Face aux portes

        Sana avait glisser discrètement ce petit mot à son compagnon. Il fallait qu'il parte, elle ne pouvait pas lui permettre de le mettre en danger, il était important pour la suite du plan. Bien, son ami allait peut être réussir à s'enfuir, mais pour cela, la belle devait faire diversion.

        Cette folle n'avait pas tout à fait déjoué son plan, à vrai dire, elle ne l'avait rendu que plus fun. Ahah Sana, je t'aime, je te jure que je t'aime, toi et ton esprit tordu. Elle s'agenouya, les mains derrière la tête, en position pour se rendre avant de crier.

Le vampire regarda sa collègue. Ridicule. Tout ça pour si peu, sa déception était bien grande. C'était bien la dernière fois qu'il faisait confiance à une vieille chouette. Il plaça le papier dans sa poche et prit la fuite en marchant assez calmement.

Une fois au niveau de la forêt, il prendra ses jambes à son cou en courant. Si jamais ce gros porc était encore dans les parages.. Ikuro ne pourrait s'en empêcher, il s'attaquerait à sa chair pour mieux rebondir sur les os. Il en rêvait, en bavait presque... Enfin, c'était trop tard, il allait devoir se contenter des villages avoisinants. Il ne pouvait abandonner la suite, il ne souhaitait plus qu'une chose ; s'améliorer pour accomplir de grandes choses. Il ne pouvait décidément pas faire confiance aux autres.

Il soupira péniblement. Que de temps perdu dans une vie infiniment courte.

        Le gros boeuf croyait toujours être bien dissimulé jusqu'à ce qu'il entendit " ALERTE GÉNÉRALE ! " QUOI LE REPAS ALLAIT-ÊTRE ANNULÉ ?! Pensait-il si fort que je dus vous transmettre sa pensée. Sortant de sa cachette il fonçait sur les responsables de cette alerte et gueulait de sa voix roque :



        Ah voilà que sortait enfin sa vrai nature, un mangeur d'âme. Ah et puis cannibalisme, il n'avait pas encore testé, peut-être que de bons petits steaks d'Uzumaki ne devaient pas être dégueulasses. Peut-être même que tout cela aurait le goût de carotte, vu leur couleur de cheveux !

        Pendant ce temps là il continuait de péter un câble agitant ses bras et ses muscles comme un gorille enragé. Son ventre criait aussi fort que lui, c'était un vacarme sans nom qui se transformerait bientôt en catastrophe naturel si on ne lui donnait pas la viande qu'il avait tant attendue.

Caca. Caca. Caca.
Comment on en était arrivé là ? Il y a encore quelques secondes, tout allait pour le mieux. Et là, Boum, l'explosion. Taram ameutait la garde, Sana se soumettait en baragouinant des excuses et Raïto -d'où débarquait-il lui ?!- venait d'entrer dans la danse en hurlant sa faim. De quel mariage parlait-il, merde ? Et puis, plus important : qu'est-ce que Nakatsu devait-il faire ?
Se casser ? Ce n'était pas franchement réglo. Imiter Sana ? Hors de question. Il ne plierait plus genou devant le moindre Uzumaki. Engager le combat ? Et puis quoi encore ! Il était certes un peu idiot mais pas suicidaire. Il soupira lourdement, passant une de ses mains sur son front et grommela.



C'était la vraie merde. Il pensa même se servir de Raïto et son cerveau limité. Après tout, le Berserk pourrait bien servir à dégager le passage si on lui promet de la bouffe en retour...
Au lieu de ça, il ne fit que promettre par un regard particulièrement agressif une vengeance prochaine à la rouquine dont la bouche était définitivement trop grande. De toute façon, ils étaient déjà encerclés alors...

La garde des portes du village, c'était vraiment une corvée. En plus, il se passait jamais rien. Ce soir encore, elle était assise avec les autres gardes, somnolente. Il lui fallait quelque chose pour s'occuper. Elle prévint alors l'autre Uzumaki qu'elle allait juste chercher quelque chose chez elle. Un rouleau de parchemin qu'elle voulait étudier. C'est sur le chemin du retour qu'elle entendit :



Kazami tourna la tête dans la direction d'où provenait la voix. Une alerte générale ? Elle regarda autour d'elle, il n'y avait personne dans la rue avec elle.



Elle courut vers les portes du village, probablement l'origine de la voix qui avait donné l'alerte. Par chance, elle était juste à côté et il ne lui fut pas longtemps pour arriver à la source.
Là, elle vit un spectacle surprenant : Nakatsu et une femme qu'elle ne connaissait pas, entouré d'Uzumaki et d'un géant pas très commode. Elle ne put s'empêcher de marquer son air étonné sur son visage. Mais que faisait Nakatsu ?



De quel côté devait-elle se ranger ? Nakatsu et cette inconnue ou les Uzumaki ? Kazami resta figée là, un peu sur la défensive, en attendant que quelqu'un explique ce qu'il se passe.

        J'entendais la dame vampire baragouiner quelque chose à son collègue vampire. Allaient-ils tenter quelque chose? Je haussais un sourcil en les observant. La situation allait devenir compliquée pour eux, il faudrait qu'ils essayent quelque chose toute suite pour avoir une chance de s'en sortir. Je me demandais si Nakatsu allait les suivre. Et voilà que la brune aux yeux rouge nous faisait une scène ; on ce serait cru au dénouement d'une énigme dans Scoubidoo tellement tout ça était théâtrale. Et dans le même temps, son collègue essayait de s'éclipser en douce, je l'arrêtais toute suite verbalement :


        Je détaillais la situation aux gardes qui nous avaient rejoint, leur expliquant que j'avais vu Nakatsu faire entrer ces deux vampires au village et que Raito avait l'air de les suivre. On allait sûrement enfermer les vampires dans les geôles de Konoha en attendant le petit jour et une décision du kage. J'allais vers Raito qui nous avait lui aussi rejoint et qui ne pouvait s'empêcher de crier aussi fort que son estomac.


        Je lui faisais un petit sourire sympatique et puis je me retournais vers les autres en attendant de savoir ce qui serait décidé pour les deux vampires. On allait quand même pas les laisser partir comme ça alors qu'ils cherchaient la prêtresse pour une raison qu'on ignore. Et puis, ils n'étaient que deux alors... Autant leur faire cracher un max d'infos.

        Sana espérait qu'Ikuro avait réussi à s’enfuir. Sûrement que oui, au moins, elle ne le voyait plus à coté d'elle, temps mieux, c'était bon signe, j’espère. La rousse continuait son spectacle, elle jouait sur tout les fronts celle la. Ses mots résonnait encore dans la tête de ma vampirette. « Je vais en informer le Kage ». Oh la cafteuse ! Très bien, c'est ce que je voulais moi ! Alors pourquoi n'était-il pas là ? Allez poupette, vas baver devant ton Kage et amène le ici !

        Non ? Tu compte faire traîner l'affaire encore ? J'ai pas toute la nuit non plus hein. Il fallait que je fasse bouger les choses ? Encore ? Il faudrait sérieusement vous remettre en question les verts la. Ehoh, ya une vampire dans votre village, elle se rend en plus ! Profitez en je ne sais pas moi mettez la en prison ou quelque choses, mais la en pleine rue.. C'est juste bon à vous faire buter deux ou trois civils…



        Avait laché ironiquement Sana à la petite rouquine.

La rousse tendit un sandwich à la bête affamée qui s'énervait en plein milieu publique et très rapidement il l'accepta, ce qui eut pour effet de calmer un bon coup ses ardeurs. D'une bouchée il l'avala et tourna le dos au groupe de personne, s'en allant vers la forêt où il trouverait peut-être de quoi se nourrir en plus du sanglier qui l'attendait à son chez lui.



Raito était idiot, mais c'était un gentil idiot, il ne comprenait rien à la situation et ne cherchait pas à la comprendre, il avait entendu le mot prêtre, il en avait déduit le mot mariage et en avait déduit le mot buffet, ce qui était déjà beaucoup de déduction pour un homme de son intellect. Mais que vouliez-vous c'était l'estomac qui réfléchissait et non l'homme.

En tout cas pour lui les rencontres s'arrêtaient là et retour à son chez soi, au revoir petites bêtes qui boivent le sang.

Ikuro se regarda légèrement suite aux dires de la rousse. Après quelques secondes silencieuses, il s'exprima avec clarté à voix plus ou moins haute.



L'homme commença ainsi sa course. Cet endroit devenait trop dangereux. Ikuro n'était pas un fou, il ne voulait pas perdre sa vie dans un lieu si horrible. Sa condition physique étant plutôt bonne, il espérait pouvoir distancer les possibles poursuivants. Si cela n'était pas possible, il se retournerait pour se retrouver face au danger. Sana étant une cible facile, ils n'allaient pas concentrer une grande partie des troupes sur l'homme, il souhaitait en profiter.

Vous ai-je déjà parlé de la vie, cette grognasse ? 
La situation n'était déjà pas bien folichonne entre les gardes qui faisaient la ronde autour de la petite équipe d'infiltration, Raïto qui s'enfournait un sandwich avant de repartir et les vampires qui semblaient choisir leurs actes et leurs paroles de façon aléatoire, en tirant un papier dans un chapeau.
Et malgré cela, la vie et ce charmant destin décidèrent d'en rajouter une couche en conduisant Kazami Uzumaki au cœur de l'action. La voyant, inquiète et surprise, Nakatsu eut le réflexe enfantin d'esquisser un sourire gêné et faux dans l'espoir de lui faire comprendre que la situation n'était pas si grave que ça. Cette sorte de grimace eut plutôt l'effet contraire. Perdant tout visage comique, il répondit plus sérieusement.



Non mais franchement. Qui aurait pu croire à une telle sornette ? Il allait surement se retrouver en prison, si ce n'est torturé en tant que complice alors qu'il n'avait fait que rendre service à une amie végétarienne.

Et puis Sana là, elle ne pouvait pas faire quelque chose ? Je ne sais pas,moi, se transformer en chauve-souris, disparaître dans un nuage de fumée en ricanant... Comme ça il aurait prétendu avoir subi gros genjutsu et... Bah voilà ! Il pouvait dire qu'il avait été manipulé, tout simplement !
Il se pencha discrètement vers la vampire pour lui susurrer ces quelques mots.



Et il reprit une position normale, attendant que les gardes se sortent les doigts du cul.

Cette histoire était vraiment à dormir debout, pourquoi Nakatsu voulait-il faire rentrer des vampires dans Konoha ? Etait-il stupide ou complètement insensé ? Kazami se ressaisit. Les sentiments ne devaient pas interféré.
Un des vampire essaya de partir en douce.



Le sol devint rouge à 100 mètres tout autour de Kazami. Tous furent immobilisés.



Elle balaya tout le monde du regard, un regard froid, sans aucune compassion. Elle avait fait abstraction de ses quelconques sentiments pour répondre à son devoir.



Sa voix claqua dans la nuit sombre, illuminé par son sceau rouge sang. Kazami savait que son sceau ne tiendrait pas longtemps, il y avait beaucoup de personnes dessus.
Elle jeta un coup d'oeil à Taram pour voir sa réaction.



Kazami attendit le feu vert de sa lointaine cousine.

        Le sort de Kazami avait stoppé net le départ anticipé du vampire, et ça tombait bien car mon ordre n'avait pas l'air de lui avoir suffit. J'étais assez impressionnée par le sort de Kazami ; ça me faisait tout drôle de ne pas pouvoir bouger mes pieds. Je devais bien avouer que cette position était inconfortable pour moi aussi, pas seulement pour les deux vampires. J'aimais bien garder la maîtrise de mon corps, alors j'étais soulagée d'être libérée du sceau.


        Puis je m'approchais d'un peu plus près de Kazami pour lui souffler discrètement avec un sourire :


        Pendant ce temps, les gardes étaient déjà en train de lier les poings des deux vampires, et puis nous prendrons la direction de la prison.