D'un poisson à l'autre

Aoi avait été sélectionné pour "accueillir" un confrère. Il n'était ici que depuis 9 mois, mais il s'était déjà habitué à la cité de Kiri. Il pouvait ainsi jouir des joies de l'alcool humain. Le requin tigre finit par montrer le bout de son .. nez... Aoi l’accueillit en mangeant un dango au bœuf.



Il retint quelques vulgarités.



Le sabreur était réellement peu enthousiaste de le voir ici. Il craignait le pire. Il s'approcha quelque peu.

Un soleil rougeoyant descendait dans le ciel de Kiri. Et, tandis que le ciel -et ses nuages- se teintait de rouge et d'orange, la brume entourant Kiri commençait à disparaître. Ce phénomène -naturel- avait lieux durant les transitions de saison et notamment lorsque les températures chutaient de manière importante.

Néanmoins, ces température automnale n'empêchèrent guère Mesaki de prendre la route en direction de Kiri. Il avait quitté le Sanctuaire des Hommes-Poissons sur ordre de son Chef. Et, bien que l'homme-requin tigre n'aimait guère se mêler aux humains, il n'avait pas le choix. Un ordre était un ordre. Surtout lorsqu'il était prononcé par son Chef.

Ainsi, traînant les pieds pour se rendre à destination, Mesaki ne ressentait aucunement d’engouement pour cette mission. Ni le froid qui commençait à s'installer. Vêtu uniquement d'un bermuda noir -et d'un bandana de la même couleur- l'homme requin à la peau bleu ne semblait pas sentir le froid.

Arrivant non loin des portes, Mesaki s'arrêta net. Face à lui, se trouvait un membre du Clan Neptunien. Un membre de son clan. Mais ce dernier semblait être réduit à l'état de faux humain. Et bien qu'il fut un homme-poulpe, il n'aurait jamais s'abaisser au coutume humaine. Alors, quand ce dernier le salua d'un manière aussi peu courtoise, Mesaki eut un sourire. Ce dernier ne c'était pas totalement transformé en humain.



Cet homme-poulpe était connu pour de nombreuses choses du côté des Hommes-poissons. Sa picole et ses torgnoles. Alors, pour une fois, Mesaki retint quelques peu ses paroles. Commencer par une agression -ou une baston- ne faisait pas bon genre. Même pour lui.



Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres noir du squale. Cette idée, bien que mensongère, lui plaisait.

Décidément, il n'avait pas changé...



Décidément, l'appel du sang était une seconde nature chez les requins, que d'idioties ! La pieuvre était différente. Il ria de façon expressive.



Il saisit sa gourde et se fit plaisir en s'abreuvant du breuvage.



Aoi était sérieux.

Mesaki ne comprenait pas ce qu'il y avait de drôle. Il avait toujours eu du mal avec cela. L'humour. Néanmoins, il compris vite ce qui était drôle en imaginant cette pieuvre "Sensei". Surtout dans un village d'humain. Décidément, ces humains étaient bien bête. Et ça, c'était drôle. Souriant, il ne répondit cependant rien. Il observa seulement son compère s'abreuver puis l'écouta enchainer sur tout autre chose. Sur ce que pourrait penser les humains de lui. Mesaki n'avait que faire de ces humains et de leurs peurs. Il n'avaient que faire de leur paraître intimidant ou non. Il ne voulait qu'une chose: s'assurer que les hommes poissons étaient bien traité par ses larves à deux pattes ne possédant que des poumons.



Aussitôt dis, aussitôt fait. Ainsi, après avoir posé sa main au niveau de ses dents, Mesaki s'arracha l'entièreté de sa dentition. Il avait à présent, dans les mains, une mâchoire de requin -sa mâchoire- dans les mains.



Aucun sens de l'humour.

Décidément, Mesaki était toujours aussi étrange. La pieuvre n'avait réellement jamais su comment prendre sa façon de se comporter. Les requins étaient différents, sûrement trop nobles.



Aoi n'hésitait pas le moins du monde à rire de cet Amour impossible. Le requin tigre était un raté de son espèce. Il était craint sans raison, un "mauvais" type pour bien des poissons. Mais au fond, il n'était pas aussi rebelle qu'il souhaitait le montrer. Il ne voulait que draguer sa belle.

Mesaki ne comprit -une fois de plus- pas les paroles du calamar. Il était tellement étrange à rire tout le temps. A croire qu'il ne prenait jamais rien au sérieux. Et cela, Mesaki ne le comprenait encore moins. Surtout que son rire ne ressemblait à rien.

Laissant donc la première tirade -incomprise- se perdre dans les méandres de leurs conversations, Mesaki écouta d'une oreille distraite les compliments de l'Octopus. Et lui répondit:



Mesaki riait. Il ne riait pas à cause d'une possible blague qu'il avait faite -et dont il n'avait pas conscience. Non. Il se remémorait seulement -et avec un amusement certain- les visages qu'ils avaient défigurés durant ces dernières semaines. Pour le plaisir. Ou pour impressionné la jeune fille du Chef.

Tout en pensant à elle, il se rappela la raison de sa mission et demanda:

Décidément... Le requin tigre était vraiment flippant.



Les requins étaient malmenés par la vie, ils naissaient avec de terribles envies. Cela pouvait être relativement dangereux que d'en implanter un dans Kiri. La pieuvre n'en était pas la plus heureuse.



Notamment l'alcool à flot dans un bar du sud ! Oh, Aoi savait se faire plaisir, il n'avait nullement besoin d'une autorisation.



Le chef était effectivement pour ce départ. Malgré tout, l'opposition des requins aux dents ardentes était forte. Mesaki était au centre de ce débat, il ne s'opposait pas publiquement... Des rumeurs disaient que son amour pour la fille de la cheffe éclairait la noirceur de son petit cœur rougeâtre.

Buichiro, l'homme requin scie, connu dans le Clan neptunien, et même en dehors, comme étant l’incarnation du guerrier Homme-poisson, son futur était tracé depuis sa naissance, son prénom lui-même était donné pour honorer une bataille légendaire. Du haut de ses deux mètres-cinq et ses 156 kilos de muscles, Buichiro était un géant sans scrupules ni pitié, même pour sa propre race, l'Homme-poisson ne montrait aucune sympathie. Se mettant en colère assez rapidement, ne donnant de l'importance qu'à la force brute, de plus de sa nature arrogante, il n'hésite pas à sous-estimer beaucoup de personnes, notamment les humains, qu'il déteste, les jugeant une race inférieure.


Le Chef du Clan Mitsuna, donna l'ordre à Buichiro de rejoindre six de ses confrères à Kiri, n'aimant pas être mélangé aux autres, de nature solitaire, l'ordre ne réjouissait pas le Requin Scie, de plus qu'il allait côtoyer la plus répugnante des vermines, les humains, mais bien sûr, il ne se pouvait pas de refuser.

C'est donc en quittant le Sanctuaire des Hommes-Poissons, qu'il se dirigeait vers Kiri, le Requin Scie n'était pas fan du froid qui régnait cette saison de l'année, de plus qu'il portait seulement une chemise demi-manche jaune avec des motifs de fleurs noirs ainsi qu'un short vert tenu à l'aide d'une écharpe violette, sans oublier un chapeau melon marron couvert de fourrure sur les bords.

En arrivant devant les portes du village, Buichiro n'était pas entièrement transformé en humain, regardant de gauche à droite, le peu de passants qui entrait et sortait du village évitait son regard, et surtout de s'en approcher. Tentant une sacoche d'une main derrière son épaule, il continuait de marcher, jusqu'à apercevoir deux Hommes-Poissons, un long sourire se dessina sur le visage du Requin scie tandis qu'il s'approchait d'eux, lâchant un léger ricanement de sa voix grave, il adressait la parole aux deux hommes-poissons.



Le géant de muscle se tenait derrière eux, à donner la chair de poule rien qu'à le voir, il faisait de l'ombre à ses confrères.

Ainsi il y avait déjà cinq membres du clan Mitsuna dans le Village Caché de la Brume. Cinq. Ce n'était pas un nombres extravagant mais suffisant pour que le chef du clan commence à s'inquiété du bien être de ces membres. Peut-être devenait-il trop paternelle avec ses membres. Néanmoins la présence de sa propre fille dans ce Village démontrait plutôt un père inquiet de savoir sa fille si loin de lui qu'un homme s'inquiétant du bon traitement de ses hommes. Et Mesaki se sentait plus investit encore du fait que la fille du Chef de son Clan soit présente. Cependant -fille du chef ou non- Mesaki était bien d'accord sur une chose: il fallait surveiller le bien être des hommes-poissons de ce Village. Faire confiance aux humains n'était guère possible.



Mesaki semblait plus préoccupé par le sort et l'avenir de la relation entre le Kage et la Cheffe que par la mission qu'on lui avait confié. Ce dernier, transit d'amour pour la belle femme requin, n'avait plus qu'elle en tête à présent. Il souhaitait la rencontrer. La revoir.



Mesaki ne put terminer sa phrase. En effet, quelques pas derrière lui une voix roque et caverneuse l'interrompit dans son discours. Agacé de ce comportement plus que grossier, Mesaki se mit à répondre:

Aoi gardait son calme malgré la bêtise des deux requins. Mais le poulpe pouvait tout autant manger un requin... Il était de nature à mettre le combat de côté. Il se laissait ainsi faire.



Le chef était un bon poisson. Aoi le savait et il avait confiance en sa gouvernance. Il n'était malheureusement pas seul et constamment menacé. Des requins en ce lieu... C'était sûrement la contrepartie. Ce Buichiro était reconnu pour sa cruauté. Il était sûrement là pour les dents ardentes... Ainsi, il n'allait pas tarder à manœuvre de sorte à ce que l'homme s'oppose aux poissons...



Il fallait le surveiller.

Levant légèrement un sourcil tout en souriant, montrant sa panoplie de dents acérées l'Homme-Requin trouvait ça amusant, il rajoutait une couche en disant.



On pouvait facilement deviner pourquoi Buichiro était là, l'argent, c'était la seule chose qui le motivait en réalité. L'Homme-poulpe lui adressait la parole, s'étonnant que Buichiro voyage seul, l'Homme-Requin était du genre à chasser seul, du coup, les voyages en groupe, ce n'était pas trop son genre. Aoi avait par la suite demandé si Buichiro était encore un membre des dents ardentes, auparavant, il était un membre haut gradé, mais ce n'était plus le cas aujourd'hui, pointant légèrement du doigt ses propres dents, comme-ci il montrait que la chose était assez brutale et violente.

Une provocation suivit d'une insulte. Une insulte grave prononcé par un demeuré devant un membre du clan Nepturien. L'affront était trop grand pour que le requin-tigre laisse passé. Têtard. Cette insulte restait encore en travers de la gorge de Mesaki. Décidément, le grand requin -au long nez- ne tenait pas à la vie.



Il était bien vrai que cet individu n'avait pas de chance. Mesaki n'était pas réellement du genre à se soucier de ce genre de détail. Il aimait combattre. Il aimait se mesurer aux autres. C'était dans sa nature. Dans son sang.

Ainsi, rapidement, il réalisa une série de mudras et concentra son chakra dans sa main. Puis, lentement, il se retourna. Son nez pouvait presque toucher les épaules du requin-scie néanmoins, le requin-tigre ne se dégonfla pas. Il arma le poing et frappa le bas-ventre de son adversaire.