Emprisonnement d'Ikuro

        J'étais plutôt contente que tout se soit dérouler comme escompté. Les vampires nous avaient suivi tranquillement jusqu'à la prison, sans essayer de sauter au cou de personne. Maintenant, il fallait donc que j'interroge le vampire mâle. Dans notre salle d'interrogatoire, le vampire était assis sur un fauteuil en pierre. Chacune de ses mains était attachée par des chaînes aux accoudoires, afin qu'il ne puisse en aucun cas composer des mudras. A deux mètres du vampire, il y avait une petite table et deux chaises. Je m'asseyais sur l'une d'elle et un camarade Kitto qui avait activé son dojutsu sur l'autre. C'est moi qui allait mener cet interrogatoire. Je regardais le vampire dans ses yeux rouges.


        Quelques questions juste histoire de savoir si le vampire serait bavard ou non, c'était une sorte de mise en bouche.

Ikuro observait la femme avec mépris. La situation n'était pas en son avantage et il possédait un certain plaisir à raconter sa vie quelque peu tumultueuse. Il ne savait pas grand chose d'intéressant sur les vampires. Il ne vivait jamais avec le groupe, il magouillait dans son coin, c'était son plaisir.



L'homme croisa sa chambre. Quitte à bien faire, ils auraient pu le fixer entièrement à ce siège de pierre.



Calme et sérénité enfantent souvent la liberté.
Ikuro venait d'en déballer énormément.
Il considérait inutile de faire traîner les choses, les dires finiront par irrémédiablement être dit.

Que faisait-il assis ici ? Pourquoi participait-il à un interrogatoire ? Loin de se faire de quelconques illusions, le Kitto savait bien qu'il n'était pas tant ici pour ses compétences que pour sa capacité à neutraliser, du moins en partie, le danger représenté par la... créature assise de l'autre côté de la table. Au fond, n'importe quel Kitto aurait pu faire l'affaire... Mais après tout ce n'était pas plus mal, au moins il n'y aurait pas que des Uzumaki pour assister aux interrogatoires : ils ne pourraient pas décider de filtrer les informations obtenues sachant qu'un autre qu'eux les connaissait déjà.

Scrutant les yeux rouges du "jeune homme" en face de lui, Masao était parfaitement inexpressif. Il avait sous ses yeux la preuve que les Kenketsu n'étaient pas que de simples légendes : un vampire en chair et en os. Il en savait autant sur eux que n'importe qui à Konoha, soit très peu de choses en somme, mais ce qu'il avait principalement retenu était qu'ils étaient supposés ne pas vieillir. Impossible donc de se fier à l'apparence du jeune homme en face de lui, il pouvait très bien avoir cinquante, soixante ou plusieurs centaines d'années.

Partant de là tout ce qu'il pouvait dire devait être pris avec un certain recul, autant les mensonges d'un jeune écervelés sont, généralement, plus facile à déceler, ceux d'un homme ayant eu plusieurs décennies pour parfaire son art sont, de fait, bien plus subtils.

Néanmoins, la méconnaissance des Konohajins sur leurs potentiels adversaires les rendaient à la fois avides d'informations et incapable de les vérifier. Il convenait donc de tempérer ses ardeurs et d'éviter de rejeter trop vite certaines éventualités.





Avoir une base pour commencer des recherches serait déjà un bon début. À partir de là il serait possible d'organiser une expédition pour confirmer les dires de leur invité. En tout cas, il était clair que celui-ci allait pouvoir profiter un certain temps de l'hospitalité de Konoha...

        C'était marrant de voir à quel point ce vampire gardait un ton calme. On aurait cru qu'on discutait autour d'un café avant de passer l'après-midi à la piscine. Ce type se pensait-il en vacances? Ou s'était-il déjà prévu une issue de secours?

        La question de mon coéquipier était pertinente. J'attendais moi aussi la réponse du vampire. Il y avait tout un tas d'autres questions qui me taraudais. Je m'impatientais de les poser, et je m'impatientais encore plus d'obtenir une réponse. C'était la première fois que j'avais l'occasion de maintenir ainsi un vampire en position de faiblesse. J'allais d'abord lui poser tout plein de questions sur les raisons de sa venue ici, et puis j'enchaînerais sur les coutumes de vie des vampires. Je disais donc :

Les jeunes. Leur impatience, leur fougue, leur empressement... L'espace d'un instant Masao se senti bien plus vieux qu'il ne l'était en réalité. Se penchant à peine vers sa collègue il parla d'une voix si basse qu'elle-même pouvait à peine l'entendre, sans quitter du regard les yeux brillants de malice du Kenketsu. Son regard rouge indéchiffrable mettait mal à l'aise le Kitto, mais d'un certain côté le Kenketsu ressentait peut-être une sensation similaire face aux étranges yeux violets de Masao.



Cet avertissement blesserai peut-être légèrement la jeune Uzumaki dans sa fierté, mais si elle le prenais calmement en compte il pourrait tout aussi bien aider au bon déroulement de cet interrogatoire... et des nombreux autres qu'elle aurait sans doute à faire tout au long de sa carrière.

Nakatsu... Ikuro s'en souvenait à peine, il cherchait péniblement dans sa mémoire. Rien. Il devait sûrement être le blondinet, il était l'élément important du plan de Sana. Du moins, le terme "plan" semble bien mauvais. Le vampire baissa la tête en soupirant en repensant à l'idiotie de la vielle pour ensuite remonter ses yeux face à la Uzumaki :



Il croisa ses jambes d'une autre façon passant de la gauche sur la droite à la droite sur la gauche. Il observait les deux êtres constamment. Non, il ne voulait pas en perdre une seconde. Ceci n'était pas une perte de temps, la vie en prison était quelque chose de réellement passionnant...



Intérieurement, le jeune homme se disait qu'il avait une éternité à dépenser, ce lieu semblait parfait pour consumer quelques années. Une guerre finirait bien par le libérer. S'en farcir un... Bien évidemment, il aimerait.
Il y a un moment à tout.

Une porte fermé. C'était tout ce qui me séparait de l'un des vampires qui avait essayé de s'aventurer dans mon village, le Village de Konoha. Cependant, ils avaient été aidés par l'un des ninja de ce village. Par l'un des membres du Clan Chikara. Un dénommé Chikara Nakatsu. C'était d'ailleurs lui qui gisait inconscient sur mon épaule, la tête et -surtout- le nez ensanglantés. Je venait de finir de l'interroger et, malheureusement pour lui, les choses n'avaient pas tourné en sa faveur. Il c'était égaré dans un discourt emplie de haine, de rancœur et d'amertume. Un discourt qui, en ces temps d'unité, devait être condamné avec fermeté. Un discours qui, malheureusement pour lui, l'avait conduit devant cette porte. Avec moi. Prêt d'un vampire.

Jetant un œil à la cellule dans laquelle je m’apprêtait à pénétrer, j'aperçus la jeune -et insouciante- Taram. Cette membre du clan Uzumaki, à qui j'avais essayé de refourgué un élève agité, semblait diriger l'interrogatoire. Mais avait-elle des épaules assez forte et solide pour assumer un tel rôle. Avait-elle seulement les compétences nécessaire à un tel exercice..? Heureusement, je m'aperçus qu'elle n'était pas seule à être présente dans la salle d'interrogatoire. Un homme, qui au regard de sa pupille violette, était un Kitto participait également à l'interrogatoire. Cependant, et bien qu'au vu de la réponse donné par l'homme au teint pâle il était doué à ce petit jeu, j'avais mon propre interrogatoire à mener.

Demandant au ninja près de la porte de l'ouvrir -et de la refermer derrière moi- je pénétra dans la cellule, portant toujours mon fardeau sur les épaules. Regardant l'homme, qui était attaché, je m'adressa à lui en ces termes:



Je déposa le corps inconscient de Nakatsu face au vampire. Il pouvait ainsi admiré le travail que Kazami et moi-même avions réalisé sur celui qui, hier encore, était un membre de ce village. Je savais pas comment il allait réagir face à ce corps ensanglanté, mais j'étais prêt à toute éventualité. Cependant, je ne montrait pas cette légère tension qui m'envahissait. Tout en gardant mon calme, je poursuivit:



Je n'avais pas encore salué les deux Konoha-jin qui était présent dans cette pièce, j'étais trop absorbé par la conversation que je voulais mener avec ce vampire. Après tout, il était bien plus important d'obtenir des réponses que de saluer des gens que je pourrais saluer et féliciter plus tard.

Sans même sourciller, Ikuro regardait ce qu'il restait de la blondasse, releva la tête vers son interlocuteur et reprenait calmement :



Ce type avait un certain goût de l’esthétisme, Natsu était joliment tatoué. Quoi de plus représentatif, franchement ? Le vampire ré-observait ce qu'il reste du blondinet. Une fin ridicule pour une vie tout autant clownesque. Plus que Sana et ma vengeance sera faite.



Le regard de Ikuro était assez représentatif. Il voulait que Gekido comprenne qu'il était si par caprice et non pour effectuer un coup d'état.



Le type ne regardait pas précisément les yeux du Uzumaki, il se limitait aux sourcils. Les gradés n'étant que rarement commodes...

Cet homme avait une façon vraiment spécial de s'adresser à moi. Il parlait de façon calme, posé et froide; comme si il ne se trouvait pas dans une cellule de la prison de Konoha, entouré par trois Ninja de ce village. Cette sombre créature humanoïde devait vraiment être puissante pour ne pas être inquiété d'un tel effectif autour de lui. Il me fallait vraiment être prudent, et ce même s'il était enchaîné solidement.



Grâce aux informations que ce monstre assoiffé de sang me délivrait, je savais à présent que ceux que l'on appelait Vampire était bel et bien des buveurs de sang et qu'il était en capacité d'annihiler les compétences héréditaires de chaque ninja. Cependant une question me trotta dans la tête

Ikuro avait l'impression de se répéter mais, gardait son calme. Tout n'est qu'une histoire de temps. Il ne fallait pas faire naître en l'homme la moindre once d'impulsivité. Ikuro changea ordonnancement de ses jambes repassant à la seconde posture (gauche sur la droite).



L'homme continuait à observer son interlocuteur. C'était le meilleur moyen de s'en sortir...

L'un des Kage avait fait son entrée, portant le traitre sur l'épaule tel un vulgaire sac de riz. Visiblement il avait le nez en sang et tordu dans un angle impossible. Une trace sur les phalanges de Gekido attestait de sa participation musclée à l'interrogatoire du Chikara. Le Kitto se garda bien de tout commentaire, surtout que ce n'était ni le lieu ni le moment, mais il lui aurait semblé plus juste que cela soit le Kage Chikara, ou ses représentant, qui se chargent de la chose. L'affaire pouvait prendre des proportions démesurées et il était désormais presque trop tard pour empêcher quoi que ce soit. Maintenir la cohésion et l'unité à Konoha n'était certainement pas une tache de tout repos...

Les questions et les réponses qui s'enchaînaient étaient extrêmement intéressant et Masao gravait chaque mot dans sa mémoire. Nul doute qu'il allait, dès la fin de cet interrogatoire et après avoir éventuellement glané quelques informations complémentaires, restituer l'ensemble de ce qu'il avait appris auprès des autorités de son clan. Il ne restait ensuite à espérer que cela ne dégénère pas trop vite. . .

J'avais posé mes dernières questions. Et, si j'avais posé ce genre de question c'était uniquement afin de mieux connaître cet ennemis que l'on aurait cru tout droit sorti d'un livre de Mythe & Légende. Cependant, pour le moment, je n'avais aucune envie de faire la guerre à cette engeance. Il me fallait, en premier lieux, vaincre mes propres démons. Je me devais d'unir le village, Unir ses ninjas. Et punir ceux qui le trahissait. Ainsi, je devais punir Nakatsu pour cet acte.

Nakatasu était encore inconscient à terre. Et un choix se présentait à présent à moi. Devais-je le tuer ici et maintenant ? Devais-je le réveiller ou le tuer dans son sommeil ? Devait-il connaitre le visage de son bourreau ? Devait-il être sauvé ? De nombreuse question trottait dans ma tête. Et, alors que durant son interrogatoire son destin m'était clairement apparut, j'avais à présent de nombreux doute sur l'utilité de cette mort. Etait-elle vraiment nécessaire ?



J'avais dit cette phrase pour moi même, mais elle représentait extrêmement bien ce que je ressentais actuellement. J'étais au pied du mur. Et je me devais de faire un choix. Un choix qui aurait de lourde conséquence sur ce village.