Chikara Shiro était un peu comme Bakura, l'obscurité en son coeur négligeait sa beauté intérieure. Cet homme était unique et il pensait avec ferveur chaque bienveillance sur terre. Hinae souhaitait plus loin, elle souhaitait tout pardonner à ce monde. Ne plus vouloir n'était qu'une excuse pour mieux le comprendre, elle s'était ainsi détachée visuellement de ce monde afin de mieux ressentir son incompréhensible essence. Oh cette vie, Dieu qu'elle l'aimait plus que quiconque ! Elle n'attendait rien et chérissait chaque instant sur terre. Son passé n'était pas parfaitement blanc, mais elle ne considérait les différentes variations du mal comme pêché. Bien au contraire ! Un monde coloré ! Des gens colorés ! Des raisons colorées et des idéaux totalement colorés ! C'est ainsi qu'elle désirait un monde nuancé de milliards d'individus totalement différents les uns des autres. Elle ne s'attachait plus au physique ni même à l'esprit. Chaque être possédait le droit de vivre. Oui, Chikara Hinae ne souhaitait qu'aimer. Rien de plus qu'aimer.
Observant cet homme avec un air reposé, la Kunoichi ne pouvait s'empêcher de sourire en gardant ses yeux fermés. Elle l'observait à travers son incapacité à le voir. Dans son fort intérieur, Chikara Shiro cachait quelque chose qu'il ne pouvait voir. Il cachait un ange veillant sur quiconque, un ange ne souhaitait que le bien de chaque être sur terre... Cependant, un être aussi divin n'était pas parfait pour autant. Malheureusement, il était tout autant victime qu'un autre à la peur et aux ressentiments, menaçant de le tromper à chaque instant... Ainsi, le rôle de la Hinae était de veiller sur lui pour que jamais il ne puisse oublier sa réelle identité. Il manquait d'espoir et c'était à cette femme de raviver la flamme en son coeur. Et c'est ainsi qu'en très peu de mots, il se mit à dire :
« Tâchons donc de nous faire écouter par les bonnes personnes. »
Le sourire angélique de Hinae resplendissait. Elle se souvint alors l'époque où elle s'occupait du jeune Chikara Yasuomaru... Oh, cette époque semblait dorénavant si lointaine pour elle. La Kunoichi ne regrettait pas sa vie actuelle, mais elle s'inquiétait pour les enfants de Konoha. Il était bien tard pour espérer retour en ce village, bien tard... Cependant, il n'était jamais assez tard pour espérer la vie. Jamais. Usant de sa main droite pour saisir sa propre main gauche, la femme continuait à admirer cet homme qu'elle était incapable de voir. Elle n'en avait pas besoin, elle le ressentait sans le toucher ou l'observer. D'une voix proche à celle d'un chant séraphique, Hinae reprit la parole avec toute la Pureté qu'elle possédait en elle :
« À de nombreuses reprises, j'ai entendu chants et contes sur un homme gouvernant au sein d'une citadelle. Les civils ne se targuent de conter son importance dans le monde civil. Je n'en sais pas bien plus, mais si cet indice quant à notre futur quête peut t'apporter une quelconque aide, je ne peux ne pas te le raconter. Tu te doutes que je ne peux pas abandonner ton Destin, je te suivrai encore et toujours dans le simple but de trouver la Paix. »
Au fond d'elle, Hinae n'imaginait pas retrouver un bonheur complet. Le temps ne pouvait lui ramener l'Amour des êtres disparus. Malgré tout, elle comptait éperdument offrir cet Amour à quiconque le méritant. Ainsi, elle espérait peut-être pouvoir changer les choses et détruire la haine se propageant comme une maladie incurable.
« Je te l'ai dit lorsque tu m'as avoué ton rêve, Chikara Shiro. Je t'offrirai mon immortalité si elle peut permettre de changer ce monde. Jamais ma promesse ne pourra tarir. Je n'oublierai pas ta sincérité et je ne peux t'abandonner alors que cette quête débute tout juste. De nombreux chemins semblent s'offrir à toi et qu'importe celui que tu choisiras, je te suivrai. »
À ce moment précis, Hinae ressentait chaque rayon du soleil jouant de sa peau. Chaque bourrasque de vent jonchant ses cheveux. Chaque cigale chatouillant ses oreilles. Et surtout, elle ressentait un avenir radieux d'un feu si grand qu'il pouvait réchauffer quiconque vivant en ce monde. Et ce feu, cet homme se devait de l'allumer...