Pendant que le vent souffle

Un murmure, surement trop faible pour les feuilles de chou de l'autre. Mais bon. Nakatsu soupira, il venait de comprendre que rien de ce type ne pourrait le renseigner, ou même lui être utile. Une perte de temps qu'il n'avait déjà que trop supportée.
Alors pourquoi était-il encore là ? Parce qu'a chaque fois qu'il essayait de se barrer discretos, le gros plein de soupe reprenait de plus belle une conversation des plus NAZES de l'histoire de la conversation.
Et ça, c'était chiant. Pas moyen d'avoir la paix, dans cette forêt. Déjà, pourquoi il était resté ?! Hm ? Pour une querelle avec un mioche. Trois fois rien. Et pour ça, il se tapait désormais un ignare épais comme un roc et à l'esprit aussi affuté qu'un poisson rouge paraplégique.
Allez, cette fois si, c'était la bonne ! Il allait se tirer fi ça et retourner dans le monde normal décompresser un peu.
À moins que ce type plein de bon sens relance la conversation, bien sur.
Nakatsu mordit férocement sa langue dans l'espoir de se contenir de lui foutre sa tête dans l'arrière-train du loup précédemment bouffé et articula.



Il s'arrêta un instant. « Nakatsu » est un nom de mec, pas top pour se faire passer pour une nana. Il réfléchit -pas longtemps- et termina.



À croire que lui-même essayait de s'en convaincre.

C'était une femme très intéressante en face de lui qui lui montrait ses attributs. Elle s'appelait Chikara Nakamura, elle était loin d'être belle mais bon, ce n'était pas une proie de mon protagoniste donc en tant que narrateur je respecterais le choix d'habits et de coupe de cheveux de cette jeune femme, qui était en fait un homme. Bref en tout cas Raito lui était bien assez con pour ne pas avoir aperçu ses traits masculins, bon c'est vrai qu'il n'y en avait pas beaucoup mais bon, quand même avec une telle voix, UNE FEMME ?!

Bref Raito reprit à nouveau en lançant :



Mais quel gros con il disait vraiment tout ce qui lui passait par la tête, le respect il lui crachait à la gueule et l'envoyait se faire bien foutre bien profondément. Mais évidemment il n'en avait pas terminé, maintenant qu'il savait à qui il parlait le gros bonhomme pouvait enfin ouvrir sa gueule et être totalement franc contrairement à ce qu'il avait fait précédemment, car bon, tenir sa langue n'était pas trop son délire.



Le gros bonhomme cherchait dans les alentours quelque chose à manger malheureusement il n'y avait pas grand chose mis à part des restes de dinde caché quelque part dans son armure. Il l'a sortie d'un endroit dont je n'oserais même pas parler et la tend à la jeune femme comme si elle devait manger ça ! Bon chance !

Bon. Cette fois si, il en avait marre. Gros sac ou pas, il allait se le faire. Là, il avait franchi la ligne de non-retour. Il allait lui foutre un bon coup de Katon dans la tronche jusqu'à ce qu'il soit complètement grillé comme un poulet et...
MAIS D’OÙ EST-CE QU'IL SORT CETTE PUTAIN DE CARCASSE DE DINDE ?!
Déstabilisé, outré, frustré par un tel manque de bienséance, Nakatsu sentait ses forces le quitter, faisant de lui une sorte de poupée inoffensive et tremblante. Enfin, avec le don de paroles en plus, bien sur.



En tout cas, lui, les adversaires il devait les divertir, c'est sur. Par sa connerie !

On lui avait demandé son prénom, mais qu'allait-il dire, en effet il possédait un nom de famille très accommodant pour une telle situation mais le grand bonhomme en avait fini avec son clan, il refusait de porter leur nom il ne souhaitait qu'être à son compte. Son cerveau se mis enfin à réfléchir et d'une voix élancée il annonça :



C'était un grand homme, environ 2m00 et un poids d'environ 100 kilogrammes qui refusait de voir sa famille, il n'avait pas peur d'eux mais les redoutaient, certes peut-être paraissaient-ils neutres durant la guerre, mais pourtant Raito avait subit les conséquences de cette guerre et avait ressenti le pouvoir qui montait dans le clan Kitto comme une abomination. Ils étaient abus de leur pouvoir, sachant que le destin de Konoha reposait sur leur mains et qu'en aidant l'un de deux côtés ils en choisiraient le vainqueur et pourraient le contrôler à leur guise.

Raito détestait toutes ces pensées malfaisantes, idiotes, et totalement manipulatrices, c'était un géant, mais un géant humble. Il aimait les beaux idéaux, les vies simples, l'Amour, les sentiments, les passions, et malgré sa bêtise il adorait la connaissance. C'est pour ça qu'il adorait ce garçon du nom de Jin, car il était dépourvue de ces passions, de cet Amour, de tout ces sentiments et d'idéaux, il était perdu, mais complètement perdu, non pas simplement du côté obscur de la force, il ne savait pas où aller et Raito se sentait comme responsable de lui apprendre le côté passionnant de la vie.

C'est ainsi que Raito décidait de qui est-ce qui devait ou ne devait pas rentrer dans son cercle d'amis, et dieu sait que le géant avait du mal à se faire des amis, juste à regarder les 20 dernières minutes pour observer ce phénomène. Le gros bonhomme rangea sa viande qui n'avait pas l'air de plaire et d'un air déçu baissa la tête. Le regard abattu le gros bonhomme se tourna et lui souhaita bonne chance tout en se dirigeant vers son chez lui.

Ah ! Il lui avait cloué le bec là, à ce " juste Raïto " !
Nakatsu affichait un sourire fier, ravi d'avoir enfin pu claquer le beignet de cette grande gueule avant de le perdre petit à petit. L'imposant Raïto s'était levé et s'apprêtait à partir. Comme ça, sans répliquer. L'avait-il vexé ? Apparemment. Nakatsu était partagé entre un sentiment semblable au remords et un parfait nihilisme. C'est vrai quoi, il avait commencé et l'avait parfaitement mérité ! Non ?
Il est débile, gros, grossier, asocial, pieds dans le plat, curieux... Bref, il l'avait cherché.
Et pourtant, Nakatsu se sentait sale, honteux. Mauvais. Il avait l'impression d'être le méchant de l'histoire alors qu'il était la victime, comme toujours. Victime de sa vie tout entière. Il soupira, ne se sentant pas d'aplomb pour combattre son malaise toute la journée et prépara des excuses au gros.




Il se tourna en sa direction et réalisa que... il n'était plus là. Putain. Il s'était excusé pour rien, l'autre s'était déjà barré ! Quel con !
Tant pis, Nakatsu n'allait pas lui courir après non plus. Il resta planté quelques secondes sur place, au cas où il reviendrait, et reprit finalement son chemin, les mains dans les poches et la mine basse.