Nakatsu aura-t-il enfin un moment à lui dans cette vie cruelle et impitoyable ? Il se le demandait. Alors qu'il avait enfin réussi à se débarrasser de l'ours humanoïde décérébré qui l'avait pourchassé comme une vulgaire volaille pendant une bonne demi-heure avant de finalement passer ses nerfs sur un loup innocent, Nakatsu avait jugé bon de retourner en sécurité au village de Konoha. Enfin, sécurité, c'était vite dit. Quand on sait qu'un mioche complètement attardé avait bien failli le buter...
À cette pensée, il massa naturellement son épaule gauche qui se remettait lentement du coup de dague qu'elle avait reçu.
Mais alors qu'il marchait pensivement en direction des portes, des bruits inhabituels à ceux que l'on entend dans une forêt l'incitèrent à faire un petit détour en passant dans les buissons pour en chercher la provenance.
Après quelques minutes de recherches, il repéra une touffe rouge qui se noyait dans le vert de la forêt. Une mine répugnée s'installa naturellement sur son visage lorsque le mot Uzumaki lui sauta aux yeux comme une révélation. Il en avait assez de ce clan, vraiment. D'ailleurs, s'il ne s'était pas attardé sur l'état général assez pathétique de la femme -car s'en était une-, il serait reparti aussi discrètement qu'il était apparu. Mais ce ne fut pas le cas.
Elle tremblait, était essoufflée, salie ici et là par des traces de boues et d'eau et tout cela lui fit immédiatement penser au résultat d'un combat.
Il aurait aimé ne rien faire, se satisfaire de cet état de faiblesse mais les paroles du Kage Chikara le saisirent une nouvelle fois. Chikara allait devoir garder le profil de loyaux camarades pendant un moment, autant jouer le jeu.
Il sortit donc de sa cachette pour atterrir à la droite de la jeune femme, un air dur plaqué au visage. Il la scruta un instant, comme pour s'assurer qu'il n'avait pas fait une connerie, avant de chercher quelque chose à dire. Choix délicat... Se moquer d'elle ? Tentant. La réconforter ? Hors de question. La questionner ? Moui, ça pouvait passer.
« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »
Nakatsu: un point, tact : zéro. Mais bon, on fait comme on peut.