« La voie du sabre est sans nul doute une voie honorable. Il n'y a aucune limite pour celui qui se décide à la perfection de sa lame. Les légendes anciennes racontent que dans les anciens temps, les maîtres sabreurs pouvaient couper en deux toutes choses de ce monde, dès lors qu'il se prêtait à l'extrême concentration de leur coup^.
Je crois en ces récits qui nous narrent les exploits du passé. Imawara, si tu te décides de t'allouer corps et âme à cette pratique, en plus de compétences adjointes, alors il ne fait aucun doute que ton nom se répandra au delà des frontières du pays du feu. »
Seijuro était lui même en aspiration à cette maîtrise du sabre. Il en était de tout son passé une logique mordante. Lui, qui avait été élevé par Jirô, avait fini par renier son aptitude originelle. Il avait fini par en perdre l'entière maîtrise. Et pourtant, ses exploits en taijutsu actuel n'étaient que le reflet de ses qualités plus anciennes. Il le savait, sans même se l'avouer.
« Je serai celui qui t'enseignera la voie du sabre, et tout ce qu'elle comporte, mais d'ici à ce que nous nous retrouvions pour parfaire ta maîtrise, j'aimerais que tu réfléchisses à ce qui te fait défaut Imawara. »
Imawara était un shinobi de Konoha, et pourtant il était passé au travers d'une notion plus que primordiale. Il était jeune, mais il n'était plus un enfant. Le temps lui serait prometteur de grandes actions, à la condition seule où il apprendrait à ce qui lui manque. Il n'existe qu'une mince frontière entre la bravoure et l'échec. Cet Uzumaki semblait à la frontière entre les deux. Dans les pensées du Kitto se redessinèrent les souvenirs d'une époque où il avait fini par se perdre lui-même, reniant les enseignements de son aïeul disparu. Aujourd'hui, il avait repris un chemin plus vertueux, plus honorable, propice à l'évolution de l'homme. Mais, les générations nouvelles semblaient elles aussi sujette à ce manquement. Seijuro voulait croire en cet homme qui lui faisait face, impétueux, agressif, maladroit, mais qui cachait au fond de lui une chose que bien peu d'autres possédaient en eux. Il voulait croire qu'il aurait une réponse à proposer lors de leur prochaine rencontre, car ce serait en fonction de celle-ci que l'homme à la chevelure assombrie le prendrait ou non sous son aile. Un potentiel latent qui ne se promettait qu'à celui qui le souhaitait ardemment.
« Je compte sur toi pour Shimazu. »
Il détourna les talons. Cette conversation était suffisante. Le silence et la réflexion seraient plus favorables qu'un long discours. Ils seraient amenés à se rencontrer à nouveau, très prochainement.