Tu avais passé plusieurs jours de recherches infructueuses au sein du Bois de Suiren. Il y avait bien un danger là-bas, comme l’avait décrit la vieille Kitto, mais ce n’était pas le lieu que tu cherchais. Mais tu constatas que l’horreur était la même qu’ailleurs, un peu partout sur le continent les gens étaient susceptibles de croiser des Minashigo. Tu réglas leur compte à ceux présents dans le Bois, ne serait-ce que par acquis de conscience et pour t’assurer qu’Aïma serait en sécurité avant de finalement rebrousser chemin.

Ton détour te fit perdre du temps, mais au cour d’un arrêt dans une auberge tu avais pu en profiter pour apprendre les nouvelles, et notamment celle de l’attaque du train qui avait eu lieu juste avant celle au sein de la capitale. En temps normal, tu serais rentrée sur le champ, car tu craignais connaître les responsables derrière ces attaques et tu savais que la situation n’allait pas aller en s’améliorant. Tu étais néanmoins trop obsédée par le lieu dont avait parlé Masashi, l’Empire allait devoir attendre car ta priorité restait la même : celle d’éradiquer le chakra une bonne fois pour toute. L’ancien Raikage t’avait dit que tu trouverais là-bas des vérités sur les origines de votre monde. Une partie de toi savait que Masashi ne partageait pas tout à fait tes ambitions, peut-être espérait-il que ce que tu trouverais là-bas te ferait changer d’avis ? Ou avait-il réellement abandonné l’idée de se battre de lui même, offrant les cartes à la génération suivante…

Quoiqu’il en soit, tu avais rebroussé chemin, et tu étais repassée à nouveau non loin du lieu où tu avais rencontrée Masashi. Cette fois, tu décidas donc de poursuivre dans la direction opposée. Tu manquais cruellement d’indication, mais à force de recherche tu finirais bien par trouver pensais-tu. Tu longeas un moment l’immense et intriguant mur qui encerclait une partie de la forêt avant de t’enfoncer plus en profondeur dans cette dernière. Se rendre là-bas était encore plus dangereux que le bois de Suiren, le Kakusei avait profondément affecté les bois, qui si jadis abritaient des créatures gigantesques, elles étaient aujourd’hui surtout étranges et parfois monstrueuses. Beaucoup tentaient leur chance à travers cette forêt, en quête de curiosité sur ce qu’il était advenu du village de Konoha, mais ce n’était pas ce que tu venais chercher aujourd’hui. Tu peinais de toute façon à reconnaître les lieux, comme si la géographie avait changée, sans compter que tu étais loin d’être la plus douée pour t’orienter.

Tu restais discrète, naviguant uniquement via les arbres, là où les nombreuses créatures qui habitaient ces bois pouvaient difficilement t’attraper. Tu ratissas le moindre hectare de la forêt pendant plusieurs jours, mais la bague restait muette. Masashi t’avait pourtant dit que ce n’était pas si loin du lieu de votre première rencontre mais… l’endroit existait-il encore ? Mais tu ne perdis pas espoir, et ce fut finalement au bout du troisième jour au sein de la forêt, quand tu avais déjà consommé une partie de tes vivres, que tu touchais finalement au but.

Il y avait cet endroit, difficilement accessible tant la végétation était dense. Il t’avait fallut batailler avec les branches et les feuillages tant la forêt elle même semblait vouloir cacher cet endroit. Mais c’est alors que ce que tu attendais arrivas : la bague s’illumina d’une faible lueur verte, ce qui n’était ni plus ni moins qu’un signe que l’endroit que tu cherchais était tout proche. Tu pris alors un instant, toujours perchée au sommet des arbres, et que tu commenças à méditer, de la même manière que Masashi t’apprit à le faire.
Après plusieurs minutes de concentration intense, cela apparu comme une évidence dans ton esprit. Tu ressentais cette énergie étrange que tu n’avais pas ressentis depuis des années, elle semblait néanmoins légèrement différente de tes souvenirs, comme si elle était… corrompue ? Ou peut-être était-ce simplement ta propre énergie qui te faisait ressentir cela ? Mais tu n’avais pas le temps d’y réfléchir, tu savais où aller, ce n’était plus qu’une question de temps avant que tu n’arrives enfin au bout de ton périple…

Il y a 3 mois


Quelques minutes et quelques sauts d’arbre en arbre plus tard, tu localisais finalement l’entrée du lieu de tes recherches. Deux choses en témoignait : la lueur verte de la bague qui n’avait jamais été aussi forte, et le nombre de Minashigo dans les alentours. Tu t’attendais à en voir, comme dans la grotte que tu avais visité la première fois, mais pas en aussi grand nombre à l’extérieur. Le Kakusei avait semble t’il transformé de nouveaux individus, ce qui rendait les choses d’autant plus périlleuses.
Tu posas ton dos un instant contre le tronc de l’arbre sur lequel tu te situais, expirant lentement tu dégainais tes lames lentement, en effectuant le moins de bruit possible afin de ne pas attirer l’attention trop tôt. Une partie de toi regrettait d’avoir à abattre ces créatures, elles étaient autrefois aussi humaine que toi après tout, mais elle étaient surtout une autre preuve de la malédiction qu’était le chakra pour ce monde.

Tu en repéras une dizaine aux alentours de l’entrée, certains plus excentrés que d’autres. Ils étaient plutôt frêles, et un coup de sabre bien placé pouvait aisément en venir à bout. Tu pris quelques dernières secondes pour étudier tes options. Il fallait en tuer le plus possible sans te faire remarquer, d’une rapidité et d’une efficacité clinique. Tout n'allais qu'être une question de surprise.
Ta première cible fut celui qui passa juste sous ta branche, le timing était parfait et ainsi te laissa-tu tomber sur lui, tes sabres vinrent simultanément traverser sa nuque, le tuant sur le coup. La seconde n’était qu’à quelques pas, il entendit le bruit du cadavre tomber juste à côté de lui, mais bien trop tard. Ton premier coup de sabre lui découpa la mâchoire pour l’empêcher de rameuter les autres, tandis que le second vint lui ouvrir net la gorge.
Tu étais discrètement et rapidement remontée au sein des arbres , car la troisième et la quatrième cibles patrouillaient ensemble non loin. Ils subirent alors le même destin que le premier Minashigo, la nuque transpercée par surprise.

Tu pris un très bref moment pour analyser à nouveau la situation, si ton compte était bon il n’en restait alors que six. Quatre d’entre eux étaient positionnés devant la grotte, tandis que tu avais perdu de vue les deux autres… Gardant cela à l’esprit, tu décidas de t’en prendre au groupe restant. Tu rangeas alors tes sabres, et dégaina cette fois deux kunaï. Les projectiles allèrent soudainement se planter dans le crâne des deux premiers, tandis que venue de nul part tu apparue au milieu des deux autres qui n’eurent que brièvement le temps de voir tes sabres fait de foudre avant de mourir à leur tour.

Dialogue de personnage
« Et les derniers… »


Sur tes mots, tu entendis le bruit du feuillage, puis un léger son qui s’apparentait à un grognement. Tu le savais pertinemment, c’était presque impossible de ne pas te faire repérer par des Minashigo et ces deux là avaient voulu jouer la carte de la surprise en bondissant dans ton dos. Malheureusement pour eux, tu avais l’habitude d’affronter ces créatures et celles-ci étaient bien trop faibles et prévisibles pour espérer rivaliser. L’une connu la même mort que ses congénères en finissant empalée sur ton katana que tu sortis à une vitesse fulgurante. Tandis que tu te débarrassas de l’autre en lui broyant tout bonnement les os du crâne. Tu étais alors rendue devant l’entrée de la grotte, partiellement couverte du sang de ces créatures et légèrement haletante tu te dis à toi même :

Dialogue de personnage
« Enfin… Nous y sommes. J’espère que tu ne m’as pas fais faire tout cela pour rien, Masashi. »

Il y a 3 mois


Après un court instant, tu te décidas à pénétrer dans la grotte. Plus tu avançais en son sein, plus tu ressentais l’énergie. Elle était étrangement encore fortement présente ici, et c’était probablement la raison pour laquelle les Minashigo traînaient dans le coin, à l’instar de la première grotte. Mais cette fois, tu avais une sensation légèrement différente, comme si ton propre chakra réagissait à cet endroit. Tu te sentais agitée intérieurement, comme un léger sentiment de malaise.

Comme la première fois, tu traversas d’étroits couloirs, mais cette fois dans une obscurité presque totale, car tu souhaitais conserver au maximum ton énergie. Tu étais prête à réagir et à dégainer au moindre bruit, car tu ne savais pas ce qui attendait devant toi ou… derrière.
Finalement, après quelques centaines de mètres les murs s’élargissaient enfin et comme par magie les torches qui ornaient les murs s’enflammèrent, une réaction liée au chakra sans nul doute. La pièce était un cul de sac, avec en son centre un simple piédestal.

Tandis que tu approchais celui-ci, tu sentis que la bague commençait à chauffer, jusqu’à te brûler légèrement la peau. La lueur était plus forte que jamais, suivant ton intuition tu décidas alors de poser cette dernière sur le piédestal, espérant que cela ait une quelconque réaction.

Dialogue de personnage
« Moment de vérité… »


Prononças-tu alors que tu tendais lentement ton bras. À ce même instant, tu étais envahie par un flot de pensées. Une partie de toi était soucieuse de ce que tu allais trouver ici. La vérité dont parlait Masashi n’était peut-être pas celle que tu voulais entendre et tu craignais que tout cela ne te fasse douter d’avantage. Ces derniers jours avec toi même avaient été particuliers, tu avais l’habitude d’être seule, mais ton séjour chez la Kitto te rappela l’espace d’un moment ta vie d’antan. Une époque où tu étais souriante, heureuse, insouciante. Tout l’opposé de toi aujourd’hui qui ne vivait plus que pour une chose : accomplir son objectif.

Il y a 3 mois

Valkyrie
1

Un bruit sourd s’éleva dans le silence, comme un râle étouffé au fond d’un puits. L'air se fit plus lourd, chargé d'une odeur d'humidité et de terre morte. Quelque chose venait. L’ombre épaisse surgit une silhouette lente, disloquée, à la démarche saccadée : Wattan. Ou plutôt… ce qu’il restait d’elle.

Dialogue de personnage
« *respiration forte* »


Son corps avançait sans hâte, comme mû par une force étrangère. Sa peau autrefois hâlée par les combats portait désormais une teinte verdâtre, couverte par endroits de mousse et de lichen, comme si la nature elle-même tentait de la reprendre. Un trou béant, noirci et sec, déchirait sa poitrine, vestige du sacrifice qu’elle avait jadis consenti pour couvrir la fuite de Kyoko, là où elle usait de son propre jutsu pour faire céder la barricade de bois créer par Seth, transpercée sans espoir de survie. Son œil gauche manquait à l’appel retiré volontairement, autrefois, pour permettre à un autre d'hériter du pouvoir du dōjutsu Kitto. L'autre, en revanche, brillait d’un violet spectral, fixe, sans âme.

Devant elle, Kyoko. Sa cible. Adolescente, cette enfant lui tournait autour comme un reflet cherchant sa forme. Trop vive, trop obstinée, mais prometteuse. Dans la cellule, Wattan n’avait jamais mis de mots sur ce lien, mais elle la suivait du regard comme une sœur veille une cadette indisciplinée. Et lorsque l’heure était venue, quand que cet allié les avait enfermé, elle s’était interposée. Elle n’avait pas hésité. Elle n’avait pas fui. Elle avait choisi de tomber, pour qu’elle vive.

Mais cela appartenait à une autre vie. Un autre corps. Wattan ne parla pas. Elle n’avait plus de voix, plus de volonté propre. Ses gestes étaient dictés par une main invisible, par l’autorité glaciale de Kuromoku. Le lien de chair était rompu depuis longtemps ; seule subsistait la machine, froide et déterminée.

Elle se jeta en avant. Son bras se déploya avec une souplesse inhumaine, lame noire en main, filant vers Kyoko dans une attaque parfaitement exécutée. Le fer siffla, tranchant l’air dans un silence pesant. L’ancienne protectrice frappait maintenant sans retenue, sans mémoire. Pas d’hésitation. Pas de colère. Pas même de haine. Seulement l’ordre : celui d'empêcher l'avancement de Kyoko, de neutraliser celle qu'elle considérée comme sa petite soeur...

Il y a 2 mois


Il y eut ce bruit, un léger sifflement à peine perceptible. Dans un réflexe éclair, tu te retournais, mettant tes deux sabres en opposition. Le choc fut immédiat, cette épée gigantesques heurta tes deux lames d’une telle force que tu glissas de quelques centimètres vers l’arrière tandis que la bague tombait de tes mains, allant s’écraser par terre. Il te fallut alors un instant pour remettre tout les éléments en place, pour comprendre qui était en train de t’attaquer. C’est alors que tu croisas son regard, tes yeux s’écarquillèrent et ton cœur se brisa instantanément en milliers de morceaux. C’était, bien qu’impossible à tes yeux, bel et bien Wattan.

Son apparence était inhumaine, sa teinte verdâtre, il ne restait que de la chair pourrie s’effritant autour de ce trou béant qu’elle avait dans la poitrine. Son visage était tout aussi horrible, son œil manquant et ces traces de sang mélangées à de la terre ci-et là donnaient un tout pour le moins épouvantable.

Dialogue de personnage
« Wattan ?! »


Tu te servis alors de son épée pour te donner de l’élan, effectuant un salto arrière pour reculer de quelques mètres. La salle était petite, il était difficile de manœuvrer ici, et l’utilisation de jutsu trop puissants pouvait aisément rompre l’équilibre qui évitait à cette ancienne salle de s’effondrer. Tu n’avais pas beaucoup de choix, et fuir n’était pas une option, car celle que tu voyais devant toi déchaînait un immense sentiment de colère au fond de toi.

Tu le voyais très bien, cet être, quel qu’il soit, n’était pas Wattan, ce n’était qu’un vestige à peine capable d’émettre d’autre sons que celui de cette respiration, roque, forte… mourante. Cela semblait alors très clair à tes yeux, bien que ta pensée n’était alors pas tout à fait exacte…

Dialogue de personnage
« Foutus Minashigo… Vous prenez même nos morts désormais ? Je le jure… je vais tous vous éliminer, jusqu’au dernier. »


Wattan, non… la créature n’avait aucune réaction. Ce n’était qu’un cadavre et elle se préparait sans doute à t’attaquer à nouveau. La voir ainsi te mettait en rage, mais tu ressentais également une certaine tristesse, car tu te rappelais alors que si elle avait finit ainsi, c’était uniquement de ta faute. Tu avais été égoïste, et dans son infini amour envers toi elle avait choisie de se sacrifier pour que tu puisses continuer. Il était alors hors de question de laisser qui ou quoique ce soit massacrer sa mémoire.

Dialogue de personnage
« Navrée grande sœur, navrée qu’ils t’aient fait cela… Je vais te permettre de reposer en paix, et je réparerais tout cela, c'est promis. »


Lui dis-tu, sachant pertinemment qu'elle ne pouvait répondre, ni même comprendre. Faisant d’abord tournoyer tes sabres, tu poussas ensuite une profonde expiration, comme pour faire le vide à l’intérieur de toi. Puis, sans crier gare, tu te projetas dans sa direction. Arrivant à toute vitesse vers elle, tes sabres ne visaient alors pas sa lourde épée, non, mais plutôt le bras qui la tenait. C’est alors, qu’à quelques centimètres d’elle tu changeas brusquement de direction, en parfaite harmonie avec tes sabres tu contournas Wattan et c’est à cet instant que tu tentas de frapper son bras… Tu pensais résoudre cela en un seul assaut, profitant de ton agilité pour contrecarrer le poids et la force de cette arme que tu connaissais parfaitement…

Il y a 2 mois

Valkyrie
1

Wattan se redressa sans transition.

Son unique bras opérationnel malgré les dégradations, se rétracta d’un mouvement sec. Le métal de sa lame racla le sol avant de revenir en position défensive. Le premier assaut avait échoué. L’entité cible, Kyoko, avait reculé, esquivé, et tenté de désarmer. Résultat, Wattan perdit temporaire son arme principale.

L'ex-Kitto ne réagit pas à la tentative de contact. Les vibrations sonores produites par la voix de Kyoko furent enregistrées, mais non traitées. Les fonctions cognitives liées à l’émotion ou à la mémoire étaient désactivées. Aucune réponse verbale ne fut générée. Voilà ce que cela représente d'être seulement l'ombre de soi-même. Morte. Le système de contrôle externe, toujours actif, réinitialisa la posture. Les jambes prirent appui. Les articulations mécaniquement renforcées absorbèrent le choc du sol fissuré. Le bras gauche se leva à son tour. Il était temps de poursuivre à la phase suivante, neutralisation. Nouvelle séquence entamée. Wattan recula d’un pas, planta ses deux pieds dans le sol. Les doigts de sa main gauche se refermèrent sur la poignée de l’épée encore fichée au sol, puis elle extrait cette dernière. Le métal résista brièvement, puis céda. La lame noire fut remise en position haute.

Elle, où plutôt, "elle" constata que la cible est mobile, que l'espace est restreint en plus de l'instabilité structurelle. L'ordre de triomphée de Kyoko était toujours maintenu, neutralisation non létale si possible, suppression si nécessaire. Wattan ou plutôt ce qu'il en reste s'élança à nouveau. Fente frontale. Lame décrivant une ligne verticale, du plafond vers le sol dans l'objectif de forcer Kyoko à reculer. L'enchaînement fut immédiat : pivot sur le pied arrière, rotation de l’arme dans un mouvement circulaire. La pression exercée sur la cible devait la conduire vers le mur de la salle, un point stratégique identifié comme limite de manœuvre pour la combattante.

Le souffle rauque qui s’échappait de la gorge de Wattan continuait, régulier, automatique. Aucune variation. Aucune hésitation. Elle avançait, chaque action dictée par un protocole externe, chaque mouvement optimisé pour l'efficacité. Le lien originel n'existait plus. Elle n’était plus que fonction. Un corps sans mémoire. Une arme sans voix. Et la cible persistait.

Il y a 2 mois


Tes lames tranchèrent net le bras de la Kitto. Sa chair était particulièrement aisé à découper, néanmoins cela ne semblait pas l’handicaper plus que cela. Tu n’enchaînas pas tes coups, pensant que la perte d’un bras suffirait à stopper ce combat inutile, mais il n’en fut rien. Elle ramassa sa lame de son autre bras, comme si rien ne s’était passé. Tu restas immobile un instant, incapable de réagir tant la situation était déconcertante.

Elle t’attaqua à nouveau, et tu tentas une nouvelle fois te mettre tes sabres en opposition, ce qui fut une bien mauvaise idée. Le premier choc avait suffit à fissurer tes lames, le second les brisa complètement. Désarmée, tu n’avais d’autre choix que de reculer à chaque mouvement qu’elle effectuait avec sa lame. Une esquive après l’autre, tu cherchais simplement une ouverture…

Cette arme était lourde et lente, d’autant plus avec un seul bras. Tu profitas alors d’un timing très serré. Alors que sa lame s’abattait sur le sol dans un énième mouvement, tu esquivas sur côté au lieu de reculer avant de poser ton pied le long de sa gigantesque lame. Usant de sa propre arme comme point d’appui, tu te projetas directement sur ton ancienne camarade. C’est alors que tu sortis subitement cette étrange lame de ta manche qui alla directement se planter à travers l’épaule du bras qui lui restait. Ton poids couplé à cette attaque la fit tomber à la renverse, ne la lâchant pas tu la suivis dans sa chute.

Tu te retrouvais alors sur elle, dans une position qui te permettait notamment de la maîtriser. Le Shikuro devrait suffisamment déchirer ses chairs pour que les muscles de son bras ne cèdent, tandis que tu avais un genoux posé sur sa gorge, et l’autre au niveau de ses jambes afin de les maintenir en place. Ton regard plongea dans le sien, ou du moins ce qu’il en restait, comme si tu recherchais ne serait-ce qu’une étincelle de vie dans ses yeux.

Mais tu devais te résigner à accepter la vérité. Wattan était morte il y a bien longtemps et ce qu’il en restait n’était rien d’autre qu’un avatar de chair. Plus que de la tristesse, c’était de la colère que tu ressentais. Tu avais déjà une certaine haine envers les Minashigo, et maintenant qu’ils lui avaient fait cela… elle était devenue sans limite. Ces créatures devaient disparaître, et tout ce qu’ils pouvaient engendrer avec eux.

Dialogue de personnage
« Nous nous reverrons bientôt, Wattan. Repose en paix grande sœur. »


Dis-tu alors que tu posais ta main sur son épaule avant de réaliser une simple série de mudra avec celle qui restait libre. D’ici quelques secondes, le corps de Wattan allait se désintégrer et elle pourrait partir pour de bon. À moins que cette carcasse ne possède encore des ressources insoupçonnées…

Il y a 2 mois


Wattan, ou plutôt ce qu’il restait d’elle ne réagit pas. Son corps meurtri était trop faible pour pouvoir opposer la moindre résistance. Alors, en l’espace d’un clignement de paupière, son corps de désintégra, ne laissant qu’un tas de cendre. Tu restas là, silencieuse, le regard fixe sur ce qu’il restait d’elle. Ces yeux n’avaient pas été capables de verser la moindre larme depuis longtemps et cela ne fut pas différent aujourd’hui. Wattan avait été victime de ce monde, par deux fois. Tout cela ne faisait qu’alimenter la haine que tu ressentais. Tu te redressas alors tout en saisissant la lame utilisée par ta grande sœur et le seul souvenir qu’il te restait désormais d’elle. Cette arme était plus grande que toi, si bien que tu n’aurais d’autre choix que de la porter sur ton épaule malgré son poids conséquent.

Pour l’heure tu te contentas de la planter dans le sol avant d’aller finalement ramasser la bague. Celle-ci n’avait pas cessé de luire, tu la fixas alors un instant, puis ton regard se tourna à nouveau vers le tas de cendre au sol. Tu ne croyais pas au destin, et pourtant une partie de toi pensait que l’apparition de Wattan n’était pas qu’un hasard, parmi tout ceux qui avaient péris, pourquoi était celle revenue à la vie et qui s’en prit à toi ? Peut-être que les Minashigo avaient une plus grande conscience que tu ne le pensais jusqu’à présent. Quoiqu’il en soit, cela te confortait dans ton choix. Ce que tu faisais étais juste, tu étais sur la bonne voie. Alors à nouveau, tu allas poser la bague sur le petit autel.

Dialogue de personnage
« Fini de jouer, montre moi ce que je suis venue chercher ! »

Il y a 2 mois

1

La bague se souleva d’un demi-centimètre, comme attirée par une force invisible. Le mouvement était presque imperceptible, mais pour Kyoko, ce fut un frisson électrique qui parcourut tout son être. La lueur verte qui l’habitait jusque-là s’amplifia, se diffracta en halos concentriques, puis en une cascade d’étincelles filandreuses cherchant à se greffer au socle. Un lien se forma, silencieux et implacable, semblable à une clé retrouvant sa serrure après un long exil.

La grotte, obscure et humide, saturée d’odeurs de pierre et de mousse, sembla retenir son souffle. Les torches fixées aux parois vacillèrent, et une clarté dorée, chaude et paradoxalement glaciale, jaillit du piédestal. Le sol vibra, comme si les strates profondes de la terre se souvenaient. Les stalactites renvoyèrent des éclats d’or et d’émeraude, tandis que la poussière en suspension traçait des motifs proches de glyphes oubliés. Autour d’elle, les gravures anciennes se mirent à luire : filaments de cuivre, motifs solaires, réseaux souterrains stylisés, tous témoins d’un artisanat destiné à dompter l’énergie du monde.

Lorsque la bague se verrouilla sur le piédestal, Kyoko vit son reflet se dissoudre dans la lumière. Une pression douce s’installa derrière ses paupières. Ce n’était pas une douleur, mais la sensation intime d’une serrure qui s’ouvre. Alors vinrent les images, non dans l’ordre d’une mémoire, mais comme des vagues successives la submergeant.

D’abord, sa propre vie. Des fragments, des gestes, des visages. Des réminiscences d’enfance, rires suspendus dans une maison étroite, chaleur d’une main qui la guidait. Puis des éclats plus proches : la colère froide avant chaque combat, la nuit où elle jura d’éradiquer le chakra, la silhouette de Wattan prête au sacrifice. Tout afflua avec une netteté irréelle, comme si l’objet ne montrait pas seulement des souvenirs mais recomposait le fil brisé de son existence.

Masashi apparut ensuite, non pas en chair, mais comme une idée incarnée. Sa lente compréhension que l’énergie et le temps étaient liés lui traversa l’esprit comme une vérité brute. Le soleil ne donnait pas seulement la lumière, il tissait la trame du temps. Chaque flux détourné, chaque canal utilisé altérait la cadence du monde. Masashi l’avait compris trop tard, après avoir vu les retombées : forêts réordonnées, bêtes difformes, villages aux saisons brouillées. Ce qu’il craignait, il l’avait transmis en murmures, en cartes inachevées, en demi-révélations. Kyoko, à l’époque, n’y avait pas cru.

Puis la vision s’élargit. D’autres temps surgirent, plus anciens, peut-être antérieurs à toute mémoire humaine. Des hommes bâtissant, luttant, s’adaptant à un continent impitoyable. Et au milieu d’eux, une femme au regard doux, aux cheveux blonds pâles comme le blé sous le soleil : Konohanasakuya. Sa venue n’avait rien d’une conquête, c’était une offrande. Elle contempla ce monde et, avec une tendresse qui contrastait avec son âpreté, entreprit de tisser un réseau doré sous la peau de la terre. Un réseau qui capterait l’essence solaire sans laisser cette force consumer les cœurs mortels.

Les visions la montrèrent creusant des canaux, gravant des symboles solaires dans la pierre, scellant des veines d’or. Chaque canalisation lui coûtait des années de vie. Son père, le dieu Taiyō, lui avait ordonné de transformer une malédiction en don. Elle obéit, non par orgueil, mais par compassion. Son énergie permit aux villages de survivre, aux cultures de prospérer, aux architectures de défier les tempêtes. Pour un temps, la paix régna. Les hommes purent respirer.

Mais la lumière offerte finit toujours par attiser le désir. Les images devinrent cruelles. Des hommes s’appropriant le don pour dominer, des familles s’entredéchirant autour des points d’accès, des armées s’exerçant au bord des puits d’énergie. Chaque appropriation corrompait le fil d’or. La bienveillance de Konohanasakuya se transforma en ressource stratégique. Et comme Masashi l’avait pressenti, la malédiction muta. Ce présent divin n’était-il destiné qu’à un temps limité ? Le temps pour l’homme d’apprivoiser son monde ? Konohanasakuya ne pouvait répondre. Elle se sacrifia, donnant naissance à une paix illusoire. Elle croyait en une paix choisie par ses enfants. L’avenir ne lui appartenait pas.

Kyoko sentit la nostalgie et l’amertume se nouer. Sa croisade prenait place dans le cercle ancien d’un serpent qui se mord la queue. La bague, elle, continuait de chanter. Ce chant n’appelait pas à la destruction. Il était archive, mémoire vivante, illusion millénaire, à la fois souvenance et mise en garde.

Alors surgit une dernière image. Konohanasakuya, au crépuscule de sa vie, déposant un cube d’or dans les entrailles du Yuukan. Ce cœur, disait la vision, permettait de remodeler les flux d’énergie du continent tout entier. Le sceau protégeait l’équilibre fragile entre don et folie. La bague que Kyoko tenait n’était qu’une résonance de ce sceau, non une arme, mais un témoin. Un témoin qui choisissait, selon l’intention de celui qui l’harmonisait, d’ouvrir ou de préserver. Reconnaissait-elle ce cube ? Celui-là même qu’un autre peuple utilisa jadis pour sceller une divinité…

L’illusion perdit soudain de son intensité. La grotte retrouva ses bruits : le goutte-à-goutte régulier, le souffle filtré du vent. Mais Kyoko savait que quelque chose en elle avait changé pour toujours. Les certitudes affluaient, tangibles : l’énergie liée au temps, le soleil à la fois source et juge, Konohanasakuya bienfaitrice sacrifiée, et la clé, lourde de conséquences morales autant que physiques.

Ce qu’elle croyait n’être qu’un artefact voué à sa vendetta prenait une dimension nouvelle. Préserver l’équilibre, ou le rompre au nom d’une colère juste ? Masashi avait compris trop tard. Elle, à présent, voyait la logique cachée. Le monde avait été façonné par des dons douloureux.

La bague se mit à trembler. Le joyau se dissipa en une fumée verdâtre, ne laissant au sol qu’un anneau d’or nu. Ironique conclusion.

Autour d’elle, les cendres de Wattan absorbèrent la lumière comme si elles attendaient une fin. La grotte expira, et la clarté s’adoucit, telle une lampe dont on baisse la flamme. Deux voies s’esquissèrent devant Kyoko. L’une promettait la réparation par l’éradication, l’autre un chemin plus fin, plus dangereux, fait d’équilibre et de patience.

Dialogue de personnage
« Kitto, Kyoko… »

La voix résonna. Elle la connaissait. Ce n’était pas celle d’un souvenir personnel, mais la mémoire du Yuukan. Celle d’un demi-dieu, frère de Konohanasakuya, l’un de ses trois frères. L’homme qui, nu comme un nouveau-né, avait surgi sur le continent des siècles après elle et bouleversé le monde shinobi. L’homme qui voulut soumettre les peuples. Celui qui, lorsque ces derniers se rebellèrent, tenta en vain de mettre fin à l’énergie spirituelle.

HRP : Pour toute personne qui lira ce post, les RP précédents de Chikara Yasakani ne sont pas à considérer. Ils appartiennent à un passé qui a été chronologiquement effacé.

Il y a 2 mois


Dialogue de personnage
« Konohanasakuya… »


Un simple nom, résonnant au fond de toi comme un écho. Des souvenirs, les tiens, puis ceux d’un autre temps. Passé et présent s’entremêlaient dans tes pensées, une femme, une seule, des cheveux blonds, remodelant le monde pour le bien de sa propre civilisation. Un ordre, un cycle, une boucle, des guerres, des morts, des vainqueurs et des perdants. Puis finalement un sacrifice, celui de sa propre personne, afin de sauver une humanité perdue. L’énergie était bien plus qu’un simple outil, c’était une condition, un facteur déterminant.

Tu comprenais enfin, tout devenait plus clair dans ton esprit. Tu ressentais, plus que jamais, les souffrances de ce monde. Pourtant, malgré cette compréhension nouvelle, une chose ne changeait pas : cette haine grandissante. Celle que tu portais envers ce destin qui semblait inéluctable. Tu refusais de l’accepter, tout ces sacrifices, qu’ils soient tiens ou ceux d’antan, ne pouvaient avoir été effectués en vain.

C’est alors que tout s’effaça, ce qui ressemblait à une illusion se dissipa pour laisser place à une autre. Cette fine lumière, puis cette voix qui prononça ton nom, tu la reconnaissais parfaitement. Ton sang ne fit qu’un tour, tu ne pouvais, une nouvelle fois, refuser l’évidence. Celui dont le nom était tut, celui qui comme toi avait souhaité débarrasser ce monde de son énergie, celui qui voulait priver les hommes d’un pouvoir qu’ils ne méritaient pas. Sa sœur et lui étaient les deux faces d’une même pièce, les origines d’un cycle, deux voies.

Dialogue de personnage
« Cette voix… Lui… »


Il y avait en toi une rancœur, pas seulement envers cet être, mais envers tout ceux qui de près ou de loin auraient pu changer les choses. Tu te demandais si l’Empereur lui même était au courant de ces vérités, s’il avait sciemment provoqué le Kakusei tout en sachant que cela ne profiterait nullement à l’humanité, mais uniquement à lui. Tu avais accepté les mensonges, la propagande, car tout ceci était nécessaire pour créer un monde meilleur, du moins le croyais-tu. Tout ce que tu avais finalement réussi à faire en lui venant en aide ce fut d’accélérer les choses, de précipiter ce monde vers sa perte.
Hattori Masashi n’était pas plus admirable, lui savait déjà tout, il avait eu l’occasion de changer les choses et pourtant… il s’était évertué à rester silencieux, ne distribuant sa connaissance qu’au compte-goutte. Avait-il à ce point perdu foi en l’humanité en essayant d’accomplir cette tâche seul ? Il aurait pu éviter bien des morts, il aurait pu éviter la disparition de son fils, la mort de sa femme et son propre destin, et pourtant il n’en fit rien, restant passif jusqu’à l’instant décisif. Était-ce parce que comme toi autrefois, personne n’y croyait ?
Tu restas là, observant ces deux esquisses qui se formaient devant toi. Tu compris alors ce qu’elles représentaient, mais quelque chose au fond de toi t’empêchait de faire un choix.

Dialogue de personnage
« Cela vous amuse, pas vrai ? Les secrets, les mystères, les humains qui s’entre-tuent… »


L’indécision, celle la même qui te tuais intérieurement depuis des années. Tu agissais, prétextant une conviction profonde, alors que tu étais en proie au doute chaque jour de ton existence. Après tout, tu n’étais rien d’autre qu’une simple humaine toi aussi, qui étais-tu pour pouvoir prétendre comprendre les desseins des plus grands ? Le Kakusei avait été loin d’être comme tu l’avais imaginé, la destruction et tout les morts engendrés… jamais tu n’avais souhaité que cela ne se passe ainsi, mais une fois encore tu étais restée impuissante, ignorante.

Après tout n’était-ce pas la le résumé de ta vie ? La destruction ? Même cet Empire que tu avais aidée à construire avait été bâti sur les ruines d’un autre monde, ton propre monde, celui des shinobis. Tu étais partiellement responsable de l’exil des Konohajins, aidant le gouverneur à prendre le contrôle de Konoha par l’intermédiaire des civils. Tu avais réduit à néant une grande partie du clan Rihatsu, usant comme prétexte l’anéantissement de leur Confrérie, te retournant même contre ceux qui t’appelaient autrefois leur « amie ». Sayuri, Minori, Wattan, toutes mortes, pour toi. Et tu savais, bien que tu tâchais de ne pas y penser, que tu ne tarderais pas à conduire Saori, Tan et Kohana au même destin. C’était ainsi avec tout ce qui t’entourait.

La voie de l’éradication était alors la plus évidente, et pourtant tu ne parvenais pas à faire un pas, à l’embrasser pleinement. Konohanasakuya, la clé, elle s’était sacrifiée pour permettre à ce monde de vivre, renonçant à sa propre existence pour un but plus grand. N’avais-tu pas fais la même chose, à ta propre échelle ? Pouvais-tu seulement anéantir les efforts de toute cette civilisation sur de simples convictions doublées d’incertitude ? D’un autre côté, ta propre race méritait-elle ce don qui avait été fait jadis à d’autres ? Ce pouvoir était puissant, trop, mais ton peuple pouvait-il s’en passer ? L’Empire lui même y avait recours après tout.

Dialogue de personnage
« Nos vies, notre histoire… tout ce que nous sommes, ce n’est qu’un jeu, j’en ai assez, je suis fatiguée de tout cela. »


Revoir tes propres souvenir te rappela qui tu étais, ce que tu recherchais, la vie que tu voulais, et ce n’était pas celle-ci. Tu n’avais jamais demandé à devenir cette personne, tout ce que tu voulais c’était explorer ce monde, vivre au jour le jour sans jamais avoir à te soucier du lendemain. Aujourd’hui tu étais emprisonnée, prisonnière d’une boucle dans laquelle tu n’étais qu’un pion. Tu avais l’opportunité de faire un choix, décisif, pour toi et l’avenir de ce monde, mais en étais-tu réellement capable ? Était-ce sur les épaules d’une gamine Konohajin qu’un tel fardeau devait reposer ? Tu avais vu dans ton propre reflet, celui d’antan, celui d’une fille souriante, aimante, bienveillante. Quand avais-tu perdu tout cela ?

Dialogue de personnage
« Et si… Et si je refusais de jouer selon vos règles ? Si je refusais les chemins qui s’ouvrent à moi pour créer ma propre voie ? Si je refusais de suivre ce que vous et votre sœur avez créé… »


Le cube d’or, la clé, l’ultime étape. Pourquoi réitérer les erreurs du passé quand tu pouvais remodeler toi même ce monde selon ta propre vision ? Pourquoi accomplir la volonté de divinités disparues quand tu pouvais accomplir la tienne ? Tu n’avais jamais eu l’arrogance de céder à cette ambition, et pourtant… maintenant que tu avais toutes les cartes en main, tu réalisais que la Hattori avait peut-être raison finalement.

Il y a 2 mois