n’avait pas l’expérience de celle qui lui faisait face. Rakun finit de manger le cadavre d’animal à ses pieds, avant de retourner se positionner entre les jambes de Kalia, un sourire ensanglanté et malsain sur les lèvres en observant Tomohiko.

Dialogue de personnage
« Comment pouvons-nous faire pour diriger une telle créature ? »


Admiratif, Tomohiko voulait apprendre tout ce que la femme en face de lui avait à lui apprendre. Il souhaitait devenir un version parfaite de lui-même afin de maîtriser tous les aspects de la nature et de pouvoir recouvrir le monde de forêts, afin d’enfin le purger de tous ces maux.

Dialogue de personnage
« Je veux apprendre de toi ! Je veux apprendre tout ce que tu pourras m’apprendre pour que nous puissions étendre la volonté de mère nature au monde ! »


Tomohiko avait compris, il ne devait pas trouver l’Eden que les Kirishitan cherchaient partout, il devait le créer, l’étendre sur le monde !

Il y a 4 mois


Kalia s’arrêta net, son regard fixe, vide d’émotion, et répondit sans chercher à adoucir ses mots :

Dialogue de personnage
« Les appâts les plus efficaces sont les vivants. Souvent des enfants. Leur souffle est plus fort, leur odeur plus pure, et le monstre ne résiste pas. »

Elle inclina légèrement la tête, comme si elle décrivait une évidence biologique, et non une cruauté.

Dialogue de personnage
« Nous les améliorons avec des champignons d’endurance. Leur corps résiste plus longtemps, assez pour attirer la créature là où nous le souhaitons. Faute de mieux. »

Son ton ne trahissait ni honte, ni fierté, seulement la sécheresse d’un constat.

Dialogue de personnage
« C’est le prix. Ni plus, ni moins. »

Elle continua :

Dialogue de personnage
« Tu n'es qu'un Kuromoku que dans les faits. Tu dois nourrir la mère aujourd'hui. Je te suivrai, mais tu dois trouver ce dont elle a besoin. »

Il y a 4 mois


Le Tomohiko du passé aurait été révolté par les paroles de Kalia et se serait sans aucun doute insurgé et mis en barrière face à ses propos immoraux. Le Tomohiko qui avait encore en lui toutes les faiblesses des Kirishitan. Cependant le Tomohiko éveillé à la véritable nature, et au précepte Kuromoku buvait les paroles de la femme champignon. Il ne ressentait aucune émotion positive ou négative, il était simplement dans une écoute d’apprentissage qui fut coupé par les paroles de Rakun.

Dialogue de personnage
« En plus les Tanuk sont bien juteux ! »


Il se lécha les babines de manière malsaine, et ni Tomohiko ni Kalia ne prêtèrent attention à ce qu’il venait de dire. Puis un nouveau défi se présenta à lui, un défi qu’il ne savait pas encore comment relever. Il devrait nourrir mère, mais comment faire ? Comment nourrir mère de quoi avait elle besoin ?

Dialogue de personnage
« Mais de quoi mère peut avoir besoin ? Comment trouver ce qu’il lui faut ? »


Elle avait raison, il n’était encore Kuromoku que de nom, il en avait l’esprit et le manque d’émotions, mais il ne savait pas encore quoi faire pour satisfaire mère nature sous sa nouvelle forme.

Il y a 4 mois


La forêt s’assombrissait à mesure qu’ils s’enfonçaient entre les troncs noueux. Les branches s’entremêlaient comme des doigts crochus, filtrant la lumière jusqu’à ne laisser que des fragments pâles glisser sur le sol. L’air y était épais, saturé de spores invisibles, de murmures étouffés, de respirations qui semblaient ne pas appartenir aux vivants. Là où d’autres auraient senti l’oppression, Kalia se sentait en paix. Ici, chaque ombre était un refuge, chaque racine une promesse.

Elle se tourna vers Tomohiko, son visage à moitié caché par les ombres, et parla d’une voix douce mais glaciale :

Dialogue de personnage
« La mort n’est qu’une vision abstraite de ce que l’homme ne peut comprendre. Ne la crains pas. Crains seulement ceci : que le réseau s’éteigne. »

À ces mots, ses yeux brillèrent d’une lueur étrange, presque prédatrice. L’ancien Kirishitan sentit dans ce regard quelque chose d’effrayant, une vérité qui dépassait ses anciens dogmes.

Dialogue de personnage
« La mère n’a pas besoin de tes prières… elle a besoin d’équilibre. La vie, la mort. Le souffle, la cendre. Rien ne peut durer s’il n’est pas contrebalancé. Mais cet équilibre n’est pas simple à atteindre. »

Elle fit quelques pas, effleurant du bout des doigts l’écorce d’un arbre couvert de mycélium.

Dialogue de personnage
« Il n’existe qu’une seule solution véritable : des sacrifices. Les Kuromoku ne se reproduisent pas. Nous ne bâtissons pas de lignées. Nous devons nous armer pour propager la bonne parole. Prendre les vivants… et ramener les morts. »


Elle se pencha, ramassa une motte de terre noire où des filaments blancs s’étendaient comme des veines, puis la laissa glisser entre ses doigts.

Dialogue de personnage
« Les morts lavés de toute angoisse connaissent le monde d’après. Ils ne parlent plus comme des hommes, mais ils savent. Ils savent, car le réseau est lié à tout : leurs souvenirs, leurs souffrances, leurs espoirs. Rien n’est jamais perdu. Tout se tisse dans la mère. »

Un souffle étrange parcourut la forêt, comme si le sol lui-même avait retenu son haleine. Kalia se redressa, et un rictus froid se dessina sur ses lèvres.

Dialogue de personnage
« Voilà ce que tu dois comprendre, Tomohiko. Notre rôle n’est pas de fuir la mort, ni de la craindre… mais de l’utiliser. »

Kalia fit quelques pas vers l’avant, laissant la forêt l’engloutir presque entièrement dans ses ombres épaisses. Elle semblait flotter entre les troncs, comme une ombre parmi les ombres. Puis, sans se retourner, elle laissa sa voix s’élever, grave et vibrante :

Dialogue de personnage
« La mère a soif… Elle a besoin d’un sacrifice porteur d’énergie. Pas une carcasse flétrie, pas un souffle épuisé. Non… quelqu’un encore vibrant, encore lié à la vie. »

Elle se retourna lentement vers Tomohiko. Ses yeux, mi-clos, luisaient d’une intensité fébrile.

Dialogue de personnage
« Ta quête commence aujourd’hui. Tu dois trouver celui ou celle que tu ramèneras à la mère. Il ne s’agit pas seulement d’un meurtre, ni d’une offrande. C’est un passage. Le sacrifice deviendra semence, et de ses souvenirs, de ses angoisses consumées, naîtra une force nouvelle pour le réseau. »

Autour d’eux, la forêt s’assombrissait encore. Des spores lumineuses s’élevèrent en fines volutes, tournoyant comme pour sceller ses paroles.

Kalia s’approcha de lui, son visage à quelques centimètres du sien, et murmura :

Dialogue de personnage
« Tu ne seras pas seul. Je t’accompagnerai. Et si la mère le veut bien… elle viendra elle-même guider nos pas. »

Elle posa sa main sur la poitrine de Tomohiko, à l’endroit exact où battait son cœur. Son expression devint sévère, presque terrifiante.

Dialogue de personnage
« Mais souviens-toi : hésiter, c’est trahir. L’énergie doit être prise, arrachée, offerte. La mère n’attend pas. Elle exige. »

Un bruissement parcourut alors la forêt, comme une réponse. Les racines sous leurs pieds semblèrent se tendre, se rapprocher, et le vent se mit à souffler en cercles, enveloppant les deux Kuromoku d’une aura mystérieuse. Kalia leva les yeux vers la voûte sombre des branches et ajouta, d’un ton qui ressemblait à une invocation :

Dialogue de personnage
« Que la mère nous guide, Tomohiko. Cette semaine, tu apprendras à nourrir son éternité. »

Il y a 4 mois


Tomohiko s'en voulait, les voix dans sa tête venaient de s'agiter de manière inexpliquée alors que Kalia lui expliquait comment satisfaire mère nature. Il se sentait honteux, il avait continué d'agir comme ces impies de Kirishitan, il avait continué à prier, à vénérer mère nature de la mauvaise façon, ceci était tout bonnement insupportable pour lui, il avait envie de se jeter au pied de Kalia pour lui demander de lui pardonner, mais il savait qu'il n'aurait droit à rien d'autre que du dédain de sa part et des moqueries de la part de Rakun. Alors, avalant sa salive avec gêne, le jeune homme manipulateur de champignons dit à celle qui devenait tout doucement celle qui allait lui enseigner la voix de mère nature.

Dialogue de personnage
« Je veux expier mes fautes envers mère…
»

Il avait bien saisi la nature de tout cela, mère nature réclamait une vie, et il allait lui donner une vie, peu importe qui, celle qui plaira à mère nature. Tomohiko savait, il avait fait partie d’un petit groupe avant que Kalia et Gādendiraito ne l'éveillent à la véritable nature.

Dialogue de personnage
« Je faisais partie d’un groupe avant de te rencontrer. Ils vivaient dans un petit hameau à quelques centaines de mètres de la forêt. Je connais le chemin, ils doivent me chercher, ils ne se méfieront pas. Nous y trouverons des sacrifices, et des appâts pour le Minashigo ! »


Ces mots venaient seulement de sortir de la bouche de celui qui rêvait, il n'y a que quelques années, de devenir pasteur Kirishitan, de protéger la nature et les siens, et maintenant il était prêt à tuer au nom de mère nature. Même à sacrifier des enfants pour appâter un monstre. Ses émotions avaient disparu à mesure que son bois s'était assombri, et maintenant il ne voyait plus le monde que de manière pragmatique, mère nature avait besoin de sacrifice, et il savait où en trouver.

Dialogue de personnage
« Je n’aurais aucune hésitation ! »


Tomohiko frissona quand elle vint murmurer à son oreille, pas un frisson de peur, ni même un frisson d'excitation. Simplement un frisson face à la puissance de la nature dégagée par les gestes et les paroles de Kalia, elle était un véritable hérault de la nature et il se sentait honoré de pouvoir exister dans le même monde qu'un être comme elle.

Il y a 4 mois


Kalia ne répondit pas immédiatement. Elle resta immobile, ses yeux fixés sur Tomohiko, comme si elle pesait ses paroles à la lumière de quelque vérité invisible. Puis, lentement, ses lèvres s’étirèrent en un sourire. Ce n’était ni de la moquerie ni de la douceur : seulement l’éclat d’une évidence.

Dialogue de personnage
« Cela peut suffire… »

Sa voix glissa entre les troncs comme un souffle froid. Elle fit un pas vers lui, ses doigts effleurant distraitement une racine gorgée de mycélium.

Dialogue de personnage
« Mais comprends ceci, Tomohiko : ce qui vit en forêt appartient déjà à la mère. Chaque souffle, chaque larme, chaque racine est déjà lié au réseau. Offrir ce qui est sien n’est pas vraiment nourrir… »

Elle inclina la tête, son sourire se creusant légèrement, plus énigmatique que jamais.

Dialogue de personnage
« La mère a besoin d’une énergie plus pure. D’un souffle encore intact, encore vierge de ses ombres. Quelque chose qui n’est pas déjà sien.
»

Le silence retomba, épais comme une chape. Les spores lumineuses s’élevaient paresseusement dans l’air, tandis que Kalia fixait Tomohiko, le jaugeant, le poussant à aller au-delà de ses premières certitudes.

Dialogue de personnage
« L'Est. Il nous faut davantage de l'Est. Ils continuent à bafouer nos Lois. Notre guerre contre les Minashigo de l'Ouest se stabilise. Nos frères s'attèlent. Nous devons étendre l'Ouest. Pour cela, nous devons le comprendre. Ils doivent intégrer le réseau. »

Il y a 4 mois


Kalia était en train de parler d'un plan de conquête, son but semblait vraiment être la domination mondiale, et cette idée fit frémir Tomohiko, pas de peur, de bonheur. L'idée de voir l'idéal de mère nature enfin étendu à l'intégralité du monde. Tomohiko savait qu'il avait fait le bon choix en rejoignant Kalia. Mère nature avait guidé ses pas jusqu'à cette forêt, et maintenant il pouvait pleinement servir la nature.

Dialogue de personnage
« Nous allons étendre notre domination alors ! Je ferai tout ce que tu me demanderas si cela peut me permettre d'étendre l'influence de ma mère sur le monde ! »


Tomohiko avait des étoiles dans les yeux à l'idée de voir le monde recouvert de forêts et de champignons, le réseau allait s'étendre et les petites querelles des hérétiques allaient bientôt devenir que le cadet de leurs soucis. Quand la forêt allait commencer à bouger, rien ne sera capable d'arrêter sa folle progression.

Dialogue de personnage
« Nous pouvons étendre le réseau jusqu’au campement en bordure de la forêt. Les survivants qui résident là-bas ne sont pas très puissants, mais ils feront un bon commencement pour notre expansion. »


Tomohiko semblait déjà avoir envie de mettre en place le plan évoqué par Kalia, mais peut-être qu’elle n’avait pas les mêmes idées que lui.

Il y a 3 mois