Rencontre avec le Mizukage

Une nouvelle fois, mon chemin et celui d'Hinae s'étaient séparés. J'avais pourtant été à deux doigts de changer mon opinion sur les vampires, mais peut-être qu'elle m'en avait demandé trop d'un coup. Je l'avais sentie s'éloigner de ma position. J'avais un moment hésité à la suivre, me disant qu'elle peinerait à survivre seule puisqu'elle était encore peu habituée à ne plus voir. Mais Sugushi, qui était resté volontairement silencieux et à l'écart pendant le voyage, avait pris l'initiative de la suivre. C'était sûrement mieux ainsi...

Et je poursuivais ma route vers le pays de l'eau.

Ça faisait déjà plusieurs jours que j'étais arrivée aux alentours du point de rendez-vous. J'étais volontairement venue bien avant l'heure, ce qui me permettrait de savoir si le Mizukage avait organisé toute sorte de repérage avant notre rencontre. Si tel était le cas, il y avait de fortes chances pour qu'il cherche à me piéger.

C'était le jour J. D'ici quelques heures, Kaguya Gochiro serait peut-être ici. Je prenais mon mal en patience, dégustais des pommes et revoyais mes échappatoires en cas de pépins.

Dix jours, était le temps inlassablement long que Gochiro devait attendre avant de pouvoir rencontrer la jeune Bakura et ainsi espérer qu'elle accepte de rejoindre les rangs de Kiri, ainsi que de faire part de ces connaissances du monde extérieur... Elle avait été claire, il pouvait venir accompagné mais en aucun cas en grand nombre, alors Gochiro avait décidé d'emmener la jeune Sani avec lui, pourquoi elle ? Tout simplement car l'adolescente pourrais mettre en confiance Bakura, elles c'étaient déjà rencontrées, c'était un point positif...

Alors Gochiro et Sani devait se rendre le long du fleuve qui sépare Iwa et Suna. A 7 km de l'embouchure. Tout deux prirent la route un matin à l'aube, signant le registres des sorties, rares étaient les fois où le nom du Mizukage pouvait arborer ce registre, les fois où ils quittaient le village pouvaient se compter sur les doigts de ces deux mains... Alors après deux jours de marche intensif à bavarder avec la jeune Sani, ils c'étaient enfin trouvés sur le lieu de rendez-vous... Le soleil avait passé son point culminant depuis quelques heures déjà, l'après-midi était entamé...



Alors, le Mizukage s'assit sur un rocher, attendant l'intervention de la Gaikotsu ...

Ils étaient là. Sani et Gochiro et a priori personnes d'autres, sinon de puissants ninjas capables de camoufler leur chakra. Malgré tout, je voulais réellement croire en la bonne fois du Mizukage. Et puis j'étais moi-même devenue puissante ; Je m'en sortirais quoi qu'il arrive. Je soufflais un bon coup et puis j'y allais. Gochiro et Sani pouvait à présent m'apercevoir entre les arbres. J'avançais sans précipitation. J'étais seule. Je me présentais ainsi devant eux et les saluais d'un signe de tête qui prouvait mon respect envers eux.



Je ne savais pas vraiment par où commencer.

Alors que les deux protagonistes attendaient dans un silence de plomb que la jeune femme daigne se montrer, une silhouette se dessina au milieu des arbres, celle de Bakura, elle avait bien changer physiquement en deux ans, elle avait grandit et son jeune corps d'adolescente se transformait en celui d'une jeune femme... Mais en deux ans de vie extérieur, il ne devait pas y avoir qu'un changement physique mais également psychologique... Gochiro ne savait pas réellement à quoi s'attendre... Alors la Gaikotsu salua les deux Kirijins...



Gochiro voulait laisser le temps à la jeune femme de reprendre doucement confiance en l'homme qui l'était, il ne voulait pas brusquer les choses en rentrant directement dans le vif du sujet... Il fallait d'abord créer un terrain de relation stable entre eux...

Finalement, contre toute attente, c'était Sani qui avait été choisie pour accompagner le Mizukage pour sa rencontre avec Bakura. Pourquoi elle, et pas quelqu'un d'autre ? Sani n'avait envisagé qu'un début de réponse... Peu nombreuses étaient les personnes véritablement fiables envers le chef du village, et Sani s'était certainement montrée plus que concernée par les événements de la mission de traque. Sa déception était palpable à chaque fois qu'elle devait parler de cet échec. Elle accompagna donc Gochiro, avec pour crainte, son propre poids, la peur de peser négativement dans les négociations qu'entreprendrait bientôt le Kaguya. Ils arrivèrent finalement après une marche relativement longue. Enfin, Bakura décida de se montrer. Elle était véritablement seule. Où était partie la jeune fille qui l'accompagnait ? La négociation commença par les formalités.



Quelle était la place de la jeune Kaguya dans la conversation ? Elle ressentait le malaise généralisée de cette rencontre. Les deux protagonistes, qui devaient certainement être semés de doutes quant aux intentions de l'autre... Et, elle... Qui se retrouvait au milieu de cette scène sans savoir quoi faire. Elle attendait un moment, un mot, peut-être même un regard, qui trahirait le léger froid s'emparant des lieux.

Je restais à deux mètres d'eux afin de prévenir une éventuelle attaque. Je restais méfiante, même si j'étais contente de voir que le Mizukage s'intéressait suffisamment à moi pour se déplacer en personne. A l'époque où je fréquentais le village, ses sorties étaient plutôt rares. Lui aussi avait probablement changé avec le temps. Et avec la décision de rébellion dont m'avait parlé Nowaki. Je me souvenais d'un discours, peu avant mon départ, au cours duquel il avait juré que Kitai serait le dernier sacrifice. J'avais toujours eu envie d'y croire, mais j'avais du mal à penser que le Mizukage mettrait tout en oeuvre pour tenir ses engagements. Un homme de parole donc ? C'était plutôt une bonne chose... Je ne comptais pas laisser durer les formalités et les politesses, j'essayais donc de réorienter rapidement la conversation.



Je marquais une courte pause.

Au dire de l'ancienne adolescente qu'était Bakura, elle aurait grandit en tout sens, moins naïve et probablement plus puissante en terme de capacité shinobi... La jeune femme craignait d'être traqué pour désertion, quoi de plus normal, la plus part des villages militaire aurait probablement réagit ainsi, peut-être même Kiri, si les besoins en effectif n'était pas urgent pour une révolte contre Kumo...



La voix du Mizukage se voulait rassurante, loin de toute agressivité... Pouvait-il en vouloir à une gamine qui avait décidé de découvrir le monde alors qu'elle était âgée de seize ans ? Il avait quelques doutes à ce sujet là...

Mon regard se perdait un instant dans le vague. A quel genre de vie aurais-je pu prétendre si j'étais restée au village tout ce temps ?



J'étais toujours assez évasive. Finalement, je ne donnais pas réellement d'informations quant à mes activités.



Je tournais tout de même la tête en direction de Sani afin qu'elle confirme les dires de Gochiro s'il lui semblait bon de le faire. Puis je reportais mon attention sur le Mizukage :

Gochiro disait cela s'en véritablement comprendre, car il n'avait jamais vécu aussi longtemps que la femme à l'extérieur de son village, le maximum avait été durant quelques semaines lors de certaines missions avant qu'il ne soit Mizukage...



Puis Bakura s'interrogea sur les conditions que venait d'évoquer Gochiro... Alors en la fixant dans le blanc des yeux avec un sourire aux coins des lèvres, d'un ton toujours amicale il lui expliqua:

Elle était un peu désarmée dans cette conversation... Pouvait-on réellement envisager le retour de Bakura dans les rangs du village ? Comment serait-ce prit par les shinobis de Kiri ? Sani ignorait les raisons de la désertion, elle ne pouvait se contenter que d'observer la conversation progresser en intervenant à de rares occasions pour confirmer les dires. Gochiro était sincère, mais la vie à l'extérieur du village semblait avoir rendu Bakura méfiante, craintive.
Sani aurait-elle pu être à la place de Bakura aujourd'hui, si deux ans plus tôt elle avait décidé elle aussi, de partir de Kiri ? Que pouvait-elle avoir de si particulier, pour attirer autant la convoitise sous toutes ses formes ?

J'avais bien conscience que la durée et le degré de surveillance dépendrait tout bonnement de mon comportement. Mais allais-je pouvoir un jour redevenir une vraie kirijin ? Ou bien y aura-t-il toujours quelqu'un pour m'observer du coin de l'oeil ? Il ne fallait pas simplement que je regagne la confiance du Mizukage, c'était celle de l'ensemble de la population. Et moi aussi je devrais essayer de me montrer moins méfiante. Plus facile à dire qu'à faire...

Bakura ne semblait pas totalement encline à la proposition faite par le Mizukage. Peut-être avait-elle aussi envie de rentrer chez elle, après tout ce temps passé à l'extérieur du village. Tous les protagonistes savaient parfaitement que la réinsertion serait difficile. C'était d'ailleurs l'objet de la question de la Gaikotsu. C'était une question à laquelle Sani pouvait partiellement répondre. Elle intervint soudainement.



Sani fit un léger pas en avant, en direction de la Gaikotsu. Empreinte au doute, il fallait désormais la rassurer, et la gentillesse de Sani permettrait certainement plus facilement de fracturer le cocon protecteur qui entourait Bakura.



Sa voix était d'une douceur velours, c'était la principale caractéristique de Sani... Une fille douce et bienveillante, sans arrière pensée. Elle n'était pas bien intégrée au village... C'était peut-être pour elle une occasion également.



Elle tourna le regard vers Gochiro, comme pour lui présenter ses excuses. Elle était intervenue en lui coupant l'herbe sous le pied.