FB : Notre destinée.. Notre rencontre

Dans un dernier instant, je rattrapais ma fierté pour me retourner vers la jeune fille et la prendre dans mes bras. Je n'avais pas à la regarder pour savoir sa peine. J'avais pu ressentir la même à des moments similaires. Malgré ça, jamais mon père ne s'était retourné. C'était le rôle de mère. Je soulevais son petit corps avec tant de facilité.



Je finissais par apercevoir le petit hôtel correspondant à ma mère. Le père Hattori n'avait pas hésité à sacrifier son peuple pour le souvenir de sa femme. Bien évidemment, les Kumojins suivirent sans la moindre protestation. L'ancienne maîtresse de maison était aimée comme un Dieu étant aimé par ses fidèles. Le lieu était magnifique, il était censé abriter des générations et des générations mais, ma mère n'était pas dans le même hôtel que les autres. Le père considérait que les choses n'étaient plus les mêmes. Que le changement était proche.



Je reposais la jeune fille devant l'hôtel et je restais à sa hauteur afin d'observer ses yeux. Oui, c'était la même. Oui, tout n'était qu'une répétition sans fin. Mais, je suis apte à m'habituer à la routine pour rendre heureux Shizuka. Rien ne me ferra changer d'avis. Je ne crains ni les hommes ni les Dieux. Je m'améliorerai indéfiniment pour pouvoir la protéger.



Je sécha ses larmes avant de me relever. Donner un surnom à sa soeur n'est pas coutume mais, l'écart d'âge ne l'est pas non plus... Lentement, je me rapprochais de ce lieu. Ma main dans celle de ma soeur, nous allions affronter cette épreuve.

Les erreurs sont nombreuses mais, elles forgent l'homme.
Je me forgerai afin de te protéger.

Fatiguée, Shizuka avait avoué sa faiblesse à Masashi après qu'elle ait refusé de monter sur son dos, mais cette fois, il ne lui laissa pas le choix et prit la petite dans ses bras. Shizuka en fut légèrement vexée, cependant elle comprit que son frère ne pouvait pas la laisser souffrir indéfiniment et quelque part, elle se trouva soulagée de son choix. Écrasant sa tête sur son épaule, la petite se laissa bercer par les paroles de son aîné et ne retint pas ses larmes pour les tarir. L'autel était enfin en vue. Comme le chemin pour arriver là, il semblait gigantesque et majestueux.

Le futur Raikage lui faisait des promesses, lui disait qu'il allait être toujours là pour elle, à condition qu'elle reste en vie, mais la jeune fille débutait tout juste son apprentissage de la vie et de la mort. Elle ne croyait même pas que jamais elle ne pourrait voir sa mère et pensait encore que celle-ci la retrouverait un jour. Lorsqu'on lui disait que leur mère était parti, Shizuka comprenait qu'elle finirait par revenir de toutes façons.

Elle se redressa sur son épaule et croisa le regard de son futur mari en fronçant les sourcils d'incompréhension:



Il la posa au milieu des tombes, mais devant une qui avait le plus beau autel du temple. Il portait un tas de fleurs séchés, d'autres plus fraîches et quelques offrandes de sel et de riz. C'était l'autel des Hattoris, celui qui abritait quasiment toute la famille régnante, mais mère n'était pas là.

Shizuka hocha légèrement la tête aux directives de son frère tandis qu'il la débarbouillait. Doucement, elle lui prit la main et fit de son mieux pour se tenir droite et sourire...

Mère... Il était bien trop tôt pour nous laisser. Bien trop tôt pour la laisser. Encore aujourd'hui, je garde ce sentiment de faiblesse et d'incompréhension. Si notre famille est si grande, pourquoi la mort semble encore si problématique ? Les ignares seront dire que je suis la seule cause de ce traumatisme, un bien pensant comprendre qu'un puissant n'accepte pas de perdre. En te perdant, j'ai perdu ma faiblesse, j'ai arrêté de croire que tout était simple. Il existe toujours plus fort. Toujours meilleur.
Cependant, la force ne suffit pas toujours. L'hasard peut prendre l'avantage, le nombre aussi... Ainsi, je n'ai su me protéger qu'en observant mon environnement comme problématique. Les alliés, les adversaires, ils peuvent tous tenter de me tuer. Tous sauf Shizuka. Car, elle est tout. Nous sommes un. En tuer un reviendrait à blesser l'autre.

Tout en posant ma main sur l'autel, je prononçais quelques mots :



Je n'ai jamais su suivre les traditions et arroser ma famille de matériaux plus ou moins appropriés. Je préférais observer bêtement ce conteneur. Me disant que c'était la meilleure forme d'Amour pouvant exister. Le regard d'un autre sait adoucir les mœurs. Celui de maman savait me faire comprendre l'incompréhensible... Celui de Shizuka sait me faire pardonner mes pêchés.



Souriant après avoir réalisé la complexité de mes propos pour une petite fille, je repris :



Me baissant pour ensuite ébouriffer la chevelure de la jeune fille.