Allongé sur le dos dans son sac de couchage, les bras croisés sous sa tête, les yeux fixés sur les ombres dansantes sur la toile de sa tente, Gekido rêvassait. Il s’imaginait un avenir avec Kazami, loin de cette vie faite de combats pour leurs survies, de fuites et suspicions. Il s’était même pris à rêver d’une vie paisible, sans avoir à se soucier des conséquences de ses actes. Il c’était vu, avec celle qui avait partagé toute ces épreuves à ses côtés, dans une maison reculé, au bord de la mer au côté de leur enfant, cette petite merveille. Ce petit ange. Néanmoins, ce n’était qu’un rêve. Il le savait.
Passant machinalement l’un de ses bras au niveau de la tête de Kazami, il s’aperçut alors qu’elle n’était pas à ses côtés. Ce fut d’un bond qu’il se leva, le coeur palpitant. Tous ses sens étaient aux aguets, guettant l’éventualité d’une attaque, d’une présence ennemi, d’une menace. Il ne pris le temps que d’enfiler qu’un simple pantalon de lin noir et sortit la tête de la tente, cherchant du regard celle qui faisait battre son coeur. Jamais il ne se le pardonnerait si il lui était arrivé malheur. Comment avait-il pu ne pas s’apercevoir de son absence avant ? Leur fuite avait-elle ramollit l’ancien Hokage ?
Ses yeux, plissés afin de ne pas être éblouis par ce soleil matinal, se posèrent alors sur la jeune et magnifique rousse. Instantanément, son coeur se calma. Il commença de nouveau à respirer normalement. Les images mentales des torturent qu’ils auraient infligé à ses ravisseurs s'estompent également. En réalité, il ne pensait à rien. Il l’observait juste. Elle semblait prendre un bain de soleil ainsi posé sur son rocher. Lorsque leurs regards se croisèrent, la jeune femme se dirigea -sensuellement- vers Gekido. Lentement, le jeune homme sortit de la tente, le torse dévêtu suite à son affolement précédent, sans lâcher la belle Kazami du regard. Elle s’approcha de lui en souriant. Lorsqu’elle fut à sa hauteur elle l’enlaça et glissa à son oreille un “Bonjour” lui donnant instantanément l’envie de retourner sous la tente avec elle. Mais il n’eut le temps de bouger qu’elle s'était déjà emparé de ses lèvres. Et, tout en fermant les yeux, il glissa ses bras autour de la taille de Kazami. Ce moment, hors du temps, n'appartennait qu’à eux. C’était leur instant de répit dans cette journée chronométré. Cadencé.
En effet, bientôt il devrait partir de cet endroit, après avoir fait en sorte que personne ne soupçonne leur passage. Il devait rester aussi visible et saisissable que le vent.
Assis à même la terre desséché, Gekido prit quelques baies que Kazami lui tendait. Il n’avait pas faim. Sa frayeur quant à sa disparition lui avait coupé la faim. Et, même si il était heureux de constater qu’elle n’avait qu’une fois de plus découché, il n’arrivait pas à se raisonner quant à la possibilité de la perdre. Elle représentait, à présent, la totalité de son monde.
« J’ai réfléchi à propos de notre entrainement. J’aimerai qu’on essaie de nouveau. »
Cette phrase brisa le silence dans lequel il avait commencé à manger. Evidemment, Gekido savait de quoi elle parlait. Ce n’était pas la première fois qu’elle abordait le sujet de si bon matin, avant leur petite scéance d'entrainement. Mais, comme bien souvent, il n’était pas d’accord avec elle. Gekido se refusait de recommencer. Il avait abandonné l’idée de maîtriser son Démon. Tout comme il avait abandonnée l’idée de rentrer un jour à Konoha.
« Tu sais très bien ce que je pense de ça, Kazami. Il est hors de question que l’on recommence. C’est beaucoup trop dangereux. Surtout pour toi. »
Les yeux de Gekido montrait combien il était sérieux. Il était tout simplement inenvisageable pour lui de mêler Kazami à ça. Elle lui était beaucoup précieuse pour qu’il risque ainsi sa vie.