Mastuo avait suivi son maître sans broncher jusqu’au lieu du rendez-vous. A cause des mots qu’il avait prononcé la situation était extrêmement tendue. C’était mauvais et il le savait. S’ils ne se faisaient plus confiance alors leur efficacité au combat s’en retrouvait plus qu’amoindrie. Les chances de succès de la mission étaient déjà faibles mais là elles avaient encore baissé d’un cran. Il aurait voulu s’excuser mais avant qu’il ait pu prononcer un mot son maître déclara qu’ils étaient arrivés.
Bien entendu, la zone était vide. Peut-être que s’il n’avait pas atterrit avec son maître alors avec Imawara ils auraient trouvé la zone. Ce dernier n’était d’ailleurs pas là. S’était-il crashé, avait-il trouvé le lieu de rendez-vous ? Ni lui ni Shimazu ne le savait en débarquant sur la zone. Son sensei déclara alors que le bras droit du Hokage avait dû laisser un message. L’Uzumadono semblait bien confiant contrairement à son disciple, toutefois il fouilla quand même la zone sans trop y croire. De plus, c’était son maître le traqueur du groupe, lui c’était le faire falloir, le type qui monte la garde la nuit pendant que le vrai ninja dort, qui fait la cuisine aussi parfois …
Et pendant passait mentalement en revue son inutilité il tomba sur une inscription de chakra incrustée sur le tronc d’un arbre. Les yeux écarquillés par la surprise, il n’y croyait pas vraiment, il appela son maître :
« -Sensei ! J’ai quelque chose ici !! »
Shimazu rappliqua et se mit à déchiffrer le code pendant que le Chikara continuait à inspecter la zone à la recherche d’un autre indice éventuel, sans succès. Cependant le chef du clan des rouquins avait réussi à déchiffrer sa trouvaille, expliquant tout à son élève. Lui demandant surtout de faire un choix.
Cela fit sourire Matsuo, encore une fois l’autre rouquin ne se mouillait pas. Le chuunin n’avait aucune envie de laisser tomber Imawara, il avait déjà perdu une équipière sous les ordres de Shimazu et il avait eu du mal à s’en remettre. Mais là les choses étaient très différentes. Imawara n’avait rien à voir avec Kana, ce dernier était un ninja accompli, l’un des plus puissants du village, il ne ferait rien de stupide. A part peut-être laisser tomber leur mission pour poursuivre Gekido. Il avait certainement dû entendre les ennemis du village dire quelque chose et il avait suivi l’instigateur du génocide Chikara pour en apprendre plus. Il était confiant quant à la survie d’Imawara.
Toutefois, leur objectif était de ramener un des complices de Gekido au village. Il avait failli faire rater la mission mais maintenant il avait une chance de se rattraper. C’était décidé, Imawara ferait les choses correctement de son côté, et du leur Shimazu et Matsuo mèneraient à bien la mission. En somme, si les deux retardataires parvenaient à capturer un associé de Gekido et qu’Imawara parvenait à en apprendre plus alors Konoha serait bien mieux armé pour affronter Gekido.
Affronter Gekido … Et si, Imawara avait envie d’attaquer l’ancien Hokage ? Il n’y avait pas pensé. Le rouquin avait déjà voulu abattre Kazami à la porte du village et s’il voulait faire pareil avec Gekido ? On lui avait déjà volé sa vengeance avec Masaru, on n’allait pas passer avant lui pour Gekido aussi ?
Il sera le poing en sentant une rage sombre monter au fond de lui. Puis, il repensa aux mots de Kimino et s’apaisa. Le Hokage avait beaucoup aidé Matsuo, d’abord en le soutenant dans son envie de se débarrasser des sentiments de vengeance qui l’habitaient puis en reconnaissant sa valeur en le nommant chuunin. Pour lui le Hokage était un grand homme : il avait accru la sécurité du village et il veillait à la préservation de la paix, il avait même accueilli au village les Kirishitan et les enfants Gaikotsu. Tout ça il ne l’avait pas fait pour lui, il l’avait fait pour le village. Le chuunin décida de faire comme lui et laissa tomber sa vengeance pour privilégier la sécurité du village.
« -Je pense que nous devrions poursuivre la mission et capturer les associés de Gekido. Imawara doit certainement être en train d’en apprendre plus sur le plan de Gekido, je sui sûr qu’il ne mettra pas notre mission en péril. »
« -Mais, vous restez le chef de la mission, c’est à vous que revient la décision finale … »
Shimazu annonça sa décision. Matsuo profita de l’occasion pour s’excuser auprès de lui :
« -Désolé maître, mes mots ont dépassés ma pensée tout à l’heure. J’espère que vous pourrez me pardonner. »
L’enfant de 13 ans était fatigué par ces jours de voyage et la menace de Gekido pouvait être assez stressante. Il en profita aussi pour répondre à la précédente question de son maître :
« -Tout à l’heure vous m’aviez demandé ce que j’étais capable de faire avec ma marionnette. Je vais tout vous montrer maintenant. »
Il prit le parchemin qui renfermait Hamaki et il l’invoqua :
« -Hamaki, viens à moi ! »
Ensuite il fit jouer les différents mécanismes en commençant par le bras de gauche.
« -Ici j’ai un lanceur de grenades capable de projeter une multitude de bombes gluantes. »
Puis le bras droit :
« -Ici aussi j’ai un lanceur de grenades. Celui-là est capable de lancer quelques bombes explosives. »
Il déclencha l’ouverture de la gueule de la marionnette :
« -Là j’y ai mis une seringue qui contient un somnifère. »
Il mit la main à sa sacoche pour en sortir une étrange boule :
« -Ça c’est une grenade aveuglante. »
Enfin il souleva la longue cape d’Hamaki et fit jouer les mécanismes pour ouvrir les côtes de bois et de métal du pantin :
« -Et pour finir, un mécanisme de capture. Tout ça nous sera bien utile pour capturer ces brigands. »
Il avait montré une partie de son arsenal à son maître, gardant quand même une ou deux cartes dans sa manche.