A quelques jours près (ouvert)

Dans quelques jours, tout allait se jouer. Dans quelques jours, sa vengeance serait enfin accomplie. Ce minable allait comprendre sa douleur, il allait regretter avoir osé agresser un Chikara en pleine rue ! Oui, il allait en faire de la charpie. Ça lui faisait penser qu'il ne connaissait même pas son nom, en fait. Qu'importe. Il n'était rien, et son nom n'avait aucune importance. Ce n'était qu'une tache dans sa vie et il allait l'effacer bien rapidement.  Oui, il allait le balayer d'un revers de main, comme il l'avait promis au Kage Chikara ! Il le fallait, il le devait.
Un énième coup de poing vint s'abattre sur le tronc de ce malheureux arbre, brisant un peu plus la carapace d'écorce qui le recouvrait. Oui, Nakatsu s’entraînait. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes mais, une fois de temps en temps... Et puis, il était tout simplement hors de question qu'il perde ce combat. Même cette pensée devait être prohibée. 
Quand il y repensait, sa semaine avait commencé de façon vraiment étrange. En quelques jours, il avait rencontré les deux Kage, s'était entretenu d'un sujet important avec le seul qui méritait ce titre et avait bien failli finir embroché au bout de la dague d'un Uzumaki qui devait surement encore porter  des couches-culottes.


Comme pour se punir de cette honte, le blond enchaîna coup sur coup en accélérant le rythme. Passer ses nerfs, s’entraîner. Passer ses nerfs, s’entraîner. Passer ses nerfs. Ses métacarpes suintaient d'un liquide mélangeant sève, sueur et sang et la douleur parcourait ses mains. S'entraîner. Il était dessus depuis des heures. Un dernier coup fit une percée dans le bois et lui enfonça une écharde d'un demi-pouce dans la main, lui arrachant un râle de mécontentement. Ce détail le fit interrompre momentanément son exercice. Il se retourna pour s'appuyer sur le corps de sa cible avant de se laisser glisser lentement jusqu'au sol. Assis là, il retira ce qui s'était immiscé dans sa main avant de passer cette dernière dans ces cheveux. Nakatsu était songeur. Le monde allait bientôt changer. En bien ? Il l'ignorait. Il n'était pas le mieux placer pour juger le bon ou le mauvais. Un bruit dans les buissons le tira de ses rêveries. Par de vifs regards, il rechercha la provenance du bruit, en vain. Rien ne se découpait parmi les feuillages, rien ne bougeait en dehors de quelques branches trop exposées. Devenait-il fou ? Avait-il halluciné ? Nakatsu secoua brièvement la tête pour faire fuir ses idées mais un nouveau bruit similaire revint le hanter. Se levant d'un bond, il était désormais sur de la présence que quelqu'un, ou quelque chose.



Était-on venu pour espionner ses mouvements de combat ? Sales Uzumaki, tous des tricheurs ! Ou peut-être était-ce tout autre chose...Il l'ignorait mais tout ceci ne lui disait rien qui vaille.

        Sana, tremblotante de froid, porta sa clope à ses lèvres pour ingérer une nouvelle bouffée de nicotine. « Cette connerie va te tuer ! » avait-elle souvent entendu, ça l'avait toujours fais bien rire étant donné qu'elle était morte plus de 200 ans plus tôt. Que faisait-elle là ? Caché entre deux buissons ? Bonne question. Elle n'en savait guère plus que vous. Quitter Cha, le temps d'une journée, était son petit plaisir à elle, rejoindre les terres où tout avait commencé. Ici elle était morte, ici elle avait ressuscité, auprès du prince, son cher Prince.

        En face d'elle se déroulait une scène plutôt déroutante. Une blondinet s'amusait à frapper de toutes ses forces sur un pauvre tronc sans défense. Quel drôle de divertissement. Vraiment, elle n'arriverait jamais à comprendre les mortels, ils étaient si dérisoires, si futiles.



        Sana avait décidé de sortir de son anonymat. S'extirpant des buissons ou elle se planquait depuis une bonne vingtaine de minutes.

D'un pas lent, l'espion -car il y en avait bien un- quitta sa cachette pour s'imposer à la vue de Nakatsu. Après un léger sursaut de sa part, il ne put s'empêcher d'arquer un sourcil perplexe face à l'étrange créature qui se venait de se dévoiler. De longs cheveux bruns tombaient en cascade sur ses épaules, créant un contraste surprenant avec sa peau pâle et ses yeux...rouges ?! Des yeux rouges ? Alors ça, ce n'était pas commun. D'un bond, Nakatsu se remit sur ses pieds et réfléchit à la possible identité de cette inconnue dont les formes étaient représentatives de la gent féminine. Voyons, où avait-il entendu parler d'yeux rouges ? Il connaissait l'existence d'un clan de Kiri dont les yeux étaient dans ces tons pourpres mais ces derniers avaient tous des cheveux blancs... À moins qu'elle ne soit une exception ? Où  tout autre chose...
Une vieille légende lui revint en mémoire. C'était une histoire de monstres de la nuit qui... Qui quoi déjà ? Rah, il ne s'en souvenait plus. Mais ils avaient les yeux rouges aussi.  Enfin, peut-être. Il lui semblait...
Ce n'était qu'une légende qui ne l'avait jamais intéressé. La vie est suffisamment mystérieuse, inutile de se farcir la tête de contes pour enfants pas sages. Et puis, des monstres de la nuit en plein jour, quelle idée ! Non, ça ne pouvait pas être ça. Même si les arbres bloquaient l'avancée des rayons du soleil, il ne faisait pas noir pour autant. Cette hypothèse fut donc rapidement exclue du lot.


En tout cas, sa tête ne lui était pas familière et ne venait probablement pas de Konoha. Une dégaine pareille, ça ne passe pas inaperçu.

Soudain, un grand coup de vent s'engouffra dans le bois. Les cheveux de Nakatsu volèrent et l'ombre des feuillages se mouva quelques secondes à peine, mais juste suffisamment pour atteindre l'une des mains du Kenketsu. Celle-ci commença à fumer et à noircir. Le vampire avait conscience de la désintégration de son corps, mais il n'en ressentait pas la douleur.

Que venait-il faire par ici? C'était pourtant dangereux pour un vampire de si bas étage de se promener en plein jour... Il avait tout intérêt à rester à l'ombre des arbres et à trouver un abri rapidement. La forêt n'arrêtait jamais complètement les rayons du soleil, et bien que le vampire parvienne à rester à l'ombre, sa fatigue grimpait rapidement.

Un vampire qui viendrait mourir de son propre gré au soleil se verrait offrir une mort bien pitoyable... Qu'avait donc ce vampire derrière la tête? Son comportement était des plus tordu, mais heureusement pour lui, la nature venait d'exercer sur lui comme une piqure de rappel. Désormais, c'était à lui de se mettre en sécurité !

        Les choses s'étaient enchaînées très vite, le blondinet avait été surpris de mon arrivé, à l'évidence, il n'avait pas compris qui j'étais et se demandait bien qu'es ce que je pouvais foutre ici. Bon, là dessus, je ne pouvais pas le renseigner. Une situation coquasse mais plutôt calme, le gamin n'avait pas l'aire plus affolé que ça, sûrement qu'il ne connaissait pas les Keketsu.

        Mais d'un coup, tout bascula, un vent venu d'ailleurs vint mettre a nu ma peau pourtant bien caché sous les feuillages. Je senti ma main brûlé instantanément, aucune douleur, mais une sensation que la mort me quittait. Instinctivement, je sautais dans un buisson, histoire de me couvrir au maximum. Il fallait que je m'abrite un moment, jusqu'à que la nuit tombe complètement, plus qu'une vingtaine de minutes, vingt minutes qui risquait d'être les plus longues de ma vie.



        Je n'allais pas m'en sortir seul, il me fallait de l'assistance, qu'il m'ammene du feuillage qu'il explose le soleil s'il le fallait mais il fallait m'aider ! Allez blondinette, prend ton courage à demain, et aide une pauvre petite morte vivante en detresse.

Un vent lourd et chargé d'odeurs en tout genre vint s'immiscer dans la conversation, balayant en quelques instants les cheveux, les feuillages et tout ce qu'il pouvait soulever, en fait. La lumière du jour en profita pour venir éclairer les lieux et on peut dire que ce petit détail changea toute la trame de l'histoire. Petit détail qui fit brûler la main de l'interlocutrice, quand même !

Vous vous demandez surement la tête que devait tirer Nakatsu dans une telle situation et croyez-moi, elle était assez épique. Loin d'être le plus réceptif ou le plus intelligent de Konoha, Nakatsu vit tout ceci comme la plus grosse hallucination de sa vie. Était-ce l'odeur forte de la sève d'arbre qui lui avait fait cet effet ? Ou la présence de champignons ! Quelqu'un avait peut-être même empoisonné l'air, qui sait ?! Toujours est-il que la main de cette femme venait de noircir comme une tranche de bœuf oubliée sur le grill par un Akimichi malade ! Non, ce n'était qu'un rêve, rien de plus.

Ce fait sembla désemparer la ''jeune'' femme qui... Ne trouva rien de mieux que d'ordonner au Konoha-jin un coup de main -sans mauvais jeu de mots. C'était une hallucination, c'était obligé. Personne ne peut bruler aux rayons du soleil si  ?! Personne à part... Non, mais non. On en a déjà parlé avant, ce n'est qu'une légende. Quoique là, pour un mythe, elle semblait bien vivante. Nakatsu secoua vivement la tête dans l'espoir de remettre ses idées en place. Ce genre de bestioles né-xis-tent-pas. Mais sa main continuait tout de même de fumer et l'odeur lui fit finalement revenir à la réalité : ce n'était pas un rêve et quelqu'un était bel et bien en train de fondre devant lui.



Roi de la déduction : Nakatsu. Son instinct l'incitait à lui portait assistance, mais d'un autre côté... Cette femme était louche. Vraiment louche. Après avoir avancé d'un pas, il se stoppa et réitéra sa question.



L'aider, à la limite, dans un élan de gentillesse, soit. Mais si c'est pour s'attirer de nouvelles emmerdes, non merci. Mossieur avait déjà sa dose d'ennuis.

        Marmonna Sana en entendant son interlocuteur tergiversé. Que faisait-il bordel ? Quand on voit une jeune demoiselle en détresse ou lui porte secours non ?! Il n'a jamais lui de conte lui pour sur. A moins qu'il soit gay, oui voilà un preux chevalier pédé. Voilà bien la veine de Sana, sur tout les hommes qu'elle aurait pu croiser, elle tombe sur un homo.



        Le temps manquait à Sana, si elle en avait eu elle lui aurait bien expliquer comme elle avait vécu ici plus de 200 ans plus tôt, avant même que Konoha soit crée. Elle lui aurait aussi parler de comment elle était morte, au combat, de pourquoi elle avait survécu. Mais maintenant, c'était le temps de l'action, donc ecoute bien petit blondinet, prend ton courage à deux mains et aide là bordel !

Plus les secondes passaient, plus ses sens lui criaient de laisser cette femme à son sort et de se tirer. C'est vrai, après tout, il n'avait aucune raison de l'aider. C'était une inconnue grossière et irrespectueuse des plus suspectes. Prévenir le Hokage qu'une personne aussi étrange erre dans la forêt était une priorité ! 
Mais pourtant. Pourtant il se refusait de fuir comme un lâche un problème qu'il n'aurait certainement aucun mal à gérer tout seul. Allait-il ennuyer le Kage pour un souci qui n'en était pas vraiment un ? Non. Il ne pouvait pas. Il s'approcha alors de la brune tout en restant sur ses gardes.




Cette question n'en était pas vraiment une mais plus un avertissement. Une fois persuadé qu'elle avait bien saisi la subtilité de la chose, il leva son doigt en direction du sud. 



A vrai dire, il ne savait pas franchement comment l'aider. Devait-il la couvrir de sa veste, la pousser brutalement dans un bosquet ? Il priait secrètement pour qu'elle n'ait pas dans l'idée de se faire porter comme une damoiselle en détresse. Là, ça serait vraiment le pompon.

        Enfin le blondinet c'était décidé à venir l'aider, Sana était un peu rassurer, finalement, elle allait peut-être pouvoir s'en sortir finalement ! On venait de lui indiquer la direction à suivre, mais pour limiter les risques, il fallait mieux prendre des pincettes. Sana attrapa deux branche de feuillages dans le buisson qui lui servait de couverture. Elle retira sa veste et la déchira en deux pour couvrir chacune des branches et en faire des ombrelles improvisées. Vive le système D ! Elle en tendit une a son « partenaire »



        Encore une petite pique, elle ne pouvait pas s'en empêcher cette garce, mais il fallait se calmer, sans lui, elle serait en mauvaise posture à cette heure ci. Elle avança donc dans la direction qu'il lui avait indiqué, voyons voir ou se trouvais cette grotte.

        Après seulement cinq minutes de marche sans encombre, ils arrivaient à destination. C'était une grotte tout ce qui de plus banal, pas de quoi s’épandre sur le sujet.

Et voilà que maintenant, il devait jouer au porteur d'éventail avec une inconnue au beau milieu de la forêt. Décidément, sa vie était bien étrange ces temps-ci. Le pire c'est que cette situation semblait bien divertir la femme qui en profitait pour effaroucher par de petites remarques cinglantes. Remarque à laquelle il avait répondu 



Il se retrouvait à faire l'idiot avec une ombrelle improvisée et en plus elle se payait sa tête. L'envie de la planter là le titillait mais maintenant qu'il avait commencé, il ne pouvait plus vraiment reculer... Quoique...
Le temps de réfléchir à la chose, ils étaient arrivés à destination. Et le temps des réponses avait sonné.
Et ça tombe bien parce que son esprit fusait dans tous les sens.



Et tout ceci n'était qu'une infime partie de tout ce qui envahissait ses pensées. Pendant que la brune s'était abrité sous la grotte, Nakatsu avait en revanche préféré resté à l'air libre, au cas où.
Après out, on n'est jamais trop prudent.

        Mais… Il est épileptique ou quoi ce gars ? Pete un coup chepa fait quelque chose parce que la tu vas nous claquer dans les doigts. Il avait au moins douze questions, et je vous donne le chiffre hors taxes. Bon, je crois que Sana doit répondre, mais elle n'en a pas envie, pas du tout même, elle a plus d'attrait a joué avec les nerfs de son compagnon.


        Il était rester à la lumière, évitant de l'accompagner dans la grotte, une méfiance tout à fait compréhensible en réalité, il ne savait rien de Sana, elle aurait tout aussi bien plus lui arracher la tête dès qu'ils étaient arrivés à l’intérieur. Bon assez joué vieillarde, maintenant répond lui.

Chose étonnante mais Nakatsu se calma suite à la demande de la femme. Ces paroles lui avaient rappelé la demande de son Kage : il fallait qu'il apprenne à se calmer. C'était un fait, il était trop nerveux. Il soupira longuement et passa sa main sur son visage. Bon, cette femme était réelle mais soit elle était folle, soit elle essayait de lui faire un coup fourré, soit elle était excessivement vieille. Cette dernière option le dégouta un peu. Surtout quand elle dit que cet arbre fut le sien. Mais attendez cet arbre à au moins cent... ans. Les yeux ronds comme des billes, Nakatsu avait écouté le petit monologue de la pas de la tout jeune femme en se demandant ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas. Peut-être avait-elle tout inventé...



Il n'y croyait pas trop, c'était un peu trop gros pour lui. Mais le nom de Kenketsu c'était... C'était celui de cette légende-là, ouais ! Cette vérité lui sauta à la tête.



Nakatsu recula instinctivement d'un pas. Il était hors de question qu'il serve de casse-dalle aujourd'hui. Non, hors de question.