Raiko bouillonnait intérieurement, mais il ne devait surtout pas exploser. Cette fois, il avait perdu. Hidemi avait été plus maligne, ou alors moins joueuse. Quant à Raiko, il avait cru enfin pouvoir s'exposer. Mais nul ne le comprenait... Pas même Genichi. Seule sa mère avait su voir clair en lui, malgré leurs différents... Mais maman n'était plus, et chaque parole de l'intendante le lui rappelait.
Le bellâtre adopta son air neutre, comme il adoptait si souvent. Un jour, cette femme payerait pour son affront. Un jour, Raiko lui écrasait le nez de son talon comme l'on écrasa l'insecte qui dérange. Un jour, Hidemi ne serait plus qu'un mauvais souvenir, qui ferait sourire Raiko qui lui ferait dire :
finalement, j'ai connu bien meilleur adversaire...
Mais Raiko n'avait aucun envie de sourire, en ce moment. Car la partie était terminée. Et elle avait été des plus désagréables.
Elle croisa les mains sur ses jambes, tournant légèrement le visage. Son sourire était faux, comme toute sa droite posture et son calme maîtrisé. C'était peut-être là les dernières façade d'une vipère bafouée.
« Dois-je quitter ? Ou puis-je vous être utile d'une quelconque manière ? »
Plus d'affinité, plus aucune complaisance. Raiko était redevenu le serviteur qu'il se devait d'être. Et cela ne lui plaisait guère. Hélas, Hidemi ne pouvait sûrement rien lui permettre de plus. Puis une idée lui traversa l'esprit. Une idée bien noire. Raiko cacha cet éclat de malice.
Il changea de sujet.
« À vrai dire, avant de partir, j'aimerais vous demander un service. Depuis quelques temps, j'ai l'impression de mon institution est moins tolérée. Pourriez-vous m'arranger un entretien avec le Raikage ? Je ne voudrais pas faire de l'ombre à la politique du village. Et malheureusement, je ne vous crois capable de régler mon problème... »
Le ton était banal. Raiko ne pouvait repartir les mains vides.