Trois jours s'étaient écoulés, j'avais peur, je m'éveillais d'un cauchemar, j'avais rêvé de ma défaite. Mon corps tremblait, il refusait de combattre aujourd'hui. On m'avait pourtant apprit toute ma vie à ne pas avoir peur de la mort, à l'affronter avec ferveur et honneur pourtant aujourd'hui c'était elle qui venait enroulé mon cœur et me tordre de douleur.
Ce matin je ne déjeuna qu'à peine, je m'habilla dans une belle tunique blanche malgré que j'allais sûrement la détruire, mais si aujourd'hui devait être mon dernier jour, je voulais apparaître avec une belle tunique blanche.
Je prit le dernier petit pain qui était présent sur la table et je m'en alla, je marchais, il était 7h, c'est à dire quelques heures avant le début du combat. Je ne sais pourquoi mais aujourd'hui je m'en alla sur le toit de l'académie ninja, sur le chemin je ne vis personne, le village dormait toujours. Une fois arrivé à l'académie ma mémoire retraçait ma vie ici avec tant d'émotions. Je me revoyais jouer avec Yue, mon seul et unique rivaux qui s'approcherait le plus d'un ami à mes yeux. Il y avait aussi de nombreux autres enfants que j'avais tant haïs mais qui avec un peu de recul ne me paraissait pas si terribles que ça.
Je revoyais chacune de mes décisions, chacun de ces moments que j'avais stocké en mémoire et même certains que je souhaitais oublié, je me rappelais des moments où on me traitait d'idiot, des moment où moi et Yue nous battions en plein milieu de la salle de classe ou de toutes nos petites farces que nous faisions à notre sensei. Comme on dit tout ceci était la belle époque et tout cela allait peut-être bientôt se terminer. Mais quoi qu'il arrive aujourd'hui marquerait la fin de quelque chose.
J'étais déjà sur le haut de ce toit et je voyais à nouveau Konoha dans son ensemble, à nouveau je ressentais ce doux souffle du matin qui envolaient mes cheveux. Des larmes coulaient sur mes joues, des larmes que j'avais tenté de retenir en vain. Je regardais alors le village s'éveiller, j'observais certaine maison qui mirent rapidement le petit bois à chauffer tandis que d'autres ouvraient leur fenêtres. Aujourd'hui était un beau jour, le ciel n'avait pas ne pas être pour l'instant au plus haut dans le ciel mon esprit savait qu'il serait là pour voir le résultat de ce combat.
Le ciel était orangée, les nuages étaient roses, au loin derrière la montagne dans laquelle était taillée les visages des Hokages se trouvait ce magnifique soleil. Je plissais les yeux afin de ne pas être trop ébloui par sa lumière. Les oiseaux commençaient à jacqueter, les arbres commençaient à frissonner, les rues commençaient à se remplir et l'académie n'allait pas tarder à ouvrir. Je partais donc de ce paysage et avant de partir je grava mon nom sur la rembarre de cette académie avec la dague qui était dans ma poche arrière.
Je descendais les escaliers lentement, je ne me pressais pas et pourquoi se presser ? N'allais-je peut-être pas mourir aujourd'hui ? J'avais donc tout mon temps, mes pas étaient lents et rythmés, d'ailleurs je n'avais jamais remarqué que ces escaliers étaient si long à descendre. Quelques minutes s'écoulèrent avant que je ne me retrouve à nouveau dans la cours. En passant je croisais quelques regards qui ne m'étaient pas inconnus, des conversations commençaient déjà à fusées mais aucun mots d'encouragement.
Je continuais ma route, le chemin était long, très long et tout me semblait nouveau, comme quoi le philosophe qui parla d'un jour nouveau avant sa mort n'était pas un si gros idiot que ça car aujourd'hui j'étais celui qui l'expérimentait. Mais vous savez ce qui m'étonnais le plus, c'est que malgré toutes ces pensées parasites que j'aurais normalement dû avoir, toutes ces attentes, les seules mots qui résonnaient dans ma tête sur ce chemin étaient : " Je n'avais jamais remarqué la beauté de ce pays. " C'était vrais, moi qui ne voyais le monde qu'en noir et en blanc voyais aujourd'hui des couleurs, de si douces couleurs. Le ciel qui était tout à l'heure orangé et rosâtre devenait maintenant bleu, le soleil illuminait maintenant mon dos et les arbres verts ainsi que les doux pétales des cerisiers qui étaient en fleur. Rose, orange, vert, bleu, marron, toutes ces couleurs me semblaient nouvelles, toutes ces beautés me semblaient lointaines. La question n'était donc pas allais-je mourir aujourd'hui mais plutôt avais-je déjà vécu jusqu'à ce jour ?
Mon cœur avait beau être lourd, je me rapprochais de l'endroit de rendez-vous et mes jambes semblaient trembler. Les passants me reconnaissaient tous et les paris que j'entendais malgré moi n'était pas en ma faveur. Alors que j'approchais extrêmement de l'endroit de rendez-vous j'aperçu mon adversaire aujourd'hui. Prit d'un je ne sais quoi, je me dirigea vers lui et alla présenter ces paroles :
« Que le meilleur gagne. Bonne chance. »
Je savais qu'il ne souhaitait que me frapper et que ces poings n'allaient d'ailleurs pas tarder à le faire mais pour l'instant la seule chose à laquelle je pensais était de n'avoir aucun regret en cas de défaite et une chose venait d'être supprimée de ma liste. Au loin je crus apercevoir ce qui paraissait être un ou deux Hokage s'approcher afin d'annoncer le début du combat. La peur montait en moi, le stress, le regret, le désespoir.
Une chose était sûr, le début de ce combat ne tarderait pas. J'étais pour ma part prêt, j'étais à l'endroit du rendez-vous à l'endroit où le combat devrait commencer, je resserrais mes bandages et vérifiais que ma tunique ne partirait pas en pleine action ce qui me vaudrait sûrement une terrible honte.
En tout cas j'étais prêt, il ne restait plus qu'à attendre un arbitre avant que le combat ne commence.