Devenir Genin [FB an-6] P2

        Je lui lançais un large sourire enjoué.



        Je photographiais intérieurement la pièce en me tournant un peu sur moi-même. Il serait tant que les choses changent.



        J'attrapais le bout de parchemin et me précipitais vers la sortie. Je n'allais quand même pas attendre qu'il me suggères à nouveau de boire cette soupe. Je serais de retour bien assez tôt, j'espérais que ce soit propre à ce moment-là.

        Cette discussion remontait déjà à quelques jours. Etsu était plutôt ravi que Bakura ai accepté cette mission. Un peu étonné qu'elle ai dit oui si facilement d'ailleurs. Peut-être la jeune fille était-elle simplement serviable? Voilà qui arrangeait bien notre scientifique. Vous l'imaginez vous? Estu? Aller se balader aux quatre coins de l'île pour ramasser des herbes médicinales? Notre homme avait mieux à faire! Il s'attelait à sa tâche à ce moment même d'ailleurs. Il disséquait une rainette. Oh bien sûre, s'il avait eu un corps humain sous la main, il aurait mieux aimé. Mais il restait curieux d'un peu tout, cherchait un intérêt à chaque chose.

        Il était affairé, quand soudain quelque chose vint à le troubler dans son travail...

        Je rentrais tout juste de mission et me dépêchais de rejoindre le sensei à son labo. Je toquais à la porte et entrais. Ce n'était pas avec moi qu'il pourrait faire semblant d'être absent. Il avait l'air occupé devant sa table. Je m'approchais pour essayer de voir ce qu'il faisait et puis finis par dire :



        J'attendais qu'il me considère un peu et puis j'ouvrais ma sacoche et déposais non loin de lui les fleurs tant recherchées.



        Je le regardais et attendais une réaction. Je ne pensais pas m'être trompée mais j'espérais qu'il le confirme.

        La fin de sa phrase semblait légèrement étouffée, comme s'il craignait une réponse de la jeune fille. Parfois, elle parlait un peu trop d'ailleurs. Je regardais ce qu'elle me ramenait-là et tout en approuvant d'un signe de tête, je lui disais :



        Et puis pendant plusieurs mois, la jeune Gaikotsu effectua des courses pour son sensei. Il commençait à avoir confiance en elle, et elle semblait s'intéresser un peu plus à son travail. C'est la raison pour laquelle, un beau jour, il lui proposa :

        Je restais le regarder l'air un peu gênée. Mon but n'était pas de lui faire de la peine, je voulais simplement être honnête. Mon sensei faisait souvent des trucs bizarres. Il avait grand intérêt pour des choses bizarres. Et il avait aussi des comportements.. pour le moins bizarres. Malgré cela, et avec le temps, je commençais à l'apprécier. Même si je regrettais toujours un peu de ne pas avoir eu un sensei au tempérament plus belliqueux. Ou au moins un sensei de mon clan. Finalement, j'avais quand même réussi à l'accepter.

        Etsu émit un petit rire. Il y avait des fois où les raisonnements de la jeune fille lui semblaient particulièrement censés et intéressant, et d'autres où il la jugeait rapidement un peu bête. Malgré tout, il savait que c'était une bosseuse. Qu'elle possédait une certaine soif de savoir. Et en tant que sensei, il avait envie de contribuer à ses succès. Il avait envie de lui donner. Il avait envie de partager son savoir. Et puis, secrètement, il espérait un peu que Bakura l'aide dans ses expériences. Peut-être en tant que cobaye qui sait. Mais avant de lui demander une chose pareille, il fallait qu'il l'implique davantage dans son travail. Qu'elle se sente concernée par tout ça.

        Je disais ça d'un air un peu dépité, mais je me reprenais bien vite. Je regardais mon sensei avec un peu plus de sérieux. Je regardais d'un peu plus près la grenouille écartelée sur la paillasse. Puis je regardais mon sensei. J'avais fait cette remarque un peu pour rigoler. En réalité, je savais bien qu'il savait soigné. Il avait parfois utilisé ces techniques sur moi. Mais je croyais que la médecine en soit ne l'intéressait pas plus que ça. C'était pour lui un moyen tout autre que celui dont les gens se servent pour se soigner les uns, les autres. Avait-il changé ? Dur à dire. Mais je devais bien reconnaître que je n'étais pas tout à fait désintéressée par sa proposition. Je ne voulais pas me consacrer à ça, mais c'était pour moi une source de savoir supplémentaire.

        Etsu posait son scalpel sur la table, s'essuyait les mains dans un chiffon et s'échappa dans une petite pièce de la maison qui était réservée aux animaux, sujets de ses expériences. Il attrapa un lapin et le déposa sur la paillasse en appuyant sur son dos pour bloquer ses déplacements. Il attrapa le scalpel avec sa seconde main et le tendit à Bakura.



        C'était une manière de tester ses réactions. Si elle avait peur de blesser ou de voir du sang, ça risquait d'être très compliqué pour la suite.

        J'observais mon sensei dans sa préparation assidue. Je me demandais bien par quoi il allait commencer, ça ne pouvait pas être si simple. Je me demandais aussi pourquoi mon sensei n'aimait pas soigner. C'est vrai, jamais il n'était rattaché à une équipe en temps que soigneur. D'ailleurs, il partait rarement en mission... Etait-ce un choix ? Ou bien était-il mis de côté au village ? Bien qu'il s'en vantais souvent, il n'avait pas l'air reconnu, ni pour la médecine, ni pour les sciences. Bizarre... Etsu revenait avec un lapin et me tendais un scalpel en me donnant ses indications. J'attrapais le scalpel. Il fallait que je tue un lapin ? Mais cette pauvre bête n'avait rien fait. Elle respirait peur et ignorance... Je n'avais pas du tout peur de tuer. J'étais d'ailleurs née pour tuer. Mais pour tuer des vampires... Je resserrais mon poing sur le scalper. Et puis après quelques secondes, j'approchais ma main un peu tremblotante du lapin.

        Etsu souriait, comme pour la narguer un peu. Il espérait déclencher sa réaction, son action. Il la regardait. Allait-elle le faire ?



        L'homme commençait presque à prendre un air un peu malsain et il décidait finalement de se calmer un peu. Il passait sa main maintenant inoccupé dans ses cheveux puis redressa les lunettes sur le bout de son nez. Il prit enfin la parole :



        Et puis, il attendait que la jeune fille passe à l'acte. Il ne cachait pas un certain enthousiasme.

        Je plantais alors le kunai dans le bas ventre du lapin. D'un coup vif. Bref. Puis je regardais fièrement mon sensei et posais le kunai sur la table.



        Le pelage du lapin devenait rouge. Il fallait faire quelque chose. Et vite. Sinon il risquait de mourir. Est-ce que j'y avais été un peu fort avec cette arme blanche. Je commençais à m'inquiéter un peu, et le calme d'Etsu ne m'aidait pas. Comment pouvait-il rester aussi calme.... ?



        J'espérais qu'il allait réagir vite ; L'état du lapin commençait à devenir vraiment laborieux.

        Bakura n'était pas du genre à reconnaître ses faiblesses. Elle était fière d'elle-même. Une qualité comme une faiblesse. Ne pas révéler ses faiblesses à un ennemi était une bonne chose, mais se surestimer pourrait bien l'amener dans des situations plus que périlleuses à l'avenir. Ce n'était pas le moment d'en parler. Mais il le faudrait. Un jour. Avant qu'il ne soit trop tard.



        Il la laissait se positionner, essayer. Et puis, il ajoutait en essayant de complèter ses explications :