Mission d'escorte

Le mizukage leur avait confié une mission d'escorte. Ils ne savaient pas trop combien de temps cela allait durer, tout ce qu'ils savaient, c'est que le demandeur était bon payeur, et plutôt généreux qui plus est. Par conséquent, ce n'était pas nécessairement une mission de la plus haute importance. On aurait même pu dire que l'homme avait carémment acheté les services de Kiri pour nourrir ses intérêts personnels. Etsu se demandait s'il avait demandé l'escorte par paranoïa ou s'il craignait vraiment des mercenaires ou tout autre chose. Mais le lecteur serait bientôt informé de tout cela.

Etsu était posté aux portes de Kiri et attendait l'arrivée de son camarade de mission.

Suite à quelques minutes de marche, le Kaguya arriva enfin aux portes du village. D'un air décontracté, Nowaki prit la parole :



L'homme plaça sa main derrière sa nuque et l'observa avec une certaine gêne. Rencontrer un collègue n'est jamais chose facile pour le jeune homme. Il semble toujours un peu de retrait dans le village..

" Je suis Etsu c'est exact. C'est vrai que je ne suis pas très connu au village. J'ai tendance à rester un peu trop la tête dans les livres, ou dans mon labo je pense. Et pour répondre à ta question, non je ne suis pas très habitué à ce genre de mission. Pour être honnête avec toi, je sors même assez rarement du village. Mais le kage avait besoin d'unités alors, je n'ai eu qu'à moitié mon mot à dire. Mais je n'y vais pas à reculons, rassures-toi. "

Etsu ne voulait pas que son camarade le considère comme un boulet, une charge de plus dans cette mission. Ce n'était pas son domaine de prédilection, mais il ferait les efforts qu'il faut pour que ça se passe bien. Il était du genre solitaire, mais ça ne voulait pas dire qu'il était allergique aux autres. C'était juste une habitude, et un peu de plaisir. Les autres avaient tendance à le fatiguer sur le long terme. Il n'avait encore jamais su donner sa confiance à quelqu'un. Les autres... Etaient une valeur instable, hasardeuse. Rien à voir avec les sciences. Celles-ci le rendaient plus à l'aise.

" Bon allons-y alors. Plutôt parti et plutôt de retour à la maison ! "

Il passait donc les portes du village et prenait la direction du rivage. Ils allaient donc rejoindre le continent.. Cela faisait un bon moment qu'Etsu n'avait plus quitter le continent, ça allait lui faire tout drôle. Il avait quand même amener un bon bouquin de chimie avec lui, histoire de continuer à étudier pendant le voyage. Enfin, s'il en avait l'occasion.

Les quelques mots furent prononcés en débutant la marche. Hatcha, le client n'était pas si riche, il se déplaçait sans calèche. Ainsi, marcher était le meilleur moyen de transport. Nowaki espérait qu'une équipe allait prendre la relève au port. Les clients sont souvent regroupés lorsque le gain est minime.



Un fantasme de bon enfant, Nowaki avait eu l'expérience d'être un Kenketsu dans un jeu à l'académie. Bien évidemment, il avait été tué. Mais, cette légende est-elle estimée dans les hautes sphères ? Des arbres, encore des arbres, le jeune homme en avait l'habitude, la journée allait être longue.

" Ah.. Ça j'aimerais beaucoup, mais jusqu'à ce jour mes expériences n'ont pas connues un franc succès pour être tout à fait honnête. Enfin, je manque un peu de.. hum.. comment dire? Matière. Pour travailler. "

Etsu ressenti un petit pincement lorsque son camarade aborda le sujet des vampires. Etait-ce un hasard ? Feintait-il de ne rien savoir ?

" Alors tu n'es pas au courant de la nouvelle ? Le prochain sacrifice offert à Kumo sera justement un Gaikotsu transformé en vampire. Je sors peu mais la nouvelle a fait l'effet d'une bombe au village alors. Alors j'ai su... "

Etsu hésita un moment, et puis il reprit :

" J'ai déjà visité le kage à ce sujet. Je voulais effectuer des prélévements pour mes expériences. Malheureusement, j'ai écopé d'un refus catégorique. Soit disant que le sujet serait instable et dangereux. "

Un petit sentiment de dégoût vint alors affecter les traits d'Etsu. Il était curieux et voulait toujours pousser plus loin ses expériences, mais il manquait cruellement de liberté au village.

Nowaki ne pouvait s'empêcher de sourire très timidement. Cette situation était délicate et les Gaikotsu semblaient bien trop calmes. Ils pouvaient très bien créer un coup d'état. Si tel était le cas, il allait falloir préparer les défenses. Ou bien, attendre la mort du Mizukage. Ce type, pourquoi refuser les examens de Etsu ? Qu'y gagner ? Et si le Gaikotsu n'en était pas un ? Le jeune ne pouvait ne pas se poser la question. Il reprit :



Le temps passe. Nous nous rapprochons lentement du port.

" Oui.. En fait il serait intéressant de mener des expériences sur.. de vraies personnes. Cette idée va peut-être te choquer toi aussi mais... Disons que je nourrie une certaine passion pour la génétique et les pouvoirs héréditaires constituent un grand mystère pour moi. Imagines qu'on parvienne à réveiller le pouvoir héréditaire des Gaikotsu?! Qu'on trouve un remède ou un vaccin contre le poison Hattori?.. "

Quand Etsu s'arrêta de parler, il commençait à regretter d'avoir dit tout ça. Son équipier allait peut-être le prendre pour un savant fou ou quelque chose dans ce goût là. Ce n'était pas bien vue de sa part, mais il s'emportait vite sur ce genre de discussion. Et puis, pour une fois qu'il parlait de ça avec quelqu'un qui avait l'air un minimum intéressé.

Etsu était encore assez sceptique sur le sujet de l'immortalité. C'était un scientifique alors il essayait de ne pas tomber dans ce genre de croyances. Pour lui, il fallait le voir pour le croire. Il restait encore sur la défensive, même s'il avait grand espoir de connaître un jour la possibilité de travailler sur de pareils sujets d'étude. Il redressait ses lunettes sur le bout de son nez.

" Il faudra encore démêler la réalité de la légende... "

Etsu se questionnait sur les intentions de Nowaki. Etait-il en train de l'aider? Ou alors disait-il des choses un peu au hasard, juste pour lui faire plaisir et faire passer le temps avec une banale conversation?

" J'ai déjà vaguement penser aux Gaikotsu mais avec les tensions qui demeurent entre nos deux clans.. Je n'ai pas osé et puis... J'ai fini par abandonner l'idée. "

L'homme s'arrêta. Parler de ces choses avec un coéquipier Kaguya, une énorme erreur. Nowaki ne pouvait pas exprimer son dégoût de la hiérarchie. Longtemps il pensa que le problème était le dirigeant mais finalement, c'est la société qui semble le déranger.



Le client restait calme. Drôle de type, il n'essayait même pas de pénétrer dans la discussion. Il devait sûrement se rendre dans le pays du vent pour régler quelque chose de douteux. Nowaki ne s'en occupait pas, connaître l'objectif du type pourrait mettre la mission en péril. Un ninja ne doit pas ressentir.

C'était une chose qu'Etsu avait toujours trouvé étrange. Il entendait dire d'un peu partout que la politique du kage n'était pas la bonne et qu'il faudrait qu'elle change. Et si presque tout le monde semblait prêt à tuer le kage pour cela, personne n'agissait réellement. Etsu n'était sûrement pas aussi empatique que son camarade et en définitive, il se fichait pas mal de qui gouverne, qui est sacrifié, du moment qu'il pouvait continuer ses activités. Et puis quand bien même le kage devenait gênant, il n'avait pas les caractéristiques d'un leader. Etsu donnait un petit signe d'approbation au shinobi. D'une part pour qu'il ne se braque pas, et d'autre part parce qu'il s'était coupé lui-même, l'air de ne pas vouloir en dire plus. Enfin qu'il soit tranquille, le scientifique n'était pas du genre à raconter tout ce qu'on pouvait bien lui raconter.



Il marquait une pause et reprenait :



Bien qu'Etsu ne se sente pas très impliqué dans cet esprit communautaire, la réponse à tout les problèmes dont lui et son camarade avaient parlé lui semblait évidente. Ça lui était égal que les choses changent et pourtant, il s'était senti obligé de le dire.

Nawoki était rassuré, son interlocuteur n'était pas du genre à limiter sa pensée aux bonnes moeurs. Penser se faisait rare, les gens semblaient oublier ce principal fondamental. Penser n'est pas faire. Le petit-fils de Mishi Kaguya n'était pas un philosophe mais, un libre penseur. Il aimait penser que les hommes pouvaient s'exprimer selon ce qu'ils pensent. Tout en souriant légèrement, Nowaki reprit :



Le client semblait reprendre courage et prenait même la décision de prendre ses avants. Il en voulait, il s'ennuyait sûrement. Malheureusement pour lui, sa compagnie ne semblait pas ravir Nowaki. Le jeune Kaguya considérant une mission constructive comme une mission utile continua la discussion :

Etsu ne disait pas ça pour se vanter de ses capacités ou de son potentiel. Il voulait juste signifier que s'il n'avait aucun pouvoir décisionnel, il n'était pas pour autant prêt à se laisser marcher sur les pieds. C'était quelqu'un qui avait le goût du savoir et de l'apprentissage. Pas question pour lui de stagner. Il avait une certaine fierté et il ne supportait pas l'idée qu'on puisse lui forcer la main.

Le client semblait s'agiter alors Etsu obeservait à gauche, à droite pour voir s'il se passait quelque chose d'anormal. Peut-être qu'il redoutait de passer dans le secteur?

Nowaki ne pouvait s'empêcher de penser à ses amis disparus. L'origine d'un homme ne faisait pas sa classification. L'homme n'avait jamais pu rejeter pour une différence ethnique. Son clan était une chose, la paix en était une autre. Il le savait, le bien se fait à plaisir et il est impossible de l'accomplir seul. Au loin, le port se profilait peu à peu. Enfin.

Le Kaguya tentait de garder une bonne image de son camarade mais, il était assez difficile d'estimer un être si vil. Les médecins ne doivent pas se cacher, ils doivent être les derniers à mourir mais, ce n'est pas une raison pour fuir le champ de bataille. Lâche. Le client beugla de se presser, il disait avoir un rendez-vous important au port. Nowaki soupira et reprit la discussion :