Depuis combien de temps n’avait-elle pas dormi ? Et puis ce bébé, ces cris… Ce biberon qu’il refusait une énième fois. Tout ça accumulé à la fatigue était en train de lui grignoter le cerveau comme un petit rongeur le ferait sur un morceau de fromage.
Elle avait beau lutter, elle se sentait fatiguée. Cette semaine, c’était elle qui jouait les mamans au foyer. Ils avaient convenu d’un accord avec Shimazu, pour simplifier le travail et les missions qu’ils pouvaient avoir. Dans l’idée, ça lui convenait ! Mais là, l’Uzumaki tardait à rentrer et elle se sentait épuisé.
Et puis, ce vers de terre ne tenait vraiment pas en place et gigotait dans tous les sens. Elle imagina un instant le pendre par les pieds à l’aide de pinces à linge… Juste quelques instants… Juste un peu…
Le claquement de la porte la sortit de son assoupissement. Elle n’avait fermé les yeux que quelques instants ! Même pas une minute ! Juré.
Shimazu prévint de sa présence et vint la rejoindre, amusé. C’est qu’il se permettait de se moquer d’elle, en plus ! Elle aurait bien voulu avoir du répondant, mais son corps refusait de laisser passer la moindre réplique cinglante. L’Uzumaki était un peu son sauveur, là. Hors de question de prendre le risque de le vexer tant qu’il n’avait pas pris le bébé dans ses mains. Elle attendit donc, recevant un baiser tendre sur le front.
« J’en peux pluuuuuus…. Il est infernaaaaleuh. J’ai tout essayé, pas moyen de le faire taire ! »
Elle avait exagéré son timbre de voix pour un effet théâtrale. Il replaça correctement le bébé et lui raconta brièvement sa journée. Len était décidément persistant.
« J’irais lui parler, si tu veux… »
La jeune Chikara allait sans aucun doute avoir plus d’impact sur Len qu’un Uzumaki. La jeune femme porta son regard sur le jeune homme qui s’émerveillait une fois de plus devant le nourrisson. A son tour, elle fixa la petite créature rosâtre entre ses mains et plissa les yeux. C’est vrai qu’elle était chou, cette crapule infernale.
« Le repas est prêt, ça ne me prendra que deux minutes pour le réchauffer. Tu as faim ? »
Demanda-t-elle en bondissant de son siège, prête à refourguer le bébé dans les bras de Shimazu comme un colis dans une boîte aux lettres.