Ça y est, Salomon c'était décidé à entamer la conversation avec Moji. Ce dernier regardait toujours vers la mer, il ramena ses mains, qui étaient au préalable au sol, l'une vers l'autre, afin de faire rejoindre ses doigts ensemble. Ce simple geste, faisait en sorte qu'il arrivait à maitriser ses émotions un peu plus facilement, faisant circuler son chakra dans une sorte de cercle sans fin à l'intérieur de son corps. Le grand black vint s'asseoir près de lui et lui balança une première question qu'il pouvait très bien se faire ressentir comme une flèche.
« [...] Tu es venu prier pour les morts ? »
Le jeune homme gardât son calme, pour l'instant du moins. La question pouvait sembler anodine pour la plupart des gens, mais le sous-entendu derrière cette question laissait présager que Salomon tenait à rappeler à Moji que ces morts en question étaient en parti par sa faute. Couplé à cela le fait que les hommes ne partage pas la même opinion sur comment sauver leurs peuples et que ceci porte à créer des frictions envers les deux individus, tout ceci mena à une réponse assez directe de la part du métisse.
« Ouais .. et tu es venus faire de même pour les Frères que nous avons perdus sur ces bateaux, je suppose ? »
Moji lui renvoya la balle. C'est avec la même subtilité qu'à utilisé Salomon, que Moji laissait présager que c'était de la faute du Pasteur si leurs Frères et Soeurs sont morts en si grands nombres sur ces bateaux lors de ce périlleux voyage. Salomon continuait son questionnaire avec encore une fois, une question qui voulait dire bien des choses sur l'opinion du Pasteur envers Moji.
« [...] Compte tu l'utiliser pour faire le bien maintenant ? »
Cette fois, s'en était trop. Les poings du jeune Kirishitan se serrèrent brusquement, l'heure de la méditation était officiellement terminé, il était temps de remettre les pendules à l'heure comme on dit. Moji tournait la tête rapidement vers Salomon, leur regard se croisa et les deux hommes ne détournèrent le regard d'une seconde. Moji se leva d'un coup, continuant de jeter son regard dans celui du colosse Pasteur, il le regardait de haut avant de vider son sac, soutenant toujours le regard férocement.
« J'ai TOUJOURS utilisé mon don pour faire le bien, le bien de notre peuple! Tu es notre Pasteur, celui qui doit nous montrer la marche à suivre et pourtant tu nous as envoyé sur ces maudits bateaux, où nous avons perdus plus de la moitiés des nôtres! Nous allions tous périr sur ces embarcations, nous manquions cruellement de vive et avions besoin de retrouver la terre ferme pour pouvoir nous guérir. »
Le jeune homme était furieux, hors de lui. Pour qui cet homme se prenait-il? Lui qui laissait les siens mourir alors qu'il leur avait promit un meilleur monde. Moji reprit son souffle un bref instant et reparti de plus belle.
« Oui je regrette les morts, ces hommes et femmes ne nous avaient malheureusement rien fait, mais peux tu réellement nous en vouloir d'avoir essayer de nous sauver avant de penser aux autres ?! Peut-être que sans moi, ce sont eux qui nous auraient fait la peau et ça en aurait été fini de nous! Ce ne sont que des hypothèses et nous ne saurons jamais la réponse à cette question, mais je ne pouvais pas encourir ce risque. Toi qui doit veiller à notre survie et être notre élu .. Je ne te comprends plus Salomon. Es-tu notre prophète ou le protecteur de ce monde ? Éclaire-moi car il est certain que je ne veux pas suivre quelqu'un qui priorise tout le monde à son propre clan! »
Voilà, Moji avait vidé son sac, peut-être avait-il été trop loin dans ces propos, cet homme devant lui, en plus d'être plus grand et bien plus imposant physiquement que lui avait en plus un statut nettement plus important que le sien, alors que Moji n'est encore rien au sein de ce clan, ou presque du moins. La réponse de Salomon allait surement être cinglante, mais Moji l'attendait de pied ferme, comme un homme. Les poings toujours serrés, le torse se gonflait et se rétractait rapidement, suivant la respiration accéléré du Kirishitan, emporté par les émotions. Son clan était tout pour lui et comme il venait de l'indiquer, il ne ferait pas confiance à un homme qui fait passer les intérêts des autres avant ceux des siens. Le regard toujours intense entre les deux hommes, la tension était palpable, les choses avaient dégringolés à une vitesse folle, mais c'était inscrit dans le ciel que ça allait arriver, leurs opinions étaient bien trop différentes pour le contraire.