Les dames commençaient à le fatiguer. Ce discours, il l'avait entendu tant de fois ; les pauvres Miwaku n'étaient pas armés face à ce monde dur et cruel. Enfin, n'étaient-ils réellement pas armé ? Ces visions étaient un pouvoir dangereux pour celui qui savait se les approprier... Et Raiko tenterait de s'approprier celles d'Asae !
Mais il était encore trop tôt pour divulguer tous ses plans, aussi porta-t-il sa manche à sa bouche, masquant le faible sourire qui s'y dessinait lentement.
Il s'estompa toutefois rapidement. L'Okasan avait repris le discours d'un ton étrange et Raiko se sentit sermonné. Il décortiqua ses propos d'un froncement de sourcils et fut choqué d'enfin voir ce qu'elle lui reprochait. Raiko le fourbe ? Raiko le vil ? L'androgyne ne pouvait démentir ces dires, bien qu'il l'aurait voulu. Heureusement que la jeune Asae était encore trop naïve pour capter toute l'étendue du commentaire... Sincèrement, Raiko eut mal, et ne pouvant masquer cette fois sa tristesse profonde, il détourna le regard et battit des paupières. Soudain, ses yeux se mouillèrent et il serra les lèvres d'amertume.
Raiko s'avouait vaincu. Maman avait été plus forte. Peut-être que la présence de la future cheffe du clan l'empêcha de riposter. Il ferma une énième fois les yeux, assez longtemps pour résorber les larmes naissantes, puis il se leva, de nouveau le sourire discret aux lèvres, avec la séduction dans le regard.
« Asae-chan, il fut très plaisant de vous rencontrer. Je vous suivrai humblement lorsque vous prendrez la tête du clan. Quant à vous, Okasan-dono, c'est toujours un honneur de pouvoir échanger avec vous. »
Sauvez les apparences, toujours. Raiko se pencha pour ramasser les tasses, mais en échappa une près de sa mère. Obligeant ses invitées à rester assises, il la récupéra. Toutefois, en se relevant, et s'assurant que la jeune Asae ne puisse voir ses lèvres, il jeta d'un murmure, presque inaudible, cette dernière phrase que seule l'Okasan put entendre.
« L'équilibre mère. Assurez-vous qu'il ne soit pas rompu à votre mort. »
Il surplomba ensuite de sa grande stature la vieille femme assise et la toisa d'un air neutre et terriblement froid.
Jusqu'au bout, elle aussi devait trembler !
HRP : Pour ma part, le rp touche à sa fin, sauf si bien sûr une action incroyable se passe ensuite. J'aimerais d'ailleurs poursuivre avec un entretien privé avec l'Okasan, afin que l'on puisse s'expliquer certaines chose !