Face à un mur

Nakatsu l'avait donc fait de plein gré. Était-ce elle qui était assez persuasive ou le jeune garçon qui était trop naïf ? Le jeune homme ne saurait le dire, mais il ne comprenait pas comment une personne censée pouvait laisser entrer deux Kenketsu à l'intérieur du village.



Il se tourna vers Gekido.



Reculant de quelques pas afin de s'adosser contre le mur, Shinji laissa la place à l'Hokage. Peut-être avait-il quelque chose d'intéressant à lui apprendre ?

Merde ! Ce fut ce jurons qui, le premier, me vint à l'esprit alors que Shinji me laissait sa place pour interroger la femme qui lui faisait face. Enfin, quand je disais femme, ce n'était pas tant pour différencier ce monstre buveur de sang du précédent que j'avais interrogé. Et, d'apparence, elle ressemblait plus à une femme qu'à un homme -même si sa poitrine n'était pas aussi imposante que celle de Kazami.



J'avais planté le décors, place maintenant aux participants.



Et maintenant les questions d'usage



C'était Nakatsu qui m'avait informé de cela mais, au final, je voulais savoir ce que cela signifiais.

        J'aurais pu agir différemment, ne pas mettre dans la merde Nakatsu, Ikuro, mais c'était comme ça, malgré tout, je restais méfiante, craintive des humains. Honnêtement, j'avais peur, peu qu'en m'annonciant comme une vampire ils en profitent pour me couper la tête. Par excès de zèle.

        UNE FEMELLE ?! NAN MAIS C'EST QUOI CES MANIERE ! On ne parle pas comme ça aux dames bordel ! Surtout quand elle est aussi jolie que moi, c'est des choses qu'on respecte ça, non ?



        Il avait réussi à m'énerver l'enfoiré, je marquais une pause d'une minute, histoire de reprendre mon calme avant de lui répondre.

Shinji observait avec perplexité la scène qui se déroulait devant lui. La femme semblait indifférente à la venue de l'Hokage et se permit même - ce qui fit sourire le Chunin - de hausser le ton. Ces vampires étaient vraisemblablement pleins de surprises.
Le jeune homme s'autorisa néanmoins à intervenir, soucieux des derniers mots prononcés par la Kenketsu.

Cette femme n'avait éprouvé aucun remord alors que je lui avais annoncé la mort de son compagnon de route, le vampire nommé Ikuro, ainsi que la mort de son compagnon d'infortune d'un soir, le traître Nakatsu. Elle ne c'était focalisé que sur une seul de mes répliques. Surtout une seul de ma phrase qui, en définitif, avait essayé de redéfinir son statut de femme. Sensible finalement, pensais-je en la regardant avec un sourire narquois. Elle avait mordu à l'hameçon en s'énervant sur ces quelques mots. Ainsi, la dame -ou la chose qui se faisait passer telle- n'aimait que l'on s'attaque à sa sexualité.

Puis, elle se mit à nous parler de sa soif de sang contrôlé. Qu'elle préférait les animaux au humains. Etait-ce la une sorte de déni ou était-ce une sorte de déviance de sa part ? Décidément, cette femme m'amusait. Et j'allais m'amuser avec elle -et dès que Shinji aurait terminé de poser sa question.



Cette phrase était sortie quelques temps après que Shinji eu fini de poser sa question -le temps de répondre à sa question en somme. Et j'espérais un résultat tel que précédemment eu. Et je n'avais pas terminé.

         Tu l'avais appelé par son prénom, pour la première fois. Tu te sentais plus à l'aise à présent, l'ambiance, malgré le contexte, était plutôt détendu.



        C'est vrai quoi, je vous l'ai déjà dis les amis, nous ne sommes pas des monstres, nous vivons comme vous, nous préférons juste la nuit et nous nous nourrissons de sang et non de chair. Avouez que ce n'est pas vraiment un motif pour nous chasser comme nous l'avons été durant des années.

Définitivement, Shinji trouvait la Kenketsu de plus en plus intéressante. Au cours de cet interrogatoire, elle n'avait pas cessé de lui donner les informations qu'il demandait et elle lui avait fait connaître la condition dans laquelle elle vivait elle et ses congénères. Toutefois, même si il désirait la libérer, le poids des mots du Chunin n'était rien comparé à celui de son Hokage ; c'était le seul ici qui avait le droit de vie ou de mort sur la jeune femme.



Shinji avait encore quelques questions à poser, notamment sur le clan Gaikotsu dont le plus grande passe-temps était de partir à la chasse aux Kenketsu.

Une tentative de séduction ? Pensait-elle réellement ce qu'elle disait. Pensai-elle vraiment que j'étais attiré par elle ou par son corps ? N'avait-elle pas compris que, pour moi, elle n'était rien d'autre qu'un monstre et que, comme tout monstre, elle se devait de mourir. Tout ce que je faisais en ce moment, c'était collecter des informations afin de protéger mon clan puis Konoha de ces êtres nocturnes. Ils ne sont même pas des animaux. Ils ne sont même pas digne de rester en captivé, pensais-je.

Après que Shinji s'eus enquit de ce que je voulais savoir, j'ajouta:



Une lueur s'alluma dans mon regard. Une lueur sombre et sanglante. J'avais envie de tuer. J'avais envie plonger mes mains dans celle qui était responsable de la libération de mon démon. Je voulais tuer celle qui avait su retourner un Konoha-jin contre son village. Oui, je voulais sa mort. Et m'assurer qu'elle ne puisse jamais survivre à ce que je voulais lui infliger.

        Les deux hommes face à Sana étaient bien différent. L'un paraissait plus ouvert et plus calme, l'autre, le rouquin, était plus tendu, je le sentais, son cœur battait très vite, des pulsations anormales, dangereuse.. Qu'es qui le tracassait à ce point ? Sana ne le comprenait pas, que voulait-il ? A quoi rimait toutes ces questions ?



        Bon, il était temps, temps d'avancer, de prendre les choses à bras le corps. C'était bien beau, tout cet interrogatoire, mais ou cela allait-il les mener ? Il y a un moment pour tous, notamment pour l'action. Alors agissons les amis, ou plutôt, agissez !

La Kenketsu était plus intelligente qu'elle ne paraissait l'être. L'interrogatoire s'apprêtait à prendre une autre tournure, et la direction qu'il allait emprunter était maintenant le choix de l'Hokage. Toutefois, Shinji ne voyait pas d'utilité à exécuter immédiatement la jeune femme ; ce serait une source d'information perdue, du sang versé inutilement.
Le Chunin s'approcha délicatement de son Hokage, lui murmurant à l'oreille :



Il recula ensuite, attendant la décision de celui qui était - il ne pouvait pas dire le contraire - son supérieur.

Rusée et Intelligente. C'était les deux qualificatifs qui décrivait le mieux cette femme. Cruelle aussi, pensais-je en souriant. Elle avait su, avec subtilité, endormir la méfiance du Kitto qui partageait avec moi le plaisir de cette interrogatoire. Mais, cela ne m'étonnait guère. Ce garçon était encore jeune et était fortement influencable. Elle a du faire la même chose avec ce pauvre Nakatsu, pensais-je. Elle du endormir sa méfiance afin qu'il lui face entièrement confiance. Tu n'es rien d'autre qu'une vipère.

Soudain, j'avais presque pitié pour le pauvre Nakatsu. Mais, alors que j'allais presque regretté son sort, ses dernières paroles résonnèrent dans ma tête. Et, un rictus mauvais s'installa sur mon visage. Oui, sa mort me réjouissait.



Je recula alors, me plaçant près du Kitto:



M'adressant à Sana

        Sana esquissa un sourire, elle l'avait coincé, et il venait de passer pour un con, vraiment. Alors comme ça Ikuro été encore en vie, du coup, la blondasse l'était sûrement aussi. Peu importe, de toute façon, il n'était au final que des pions.

        Au final, cette petite « mésaventure » m'avait appris une chose, les verts étaient devenu fou et la prêtresse n'avait à l'évidence pas l'aura que je lui prêtais. Sois ça, sois ils agissaient dans son dos, ne lui transmettant pas l'information qu'une vampire avait été jusqu'à pénétrer dans le village illégalement uniquement dans l’espoir de la rencontrer.

        Ce peuple n'était à l'évidence pas celui que je cherchais, il était bien trop corrompu, bien trop menteur, bien trop fourbe, pour permettre l'avancé extraordinaire que je venais leur apporter. Temps pis, un autre saura la prendre.



        Sana c'était adressé au grand roux, c'était le menteur du groupe, il m'avait déjà trop menti, il s'était trop trahi. Comment voulait-il que je crois à son histoire invraisemblable ? Le calme et malin Shinji voulant me tuer.. Pire, ce serait ce meurtrier au cœur palpitant qui l'aurait raisonné. Hum, elle a deux cent soixante cinq ans, ce n'est une gamine que l'on peu embobiner comme ça.

        Bref, tout était dit, elle fit un pas en direction de la sorti, tout allait se jouer maintenant.