Deux jours. Deux jours qu'elle n'avait pas sorti de ne serait-ce que le bout de son nez dans le village de Konoha, deux jours qu'elle venait de passer cloitrer chez elle, ignorant tout du monde extérieur et refusant tout contact avec ce dernier. Ses stores étaient fermés, elle avait même renforcé sa porte et y avait rajouté deux loquets et une chaine pour s'assurer que toute intrusion dans ce bâtiment qu'était son domicile serait une tache pénible et ardue.
Tsubasa était assise en tailleur sur un coussin, en plein milieu de son salon. Sur sa tête trônait un petit bâtonnet fumant tenu par son bandeau ninja dont l'odeur devait soi-disant repousser les mauvais esprits.
Des grigris et autres portes bonheurs étaient suspendus un peu partout et de nombreux cierges étaient allumés sans interruption afin que la pièce ne sombre jamais dans l'obscurité totale.
On toqua à sa porte, ce qui lui arracha un petit hoquet de surprise. Étaient-ils là pour elle ? Elle s'était juré de ne pas ouvrir mais une voix qu'elle aurait reconnue entre mille l'appela, dehors. Len. La jeune femme grimaça, rongée par l'envie d'ouvrir à son ami et la peur de ce qui pouvait se trouver derrière cette porte si jamais elle était tombée dans le piège qu'on lui tendait peut-être.
Finalement, après de longues secondes à peser le pour et le contre, elle s'élança vers la porte en expulsant tout l'air qu'elle avait dans ses poumons et, après avoir tout déverrouillé, entrouvrit la porte pour jeter un coup d'œil méfiant dehors. Il n'y avait que cet homme aux longs cheveux noirs et au visage fin et qui ressemblait à s'y méprendre à son précieux camarade. Mais était-ce vraiment lui ? Personne ne pouvait le prouver. Sa main droite glissa jusqu'à son étui à kunais pendant que ses yeux inspectèrent avec attention le beau Chikara qui se tenait face à elle. Il devait la prendre pour une folle. Encore une fois. Elle avait le teint pâle et des poches sous les yeux. La faute de l'insomnie probablement.
Après cette brève inspection, elle l'agrippa par le col de son T-shirt et le tira vers l'intérieur avec autant de douceur qu'un rhinocéros qui souffrirait d'une overdose de caféine. À peine fut-il rentré qu'elle referma vivement le battant et s'y appuya de tout son long.
« Personne ne t'a suivi ? »
Elle colla son oreille sur le chêne massif et écouta attentivement les bruits venant de l'extérieur sans pour autant quitter son invité des yeux.