Emprisonnement d'Ikuro

L'hokage la laissa seule dans la pièce ensanglantée. C'était ça sa punition ? Nettoyer le sang de Nakatsu ? C'était ridicule ... A contre coeur, la chuunin alla chercher un sceau et une éponge dans la remise un peu plus loin. Puis elle se mis à genoux et commença à nettoyer le gouttes de sang au sol. Le travail manuel la fit réfléchir ... A ce qu'elle avait fait, à ce qui s'était passé ... Elle ne cessait de se répéter qu'il avait mérité tout ça, que c'était un traitre. Mais pourquoi alors elle se sentait si mal ? C'était quoi ce sentiment qui l'envahissait constamment ? Elle n'en pouvait plus, elle voulait s'en débarrasser à tout prix ! Mais quoi qu'elle fasse il restait là, de la même intensité insupportable.

Lorsqu'elle eut finit, elle rejoignis la cellule de l'autre vampire. Elle y entra délicatement, prête à tout. Elle y trouva bien entendu la silhouette musclée de l'Hokage, mais aussi le vampire qu'elle avait capturé et deux autres chuunin. Mais son regard cherchait Nakatsu. Et elle le trouva. Ou plutôt, elle trouva ce qu'il en reste. Un corps étendu à terre, avec un visage plein de sang ... Les jambes de la rouquine agirent d'elle même et elle se précipita vers lui. Etait-il mort ? Non, c'était impossible, le Kage n'avait pas put faire ça ... C'était inimaginable, non c'était impossible ... Elle s'agenouilla précipitamment près de lui et en tant que bonne ninja médecin, elle prit son pouls.
Il était faible, mais présent. Kazami retint un soupir de soulagement. Il était vivant. Le regard de la jeune femme se brouilla. Que se passait-il ? Etait-ce un genjutsu ? Allait-elle tomber dans les pommes ? Et dans ce cas, qui veillerai sur Nakatsu ? Non en fait ... c'était des larmes qui brouillait sa vue. Des larmes qui perlèrent doucement sur ses joues.

Sans accorder la moindre attention aux autres personnes dans la pièce, Kazami activa son justu médical et commença à soigner le nez de Nakatsu. Pendant ce temps, elle chuchotait en boucle :



Kazami haïssait toujours Nakatsu. Mais elle ne pouvait pas le laisser comme ça. C'était physiquement impossible. Elle aurait aimé rester auprès du Kage, qu'il soit fière d'elle et qu'elle honore son clan, mais c'était impossible. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était soigner cet imbécile.

Réellement Ikuro ne savait pas comment l'expliquer autrement. Le village était un vieil espace minier et les villages du genre sont bien nombreux. La scène dans la prison gênait légèrement le vampire. C'était d'un ridicule. Il observa le Hokage puis le Kitto pour ensuite regarder la terrible interrogatrice. Il ne comprenait. Pourquoi une femme était en train de chialer devant ce blondinet, ce traite ? La traîtrise mérite mort, c'est indéniable. Le Kenketsu soupira assez calmement, le bruit fut peu bruyant. Il n'était pas là pour exprimer ce qu'il pense.



Les vampires étaient considérés comme des êtres ignobles, mais qui était réellement le pire ? Le Kenketsu pour celui qui le chasse ? Les deux ne font ça que par tradition ou par envie. Les Chikara se battaient contre les Uzumaki, est-ce si différent ? Ikuro se doutait de plus en plus d'une possible exécution. Malgré ça, il continuait à fixer les sourcils du Hokage. Il ne devait pas avoir peur. Les faibles étaient les seuls à craindre. Deux façons de conduire : La rage et le calme. L’homogénéité est moyenne, mais les possibilités nombreuses.

Il commençait à y avoir beaucoup trop de monde dans cette petite salle d'interrogatoire. Après le Kage et son fardeau, voilà qu'un ninja-médecin était rentré pour soigner le traire. Visiblement elle était une amie, ou ex-amie, de celui-ci. Le Kitto ne préta guère attention à ses jérémiades, d'autres choses infiniment plus intéressantes se déroulant juste sous ses yeux.

Décidément, ce Kenketsu était presque trop coopératif pour être honnête. Masao trouvait sa louche et il se demandait s'il était le seul. Ses indications pour trouver la cachette de ses semblables étaient maigres mais suffisantes pour commencer. Pour le reste... après tout il fallait simplement poser quelques questions à un Gaikotsu pour en avoir le cœur net. Après tout, les membres de ce clan de Kiri ne seraient probablement pas contre un peu d'aide contre ces créatures...



Masao envisgeait plusieurs possibilités, la plus crédible à ses yeux étant que le Kenketsu souhaitait mettre fin à cette vie d’assujettissement à sa soif de sang et qu'il en profitait pour donner aux shinobi les informations à sa disposition afin que ses petits camarades puissent aussi jouir de cette libération. Néanmoins, il était tout à fait possible qu'il voit les choses de manière complètements différentes. Pour pouvoir utiliser les informations, cruciales s'il en est, qu'il venait de donner, il fallait en connaître d'avantage sur ses motivations.

Une nouvelle donnée venait d'être mise en lumière par ce vampire. Une donnée que jamais je n'aurais cru possible. Un Clan semblait avoir pour but de chasser, et sans doute d'exterminé, les vampires. Cependant, à la lumière de cette nouvelle information, de nouvelles -et nombreuses- questions ajoutèrent à la liste des questions à poser à ce vampire. Malheureusement, au vu de l'état dans lequel c'était mise Kazami en apercevant Nakatsu, je ne pouvais rester dans cette cellule à converser avec cet individu plus longtemps. Je me devais d'agir.



Je m'étais adressé au vampire avec une courtoisie dont je ne lui ferais sans doute plus part. Cet homme m'avait été utile. Et peut-être pouvait-il l'être encore cependant, il était un nuisible à Konoha et je devais le traîter comme tel à présent. Ainsi et tout en m'adressant au deux ninja cahrgé de sa surveillance, je me dirigeais vers Kazami afin de la calmer



M'adressant à Kazami



Ma voix avait été calme. Posé. Ajusté. Puis, tout en écartant Kazami du corps de Nakatsu, je pris une grande inspiration. J'avais décidé. Cet homme allait mourir. Aujourd'hui. Et d'ici peu. Je ne voulais pas qu'un traite reste en vie à Konoha. Ainsi, je le pris une nouvelle fois sur moi, le portant comme un vulgaire sac de sable. Et, alors que je quittais la pièce, je fis signe à Kazami de me suivre. Si elle avait été forte pour le blesser, puis le soigner et le serais pour le voir mourir.

        J'avais hoché la tête à la remarque de mon camarade Kitto. C'est vrai, j'allais sûrement un peu vite. Ce n'était pas bon de montrer trop d'empressement et l'ennemi aurait bien pu en profiter pour jouer avec mes nerfs. Je n'étais pas mécontente de ne pas être seule dans ce genre de situation. Je commençais à comprendre l'intérêt du travail en équipe. C'est alors que le hokage, Kazami et ce qu'il restait de Nakatsu intervenaient. J'étais assez surprise de voir l'état de Nakatsu, je ne pensais pas qu'il aurait été torturé, traité ainsi. Je pensais qu'il serait simplement surveillé pendant les prochains mois. Il avait dû admettre des choses dont il aurait pû se passer. Le dialogue entre Gekido et le vampire était plutôt enrichissant et nous donnait des idées pour poursuivre cet entretien. J'attendais que la porte se referme derrière ce petit monde et m'adressais à nouveau au vampire. Ayant beaucoup voyagé, j'avais déjà entendu vaguement parler du clan Gaikotsu, mais encore jamais comme d'une menace. N'essayait-il pas de nous envoyer sur une fausse piste ? Enfin, il valait mieux que je suive l'ordre du kage sans discuter. J'étais en bonne posture pour une prochaine rencontre avec lui et ce n'était pas le moment de le décevoir.


        Je feintais l'ignorance pour voir s'il viendrait à dire des choses totalement fausses. Je ne savais pas grand chose sur eux, en dehors du fait qu'ils étaient considérés comme particulièrement faibles. En fait, je crois même qu'il n'avait pas de pouvoir héréditaires. Mais je n'étais plus très sûre de ce détail... J'avais hâte de savoir ce qu'il pourrait bien nous en dire.

Tandis que sa camarade interrogeait le Kenketsu, Masao se remémorait ses quelques connaissances sur les Gaikotsu. C'était l'un des deux clans occupant le village de Kiri. Ils n'avaient, semble-t-il, jamais pu se défaire de la domination des Kaguya, et n'avait pas, ou plus selon certaines légende plus ou moins crédibles, de pouvoir héréditaires. On pourrait à première vu les voir comme faible, mais la connaissance de leurs adversaires pouvait être un atout non négligeable, compensant facilement les compétences individuelles. Si une tradition héréditaire de chasseurs de vampires existait bel et bien, il serait extrêmement intéressant de s'en inspirer. Néanmoins le Kenketsu ne nous avait toujours pas éclairé sur ses motivations, et tant que celle serait pas fait, difficile de savoir quoi penser ses dires.

Ikuro lâcha du regard le "jeune" Kitto pour se mettre à observer le Hokage. Il tira sa référence. Il semblait gêné, gêné par son village. Ironique.



La Uzumaki reprit enfin la parole. Était-elle timide ? Le respect de la hiérarchie est quelque chose de passionnant. Ikuro se soumettait pour sa survie, mais il ne possédait pas le moindre respect pour la supériorité du grade. Des inepties, une création de l'homme... La femme aborda le sujet des Gaikotsu, de plus en plus ennuyant.

Fiable ? Probablement, du moins pour le moment. Prévisible ? Assurément pas. Le captif voyait simplement les choses d'un point de vue différent, selon une logique bien à lui. Ses informations étaient correctes et il manquait clairement de motivation dans ses déclarations pour être un menteur. Bien qu'ayant encore quelques maigres doutes, Masao croyait en l'honnêteté du Kenketsu. Ou tout du moins, il leur disait ce qu'il pensait savoir, ce qu'il croyait et ce qu'il avait déduit. De là à dire qu'il s'agissait de la Vérité absolue et parfaite... il y avait bien plus qu'un simple pas. En tout cas, il faisait preuve d'un détachement, d'un recul tout à fait louable envers lui-même et sa situation.



Cette question avait deux buts : mieux comprendre les Kenketsu afin de pouvoir prévoir leurs actions, et savoir combien de temps il leur restait avant de devoir mettre un terme précipité à cet interrogatoire, ou à la vie de leur prisonnier.

Ikuro observait son interlocuteur. Il l'observait comme un monstre. Comble. Le vampire le savait bien, sans sa participation active à cet interrogatoire, il serait sûrement découpé en de nombreux morceaux. Il ne souhaitait que découvrir le monde, se venger et vivre une vie passablement banale. Bien évidemment, il voulait amasser des fonds, accomplir des projets et remplir son présent. Est-ce un crime ? Peut-on le lui reprocher ? Un homme est en droit de forger son destin. Sans cette morsure, Ikuro serait sûrement mort. Elle lui sauva la vie. Mieux, elle lui donna l'espérance d'exister. Lui qui attendait sa mort se requestionna quand il devint immortel. Pouvait-il encore attendre la fin ? Non, il devait vivre comme tout le monde. La sangsue comprenait enfin qu'il attendait le changement sans réellement le provoquer par lui-même. Il était trop tôt pour mourir, bien trop tôt.
Il reprit la parole toujours aussi calmement en fixant son interlocuteur :



Ikuro ne pensait plus qu'à s'en sortir. Qu'importe les ruses, qu'importe les stratagèmes employés, il existait toujours une porte de sortie. Il ne pouvait plus compter sur ses semblables ou sur la force des choses. Il venait de se mettre en danger pour la première fois de sa vie.. Il devait maintenant s'en sortir.

Le Kitto se demanda l'espace d'un instant comment son interlocuteur le voyait lui. Comme une source potentielle de "nourriture" ? Comme un simple être humain, si différent de lui et incapable de comprendre ce qu'il ressentait ? Comme un juge décidant si son existence était "bien" ou "mal" ? Comme un bourreau prêt à abattre sa sentence et sa hache sur son corps frêle ? Tout cela à la fois ? Ou, peut-être, quelque chose de complètement différent...

Le dialogue calme et détaché de l'homme aidait Masao à prendre, lui aussi, du recul sur l'être en face de lui. Loin d'être un monstre, cet... ancien homme, était une victime, comme sans doute une grande partie des Kenketsu. Pourtant, Masao ne serait jamais prêt sacrifier un être humain pour lui permettre de survivre. Il devait tuer des humains pour survivre et, par conséquence, les humains devaient le tuer pour survivre également. Ni l'un ni l'autre n'était bon ou mauvais, ni l'un ni l'autre n'étaient des monstres... ni l'un ni l'autre ne méritait d'être haï pour ce qu'ils étaient.



Les implications et les conséquences d'une telle révélation auraient un impact direct sur l'avenir du prisonnier. Dans de telles conditions, sa réponse serait à prendre avec d'avantage de précautions encore que d'habitude, son instinct de survie pouvait l'inciter à mentir pour gagner du temps, ne serait-ce qu'un repas, et espérer trouver une issue plus tard. Néanmoins, s'il était impossible de le maintenir en vie sans sacrifier qui que ce soit, les jours du prisonnier étaient comptés.

Masao faisait son bout de chemin dans cet interrogatoire. Il savait gardait son calme et j'admirais son savoir faire. Ça se voyait qu'il avait plus d'expérience que moi. Cependant, je trouvais qu'on était passé un peu vite sur la question des Gaikotsu. Le hokage nous avait explicitement demandé de rassembler des informations sur le sujet alors je voulais en savoir un maximum pour faire bonne impression auprès de notre chef. Je sentais que je regagnais petit à petit une place dans ce village et son armée.



Ce vampire se disait assez solitaire et indépendant de la meute de vampire. Mais ça ne l'empêchait pas de savoir certaines choses, alors je lui posais davantage de questions.



J'attendais sa réponse et lui demandais :



Cette question semblait bête, mais pour des créatures de ce genre, rien n'était moins sûre. L'absence d'un chef expliquerait aussi les électrons libres... Ce qu'il se disait être.

Les deux interrogateurs semblaient s'y connaître. Amusant. Ikuro observait la situation en gardant le plus grand calme possible. Mourir ici, impossible. Les possibilités étaient nombreuses. Il était vrai que son temps était limité, la faim finirait par le rendre aussi crédible qu'une poule souhaitant devenir un cochon. La sangsue reprit calmement :



Le vampire n'était pas la plus grande banque d'information de ce monde, il en connaissait peu. Sa vie en solitaire faisait qu'il préférait allègrement se délecter de ses cibles seul. De plus, il prenait soin de choisir des personnes touchant de peu le bonheur afin de les dégoûter, de les effrayer et de les profiter d'un moment déjà lointain.
Enfin, tout dépend de l'état de Ikuro. Les choses variaient, il était parfois plus général et ne se limitait pas à un genre particulier.. Une belle petite famille, il se sentait revivre.. Il se venger dans un sens.. Non pas du criminel mais, du destin.