Après ce sombre événement qui avait fait s'éteindre plusieurs vies, chacun s'était remis en question. Même si tous s'accordaient aujourd'hui à dire que l'acte orchestré par l'ancien Hokage était atroce, il y avait fort à parier qu'un certain nombre de Konohajins se seraient montrés prêts à le suivre dans sa folie. La barrière entre le bien et le mal est parfois bien difficile à définir. Konoha avait stagné longtemps dans un climat lourd et oppressant, et si Len n'imaginait pas nécessairement que l'autorité du village entraînerait un acte aussi grave qu'un génocide, il se doutait que les choses finiraient par dégénérées. Il aurait espéré être en capacité d'arranger les choses, mais finalement ses actes n'avaient fait que précipiter une situation peut-être inévitable. Qu'elle l'est été ou non, l'homme aux cheveux d'ébènes était aujourd'hui anéanti. Tantôt noyé dans ses regrets. Tantôt hanté par les actions qu'il n'avait pas mener. Tantôt submergé par sa propre haine. Si Gekido était sans conteste le coupable à pointer du doigt, Len se voyait maintenant les mains sales. Dégoulinantes du sang de ses frères.

L'horreur avait laissé place au silence et au deuil. Les Uzumakis avaient tendus le bras aux Chikaras, proposant à ceux qui avaient perdus leur maison hospitalité, vêtements ou nourriture. Ils étaient également les premiers volontaires dans la reconstruction des bâtiments endommagés dans la bataille qui avait vu s'enfuir Gekido. Cette chaleur naissante entre les deux clans antagonistes constituait une satisfaction et un progrès pour bon nombre de Konohajins. Len n'y était que peu sensible... Certaines pensées le hantaient, le privant de toute forme de réjouissance. Gekido et Kazami se pavanait quelque part en ce monde, après avoir commis un acte impardonnable et impuni. Cette idée inacceptable nourrissait son envie irrépressible de vengeance. Il était impossible pour lui de se reconstruire sans avoir fait ce qui devait l'être : défaire ce fameux duo.

Une équipe officielle de traque allait bientôt être constituée et il était plus ou moins admis que Seijuro en serait le capitaine. Le Chikara avait eu l'occasion de partir en mission avec lui : l'homme était quelqu'un d'assez secret et lui avait finalement dit bien peu de choses à propos de lui. Cependant, il avait pu remarquer un certain penchant pour l'alcool et comptait mettre à profit cette connaissance pour se rapprocher de lui en instaurant un climat plutôt convivial. La nuit venait de tomber lorsqu'il se présenta devant la porte du juunin. Il frappa trois fois et attendit sa venue.

Dialogue de personnage
« Bonsoir Seijuro. Pardonne-moi de te déranger à cette heure un peu tardive. Je souhaitais échanger avec toi quelques mots dans un contexte tout à fait informel. »


Il hésita une seconde avant de dévoiler, finalement sans détour, l'objet de sa venue.

Dialogue de personnage
« Ça concerne la traque de Gekido et de Kazami. »


Une lueur particulière avait soudainement ranimé son regard.

Dialogue de personnage
« J'ai pensé que nous pourrions boire un verre ou deux, afin de rappeler à nos esprits une sympathie laissée en suspens. Je me suis permis de ramener une bonne bouteille de sake, en espérant que tu l'apprécieras. »

Publié il y a moins d'un mois

Le Poing Divin

A la lueur chaleureuse de la journée succédait la froideur infernale de la nuit. La lune, qui dominait les cieux comme un roi gouvernant son royaume, allongeait au sol, tristement la silhouette d'encre noire de l'homme.. Il était seul ce soir-là, enfermé dans des pensées mélancoliques, remuant obsessionnellement les insanités de cette fameuse nuit... Une blessure qui se creusait au rythme d'une culpabilité grandissante.
Était-ce cet homme qui laissait transparaître à travers son ombre des larmes de lamentation ? Était-ce la lune elle-même qui se rappelait de cette horrible nuit, ayant laissé tout l'inhumanité des hommes saccager de trop nombreuses vies ? Une atmosphère lourde et pesante semblait s'être installée dans ce foyer, à peine poussiéreux, une atmosphère laissant pour impression une immobilité, une inertie totale.

Dialogue de personnage
« Toc toc... »


Quelqu'un venait de frapper à la porte. Qui était-ce ? A cette heure-là ? La main sur son visage essuya toutes les traces de faiblesse pour mieux laisser découvrir le visage d'un homme fort, d'un homme tenace. A la découverte du visage se dévoila un visage familier, Chikara Len. Les deux hommes s'étaient côtoyés à plusieurs reprises dans le passé, mais le lien ne s'avouait que d'une formalité à peine dépassée. L'invité ne tarda pas à annoncer l'objet de sa visite, il semblait y avoir eu des informations circulantes sur la mise en place d'une traque de Gekido et de Kazami. Un détail remarquable s'accompagna des formalités de salutation, une bouteille de Sake. Un présent pour une visite impromptue, inhabituelle. Le visiteur semblait ainsi prévenir d'une discussion qui ne s'éteindrait pas à la sciure d'une seule bougie.

Dialogue de personnage
« Bonsoir Len.
Entre je t'en prie... »


Le Chikara était un homme qui semblait de haute vertue, un homme qui s'était démontré suffisant pour mériter le respect de Seijuro. Cette soudaine rencontre nocturne intéressa le Kitto qui entrouvrit d'avantage la porte de son logement, invitant avec le comportement associé aux mots, son camarade à prendre place.
A l'éclairage tamisé, l'endroit était intimiste, offrant un aperçu de la personnalité de Seijuro. Orné de trop peu de surplus, la décoration des lieux semblait naturelle, simpliste, mais avouant un soin apporté. Seijuro, après avoir effectué un détour pour récupérer des coupelles à Sake, prit place sur un premier futon au sol, laissant la possibilité à Len de choisir entre un sofa à peine vieilli et un second futon, en regard du premier. Déposant les coupelles sur un table basse d'un bois très ancien.

Dialogue de personnage
« A en juger par ta présence, je suppose que tu es au courant de mon affectation récente... »


Laissant s'écouler quelques instants, laissant les mots retomber par l'affaissement de son souffle.

Dialogue de personnage
« Que mes mots ne froissent pas tes intentions, mais si le but de ta venue est de m'apporter dissuasion, alors je crains que tu ne perdes ton temps Len. »


Le regard de Seijuro était fort, fort d'un espoir autre qu'un esprit trop pacifiste.

Publié il y a moins d'un mois


Bien qu'ils aient tout deux travailler à la section Rûto, bien qu'ils soient partis en mission ensemble, ils ne savaient presque rien l'un de l'autre. Le shinobi ignorait totalement quels seraient les meilleurs arguments pour le convaincre d'une alliance. C'est pourquoi il se montrait particulièrement observateur ce soir-là. Seijuro l'avait invité à rentrer dans sa maison, ce qui faisait l'affaire de notre Chikara : il pourrait certainement en apprendre un peu plus à son sujet. Il semblait vivre seul, ce qui renforçait l'image d'un homme assez solitaire. Toutefois, il était certainement soucieux du confort de ses invités. Il avait notamment investi dans un sofa de qualité qui semblait n'avoir jamais servi. La pièce principale était chaleureuse, sans extravagance, propre. Len s'installa de la même manière que son hôte, ce n'était pas le moment d'installer la moindre barrière. Il sortit une bouteille de sake de sa sacoche et remplit les verres que Seijuro venait de déposer sur la table basse. Pour répondre à ses mots, il redressa la tête et se plongea dans son regard. Il commençait à s'agiter intérieurement.

Dialogue de personnage
« Loin de moi l'envie de te dissuader Seijuro, savoir qu'ils vagabondent librement dans ce monde m’écœure. »


Il avait appuyé sur son dernier mot et son regard s'était assombri l'espace d'un instant. Ne voulant pas faire de vagues, il prit sur lui pour paraître moins affecté qu'il ne l'était en réalité. Un ninja devait savoir garder son sang froid et mettre ses sentiments de côté pour ne pas agir de manière irrationnelle et bêtement dangereuse. Len voulait montrer à son homologue le visage d'un homme réfléchi. Celui d'un homme guidée par le désir de justice plus que par la haine. C'était une hypocrisie bien sûr, mais le shinobi ne voulait pas être jugé comme un élément perturbateur et potentiellement incontrôlable. Qui voudrait s'associer à ce genre d'individu ?

Dialogue de personnage
« J'aimerais que justice soit faite. J'aimerais qu'ils répondent de leur acte, qu'ils ne soient plus maître de leur sort. Ils ont trahi le village, ils ont pris des vies... Leurs actes sont impardonnables et leur période d'accalmie inacceptable. »


Cette fois-ci, le shinobi estimait avoir eu les mots justes. Il porta la coupelle de sake à ses lèvres pour en boire une gorgée. Sans précipitation, il la reposa avant de poursuivre. Il tâchait de se montrer bienveillant, sûr de lui, et de partager ses convictions sans en faire trop.

Dialogue de personnage
« Seijuro. J'aimerais te soutenir dans ta mission, j'aimerais devenir acteur de leur arrestation. »


Il ne quittait pas son regard, à l’affût de toute réponse qu'elle ait été verbale ou non.

Publié il y a moins d'un mois

Le Poing Divin

Inattendus.
Les mots que Len venait de prononcer ancrèrent dans le silence de la nuit une sensation étrange. De deux hommes à peine connus, une entente sembla se profiler. Des mots couplés à des pensées, un fardeau commun qui se voulait d'épouser la silhouette de leurs esprits. Chikara Len, qui semblait jusque-là être un homme de rigueur, un homme de lumière, voire presque un profil politique, s'échouait au domicile de son compère Kitto, dans le but de lui proposer son aide. Une intervention à l'ombre de tout projet, dans le but de punir l'impuni. Quelle erreur. Seijuro s'avoua sur ces brefs instants un jugement trop hâtif. Des mots très précis s'étaient échappés les uns à la suite des autres, pour s'harmoniser dans le sens le plus probant, dans une délicate justesse commune. A quel point pensait-il ce qu'il venait de prononcer ?

Dialogue de personnage
« Len. »


Les idées de réponses s'entremêlaient dans son esprit. Tout et puis finalement rien. Le Chikara venait de lui partager son aversion profonde envers l'injustice, son désir palpable de vengeance et de jugement. La douceur du partage associé à la froideur et à la sévérité d'une idée. Len était un shinobi d'âge moyen, suffisant pour ne pas agir sur un caprice élémentaire. Il voulait devenir l'acteur de leurs arrestations...
Depuis l'événement, une pensée unanime semblait unifier les esprits des Konohajins, l'envie de se reconstruire et de renouer des liens entre les différents clans. La pensée de l'inavouable était dans tous les esprits, mais sur aucune bouche. Deux scélérats traînaient en liberté, et Len était finalement le premier à manifester la même rancœur, le même tiraillement de se reconstruire sans sceller la barbarie d'un passé commun, sans punition légitime.

Dialogue de personnage
« Le goût du Saké se meure par cette impunité laissée vacante. Ta venue ce soir est un acte de bravoure, son motif un honneur. »


Portant la coupelle à ses lèvres, humectant ses sens par la saveur caractérielle de cet alcool. Il prit soin d'en savourer l'amertume.

Dialogue de personnage
« Si ton cœur et ton esprit s'accordent à réclamer leur capture, alors tu es au bon endroit.
Chaque moment de leur liberté est une aigreur, un étau qui comprime et enferme toutes traces d'apaisement. Le village peine à se reconstruire, des séquelles résident en chacun de nous.
Mais je souhaite que tu puisses comprendre certains doutes. Chikara et Uzumaki se sont promis à un conflit perpétuel selon toutes vraisemblances. Nos héros tombés se sont promis à une période d'accalmie, à une période où le désir de panser les esprits est sincère. Mais je prends peur que cette sincérité ne soit qu'éphémère. »


Sonder par la déclarative et par le doute. La complexité de l'esprit dépasse la simple similitude d'entente. Jusqu'à où les pensées de son vis-à-vis l'avaient-ils mené exactement ? Ne pas tourner autour du pot.

Dialogue de personnage
« Souhaites-tu leurs morts ? »

Publié il y a moins d'un mois


Ce soir-là, Seijuro semblait parler à cœur ouvert. Etait-ce le contexte ? Etait-ce l'intuition d'une pensée commune qui le conduisait à baisser ainsi sa garde ? Le discours du Kitto faisait grimper une certaine forme d'excitation qu'il hésitait à contenir davantage. Il avait envie de se livrer lui aussi. Il avait envie de cracher son amertume. Il avait envie de se reconnaître dans son compagnon. Il avait envie de partager la même rage. La même soif de vengeance. Stop. Len tentait de faire le vide dans sa tête. Seijuro n'était-il pas en train de se jouer de lui ? De le tester ? Tout comme lui, le shinobi appartenait à la section Ruto. Celle-là même qui se spécialisait dans la traque des déserteurs, mais aussi, celle qui se chargeait des interrogatoires. Seijuro était probablement un spécialiste de la psychologie humaine. Il avait lu en lui et soupçonnait déjà ses intentions. Et quelle meilleur moyen de s'en assurer qu'en se plaçant lui-même comme l'instigateur de sombres dessins ? En s'efforçant de prendre du recul sur la situation, Len réalisa que les formules de son acolyte n'étaient pas si extrémistes que celles qu'il s'était d'abord imaginé. Il avait dû extrapoler. Sans doute espérait-il si ardemment qu'ils partagent la même vision des choses, qu'il avait interprété malgré lui les phrases du jeune homme, les rattachant à sa cause. Len devait désormais se montrer plus prudent. Il ne devait surtout pas s'emballer. La dernière question de Seijuro avait plongé la pièce dans un long silence. Len tâchait de s'accorder le temps de réflexion d'une personne qui se serait posée réellement la question. Une personne qui chercherait à mettre un mot sincère et pesé sur une pensée intime.

Dialogue de personnage
« Oui. »


Son regard était profond. Son ton s'était avéré calme et assuré. Un instant, il avait hésité à mimer la gêne, mais il s'était finalement ravisé au risque de paraître faux. Beaucoup de personnes se seraient alors empressées de se justifier, mais Len n'en fit rien. Il estimait que ça le desservirait. Et qu'il serait sans aucun doute plus instructif de laisser Seijuro réagir sans lui confier davantage d'informations.

Bien que tranchée, la réaction du Chikara apportait probablement plus de doutes que de réponses...

Publié le 05 Décembre 2017 vers 00h

Le Poing Divin

Plongés dans le silence de la nuit, éclairés par de douces lueurs nocturnes au milieu d’une nuit sombre, les deux hommes semblaient s’entendre communément sur des désirs inavouables. La soif de vengeance de Len Chikara était palpable. Aucune démonstration de trop, seule l’expression d’un regard assuré, témoin de profondeur, se suffisait à l’ajout d’un simple mot.
Les deux hommes se connaissaient, sans finalement véritablement se connaître. L’échange s’établissait dans un contact courtois et cordial, mais pour autant, à travers le silence d’une courte réponse Seijuro la ressentait… C’était une atmosphère empreinte à la mesure et au jugement, chacun de deux protagonistes se voulait probablement offrant, mais à la fois dans une certaine retenue. Comment l’homme aux pupilles aurait-il bien pu se livrer en toute sincérité ? Ses sentiments étaient troublés par une éthique que son âme profonde refoulait ô combien de toutes ses forces. Il connaissait les us et coutumes, les mœurs et bonnes pratiques. Aucun motif ne convenait à recouvrir les intentions de son inconscient.
Lui aussi, il les voulait morts. Une mort véritable et avérée, il souhaitait voir les âmes corrompues de ces deux êtres de haines évadées de leurs corps, jonchant la douceur naturelle de la terre. Il les voulait morts, mais il les voulait sous souffrance.
Le pardon était une illusion inatteignable, un espoir vain pour la grandeur d’une pensée peut-être trop utopique. Mais qu’en était-il véritablement de Len ? Quel sens était à accorder au souffle de son unique terme ? « Oui ».
Souhaitait-il leur mort absolue ? Souhaitait-il leurs arrestations et leurs jugements, afin de les priver de liberté, de leur offrir une vie de monotonie et sans échappatoire, sans plaisir, sans goût… Une vie qui signifierait peut-être une souffrance plus grande qu’une simple mort. Les souhaitait-il morts véritablement ? Ou avait-il feinté d’une réponse pour convenir à ce qu’il pensait être l’unique attendue ? Il fallait décrypter, analyser chaque élément, comprendre l’environnement, comprendre l’intention. L’esprit humain est la terre de tous les vices qui accompagnent l’existence. La trahison, le mensonge, la manipulation. Chikara Len était-il véritablement sincère ?

Dialogue de personnage
«»


Le temps semblait s’écouler plus lentement. Le silence était meurtri par les inspirations profondes de Seijuro, c’était comme-ci ce dernier souhaitait s’offrir une nouvelle pensée, naturelle et libérée. Les instants précédents se répétaient en boucle dans l’esprit du Kitto, qui ferma les yeux. Les mots se chevauchaient, les images se superposaient. De la surprise d’une arrivée, aux premiers mots, chaque geste…
A l’introspection d’une interprétation, l’esprit s’épouse à la confusion. D’une image simple et retraçable, Seijuro perdit le fil. Il n’était plus l’hôte, mais le convié, son visiteur le recevait désormais. La projection de cette scène incita le Kitto à se poser la question, qu’aurait-il fait, lui, s’il n’avait pas été nommé responsable de cette traque future ? Qu’aurait-il fait et comment aurait-il présenté les choses, quels termes aurait-il pu ainsi choisir pour se vouloir sélectionné dans l’équipe à former ? Un grand discours, une vérité ? Ou bien, quelques mots triés au plus grand sens, laissant le soin de masquer ses intentions véritables ? Pourtant, Len venait d’avouer qu’il voulait voir leurs existences s’achever. Quelle difficulté…
D’une réponse à une certitude, l’échange entre les deux hommes se voudrait persévérant dans le jugement, dans la mesure de l’autre. Seijuro avait besoin d’en comprendre davantage.

Dialogue de personnage
« Et que ferais-tu si le choix t’était donné ? Les ramener vivants au village, ou les condamner à une mort immédiate ? »

Publié le 20 Décembre 2017 vers 16h