La femme se trouvant devant la Cheffe des Kirishitan n'avait donc pas participé à la purge... Comme quoi une simple question révèle souvent l'essentiel... La question est désormais de comprendre pourquoi n'a t-elle pas participé à l'extermination, est-elle une froussarde, une lâche, considère t-elle que le clan n'est pas important ou alors est-ce t-il par principe religieux, de bons sens, d'amour... Beaucoup de personnes sur les navires n'étaient pas enchantés à l'idée d'exterminer un peuple, mais peu aurait le cran de reconnaître devant leur cheffe qu'ils n'ont pas participé... Cette femme égailla l'attention de Risako. La franchise et l'honnêteté étaient des qualités indéniables et il semblait que Sana possédait ces qualités.
Risako décida de ne pas donner répondre à cette question, du moins pas immédiatement... Elle devait d'abord vérifier comment Sana se comporterai face à la main tendu... Mais sa réaction fut bonne, elle attrapa le bras de sa Cheffe pour se redresser. Elle était désormais face à face, à cette distance, malgré le manque de luminosité, elle pouvait clairement distinguer la beauté de cette femme et sa chevelure couleur pourpre. Alors, elle plongea son regard dans le sien, ses yeux foncé et sévère pénétrait littéralement en Sana, elle avait établis le contact. Risako estimait qu'il n'existait rien de plus puissant et révélateur qu'un regard, une fenêtre ouverte sur l'âme... De la pureté... Voilà ce qu'elle voyait en cette femme... Se trompait-elle ? Peut-être, rien n'est sur avec ce genre de science, mais elle finirait tôt ou tard à savoir si son jugement était correct. Puis, soutenant le regard, sans le moindre sourire, sa voix résonna:
« Maître ? Oublies ce terme trop ... »
Elle ne termina pas sa phrase, laissant un petit suspens de quelques secondes. Puis, se mit à sourire et reprit:
« Tu peux m'appeler Cheffe Risako, cela fait moins cérémonial. »
Suite à cela elle passa sur la droite de la jeune femme et se dirigea vers la porte de sortie. Sans vérifier si Sana suivait le pas. elle continua:
« Cette endroit est bien trop lugubre, trop sombre, manque de décoration et de verdure... Mais le temps me manque pour l’aménager... »
Franchissant la porte de sortie, elle se stoppa quelques instants, profitant des rayons de soleil sur sa peau matte, rien n'était plus agréable que la chaleur procurée par le spectre lumineux. Elle faisait face à la statue de la mère, une statue représentant une femme enceinte. Alors, elle regarda Sana.
« Tu vois cette statue ? Elle me rappelle que chaque vie est unique, que mère nature nous a créée avec un but qui nous est propre... Certaines personnes ne prendrons jamais conscience de leurs buts, d'autre l'ignoreront et certains donneraient leurs vies pour le réaliser... Je fais partie du troisième groupe. Et toi, Sana ? Le sais-tu?
»
Elle marqua un silence trop court pour laisser la possibilité de placer une réponse, puis reprit en plongeant son regard sombre dans les yeux de Sana:
« Tu n'as donc pas participé à la "purge"... Quelles en étaient les raisons ? »